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chaîne de télévision généraliste nationale française (1964-1975) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La première chaîne de l'ORTF ou ORTF Télévision est une chaîne de télévision généraliste nationale publique française de l'Office de radiodiffusion-télévision française, diffusée sous ce titre du au , remplacée par la chaîne intitulée TF1.
Création | |
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Généraliste nationale publique |
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Ancien nom |
Radio-PTT Vision (1935-1937) Radiodiffusion nationale télévision (1937-1939) Fernsehsender Paris (1943-1944) RDF Télévision (1944-1949) RTF Télévision (1949-1964) Première chaîne de la RTF (1963-1964) |
Diffusion |
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Cette chaîne fait suite à différentes formules et sociétés de télévision successives, couvrant dans un premier temps uniquement la région parisienne, dont Radiovision-PTT en 1935, Radiodiffusion nationale Télévision en 1937, Fernsehsender Paris en 1943 sous occupation allemande; elle devient RDF Télévision française puis est nommée RTF Télévision en 1944, avant de devenir la Première chaîne de l'ORTF en 1964. Depuis l'année 1949, la chaîne exploite le noir et blanc en haute définition 819 lignes. Malgré quelques essais et retransmissions simultanées sur d'autres chaînes publiques antérieurs à 1975, la première chaîne reste en noir et blanc jusqu'à l'apparition de TF1.
La première chaîne historique est complétée par la deuxième chaîne publique RTF Télévision 2 en décembre 1963 devenue Deuxième chaîne de l'ORTF en juillet 1964 puis en décembre 1972, par la Troisième chaîne couleur de l'ORTF.
La loi n° 64-621 du [1] remplace la Radiodiffusion-télévision française (RTF) par l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF), qui gagne en autonomie en n'étant plus placé que sous la tutelle du ministère de l'Information afin de contrôler le respect de ses obligations de service public. La loi entre en application le [2], ce qui entraîne le changement de nom de RTF Télévision en ORTF Télévision, plus communément appelée première chaîne de l'ORTF.
L'élection présidentielle française de 1965 fait l'objet d'une campagne télévisée pendant laquelle chaque candidat a droit à deux heures d'antenne[3],[4],[5], suivie le d’une nuit entière de directs et de commentaires sur les résultats du premier tour[6].
Nommé chef du bureau des coproductions de l'ORTF en 1967, Yves Jaigu met en place une structure informelle de coproduction qui réunit très régulièrement jusqu'en 1974 la RAI, la TSR, la RTB, la télévision de Radio-Canada et des chaînes ouest-allemandes pour populariser via la télévision « les textes fondateurs de la civilisation européenne »[7]. Cette période marque le début des grands feuilletons en coproduction de l'Office, adaptés de la littérature française et européenne.
Une grève débute à l’ORTF le à laquelle se joignent la plupart des journalistes de l'Office le . Elle dure jusqu'au et entraîne, à partir du , l'interruption des programmes dans la journée et en soirée, à l'exception du journal télévisé Télé-Soir réalisé par des journalistes non grévistes. Entre le 4 et le , un programme minimum est à l'antenne de la première chaîne, composé de Télé-Soir à 20h00, suivi d'un film à 20h30, puis de la seconde édition du journal Télé-Nuit. À l'issue de la grève, la reprise en main de l'Office par la direction entre août et octobre amène à licencier, muter ou mettre en congé spécial entre 77 et 144 réalisateurs, producteurs et journalistes contestataires, dont Claude Darget. Le à 19 h 56, la première chaîne ouvre ses écrans à la publicité « de marque »[8], à raison de deux minutes qui passent à quatre en . La Régie française de publicité, filiale de l’ORTF, est créée l'année suivante pour en assurer la commercialisation.
En 1969, le nouveau Premier ministre Jacques Chaban-Delmas organise un plan de libéralisation de l'audiovisuel qui supprime le ministère de l'Information et sa tutelle sur l'Office en . Dans la nuit du , des millions de téléspectateurs français assistent en direct sur la première chaîne aux premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, commentés par Michel Anfrol et Jean-Pierre Chapel[9]. L'application du plan de libéralisation Chaban-Delmas amène la mise en place sur chaque chaîne de télévision, le , d'unités autonomes d'information dont les directeurs, nommés pour une durée déterminée, peuvent librement choisir les journalistes et utiliser sous leur seule autorité les moyens mis à leur disposition, la qualité des productions et l'objectivité de l'information devant trouver leur meilleure garantie dans le talent, la liberté, l'émulation de la conscience professionnelle des journalistes[10]. Réputé indépendant, Pierre Desgraupes est nommé à la direction de l'unité d'information autonome de la première chaîne de l'ORTF. Il constitue son équipe de journalistes et met à l'antenne un nouveau journal télévisé baptisé Information Première dès le .
La télévision touche à présent un immense public : de 13,1 % des ménages équipés d'un poste de télévision en 1960, on est passé à 51,7 % en 1966 après la création de la deuxième chaîne, pour atteindre 70,4 % en 1970. En , les deux chaînes de télévision de l’ORTF sont dotées de directions distinctes. Roland Dhordain est nommé à la direction de la première chaîne en . Les actualités régionales sont proposées simultanément sur la première chaîne et en couleur sur la deuxième chaîne dès le mois d'.
La loi no 72-553[11] du sur le statut de l’ORTF entraîne la réorganisation de la direction des chaînes en deux régies de chaîne décentralisées et distinctes, plafonne les ressources publicitaires à 25 % et instaure un service minimum en cas de grève. Il s'ensuit le une réorganisation des unités d'information créées en 1969 dans chacune des chaînes et qui sont désormais intégrées à la direction des nouvelles régies. Les directions des unités d'information disparaissent de fait. Jugée trop indépendante, la rédaction de la première chaîne, dirigée par Pierre Desgraupes, est limogée au profit de celle de 24 heures sur la Deux, dirigée par Jacqueline Baudrier et jugée moins agitée, qui est promue sur la première chaîne le en devenant 24 heures sur la Une. Les actualités régionales sont diffusées simultanément sur la première, la deuxième et la troisième chaîne, nouvellement créée à partir de 1973. La même année, le choc pétrolier contraint les émissions à s'arrêter à 23 h pour cause d'économie d'énergie.
Sur une idée de son président, Marceau Long, l'ORTF organise le , pour la première fois à la télévision et hors du cadre rigide de la campagne officielle, un débat entre les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle, Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, arbitré par Jacqueline Baudrier et Alain Duhamel et diffusé simultanément et en direct sur la première chaîne et la deuxième chaîne de l'ORTF[12]. La loi de réforme de l'audiovisuel no 74-696 du [13] supprime l’ORTF et crée sept organismes autonomes dont trois sociétés nationales de programmes de télévision. Elle entre en application le et le dimanche à 22 h 35[réf. nécessaire], Catherine Langeais clôture définitivement, en même temps que sa carrière de speakerine, les programmes de la première chaîne de l'ORTF qui ferme son antenne pour laisser la place le lendemain à la nouvelle société nationale de programme Télévision française 1 (TF1).
Le logo de la première chaîne de l'ORTF reprend le logo atome de RTF Télévision, évoquant aussi bien des ondes radioélectriques que le système solaire ou la course d'un électron dans un univers fermé, mais les trois lettres R, T et F ne sont plus placées au milieu des trois ellipses, mais sur l'axe médian de la grande lettre O, symbolisant l'Office, qui vient former une quatrième ellipse verticale légèrement décalée vers le haut afin de laisser l'espace nécessaire à la mention Télévision au bas du logo.
Les indicatifs d'ouverture[14] et de fermeture[15] d'antenne de la première chaîne de l'ORTF animent un enchevêtrement d'ellipses sur un fond étoilé[N 1] qui, pour le premier, s'ordonnent pour former le logo de la première chaîne, et pour le second, se rétractent pour former une étoile qui disparaît, comme un Big Bang à l'envers. La musique est commandée par l'ORTF, sur la suggestion de son conseiller musical Daniel-Lesur, au compositeur Jean-Jacques Grünenwald[16].
La première chaîne de l'ORTF est une régie de l'Office de radiodiffusion télévision française, établissement public à caractère industriel et commercial dont le capital est détenu à 100 % par l'État.
La direction générale de l'Office de radiodiffusion télévision française siège à la « Maison » de l'ORTF au 116 avenue du Président-Kennedy, dans le 16e arrondissement de Paris.
Ces locaux sont toutefois mal adaptés aux nécessités de la télévision qui reste finalement dans son berceau historique du Centre Alfred-Lelluch au 13-15 rue Cognacq-Jay dans le 7e arrondissement de Paris, bâtiment de huit étages qui abrite la direction des chaînes de télévision, les studios, régies et locaux techniques. La télévision dispose tout de même de deux studios de télévision situés au rez-de-chaussée de la Maison de l'ORTF, et notamment le mythique studio 102, aussi baptisé le « Théâtre 102 », ainsi que le studio 101 dans lequel est organisé notamment le « duel » présidentiel de 1974.
L'ORTF peut compter également sur un important troisième lieu de production, les studios des Buttes Chaumont (aujourd'hui démolis) situés au 36, rue des Alouettes dans le 19e arrondissement de Paris, qui abritent les plus grands studios de la télévision française (le studio 15 a une superficie de 500 m2). Des grandes émissions de divertissement ou des dramatiques y étaient produites, avec ses propres ateliers décors. Au démantèlement de l'ORTF en 1974, le lieu est attribué à la Société française de production (SFP).
En 1965, une version européenne de l'émission Intervilles, baptisée Jeux sans frontières, est créée par Guy Lux sur une idée du général de Gaulle. La première représentation d'Au théâtre ce soir a lieu le . Volume, une émission scientifique, présentée par Marc Gilbert, est diffusée de 1970 à 1972.
La première chaîne de l'ORTF est diffusée en noir et blanc par la régie de diffusion de l'Office sur la bande III VHF (canal 8 A) par l'émetteur de télévision haute définition à 819 lignes norme E de la tour Eiffel, et par un réseau d'émetteurs analogiques régionaux à forte puissance émettant généralement sur la bande III VHF en 819 lignes norme E et plus rarement sur la bande I pour les émetteurs de Nantes Haute-Goulaine (canal F4V), Bastia-Serra di Pigno (canal F2V), Ajaccio-Coti Chiavari (canal F4H), Besançon-Lomont (canal F4V), Carcassonne-Pic de Nore (canal F4V), Caen-Mont Pinçon, Troyes-Les Riceys (canal F2H), Limoges-Les Cars (canal F2H), Boulogne-sur-Mer-Mont Lambert (canal F4V), et Hyères-Cap Benat. La chaîne a exploité le canal 1 en France.
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