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journaliste et patron de presse français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alfred Charles Edwards, né à Constantinople le et mort à Paris 8e le [1], est un journaliste et patron de presse d'origine anglaise[2],[3], fondateur du quotidien Le Matin.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, tombeau d'Alfred Edwards (d) |
Nationalité | |
Activité | |
Père |
Charles Edwards (d) |
Conjoints |
Helen Ralli (d) (de à ) Jeanne Charcot (d) (de à ) Misia Sert (de à ) Geneviève Lantelme (de à ) |
Distinction |
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Fils de Charles Joseph Edwards, un médecin anglais en poste en Orient et d'une Française Émilie Caporal, Alfred suit ses études à Paris avant de commencer sa carrière au Figaro, en 1876, où il se fait connaître pour ses reportages. Trois ans plus tard, il rejoint Le Gaulois en qualité de rédacteur, puis devient chef des échos. Il en profite pour cultiver ses relations et remplir son carnet d'adresses. En 1881, il intègre la rédaction du Clairon et épouse Jeanne Charcot, fille du célèbre docteur Charcot, dont la belle-fille (également demi-sœur de Jeanne), Marie Durvis veuve Liouville, s'est remariée avec Pierre Waldeck-Rousseau, futur président du Conseil. Edwards est contacté quelques mois plus tard par un groupe de financiers américains, Samuel S. Chamberlain et James Gordon Bennett junior, qui lui demande de prendre en main la création du journal Le Matin, adaptation française du quotidien britannique The Morning News.
Le premier numéro du Matin paraît le . Mais Edwards s'oppose rapidement aux objectifs des financiers. Il décide alors de fonder son propre journal, Le Matin Français. Trois mois plus tard, le nouveau titre s'impose. Edwards rachète Le Matin et fusionne les deux rédactions. Il entreprend alors de moderniser le journal en misant sur les techniques les plus récentes comme le télégraphe et en s'entourant de grandes signatures comme Jules Vallès ou le député Arthur Ranc.
La ligne politique du Matin reflète alors les convictions d'Edwards, favorable aux républicains modérés, et opposé au boulangisme et aux idées socialistes. Le nouveau patron de presse côtoie le beau monde, obtient la Légion d'honneur, mais fréquente aussi des politiciens douteux. Il se sert de son journal pour appuyer les uns et défendre les autres, jusqu'au jour où son implication dans le scandale de Panama est révélée au grand jour. En 1895, il vend Le Matin au banquier Henry Poidatz et se lance dans de nouvelles aventures, finançant le journal illustré Le Petit Bleu de Paris, créant Le Petit Sou pour des motifs politiques. En 1902, il rachète le Paris-Noël, fondé par Gustave Goetschy[4].
Personnalité du tout-Paris, multimillionnaire, il achète l'ermitage de Rousseau à Montmorency ainsi que le Théâtre de Paris et le casino attenant. Il s'adonne même à l'écriture de petites comédies et d'opérettes, comme Par Ricochet, donnée au Théâtre des Capucines en 1906, ou encore des pièces destinées au Grand-Guignol. Très porté sur la gent féminine, il se marie successivement à l'actrice et courtisane Mlle Isabelle Drouard[note 1], Hélène Ralli[note 2], Jeanne Charcot, sœur de Jean-Baptiste Charcot, et Misia Godebska, la « reine de Paris », récemment divorcée de Thadée Natanson, le fondateur (avec son frère Alexandre) de La Revue Blanche.
Il accepte en 1900 de prendre la direction du journal conservateur Le Soir, succédant ainsi à Gaston Pollonnais[5].
En 1910, il épouse en cinquièmes noces Mathilde Fossey, actrice plus connue sous le nom de Geneviève Lantelme, mystérieusement victime de noyade lors d'une croisière sur le Rhin, le . L’accident suscite beaucoup de controverses tant en France que dans le reste du monde occidental et beaucoup spéculent sur le fait qu’Edwards ait assassiné sa femme. Cette théorie se développe notamment parce que les autorités compétentes découvrent dans sa cabine une carte (la dernière écrite par Lantelme) destinée à André Brulé et disant qu’Edwards appartenait à ses yeux déjà au passé et qu’elle pensait divorcer. À l’automne 1911, deux journaux français, La Dépêche parlementaire et La Griffe, publient cette accusation ; Edwards les poursuit pour diffamation et gagne son procès, les deux journaux échappant cependant à de lourdes réparations.
Il meurt le des suites d'une forte grippe et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (89e division)[6].
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