Bilateria: être pluricellulaire de type animal possédant des muscles, un système nerveux, un système circulatoire avec cœur, des organes sexuels, des yeux, une bouche, un système digestif et un anus. La symétrie du corps est bilatérale avec un axe central, un côté gauche et un côté droit.
Mollusca: le corps est non segmenté et mou; il se compose d'une tête, d'une masse viscérale et d'un pied. La masse viscérale est recouverte par un manteau qui peut sécréter une coquille calcaire (peut éventuellement être perdue au cours de l'évolution comme chez les limaces).
Gastropoda: la masse viscérale peut se torsader, la tête et le pied sont bien distincts l'un de l'autre. La bouche comporte une radula (sorte de langue râpeuse munie de dents), le pied est aplati en un large muscle ventral, qui secrète un mucus.
Heterobranchia: en forme de limace ou d'escargot (quel que soit le mode de vie: en eau salée, eau douce, ou terrestre).
Stylommatophora: mode de vie exclusivement terrestre, et non plus éventuellement aquatique.
Sigmurethra: présence d'une longue glande muqueuse et de dards d'amour, ainsi que de quatre tentacules rétractiles (deux vers le haut avec les yeux, et deux vers le bas servant d'organe olfactif et tactile).
Hygromiidae: taille moyenne (>1 cm) ou petite (<1 cm). Habite les zones humides ou ne sort que pendant les périodes humides; reste à l'état léthargique dans la coquille pendant les périodes sèches, qu'elles soient chaudes (estivation) ou froides (hibernation).
Pyrenaearia parva: escargot de petite taille avec 3,8 à 4,5 mm de hauteur pour 7,5 à 9 mm de longueur[5].
La coquille est de couleur blanche à marron clair avec les deux premières verticilles brunes (enroulements ou tours de 360° à partir du sommet, voir schéma de la coquille). Au total, la coquille compte 4,5 à 5 verticilles composées de nombreuses bandes ou anneaux de croissance, brunâtres et finement côtelés sur la face supérieure, blanchâtres et lisses sur la face inférieure[6]. L'ouverture est simple, circulaire, avec une lèvre peu épaisse; l'ombilic (trou axial, voir schéma de la coquille) est étroit et profond[6].
Le corps de l'animal est de couleur noire. La radula présente 106 à 112 rangées de dents, avec pour chaque rangée de dent, une dent centrale et 26 à 28 dents latérales de chaque côté[7]. La maxille (mâchoire) est de 1,77 mm de long pour 0,45 mm de large, de forme peu convexe et de couleur brun jaunâtre[7]. Un seul dard d'amour de base assez large, avec 0,76 mm de long pour 0,21 mm de large à sa base[7].
Le genrePyrenaearia est adapté au climat montagnard, humide et froid, ainsi qu'à l'altitude dans les Pyrénées et la Cordillère Cantabrique. Les juvéniles peuvent avoir des poils pour capturer l'humidité ambiante. L'espèce, elle, est endémique de l'est des Pyrénées, où elle a été reconnue dans deux zones distantes d'environ 40 km: le nord de l'Andorre[5],[3],[8] et la zone des massifs du Pedraforca[4],[7] et du Cadí (au Pic de Comabona à 2 548 m d'altitude et au Coll de Tanca la Porta)[9],[5], dans le nord-ouest de la Catalogne en Espagne. Cette dernière zone d'occupation est très restreinte avec moins de 20 km2[4]. La densité de population n'est pas très élevée: il faut plusieurs heures d'observation pour compter quelques dizaines de spécimens vivants, et les coquilles vides d'individus morts sont difficiles à trouver[4].
Le type d'habitat se trouve à une altitude de plus de 2 000 m[4], ce qui pour la végétation des Pyrénées correspond aux étages subalpin et alpin, composés d'espaces ouverts fait de pins à crochet et de prairies rocailleuses. L'espèce vit ainsi sur des pentes rocheuses calcaires avec une végétation chasmophyte (qui pousse dans les fissures entre les rochers). Les individus peuvent vivre directement sur les parois rocheuses et ses anfractuosités calcaires, ou sous les pierres disposées sur le sol argileux, ou encore dans la végétation à proximité. Ils restent inactifs pendant la saison sèche (estivation), montrant une activité les jours de pluie. En hiver, ils se protègent du gel en restant à l'état léthargique sous la neige saisonnière[4].
Parmi toutes les espèces du genre Pyrenaearia, l'espèce Pyrenaearia parva constitue un cladephylogénétique bien distinct parmi quatre lignées identifiées comme basales au genre: Pyrenaearia carascalopsis, Pyrenaearia parva, Pyrenaearia carascalensis, et Pyrenaearia cantabrica[10]. Ces quatre lignées, toutes issues d'une population ancestrale commune, sont la marque d'une spéciation enclenchée depuis la période du Pléistocène ou du Pliocène (il y a 5 Ma maximum), pendant les cycles de refroidissement et de réchauffement climatiques. En montagne, l'alternance de périodes glaciaires avec zones refuges isolées au microclimat plus clément, entrecoupés de périodes interglaciaires plus chaudes où des individus colonisent des milieux d'altitude plus élevée, enclenche un processus de spéciation allopatrique: des populations initialement interfécondes évoluent en espèces distinctes car elles sont isolées géographiquement[10].
"2" pour une population dont la zone d’occupation est très réduite, en règle générale moins de 20 km2 ou alors le nombre de localités est inférieur à six, à tel point que la population est exposée aux impacts d’activités anthropiques ou d’événements environnementaux sur une très brève période de temps et dans un avenir imprévisible. Par conséquent, elle pourrait devenir en danger critique d’extinction ou même éteinte en un laps de temps très court.
Tous les endroits où vit l’espèce sont des parcs naturels ou réserves naturelles. En Catalogne, la zone où l'espèce est présente fait partie du parc naturel de Cadí-Moixeró, qui englobe les massifs de Cadí et Pedraforca, et dont le statut de protection interdit toute activité humaine dommageable à son habitat. De plus, l'espèce figure sur la liste des espèces fauniques strictement protégées de Catalogne, via le décret 328/1992[4].
Aucun déclin de la population ou de l'aire de répartition n'est pour l'instant observé. Toutefois, le changement climatique, ainsi que le déplacement et l'altération de l'habitat qui en résulterait, constituent une menace potentielle pour l'avenir de l'espèce[4].
(es) Adolfo Ortiz de Zárate López, Observaciones anatómicas y posición sistemática de varios Helicidos españoles: IV. Género Pyrenaearia Hesse, 1921, vol.54, p. 35-61, Madrid, Boletín de la Real Sociedad Española de Historia Natural, .
(es) Benjamín J. Gómez-Moliner, Miren Arantzazu Elejalde, M. José Madeira, Carlos E. Prieto, Ana Isabel Puente, et Kepa Altonaga, «Pyrenaearia parva Ortiz de Zárate, 1956» [PDF], Atlas y Libro Rojo de los Invertebrados amenazados de España (Especies Vulnerables), Volumen II: Moluscos, pages 924-927, (consulté le ).
Adolfo Ortiz de Zárate López, Observaciones anatómicas y posición sistemática de varios helícidos españoles, IV. Género Pyrenaearia (Hesse, 1907). Boletín de la Real Sociedad Española de Historia Natural, volume 54, pages 35-61, 1956.
(es) Benjamín J. Gómez-Moliner, Miren Arantzazu Elejalde, M. José Madeira, Carlos E. Prieto, Ana Isabel Puente, et Kepa Altonaga, «Pyrenaearia parva Ortiz de Zárate, 1956» [PDF], Atlas y Libro Rojo de los Invertebrados amenazados de España (Especies Vulnerables), Volumen II: Moluscos, pages 924-927, (consulté le )
(es) José R. Verdú, et Eduardo Galante, «Libro Rojo de los Invertebrados de España» [PDF], Dirección General de Conservación de la Naturaleza, Madrid, (consulté le ).
(es) Miguel Villena Sánchez-Valero, M. T. Aparicio, L. Baratech, et J. Templado, Los ejemplares tipo de las colecciones malacológicas del Museo Nacional de Ciencias Naturales. Tomo II, Museo Nacional de Ciencias Naturales, Madrid, (lire en ligne).