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Rhizopus stolonifer
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Rhizopus stolonifer est une espèce de champignons de la famille des Rhizopodaceae, sous-division des Mucoromycotina[n 1], taxon comprenant la majorité des espèces anciennement classées parmi les Zygomycota[n 2]. Il est responsable de pourritures molles et liquides sur divers fruits et légumes (fraises, raisin, tomates...) ainsi que de la moisissure noire, observée communément à la surface du pain et d'autres aliments amylacés[2].
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Cette moisissure est connue sous le nom de moisissure chevelue (au Canada[3],[4]) et de moisissure noire du pain[5].
C'est une espèce cosmopolite, présente partout dans le monde.
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Écologie
Résumé
Contexte
Rhizopus stolonifer est de loin, l'espèce la plus commune de l'ordre des Mucorales à se développer sur les produits alimentaires[6]. C'est une moisissure qui croît rapidement à 25 °C et couvre une boîte de Petri d'un mycélium noir et lâche, en quelques jours. Elle produit des fructifications aériennes, de couleur d'abord blanche puis devenant noire.
Rhizopus stolonifer est un saprophyte ubiquiste, se développant sur des végétaux et des produits alimentaires comme[7] :
- les légumes : pois, carottes, concombre, courgette, tomates, aubergines, patates douces...
- les fruits : fraises, raisins, abricots, pêches, prunes, melon...
- les céréales : blé, orge, cacahouète, noisettes...
- les fromages
- le pain et toutes sortes d'aliments amylacés.
Il survit[8] très facilement sur ou dans le sol ou sur les débris végétaux et peut s'y maintenir plusieurs années sous les formes de spores, zygospores ou de mycélium. Outre l'altération de fruits, légumes et céréales, il provoque aussi une pourriture des racines d'arbres fruitiers, notamment les agrumes.
On trouve de plus Rhizopus stolonifer dans les entrepôts sur le matériel de conditionnement et de stockage des fruits. Le moisissement des végétaux apparait après la récolte. Pour prévenir leur détérioration, un traitement fongicide au thiabendazole (Benlate) ou de Dicloran[6] est parfois appliqué.

Rhizopus stolonifer pénètre dans les fruits par l'intermédiaire de la moindre blessure puis les envahit avec son mycélium. Pour se multiplier par voie asexuée, il sort en surface afin de sporuler. Les spores émises sont disséminées par le vent sur de longues distances, ainsi que par l'eau, les ouvriers ou les insectes, comme par la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster[8].
Il apprécie une température de 23-28 °C et une humidité élevée[9]. Les conditions humides et chaudes d'août et septembre sont très favorables à son développement. Il croît entre 5 °C et 30 °C (Schipper[10] 1984) avec un optimum vers 25 °C. À cette température et une activité en eau aw=0.99, la croissance radiale atteint 2 mm/h et environ 5 cm/jour[6]. Comme d'autres espèces de Mucorales, R. stolonifer peut croître en anaérobie.
La détérioration des produits alimentaires tient plus à la pourriture engendrée en profondeur qu'aux manifestations de surface de la moisissure. Une tomate blessée qui a été attaquée par Rhizopus stolonifer va voir ses tissus se liquéfier peu à peu en quelques jours, sous l'effet de la décomposition de la matière organique. Les tissus affectés prennent un aspect translucide et une teinte sombre, se liquéfient et finissent par s'effondrer[7].
Pour se nourrir, la moisissure doit digérer à l'extérieur la matière organique avant de pouvoir l'ingérer par l'intermédiaire de protéines qui traversent la membrane plasmique (nommées transporteurs). De nombreuses enzymes sont excrétées par Rhizopus stolonifer, comme des enzymes pectolytiques qui hydrolysent la pectine et contribuent à la décomposition des tissus végétaux[11]. Même après une irradiation qui aura tué le champignon et stoppé sa croissance mycélienne, les enzymes pectolytiques qui ont été produites dans le substrat continueront un certain temps à digérer les substances nutritives.
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Caractères morphologiques
Résumé
Contexte
La morphologie de l'anamorphe se caractérise par une hyphe siphonnée (sans cloison pour séparer les noyaux), multinucléée, à noyaux haploïdes, possédant une paroi de chitine et de glucanes, et ayant une croissance apicale. Le protoplasme renferme de nombreuses vacuoles qui poussent le cytoplasme et les noyaux à la périphérie. Les réserves de nourriture sont stockées sous forme de glycogène et de lipide.
Au moment de la reproduction, ou après une blessure, des septa (cloisons) sont formées.
En tant qu'hétérotrophe, R. stolonifer dépend de sucre ou d'amidon comme source de carbone pour son alimentation ; il croît et tire ses matières nutritives de substances vivantes ou mortes.
Le genre Rhizopus se caractérise parmi les autres genres de l'ordre des Mucorales[6] par :
- la formation d'appendices en forme de racines, nommés rhizoïdes ; ils se forment à la base des sporocystophores (ou sporangiophores) et servent à fixer le mycélium sur le substrat ;
- les sporocystophores sont non ramifiés et groupés par 3 à 5 ;
- la présence de stolons, hyphes aériennes grâce auxquelles le champignon se dissémine ;
- le sporocyste comporte dans le prolongement de l'axe du sporocystophore, une formation globuleuse, appelée la columelle, qui s’effondre en une structure en forme d'ombelle avec l'âge (voir dessin 4a. section suivante) ;
- par des spores (sporangiospores) sont sèches et munies de parois épaisses et striées.

R. stolonifer croît lentement ou pas du tout à 36 °C alors que R. oryzae, R. oligosporus, et R. microsporus croissent rapidement[6]. De plus les spores de R. stolonifer sont plus grosses (8-20 μm) que celles des trois autres Rhizopus cités (<8 μm).
Le mycélium est lâche, extensif, cotonneux devenant brun-noir à maturité. Lorsqu'il envahit le substrat, il se manifeste comme une moisissure duveteuse blanchâtre puis grise. À la loupe binoculaire, on distingue clairement les fructifications noirâtres (sporocystophore et sporocystes).
La moisissure Rhizopus stolonifer se manifeste sous trois formes différentes au cours de son cycle de développement. Elle passe par les stades spores, zygospores et mycélium et leur germination et fructifications respectives. Les spores et zygospores sont chacune constituées par une cellule multinuclée, entourées d'une paroi épaisse la protégeant de l'environnement. Les noyaux de la spore sont haploïdes, ceux de la zygospore diploïdes. La germination d'une spore donne une hyphe, la germination d'une zygospore donne un sporocyste, formation qui ensuite produit des spores.
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Biologie des cycles de reproduction sexué et asexué
Résumé
Contexte

Le développement Rhizopus stolonifer se fait suivant deux cycles :
- un cycle sexué, passant par les étapes spore → mycélium → caryogamie → zygospore → germination ; lorsque la survie devient difficile en raison de la diminution des ressources nutritives, le mycélium produit par croisement hétérothallique une zygospore, capable de rester en dormance plusieurs mois avant de germer et de redonner des spores
- un cycle asexué, court, où le mycélium produit des sporocystes engendrant un grand nombre de spores, libérées à l'air libre et pouvant être emportées par le vent ou l'eau afin de propager immédiatement la moisissure.
La phase diploïde des cycles de développement du champignon est limitée au passage par la zygospore.
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Notes
- La sous-division des Mucoromycotina est classiquement rattachée aux Zygomycota, mais selon Hibbett et al. (Mycological Research, vol. 111, no 5, 2 mars 2007, p. 509-547), sa position systématique n'est pas encore déterminée (incertae sedis)
- cette ancienne division est maintenant considérée comme artificielle car polyphylétique (O'Donnell et al., Mycologia, 93(2), 2001)
Références
Wikiwand - on
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