Un aven est un abîme, formation géologique caractéristique des régions karstiques des causses et vallées de l'Aveyron et de la Lozère dans le Massif central. Toutefois, le nom avenc signifiant simplement « gouffre » ou « abîme », en occitan, cette dénomination se retrouve également au-delà du Massif central, notamment en Provence[1],[2],[3]. Il est le plus souvent formé par l'effondrement de la voûte d'une cavité karstique (ou grotte) dû à la dissolution des couches calcaires par l'eau de pluie.

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Abîme de Rabanel (Brissac, Hérault, France).

Un aven est donc une cavité dont l'accès s'ouvre dans le sol et qui présente sur tout ou partie de son développement la forme d'un puits vertical ou sub-vertical, ce qui la rend difficilement accessible sans matériel spécifique. Les dimensions de l'ouverture en surface de ces cavités béantes sont très variables : de quelques décimètres jusqu'à deux cents mètres, de même la profondeur peut être impressionnante.

Paléobiologie

Certains avens ont piégé de nombreux animaux qui y sont tombés et dont les cadavres se sont décomposés, mais dont les ossements ont été conservés, aidant les paléontologues et climatologues à reconstituer les variations des paléoclimats et paléopaysages.

En France l'un des « aven-pièges »[4] les plus remarquables est celui de l'igue du Gral (département du Lot, non loin de la grotte du Pech Merle) où l'on a trouvé environ m d'épaisseur d'ossements ayant permis d'identifier plusieurs milliers d'animaux à partir de leurs restes (qui évoluent selon les époques)[5],[6].

Illustrations

Étymologie

Le terme français « aven » est issu du mot occitan avenc. Le terme occitan est lui-même basé sur le radical celtique *ab « eau, rivière » (de l'indo-européen *ab- « les eaux » cf. latin amnis) représenté par ses dérivés gaulois abono-, abona, thèmes de noms de rivière, d'où le gallois afon, le moyen-breton avon, aven, l'irlandais abann « rivière »[7] et les hydronymes anglais[8] et français Avon, affluent de l'Ardusson (Aube), Avon (Seine-et-Marne)[9] ; à la racine celtique a été accolé un suffixe gallo-ligure -inco. Albert Dauzat[10],[11] émet aussi l'hypothèse d'une racine *av- présente dans divers hydronymes (Avara > Yèvre ; Avario > Aveyron) dans laquelle -v- serait primitif (cf. Bourges nommée Avaricum par César, Αυαρικον par Ptolemée)[12].

Le nouveau substantif masculin français « aven » est diffusé à la fin du XIXe siècle par les études et descriptions des reliefs karstiques, particulièrement par ceux de Édouard-Alfred Martel sur la région des causses vers 1889 (le terme caūsse lui-même ayant suivi le même itinéraire avec une définition française différente de sa signification languedocienne). Le terme « aven » est utilisé préférentiellement, sans qu'il y ait de normes ou de conventions d'usage, par les géologues et les spéléologues à celui de « gouffre » ou « abîme ». Le terme occitan tindoul peut également être employé afin de désigner un aven de petites dimensions.

Synonymes

En Belgique

En France

Par ordre alphabétique :

Autres

Quelques avens

Toponyme

Notes et références

Voir aussi

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