Après ses études secondaires, Pierre Clayette suit la formation de l'Académie Julian. où il a pour maître Jules Cavaillès. À sa sortie de l'académie, il est recruté par Cassandre au sein de son atelier.
« Un peintre du rêve éveillé »: c'est en ces termes que Jean Anouilh présente Pierre Clayette à l'acteur et metteur en scène Jean Le Poulain au début des années 1960[2].
Les premières œuvres connues de Clayette remontent au milieu de années 1950. À partir de 1960, Pierre Clayette explore chaque année un thème, sur lequel il construit un épisode de sa création picturale. Jusqu'au début des années 1990, il exposera pratiquement sans discontinuer chaque année successivement à la Galerie Charpentier, à la Galerie Roger Dulac, à la Galerie Emmanuel David puis à la Galerie Proscenium. Parallèlement, il collabore à la revue Planète comme dessinateur, et illustre les couvertures ou le texte d'ouvrages en éditions bibliophiliques (Shakespeare, Goethe, Rimbaud, Kafka…).
C'est tout autant sa collaboration à la revue Planète[3], où il est illustrateur de poèmes de Victor Hugo, de nouvelles de Howard Phillips Lovecraft ou de Jorge Luis Borges (comme La ville qui vivait dans un monde), que les formes de sa peinture qui ont conduit à associer Pierre Clayette au mouvement du Réalisme fantastique[4]. Toutefois, comme plusieurs artistes qui ont à un moment de leur carrière été associés au mouvement, tel par exemple que Pierre-Yves Trémois, la production picturale de Clayette ne s’est pas arrêtée aux thèmes propres au Réalisme fantastique. Même si l’insolite est une constante de son œuvre, celle-ci puise ses références dans de nombreux courants artistiques (Romantisme, Baroque, Symbolisme…).
Expositions personnelles
La Tour de Babel, Galerie Roger Dulac, Paris, 1961.
La Navigation insolite, Galerie Roger Dulac, Paris, 1962.
Faust et les sortilèges, Galerie Roger Dulac, Paris, 1963.
Les Visiteurs imprévus, Galerie Roger Dulac, Paris, 1964.
Le Monde végétal, Galerie Roger Dulac, Paris, 1965.
Mozart au présent, Galerie Proscenium, Paris, 1991.
Les Caravelles de Christophe Colomb, Galerie Proscenium, Paris, 1992 (exposition ensuite itinérante à Gênes et à Séville dans le cadre des commémorations du 500eanniversaire de l'épopée de Christophe Colomb).
Kahn Dumousset, commissaires-priseurs à Paris, Vente de l'atelier Pierre Clayette, Hôtel Drouot, 3 juillet 2008[6].
De Bonnard à Baselitz, dix ans d'enrichissements du cabinet des estampes, Bibliothèque nationale de France, 1992[7].
Scénographie (Décors et Costumes)
De son propre aveu[8], Pierre Clayette s'est intéressé au décor de théâtre avant-même d'envisager de peindre. L'influence de Cassandre est évidente chez un artiste qui fut l'un des derniers représentants de la période comprise entre les années 1920 et la fin des années 1970 au cours de laquelle les metteurs en scène du théâtre et de l'opéra ont souvent fait appel à des artistes de premier rang du monde de la peinture[9]. À ce titre, Clayette s'inscrit dans une lignée qui compta, entre autres, André Derain, Balthus, Christian Bérard, Georges Wakhevitch, Cassandre et André Masson.
Entré dans l'univers de la scénographie en 1955 pour un ballet de Daniel Wayenberg auprès de Pierre Lacotte qui lui confia sa première réalisation de décors, Pierre Clayette s'illustra auprès de grands noms des scènes lyrique et dramatique, tels que Maurice Béjart, Pierre Lacotte, Gabriel Dussurget, Maurice Escande ou encore Jean Le Poulain, avec lequel il entretint une longue complicité jusqu'à la mort de ce dernier en 1988[10]. Le talent de scénographe de Pierre Clayette eut l'occasion de s'exprimer sur les scènes les plus prestigieuses, telles la Comédie-Française, l'Opéra Garnier ou encore le Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence.
Pierre Cuvillier, La Chine froide, illustrations de Pierre Clayette, Presses littéraires de France, 1949.
William Shakespeare, Macbeth, seize lithographies originales de Pierre Clayette, centre trente exemplaires numérotés, Les Cent Une, Société de femmes bibliophiles, 1965.
Arthur Rimbaud (présentation de Cecil Arthur Hackett), Œuvres poétiques, illustrations de Pierre Clayette, Éditions d'art de l'Imprimerie nationale, 1986.
Jean Le Poulain, Paris phantasmes, illustrations de Pierre Clayette, Éditions Grappedis, 1989.
«Clayette est un admirable constructeur, de constructions magiques. Ses tableaux sont des espèces de constructions extraordinaires, avec des couloirs, avec des porches, avec des halls, des vestibules, des escaliers, des espèces de constructions prodigieuses... J'aime beaucoup ça et je crois que c'est une chose qui va aller très loin.» - Jean Giono[12]
«Des architectures fantastiques, des perspectives à la Piranèse, un grand décorateur de théâtre contemporain.» - Gérald Schurr[13]
Vidéo: Jean Le Poulain dans son appartement après sa nomination comme Administrateur de la Comédie Française. En arrière-plan et plans de coupe, des œuvres de Pierre Clayette.