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Quai Voltaire

quai de Paris, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Le quai Voltaire se situe à Paris dans le 7e arrondissement.

Faits en bref Situation, Arrondissement ...
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Situation et accès

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Autre vue du quai Voltaire.

Long de 308 mètres, il se situe entre le quai Malaquais et le quai Valéry-Giscard-d'Estaing qui le prolonge. Il commence au niveau de la rue des Saints-Pères et du pont du Carrousel et finit au niveau de la rue du Bac et du pont Royal.

Le quartier est desservi par la ligne 12 du métro à la station Rue du Bac et par la ligne C du RER à la gare du Musée d'Orsay.

Origine du nom

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Portrait de Voltaire (détail).

Ce quai porte le nom de « quai Voltaire » en hommage à l'écrivain qui y mourut, en 1778, dans l'hôtel du marquis de Villette.

Historique

Résumé
Contexte
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Bouquiniste sur le quai Voltaire en 1821.

À l'origine, le quai Voltaire n'est que la partie occidentale du quai Malaquais.

En 1595, Guillaume de Varic y installe une tuilerie.

Il est cité sous le nom de « rue du Quay, allant depuis le port de Malacquest jusques au pont des Thuilleries » dans un manuscrit de 1636.

On lui donne le nom de « quai des Théatins » après qu'un couvent de Théatins s'y est établi en 1644 en achetant, grâce à la générosité du cardinal Jules Mazarin, une maison pouvant abriter vingt-cinq religieux environ à l'emplacement des actuels nos 23 et 25 du quai Voltaire et no 26 de la rue de Lille. Le couvent est supprimé en 1790 et l'église, d'abord transformée en salle de spectacle puis en café, est démolie en 1822.

En 1791, le quai prend son nom actuel[1].

En juillet 1791 est organisée la translation des restes de Voltaire au Panthéon. Le cortège, suivi par 2000 personnes, passe et fait une longue halte devant l’hôtel de Villette, au no 27 du quai, où le philosophe est mort, en face duquel a été construit pour l’occasion un amphithéâtre[2].

Depuis Balzac, qui y situe la mystérieuse boutique d'antiquaire de La Peau de chagrin, le quai Voltaire abrite de nombreux antiquaires, aujourd'hui plutôt spécialisés dans le très haut de gamme.

Début du XIXe siècle, les premiers bouquinistes de Paris y font leur apparition.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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Plaque au no 1.
  • No 1 (et 2, rue des Saints-Pères) : hôtel de Bouillon, vers 1630, puis hôtel de Tessé[3] (dit aussi « de Sassenage ») construit en 1768 par Pierre-Noël Rousset et Louis Le Tellier pour Charlotte de Béthune-Charost et son fils, le comte de Tessé, grand écuyer de la reine. Le décor du grand salon est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York[4].
    En s'élançant du toit de cet hôtel le avec pour objectif d'atteindre le jardin des Tuileries Jean-François Boyvin de Bonnetot (1688-1760), marquis de Bacqueville, exécuta une des premières tentatives de vol humain. Muni de sortes d'ailes fixées aux bras et aux jambes, il plana 300 m au-dessus de la Seine avant de tomber sur un bateau-lavoir, se brisant la cuisse[5].
Le maréchal Thomas Robert Bugeaud y mourut le [6]. Une plaque lui rend hommage.
Le styliste Nicolas Ghesquière y a ses bureaux[7] (en 2022).
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No 5 : maison des ingénieurs agronomes.
  • Nos 3 et 5 : hôtel Le Barbier, devenu hôtel Perrault[8],[9], puis hôtel de La Briffe. Jusqu'en 1733, il n'y avait là qu'un seul ensemble relié par un souterrain avec l'autre côté de la rue de Bourbon qui servait de basse-cour. L'écrivain Maurice Joly vécut dans un petit appartement jusqu'à sa mort en 1878. Le magasin de couleurs Sennelier Les Couleurs du quai a été créé en 1887 par Gustave Sennelier. Il a eu pour clients des artistes comme Paul Cézanne, Edgar Degas, Paul Gauguin, Camille Pissarro, Chaïm Soutine, Amedeo Modigliani, Vassily Kandinsky, Pierre Bonnard, Pablo Picasso, entre autres.
    La soprano Germaine Lubin (1890-1979) habitait un appartement au no 5.
    Le notaire Gérard Voitey (1944-1994) y avait son étude et sa maison d'édition (1973-1994).
    En mai 2007, après avoir quitté le palais de l'Élysée, l'ancien président Jacques Chirac (1932-2019) et son épouse Bernadette s'installent au no 3, dans un vaste appartement de 396 m2[10] prêté par Ayman Hariri, fils de l'ancien président du Conseil libanais Rafik Hariri[11]. Le couple quitte cet appartement en [12].
    L’avocat pénaliste Olivier Metzner (1949-2013) y a également occupé un appartement de 250 m2[13], « juste en dessous de celui que la famille Hariri a prêté au couple Chirac »[14].
  • No 7 : hôtel Glucq, devenu hôtel Choiseul-Beaupré, puis hôtel d'Aumont-Mazarin[15]. Jean-Baptiste Glucq (dit Glucq de Saint Port) y habita à deux reprises et y mourut en 1748. Cet hôtel formait avec le no 3 et le no 5 la « grande maison » achetée par ses parents le . En 1733, la succession de Mme Jean Glucq, morte dix années auparavant, provoqua le morcellement de la propriété. En 1813, Louise d'Aumont, fille du duc de Mazarin, loua l'appartement du 1er étage à Dominique Vivant Denon, écrivain, diplomate et amateur d'art (une plaque lui rend hommage). La comédienne Cécile Sorel y habita ; une plaque lui rend hommage. Le résistant Hubert de Lagarde y habita ; une plaque lui rend hommage. Karl Lagerfeld, couturier, photographe et éditeur vécut, lors de ses premières années de créateur, au rez-de-chaussée et premier étage de l'hôtel particulier qui est dans la cour[réf. nécessaire]. À la fin de sa carrière, il vivait, entre autres lieux, dans un appartement du quai Voltaire[16] (no 17).
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No 9.
  • Nos 9-11 : Le , Jean Perrault, président de la Chambre des comptes, Pierre Brigallier, premier avocat du roi au Châtelet et Nicolas Boulleau ont acheté un grand terrain sur le bord de Seine à Cyprien et Jean-Baptiste de Varic pour 82 171 livres, 13 sols et 7 deniers. Sur cette somme, Nicolas Boulleau a investi 21 040 livres 12 sols qui l'a rendu propriétaire d'un terrain de 242 toises de superficie ayant 9 toises de large sur le quai Malaquais. Nicolas Boulleau construit deux hôtels sur cette parcelle, entre 1663 et 1666. Le no 9 devient successivement hôtel de Beuvron, hôtel de Chamlay, hôtel Saint-Séverin, hôtel de Vaubécourt[17]. Le no 11 est successivement hôtel de Bérulle, hôtel de Bauffremont, puis hôtel Nigon de Berty[18]. Pendant la Révolution, l'hôtel est séquestré en 1792 et affecté à l'état-major de l'Armée de l'Intérieur et, en 1808, à la direction du Génie. Il devient le siège de l'Administration centrale de la fabrication extraordinaire des armes de Paris le [19]. Il fut rendu à l'émigré Vaubécourt en 1815. À noter que Fouché, ministre de la Police de Napoléon Ier, a vécu dans cette maison, ainsi que l'écrivain et graveur Dominique Vivant Denon. Le peintre Jean Auguste Dominique Ingres (qui y mourut en 1867 et où une plaque lui rend hommage) y occupa un vaste appartement[20]. Félix Ravaisson y meurt en 1900 (une plaque lui rend hommage). Le père d'Anatole France y tenait une librairie. L'homme politique Justin Godart meurt en son domicile du 9 quai Voltaire en 1956[21].Le , l'hôtel fut vendu au baron Janet (1768-1841) et passa ensuite à sa fille qui avait épousé le comte de Mosbourg, pour finalement passer par succession au marquis de Chabrillan, dont la fille aînée épousera le comte Bertrand de La Poëze d'Harambure, et la seconde le général du Pouget de Nadaillac. Bertrand de La Poëze d'Harambure procéda à une restauration complète de l'hôtel et de son majestueux escalier, installant dans la cour les vases et les sculptures en provenance du château de Neuville-sur-Oise. En 1986 son fils, Romée de La Poeze d´Harambure, obtient l´autorisation de la Commission des sites de rehausser la toiture, donnant à l'hôtel son aspect actuel.
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Le no 13 avec sa façade très étroite.
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No 15.
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No 19 : hôtel.
  • No 13 : hôtel Brigallier, devenu hôtel Moisnet, puis hôtel Pioust de Saint-Gilles[22]. Cet immeuble large de 2 mètres 50 est considéré comme le plus étroit de Paris. Sa porte, à elle seule, fait plus du tiers de sa hauteur. Il a été construit à l’emplacement d’un passage qui desservait autrefois un hôtel particulier en retrait, d’où son étroitesse[23]. Dans la cour de l'immeuble, on peut encore voir, en hauteur, un vestige de la façade orientale de l'église des Théatins, en partie construite par l'architecte italien Camillo-Guarino Guarini (vers 1663-1665).
    Le périodique L'Informateur colonial (1935-1949) avait son siège dans cet immeuble[24].
  • No 15 : ancien hôtel de Sainctot, puis hôtel de Chamousset, puis hôtel d'Ambleville[25]. En 1829, le peintre Eugène Delacroix s’y installe dans un appartement comprenant un atelier, avec vue sur les quais, la Seine, le Louvre et les Tuileries. Il y succède au peintre Horace Vernet. C’est dans cet atelier qu’il reçoit le peintre britannique William Turner[26] et fait le portrait de la romancière George Sand, qui vient y poser en 1834. L’année suivante, Delacroix quitte l’appartement pour aller s’installer dans l’actuelle rue Visconti[27]. En 1846, les peintres Louis-Jules Étex, Camille Corot et Jean-Alphonse Roehn sont domiciliés à cette adresse[28]. En 1871, les derniers propriétaires de l’hôtel décident de s’en séparer. Celui-ci est alors acquis par la Société anonyme des publications périodiques pour le montant de 300 000 francs. Il est remplacé en 1894 par l'immeuble actuel, construit sur son emplacement par l’architecte Fernand Delmas, signé en façade. L'éditeur Sven Nielsen (1901-1976) y a vécu et y est mort.
  • Nos 17 à 25 et 26, rue de Lille : emplacement de l'ancien couvent des Théatins.
  • Nos 17 et 17 bis (même immeuble) : Ingres, qui résidait au no 11, y avait un atelier[29]. L'« atelier des dames » des élèves féminines de Carolus-Duran et Jean-Jacques Henner occupa l'ancien atelier d'Ingres de 1877 à 1889 au 3e étage du 17 bis[30]. Ancien domicile et lieu de décès de l'ingénieur et publiciste Maurice Bixio (1836-1906)[31]. L'écrivain Paul Bowles y a occupé un studio à l’automne 1931. Après avoir dû quitter la rue de l'Université[32], le couturier Karl Lagerfeld y a vécu, de 2010 jusqu'à sa mort à Paris en , dans un appartement futuriste de 256 m2 situé au 3e étage, donnant sur la Seine, entièrement redessiné par ses soins[33],[34]. Le couturier disposait de deux appartements dans le quartier : l'un quai Voltaire et l'autre 8, rue des Saints-Pères ; le premier lui servait d'atelier et de lieu de repos et le second de lieu de réception[35].
    Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945), poète et romancière, y vécut également de 1915 à 1936 ; une plaque lui rend hommage.
  • No 19 : l’hôtel du quai Voltaire existe depuis le XIXe siècle. Charles Baudelaire y écrivit Les Fleurs du mal. Richard Wagner y termina Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. Il accueillit également Jean Sibelius et Oscar Wilde. Une plaque leur rend hommage. En 1902, Camille Pissarro ne peint plus que de sa fenêtre. Il a un appartement au 28 place Dauphine mais souhaite diversifier ses motifs. Il y loue alors une chambre. Le pont Royal et le pont du Carrousel deviennent dès lors le sujet de plusieurs toiles[36].
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No 27 : hôtel de Villette.
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No 31.
  • Nos 29-31 : hôtel de Mailly-Nesle. Son propriétaire, Augustin-Joseph de Mailly, maréchal de France, défenseur du palais des Tuileries lors de la journée du 10 août 1792, y fut arrêté sous la Révolution française. L'adresse sera occupée pendant plusieurs décennies par les descendants du comte Jean Bérenger, dont certains habitent aussi le no 27. Pendant le siège de Paris et jusqu'au début de l'année 1871, sa petite-fille, Jenny Richard-Bérenger, y organise à partir du mois de une ambulance pour les soldats blessés, car l'ambulance du Sénat est submergée. Un drapeau blanc avec croix rouge flotte pendant toute la période sur l'hôtel de Mailly. Son mari, Edmond Richard-Bérenger est le commandant du 18e bataillon des gardes de la Seine et a sous sa surveillance tout le quartier, jusqu'au jardin du Luxembourg[39]. Misia Sert y demeura après son mariage avec Alfred Edwards en 1905. L'hôtel du XVIIIe siècle abrite jusqu'en 2018 la direction de la Documentation française, service du Premier ministre. Profondément dénaturé et rendu quasiment méconnaissable, il conserve cependant quelques décors intérieurs de qualité. En 2027, il est prévu d’y installer le Centre de ressources et de recherche Daniel-Marchesseau et d'y accueillir les collections documentaires et patrimoniales du musée d'Orsay[40].
  • No 35 (et 1, rue du Bac) : D'Artagnan y eut son hôtel particulier. En 1714, un chantier se trouvait à cet emplacement. S'y installa ensuite un restaurant très couru, le Café d'Orsay. Plus tard, l'écrivain Henry de Montherlant avait ses habitudes à la brasserie La Frégate. Le nom de cette brasserie évoque « un beau navire à trois mâts, de 1000 tonneaux », stationné à proximité dans les années 1850-1880, qui servit d’école puis de restaurant et enfin d’établissement de bains avant d’être démantelé en 1883[41].
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Le quai dans la culture populaire

  • Le héros de fiction Bob Morane y possède un appartement.

Notes et références

Annexes

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