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résistante et Juste française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierrette Vincelot, née le à Dreux (Eure-et-Loir) et morte le à Montauban (Tarn-et-Garonne), est une résistante française, Juste parmi les nations, chevalière dans l'ordre de la légion d'honneur et médaillée de la médaille de la Résistance.
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Pierrette Vincelot naît en 1918 dans une famille de fonctionnaires. Daniel Vincelot, son père, natif de Marsauceux (Eure-et-Loir) est employé de poste et sa mère, Marcelle née Couderc, native de Molières ((Tarn-et-Garonne)) est institutrice. Jusqu'à l'adolescence de Pierrette, ses parents travaillent dans la ville de Dreux.
Le cycle des mutations amène la famille dans le sud-ouest de la France à Montagoudin en Gironde. C'est dans ce village du Réolais[1],[2] qu'elle habite au moment de la déclaration de guerre et y séjournera jusqu'en fin des années 1940. En 1946, elle épouse Isidore Foucault. Ce dernier décède la même année.
En 1950, elle vient s'installer avec ses parents à Montauban (82) et y exerce la profession d'esthéticienne. Le , elle épouse Robert Paul Laurens et aura deux enfants, Michel et Françoise[1]. Le , son mari meurt. Dans les mois qui suivirent ses enfants découvrent une partie du passé de leur mère, dont elle n'avait jamais fait état. Son fils Michel lui demande de pouvoir montrer les pièces et médailles dont elle était en possession à un ancien résistant de la ville, M. Courdesse : carte de résistant, carte d'ancien combattant, attestation du réseau Buckmaster la désignant comme agent P1, médaille de la résistance et de la reconnaissance française. Quelques jours plus tard, il vient la rencontrer avec un autre ancien combattant, Louis Olivet. Son passé d’héroïne de la résistance la rattrape. À leur demande, elle adhère à l'association des anciens combattants de la Résistance section Tarn-et-Garonne et participe à des interventions dans les associations, collèges et lycées du département afin que mémoire demeure. Dès lors, sachant où elle se trouvait, l’administration par son représentant, le directeur du service départemental de l'Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG) dépendant du ministère des armées et certains de ses camarades, n’ont eu de cesse de réaliser les démarches et lui faire parvenir les décorations auxquelles elle pouvait prétendre et qu’elle n’avait pas sollicitées. Ainsi, elle reçut la croix du combattant volontaire de la Résistance, la croix du combattant, la médaille de reconnaissance de la Nation, la médaille de la France libérée et la médaille commémorative française de la guerre 1939-1945.
Michel Slitinsky, historien autodidacte d'origine juive, résistant et ancien combattant, qui fut à l'origine de ce qui fut appelé l'Affaire Papon, lui consacre un paragraphe dans son livre La Résistance en Gironde, dans le rôle des résistantes du Réolais, membre des réseaux Jove et Buckmaster. Ayant connaissance de son implication dans le sauvetage de familles juives, Michel Slitinsky fait un signalement à l'institut Yad Vashem (Institut international pour la mémoire de la Shoah) qui approfondit les recherches, et qui après instruction, lui décerne le titre de Juste parmi les nations (n° 9166)[3]. Le consul de l’État d’Israël est venu la lui remettre lors d’une réception à la mairie de Montauban, en 2001. Elle est nommée dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, à titre militaire, pour services rendus à la nation[1], décoration remise par le préfet devant les autorités civiles et militaires, lors d'une cérémonie réalisée devant les troupes du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban, le 8 mai 2003.
Elle meurt le 28 décembre 2006[1] après une longue maladie.
À la suite de l’appel du 18 juin 1940, par le général De Gaulle, elle décide avec sa mère de faire partie de ceux qui participeront à l’effort de guerre. Son père est plus modéré, il veut bien aider mais fait très attention car il est sous surveillance de Vichy car son appartenance à la Franc-maçonnerie est connue. La ligne de démarcation, séparant la zone libre, où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands, passe par Langon et Sauveterre-de-Guyenne, non loin de chez elle. Domiciliée à une quinzaine de kilomètres de cette frontière, elle commence à passer, de France occupée en France libre, des messages dans le cadre de son vélo, et parfois transporte des enfants en les faisant passer pour siens. Dans le courant de l'année 1941, sa mère et son père sont révoqués par le régime de Vichy pour suspicion d’acte de résistance et appartenance à la franc-maçonnerie.
Pierrette Vincelot entre au début de la guerre dans la clandestinité sous le nom de « Fernande » ou "Pierrette" suivant les réseaux. Avec l'appui du maire de l'époque, Monsieur Lavergne, elle devient secrétaire de la mairie de Montagoudin pour capter toutes informations pouvant aider la résistance. Ce poste lui permettra également, tout au long de la guerre, de réaliser de faux documents d'identité et autres. Avec son réseau, elle commence à organiser et réaliser les passages de la France occupée en France libre des familles juives pourchassées, des agents parachutés, des pilotes alliés tombés dans la zone occupée et des réfractaires au STO qui veulent rejoindre l'Angleterre. Elle leur procure des fausses pièces d'identité. Pour les pilotes, elle organise leur rapatriement vers l'Angleterre via l'Espagne. En ce qui concerne les familles juives menacées, elle leur procure asile. La résistance commençant à se structurer, elle intègre avec sa mère le maquis de Lorette[4], sous les ordres du lieutenant Daniel Faux alias Papa. Concomitamment, elle œuvre également avec sa mère, de concert avec Renée Augeyrolles responsable locale du réseau Buckmaster, Simone Savariaud du réseau Jove et les membres du groupe Rigoulet.
Par son poste à la mairie, elle voit défiler les dossiers de recherches envoyés par l'administration allemande et les consulte avec attention. Pour exemple, un jour, elle y remarque deux noms de familles juives qui sont de ses connaissances : Lévy et Rosenthal[5]. Elle les contacte immédiatement et avant la rafle les envoie se réfugier dans les Landes. Elle en fit de même à d'autres moments, avec les familles Lang-Lévi, Holchaeker et Pérostel.
En 1943, après l'invasion de la zone sud par les troupes allemandes, elle est recrutée avec sa mère comme agent P1 - agent de liaison - par le réseau Buckmaster - section F - Réseau Hilaire-Wheelwright, du service secret britannique SOE (Special Operations Executive), section chargée des actions de sabotage et du soutien à la Résistance intérieure française, et cela jusqu’en septembre 1944, ceci sous les ordres du capitaine Latapy. Dans le courant de l'année 1943, elle est dénoncée aux Allemands, comme étant résistante, ces derniers l'arrêtent et l'incarcèrent à la prison du fort du Hâ à Bordeaux. Pendant 3 jours durant, ils l'interrogent mais elle ne dit rien. Faute de preuves hormis la dénonciation anonyme, elle est relâchée. Tout en continuant dans son réseau ses fonctions d’agent de renseignement, elle servira concomitamment d’infirmière au Bataillon réolais de l’Armée secrète.
À la fin de la guerre, à Bordeaux, elle reçoit des mains du général de Gaulle la médaille de la Résistance française[1] et de celles du colonel Chaban Delmas, la Médaille de la Reconnaissance française.
Les faits d'armes reconnus par les autorités, cités comme étant des actions remarquables, des hauts faits ou des exploits et qui lui ont valu des récompenses :
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