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livre de Milan Kundera De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Risibles Amours (en tchèque : Směšné lásky) est un recueil de sept nouvelles de Milan Kundera écrites entre 1959 et 1968, soit avant, pendant et après la rédaction de son premier roman, La Plaisanterie. D'expression tchèque, il a été écrit en Bohême. Le recueil est publié en 1970 sur une traduction de François Kérel, celle-ci est revue par l'auteur pour l'édition de 1986.
Titre original |
(cs) Směšné lásky |
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Il est souvent reconnu que ce recueil est « le point de départ de toute l'entreprise romanesque de Milan Kundera »[1]. En effet, les principaux thèmes, voire thèses, développés dans les romans de Kundera sont ici abordés. Risibles amours constituerait une sorte de laboratoire pour ses premiers romans.
C'est également lors de l'écriture du recueil et notamment de la première nouvelle, Personne ne va rire, que vient la vocation de l'écrivain, il déclare au journaliste Lois Oppenheim : « Jusqu'à l'âge de trente ans, j'ai écrit plusieurs choses : de la musique, surtout, mais aussi de la poésie et même une pièce de théâtre. Je travaillais dans plusieurs directions différentes - cherchant ma voix, mon style et me cherchant moi-même. Avec le premier récit de Risibles amours (je l'ai écrit en 1959), j'ai eu la certitude de "m'être trouvé". Je suis devenu prosateur, romancier, et je ne suis rien d'autre »[2]
Les thèmes principaux sont l'amour et la fidélité, l'identité, l'être et le paraître, etc., tous les grands thèmes propres à Kundera. L'auteur veut jeter un regard "lucide et désabusé" sur la société, comme il le précise dans Les Testaments trahis : « la seule chose que je désirais alors profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position[3]. » Kundera brosse un portrait désenchanté de l'érotisme. Les personnages sont en décalage par rapport aux situations comiques et légères dans lesquelles ils sont plongés et le sérieux avec lequel ils abordent ces situations.
Le recueil a une cohérence, il est d'une structure complexe et équilibrée et l'intérêt de l'œuvre ne réside pas exclusivement dans le fait que ce soit une œuvre de jeunesse. François Ricard dira d'ailleurs qu'on a guère remarqué à quel point ce livre est construit, à quel point sa composition est à la fois équilibrée et complexe[4]
François Ricard établit une analyse de la structure de l'œuvre en chiasme, de type A-B-C-D-C-B-A.
Un assistant qui écrit quelques articles dans une revue d'art se refuse à rédiger une note sur le travail d'un certain M. Zaturecky, parce qu'il refuse de mentir à son sujet et ne veut pas s'en faire un ennemi. Celui-ci insiste pendant plusieurs semaines ; l'assistant, excédé, l'accuse d'avoir tenté de séduire sa compagne Klara. Pensant en être débarrassé, il se fait accuser de calomnie. Cette nouvelle à pour grand thème de montrer la fille amoureuse face à un garçon moins investi, ce qui donne le sentiment d'être déçu, de se sentir pathétique face au sentiment non partagé.
Dans une virée en voiture, Martin explique au narrateur les bases de la drague, à l'aide de mises en pratique.
Un couple s'invente un scénario érotique dans lequel l'homme joue un automobiliste et la femme une auto-stopeuse. L'acte sexuel deviendra une évidence, non qu'il y ait eu une envie de chacun des partenaires, mais parce que le scénario ne peut se conclure qu'avec cet acte, "l'amour sans sentiment et sans amour".
La nouvelle se distingue fortement des autres parce qu'elle ressemble à une pièce de théâtre, à un vaudeville. 5 personnages sont réunis dans la salle de garde d'un hôpital pour discuter avec facétie de l'amour. L'action, qui caractérise les autres nouvelles, laisse place au commentaires.
Un homme rencontre une femme qu'il n'avait pas vu depuis quinze ans. Il était amoureux d'elle, mais elle a vieilli. Il sera tiraillé entre le désir intense qu'il avait quinze ans auparavant et la vieillesse actuelle de la femme.
Le docteur Havel, que l'on avait déjà vu dans le colloque, est vieux et marié à une jeune actrice. Il doit faire une cure dans un établissement de province pour des problèmes de santé. Là, un jeune reporter qui lui porte une certaine admiration cherche à l'interviewer.
La nouvelle s'ancre dans la Tchécoslovaquie socialiste naissante. Edouard, amoureux d'une fille très croyante, ne perçoit pas tout de suite que la croyance ou la non-croyance en Dieu est quelque chose de très sérieux. Pour draguer la jeune fille, il se met à jouer le fou de Dieu. Cela est assez dangereux dans la Tchécoslovaquie communiste et il est remarqué par la directrice, puis par le concierge de l'école dans laquelle il est instituteur, il est alors convoqué et interrogé sur ses convictions religieuses. Il décide alors de se faire passer pour véritablement croyant, jouant la carte d'une fausse honnêteté et affirmant croire malgré lui. Pour travailler à la rééducation d'Édouard, la directrice l'invite plusieurs fois chez elle. Ces rencontres aboutiront à l'union physique malaisée des deux individus. Le style peut faire penser à Jacques le fataliste de Denis Diderot.
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