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La politique en Corse est celle d'une collectivité territoriale disposant d'une organisation et de compétences spécifiques. Cette politique résulte d'une évolution institutionnelle depuis les années 1970 en Corse, liée à l'existence d'importants mouvements nationalistes autonomistes ou indépendantistes, parfois violents.
Rattachée à la France en 1768, la Corse intègre l'organisation administrative française à la Révolution par un décret du [1]. Le département de Corse est créé le 4 mars 1790. De 1796 à 1811, la Corse est divisée en deux départements (Liamone et Golo).
En 1960, à la création des circonscriptions d'action régionale, la Corse fait partie de la région Provence-Côte d'Azur-Corse. Un décret du fait de la Corse une région puis, le , l'île est de nouveau divisée en deux départements : Haute-Corse et Corse-du-Sud[2].
À partir de 1976, la Corse est divisée en deux départements : Corse-du-Sud et Haute-Corse[2]. À l'exception des compétences exercées par la collectivité territoriale de Corse et d'adaptations fiscales[3], ces départements sont similaires aux autres départements de métropole.
Chacun est doté d'un conseil général élu au suffrage universel direct tous les six ans. Chaque conseil général élit son président qui est l'organe exécutif du département.
Dans la foulée des lois de décentralisation, deux lois « portant statut particulier de la région Corse » sont adoptées en 1982[4],[5]. Dans une décision, le Conseil constitutionnel valide le principe de l'existence d'une collectivité à statut unique[6],[7].
À la différence des autres régions françaises, la Corse est dotée d'une Assemblée de Corse (et non d'un conseil régional) élue dès le (les premières élections régionales ont lieu en 1986 dans les autres régions) au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel intégral. L'exécutif est confié au président de l'Assemblée de Corse[4].
La région Corse exerce alors les compétences d'une région française mais a également des responsabilités dans les domaines des affaires culturelles et du développement local, l'aménagement, elle exploite le réseau ferroviaire et passe des conventions avec l'État sur les transports aériens et maritimes. L'Assemblée de Corse peut également formuler des avis et recommandations au Premier ministre sur les services publics de l'État sur l'île[6].
Toutefois, la proportionnelle intégrale et le fait qu'il suffise de 2 231 voix à une liste pour recueillir un siège rendent l'Assemblée difficilement gouvernable. Elle est ainsi dissoute par le Conseil des ministres en 1984 avant que, par une loi du , son mode de scrutin soit modifié pour rejoindre celui des conseils régionaux[6].
En 1988, l'Assemblée de Corse adopte une résolution qui affirme l'existence du peuple corse. Cette question lance de nouvelles discussions autour du statut de l'île[6].
En 1991, le ministre de l'Intérieur Pierre Joxe fait adopter un nouveau statut pour la Corse. S'inspirant du régime en vigueur en Polynésie française[6], la nouvelle loi crée une « collectivité territoriale de Corse », au statut particulier, en lieu et place de la région[8] :
L'article premier de la loi adoptée indique que « La République française garantit à la communauté historique et culturelle vivante que constitue le peuple corse, composante du peuple français, les droits à la préservation de son identité culturelle et à la défense de ses intérêts économiques et sociaux spécifiques. Ces droits liés à l'insularité s'exercent dans le respect de l'unité nationale, dans le cadre de la Constitution, des lois de la République et du présent statut ». Toutefois, le Conseil constitutionnel censure cet article considérant qu'il est « contraire à la Constitution, laquelle ne connaît que le peuple français, composé de tous les citoyens français sans distinction d'origine, de race ou de religion »[9].
Lors des élections qui suivent, les listes nationalistes recueillent 25 % des suffrages[10].
Dans les années qui suivent l'adoption du statut Joxe, plusieurs lois accordent à l'île un statut fiscal spécifique[10].
La mouvance nationaliste organise des violences, y compris entre factions nationalistes rivales. En 1998, le préfet Claude Érignac est assassiné en pleine rue, à Ajaccio. Son successeur, Bernard Bonnet, lance une opération « mains propres ». L'année suivante, il est impliqué dans l'affaire des paillotes alors que les attentats se multiplient[10].
La dénonciation des violences par les partis nationalistes représentés à l'Assemblée de Corse et la formation d'une plateforme, Unita, pour dialoguer avec le gouvernement permet l'ouverture de nouvelles discussions : le processus de Matignon[10].
Une nouvelle loi finit par être adoptée en 2002[11]. Elle renforce les compétences de la collectivité.
En 2003, la Constitution est modifiée pour permettre l'organisation d'un référendum local sur l'évolution d'institutions territoriales. La même année, le Parlement adopte une loi prévoyant une telle consultation visant à la création d'une collectivité unique remplaçant l'actuelle collectivité territoriale et les deux départements. Cette loi est soutenue par les mouvements nationalistes mais, le , 51 % des électeurs rejettent la proposition[10].
La loi no 2003-486 « organisant une consultation des électeurs de Corse sur la modification de l'organisation institutionnelle de la Corse » est promulguée. La réforme proposée prévoit en particulier la substitution d’une collectivité unique à la Collectivité territoriale de Corse et aux deux départements (Haute-Corse et Corse-du-Sud), et la création de deux conseils territoriaux, l’un en Haute-Corse et l’autre en Corse-du-Sud. Elle reçoit le soutien des mouvements nationalistes[10].
Le projet de collectivité unique est relancé en 2015 par des discussions entre les élus corses et le gouvernement. La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe) du prévoit la création d'une « collectivité de Corse » au en lieu et place de l'actuelle collectivité territoriale et des deux départements[12].
Lors de l'élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron y réalise l'un de ses plus mauvais scores (18,48 % des voix au premier tour et 51,48 % au second), étant victime du soutien de la famille radicale de gauche Giacobbi, qui dirigeait la Haute-Corse jusqu'aux dernières élections municipales et la condamnation judiciaire de Paul Giacobbi en début d'année. Au contraire, les autonomistes menés par Gilles Simeoni et les indépendantistes par Jean-Guy Talamoni ont profité de la vague « dégagiste » et gagné trois des quatre circonscriptions législatives lors du scrutin qui se tenait la même année[13].
La Corse est divisée en deux départements : la préfecture de la Haute-Corse est localisée à Bastia et celle de Corse-du-Sud à Ajaccio. Les départements possèdent en outre trois sous-préfectures à Calvi, Corte et Sartène. Jusqu'en 1811, une sous-préfecture supplémentaire était située à Vico.
Nom | Code Insee |
Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
Modifier |
---|---|---|---|---|---|
Arrondissement d'Ajaccio | 2A1 | 2 224,40 | 121 218 (2021) | 54 | |
Arrondissement de Sartène | 2A4 | 1 789,90 | 41 724 (2021) | 23 | |
Corse-du-Sud | 2A | 4 014,20 | 162 942 (2021) | 41 |
Nom | Code Insee |
Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
Modifier |
---|---|---|---|---|---|
Arrondissement de Bastia | 2B2 | 473,80 | 93 200 (2021) | 197 | |
Arrondissement de Calvi | 2B5 | 1 338,40 | 31 219 (2021) | 23 | |
Arrondissement de Corte | 2B3 | 2 853,40 | 60 236 (2021) | 21 | |
Haute-Corse | 2B | 4 665,60 | 184 655 (2021) | 40 |
Circ. | Nom | Parti | Groupe | Suppléant | |
---|---|---|---|---|---|
1re 2A | Laurent Marcangeli | HOR-CCB | Horizons et indépendants | Xavier Lacombe | |
2e 2A | Paul-André Colombani | PNC | Libertés, indépendants, outre-mer et territoires | Thérèse Malu-Pellegrinetti | |
1re 2B | Michel Castellani | FaC | Libertés, indépendants, outre-mer et territoires | Juliette Ponzevera | |
2e 2B | François-Xavier Ceccoli | LR | Droite républicaine | Hélène Astolfi |
Nom | Parti | Groupe | Autres mandats (passés ou actuels) | |
---|---|---|---|---|
Jean-Jacques Panunzi | LR | Les Républicains | ||
Paul-Toussaint Parigi | FaC | Écologiste - Solidarité et territoires |
Collectivité de Corse | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Statut | Collectivité territoriale unique |
Exécutif | Conseil exécutif de Corse |
Assemblée délibérante | Assemblée de Corse |
modifier |
La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République crée une collectivité territoriale unique le en lieu et place de la collectivité territoriale de Corse et des deux départements[12]. Les échelons administratifs centraux ont néanmoins été préservés : la Corse garde ainsi deux préfectures de départements et les services de l'État associés au niveau déconcentré, mais voit les deux départements au niveau décentralisé fusionner. Un projet similaire avait pourtant été rejeté lors du référendum en 2003.
Dotée des mêmes organes que l'ancienne collectivité territoriale de Corse, la « collectivité de Corse » exerce en sus les compétences dévolues aux conseils départementaux[14], qui sont ainsi supprimés. L’Assemblée de Corse est composée de 63 membres et la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête lors de l'élection est portée de 9 à 11 sièges[12].
La Corse forme une collectivité territoriale française similaire à une région mais avec un statut particulier.
Son organe délibérant est l'assemblée de Corse, élue au suffrage universel direct tous les six ans, en même temps que les élections régionales, via un scrutin proportionnel de liste à deux tours.
L'Assemblée élit son président mais, à la différence des régions, ce dernier n'est pas chargé du pouvoir exécutif. Celui-ci appartient au conseil exécutif composé d'un président et dix membres et élu par l'Assemblée. Le conseil exécutif peut être renversé par une motion de défiance de l'Assemblée de Corse.
Il existe en outre un conseil économique, social et culturel de Corse, consultatif.
La collectivité de Corse dispose de compétences particulières, fixées par le Code général des collectivités territoriales[15] :
La collectivité dispose de sept établissements publics chargés de la mise en œuvre de sa politique :
La Corse compte 360 communes (236 en Haute-Corse et 124 en Corse-du-Sud) regroupées en 19 intercommunalités (12 en Haute-Corse et 7 en Corse-du-Sud).
Commune | Maire | Parti | Élection | Population[16] | |
---|---|---|---|---|---|
Ajaccio | Stéphane Sbraggia | HOR | 2022 | 70 659 | |
Bastia | Pierre Savelli | FaC | 2016 | 45 715 | |
Porto-Vecchio | Jean-Christophe Angelini | PNC | 2020 | 12 042 |
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