Orbey
commune française du département du Haut-Rhin De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Orbey est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , elle fait partie du territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Orbey | |
Église Sainte-Catherine à Basses Huttes. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Colmar-Ribeauvillé |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg |
Maire Mandat |
Guy Jacquey 2020-2026 |
Code postal | 68370 |
Code commune | 68249 |
Démographie | |
Gentilé | Orbelais / Orbelaises |
Population municipale |
3 453 hab. (2021 ) |
Densité | 75 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 07′ 38″ nord, 7° 09′ 42″ est |
Altitude | Min. 397 m Max. 1 149 m |
Superficie | 46,02 km2 |
Type | Bourg rural |
Unité urbaine | Orbey (ville isolée) |
Aire d'attraction | Colmar (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Sainte-Marie-aux-Mines |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Ses habitants sont appelés les Orbelais et les Orbelaises.
La commune d'Orbey fait partie du canton de Lapoutroie et de l'arrondissement de Colmar-Ribeauvillé et occupe la haute vallée de la Weiss, incluant les lacs Blanc et Noir. Elle s'adosse au massif des Vosges, dominée par les sommets du Linge, du Gazon du Faing et de la Tête des Faux. L’altitude du bourg est de 550 mètres. Orbey comprend de nombreux hameaux et des fermes éparpillées sur les versants de la montagne : ces dernières étant transformées en grande partie en maisons de vacances ou de weekend. La population est de langue française, de tradition welche.
C'est une des 188 communes[1] du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Orbey comptait 38 hameaux (les Allagouttes, le Bâa, les Basses Huttes, Bermont, Bethlehem, Blancrupt, Beauregard, Bois-le-Sire, Boursenoire, le Busset, la Camme, les Champs Simon, Chamont, Chenor, Chiaigayas, le Creux d'Argent, la Conatte, la Combe, le Faudé, le Faing (Effaim en 1441), la Geishof, Grande Vallée, Holnet, Hachegoutte, les Hautes Huttes (Ober-Hütten), le Lait, le Noirmont, les Mélèzes, la Mossure, Pairis[2], le Rain des Chênes, le rain des Guiomes, Remomont, Le Surcenord, Tannach, Voirimont...), et de nombreuses marcairies
Dans le ban d'Orbey se trouvent les villages ou hameaux des Basses-Huttes et des Hautes-Huttes. Les Basses-Huttes sont mentionnées en premier lieu en tant que rivière : Unterterhüttenbach (1252, 1318). Le hameau n'est cité qu'en 1441 et 1442 (zu der Nidern Hütten) : en 1484, on mentionne Obern und nydern hütten. Au XVIIe siècle, seules sont indiquées les Hautes et Basses Huttes et en 1648, Basses-Huttes. Pour les Hautes-Huttes, il est question en 1318 de la Oberen glasehütten (Glashütte=verrerie[3] Haute Verrerie) puis en 1441 de Zue der Oberen hutten et en 1607 « les haultes heutte ». Pendant la guerre de Trente Ans les deux hameaux furent ruinés. Les lieux-dits sont la plupart allemands. Il faut admettre une colonisation venue de la vallée de Munster. Le Quimberg d'aujourd'hui est dénommé Kimberg en 1252 et 1318. En dessous des hautes Huttes se trouvent des fermes éparpillées du Schultzbach, citées en 1456 : le nom vient de Schulz, Schultheiss, la rivière du prévôt. Les noms des confins ou lieux-dits du ban d'Orbey sont la plupart en français (Orbey est en pays welche), mais on rencontre également des noms allemands anciens. Exemple : Tannach en 1322, 1374 -(Tann = sapin, ach = eau courante), Tangnach, 1421, Tanguenay 1442 der Schultheiss von Tangnach. L'origine du hameau, qui est ancien, est inconnue. Au Tannach existe actuellement un couvent de Dominicaines qui était auparavant à Logelbach près de Colmar. Le couvent conserve deux statues de l'ancien couvent d'Unterlinden de Colmar: un saint Jean-Baptiste archaïque (roman) et un Christ en croix mystique extrêmement rare du XIVe siècle.
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Weiss, le ruisseau du Lac Noir[5], le ruisseau de Tannach[6], le Rotenbach[7] et le ruisseau Surcenord[8],[9],[Carte 1].
La Weiss, d'une longueur de 24 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Fecht à Kaysersberg Vignoble après avoir traversé cinq communes[10]. Les caractéristiques hydrologiques de la Weiss sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 0,671 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 3,9 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 5,9 m3/s, atteint le [11].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : le lac Blanc (27,3 ha) et le lac Noir (10,8 ha)[Carte 1],[12].
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[13]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est, dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,2 °C avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 360 mm avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 10,6 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Munster_sapc », sur la commune de Munster à 10 km à vol d'oiseau[15], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 053,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19 °C, atteinte le [Note 3],[16],[17].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[18]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].
Au , Orbey est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Orbey[Note 4], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[21],[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[22]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (61,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (58,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (54,6 %), prairies (28,8 %), zones agricoles hétérogènes (5,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,9 %), zones urbanisées (2,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,7 %), terres arables (1 %), eaux continentales[Note 6] (0,7 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Orbey : formée sur le vieux haut allemand uro « ours », et bah (« ruisseau »).
À comparer avec les divers Urbach et Orbais (Belgique, Marne).
Voir aussi la rubrique Géographie ci-dessus. Elle est très marquée par la végétation (nom d'arbres), le relief et l'hydrographie.
Orbey apparaît pour la première fois en 1049 avec la donation faite par le pape Léon IX au couvent de Wolffenheim (Sainte-Croix-en-Plaine). Il s'agit d'une « villication » Meierhof ou Dinghof (cour domaniale) dont le règlement date de 1536[30]. Orbey est aussi mentionné en 1252 comme commune, une des premières d'Alsace. Elle avait le droit d'avoir un marché hebdomadaire.
Le village fait partie des possessions de la seigneurie du Hohnack puis des comtes d'Eguisheim, ensuite des comtes de Ferrette puis des Habsbourg qui le cèdent en fief aux sires de Ribeaupierre. Cette commune, autrefois chef-lieu de bailliage, renferme les ruines de la célèbre abbaye de Pairis (abbatia Parisiennsis) de l'ordre de Citeaux, fondée en 1138, par Ulric ou Udalric, petit-fils de Gérard d'Alsace et dernier comte d'Eguisheim. Orbey est alors seule localité de la vallée à avoir le droit de tenir un marché hebdomadaire.
L'abbaye cistercienne de Pairis fut particulièrement importante pour l'histoire de la vallée. Elle fut fondée en 1138 par Ulrich de Ferrette qui fit venir des moines de Lucelle. Le comte d'Eguisheim qui était propriétaire de la vallée fit d'importantes donations au couvent. L'abbaye reçut également de nombreux privilèges de l'empereur Frédéric I Barberousse qui la prit sous sa protection. Frédéric II lui accorda par la suite l'exemption de tout impôt. L'abbaye jouissait du privilège d'être libérée de toute autorité spirituelle et laïque et de toute juridiction, ne dépendant que de l'ordre cistérien et du pape. Elle disposait aussi d'élire librement son abbé. Les empereurs étaient les avoués de l'abbaye mais elle ne pouvait en choisir à sa guise comme en 1218 le duc de Lorraine et le comte Frédéric de Ferrette. L'abbaye était richement possessionnée en 1500 dans plus de 80 localités et en 1652 dans 90 localités. Mais par suite d'une mauvaise administration la communauté s'endetta. À partir de 1452 elle devint un prieuré dépendant de l'abbaye de Maulbronn au Wurtemberg. Pendant la guerre des paysans, en 1525, Pairis fut pillé par les Rustauds, mais après la répression de la révolte, les paysans durent payer les réparations. Quant en 1536, les ducs de Wurtemberg embrassèrent la Réforme, l'abbé de Maulbronn se rendit avec la plupart des moines à Pairis puis il quitta les lieux pour se rendre à Einsiedeln. La Guerre de Trente Ans fut ruineuse pour Pairis qui fut pillé et détruit en grande partie par les Suédois. Ils donnèrent l'abbaye au noble Wetzel von Marsilien et à sa veuve puis le droit de collation revint au roi Louis XIII qui nomma Bernardin Buchinger. Il fait restaurer l'abbaye au XVIIIe siècle. Au cours de la Révolution, l'abbaye devint un bien national. Le dernier abbé Antoine Delort et les neuf moines encore sur les lieux quittèrent l'endroit. Les bâtiments furent saccagés de fond en comble. En 1849, la commune d'Orbey propriétaire des lieux fit installer dans les bâtiments en ruines un hospice pour les personnes âgées[31],[32].
Après avoir été pillée par les Anglais en 1356 et par les Armagnacs en 1444 puis par les paysans en 1525, le couvent de Pairis fut rattaché, en 1453, comme prieuré, à l'abbaye wurtembergeoise de Maulbronn et devint la proie des flammes vers la fin du XVe siècle.
Gustaf Horn en fit don, en 1632, à la famille de Marsilly mais Louis XIII la rendit à l'ordre de Citeaux et à son savant dignitaire, l'abbé Buchinger.
La Révolution l'a mis au nombre des biens nationaux. Les bâtiments, quoique relativement modernes et affectés à l'hospice d'Orbey, ont des caveaux et autres substructions fort anciennes. On y voit encore quelques débris de sculptures des XIIe et XIIIe siècles.
Le , après de durs combats, Orbey est libérée par Doyen, descendant direct de Husson Urbain né en 1597 à Orbey, permettant de réduire la poche de Colmar.
Blasonnement :
D'argent à un monde d'azur contré et croisé d'or[33].
Commentaires : Orbey possède ces armoiries depuis la fin du XVIIe siècle. Elles sont peut-être parlantes, le mot orbis désignant le monde dans le latin des chrétiens. |
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[34] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Liste des maires avant 1945
:
Source | ||||
René Husson | Rétabli dans ses fonctions par le préfet | |||
Louis Waltzer | ||||
René Schuster | UNR puis UDR | Commerçant Conseiller général de Lapoutroie (1964 → 1976) | ||
Jacques Schneider[39] | Médecin | |||
Jean Schuster | DVD | Commerçant Conseiller général de Lapoutroie (1994 → 2008) Vice-président de la CC de la Vallée de Kaysersberg | ||
En cours (au 25 mai 2020) |
Guy Jacquey[40] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
DVD/UMP | Gérant de société Conseiller général de Lapoutroie (2008 → 2015) Vice-président de la CC de la Vallée de Kaysersberg |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[42].
En 2021, la commune comptait 3 453 habitants[Note 7], en évolution de −3,44 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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3 453 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Orbey a un collège public d'enseignement secondaire, le collège Georges-Martelot.
Cette église[47] est dédiée à saint Urbain, le patron des vignerons, patronage inspiré par les comtes d'Eguisheim. Aucun document ne nous renseigne sur l'emplacement du premier lieu de culte d'Orbeiz. Il s'agissait probablement d'une métairie placée sous l'administration de l'abbaye de Pairis. La première apparition d'un lieu de culte à Orbey est mentionné dans une bulle papale du 18 novembre 1049 adressée au couvent de Heiligkreuz (Sainte-Croix-en-Plaine). Un habitant d'Orbey était désigné pour collecter les dîmes revenant à l'église d'Orbeiz. Les revenus du domaine étaient partagés avec les comtes d'Eguisheim, l'autre partie allant à l'abbaye de Pairis pour les rémunérer de l'administration du village. La communauté paroissiale était alors rattachée à celle de Savamont connue aujourd'hui sous le nom de Sigolsheim. Orbeiz apparaît en tant que commune à partir de 1252 et comme paroisse autonome à partir de 1398. L'existence d'une tour, dont on a découvert les fondations lors de la construction de la deuxième église et que l'on a utilisée pour refaire le clocher, ne révèle pas nécessairement l'édifice de la première église. Celle-ci devait être assez modeste, vu la position stratégique de cette tour. Elle était probablement destinée avant tout à surveiller la vallée de Tannach et celle de la Weiss. La forteresse du Gutemberg au Bonhomme avait à peu près le même objectif. L'église d'Orbey existait sans doute déjà avant l'arrivée des moines de l'abbaye de Pairis vers 1138. Lors de la disparition du monastère de Sainte Croix-en-Plaine en 1536, les droits de celle-ci furent octroyés à la ville de Colmar qui les transmit rapidement à l'abbaye de Pairis. C'est à cette époque que l'église d'Orbey fut placée sous le patronage de saint Urbain, pape clunisien. La population d'Orbey devenant plus importante, la construction d'un lieu de culte plus important fut envisagée. C'est alors qu'une deuxième église fut édifiée. Les archives de l'abbaye de Pairis mentionnent qu'en 1736, elle finança la réfection du toit. À partir de 1760, une troisième construction de style roman fut édifiée sur l'emplacement du bâtiment actuel. Les pierres de l'ancienne tour furent utilisées pour le clocher qui fut surélevé en 1837 pour y placer une nouvelle cloche. Le maire d'Orbey, Eugène Lefebure, député du Haut-Rhin, prit l'initiative de construire un édifice plus digne d'une commune dont la population ne faisait qu'augmenter. En 1841, Orbey comptait une population de 5656 âmes et en 1858 la population déclina légèrement pour approcher les 5 259 habitants. En accord avec le curé Léon Deschamps, la municipalité, après quelques réticences dues au coût élevé de la construction, accepta le projet présenté par le maire. La belle église que le visiteur peut admirer fut placée perpendiculairement à l'ancien emplacement et le cimetière transféré sur la pente voisine. En 1858, l'église étant toujours en construction, les curés successifs firent appel à la générosité des Orbelais pour embellir l'église, placer des vitraux et refaire les peintures, mosaïques... Au cours de la Première Guerre mondiale, l'église à peine achevée fut endommagée, et les réparations durèrent plusieurs années. Au cours de la guerre1940-1945 trois obus détruisirent le chœur et la nef de l'église. Tout était donc à refaire. Les travaux durèrent jusqu'au 22 avril 1957, année où monseigneur Jean-Julien Weber, évêque de Strasbourg, consacra l'église restaurée. Mais ce n'est qu'entre 1963 et 1967 que la restauration de l'église d'Orbey fut achevée[48].
Une ancienne chapelle devait déjà exister avant 1600 mais les troubles de la Révolution des fanatiques ont mis cette chapelle à terre. Plus tard, au XVIIIe siècle, la chapelle est reconstruite mais on y associe alors une école. Bombardée pendant la Première Guerre mondiale, en 1915 précisément, le bâtiment est à nouveau endommagé ( pour l'anecdote, on notera que Sainte Barbe est la patronne des artificiers et des artilleurs). Il sera à nouveau restauré en 1927. L'édifice actuel est surmonté d'un clocher. Une cloison sépare l'église de l'école, ce qui est très utile lors de l'affluence des fidèles pendant les grandes fêtes, notamment la fête patronale célébrée le 4 décembre. Dans ce cas on déplace la cloison mobile qui sépare l'école de la chapelle[49].
La pose de la première pierre de l'église[50] a lieu le 8 septembre 1865. La construction fut cependant très problématique. Il existait déjà au même endroit une chapelle érigée en 1810 qui fut bien trop petite pour accueillir les fidèles avec l'augmentation de la population. Le hameau de Basses-Huttes possédait, en 1810, une chapelle qui devait abriter les paroissiens du hameau et des écarts voisins des Hautes-Huttes et du Soultzbach, la population avoisinait alors les mille habitants. Dès 1853, les Basses-Huttes sont érigées en paroisse auxiliaire de Lapoutroie, cela en dépit même de la modestie des lieux du culte. Très vite, il s'avère que la chapelle des Basses-Huttes est beaucoup trop petite pour accueillir les paroissiens. Le curé Claudepierre échafaude alors un plan pour faire construire un nouvel édifice plus grand. Il achète un terrain à proximité de la petite chapelle et en fait don à la fabrique de la paroisse. Il sollicite des dons de tous les côtés pour entreprendre la construction de la nouvelle église. Il organise des quêtes dans tout l'arrondissement de Colmar et le succès est au rendez-vous. Le 8 septembre 1865, on procède à la pose de la première pierre de l'église Sainte-Catherine. Deux ans plus tard, en 1867, l'église est consacrée. Pourtant le chantier s'éternise, faute d'argent. En 1870, en désespoir de cause, le curé s'adresse à l'impératrice Eugénie, épouse de l'empereur Napoléon III et fervente catholique. Il adresse une lettre à l'impératrice : « La commune d'Orbey, dont ma paroisse fait partie est pauvre. Elle vient de construire une église aussi. Mes paroissiens qui sont pauvres, mais pleins de bonne volonté, ont employé les matériaux gratuitement » écrit-il. Finalement l'église sera achevée. Pendant la Première Guerre mondiale, le bâtiment est endommagé du fait de la proximité de la montagne du Noirmont et du Rain des Chênes, situés au pied du collet du Linge où les combats font rage. Dans les décombres de l'église bombardée, un chasseur alpin français retrouve intacte la statue en bois de la Vierge datant du XVIIe siècle. Il décide de la placer dans un petit oratoire creusé dans les tranchées du Linge où les Poilus viennent se recueillir avant les combats. À la fin de la guerre, la statue est rapportée à l'église, qui est reconstruite en 1925. L'église sera à nouveau détruite lors des combats de la libération de l'hiver 1944-1945. La paix revenue, l'église renaît de ses cendres[51].
Sur les hauteurs d'Orbey, en direction du col de Bermont et de la statue du Sacré-Cœur se trouve la chapelle Saint-Genest. Construite en 1888, puis reconstruite en 1925, elle comprend une nef et une abside légèrement plus basse, un clocher avec un toit en bâtière flanqué sur le bâtiment. L'intérieur de la chapelle est décoré de statues, de vitraux financés par de généreux donateurs du hameau. L'autel comme les vitraux témoignent de cet art religieux rural robuste et soigné de la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. C'est un décret impérial du 6 septembre 1813 qui a autorisé un culte public dans cette chapelle sous le vocable de chapelle du Bon Secours de Saint-Genest[Lequel ?]. Pendant la Première Guerre mondiale, la chapelle située sur la ligne du front a été endommagée puis reconstruite. Plusieurs vestiges et des tranchées ainsi que des bunkers se trouvent à proximité de la chapelle. Les habitants du secteur, après la guerre, se sont activés à relever des ruines cette chapelle grâce à des dons et aux dommages de guerre. Une bénédiction solennelle a marqué le retour au culte le 11 novembre 1926. La reconstruction a été l'œuvre d'Émile Jokers. Les peintures murales sont de M. Bottinelli, artiste peintre du Bonhomme, le maître autel étant de MM. Ruthmann et Russchmann. Vitraux et statues ont été offerts par les habitants du hameau: on y retrouve notamment les noms des familles du Creux d'Argent mais aussi des hameaux du Lait, de la Matrelle tous proches. Au début des années quatre-vingt-dix, la commune a procédé à des travaux de remise à neuf des peintures extérieures. Des messes sont encore régulièrement célébrées dans ce qui était autrefois un lieu de pèlerinage. Les propriétaires de la ferme à proximité, la famille Knopf, entretiennent le lieu. On peut s'adresser à eux pour les visiter[52].
Le monastère Saint Jean-Baptiste est occupé par des moniales Dominicaines et a été transféré à Orbey, depuis 1973, dans une ferme aménagée permettant la vie communautaire. Ce monastère était auparavant implanté à Logelbach près de Colmar. Ce sont deux veuves désirant se consacrer à la vie contemplative qui ont fondé la première communauté à Colmar, onze ans après le décès de Saint Dominique. La communauté s'est ensuite agrandie. Les deux fondatrices ont été initiées à leur forme de vie monastique de saint Sixte[Lequel ?] à Rome. À leur retour, elles prirent l'habit de l'ordre des Dominicaines et placées sous cet ordre en 1245. Le monastère d'origine fut dédié à Saint Jean Baptiste. En 1269, Albert le Grand consacra l'église et Maître Eckhart fit une visite canonique en 1322. En 1792, les religieuses furent expulsées de leur bâtiment qui est devenu aujourd'hui le musée Unterlinden de Colmar. Pendant plus d'une centaine d'années, la communauté avait ainsi disparu de l'Alsace. En 1899, six moniales dont trois alsaciennes, toutes du monastère d'Oullins(Lyon) se rendirent à Colmar pour y refonder un monastère des Dominicaines. En 1926, le monastère est transféré à Logelbach, dans la banlieue de Colmar et y reste jusqu'au transfert à Orbey en 1973. La communauté compte quatorze religieuses âgées de 26 à 92 ans. Le Monastère est affilié à la Fédération Notre-Dame des Prêcheurs[53].
Ce monument fut édifié sur la chaume de la colline du Creux d'Argent à la suite de la mission prêchée en 1933[54]. Conçue comme un acte à Dieu, la mission est un acte important dans la vie religieuse, marqué par de nombreuses prédications, messes et processions. L'usage veut qu'à la suite de cette période on édifie une croix ou un monument religieux. Sur le socle de la statue du Sacré-Cœur figure deux plaques, l'une commémorant la mission, tandis que la seconde rappelle la rupture de la digue du lac Noir en 1933.
Une première tour est construite en 1891. Elle est détruite en juillet 1915 car elle servait à l'observation de l'armée allemande. Reconstruite entre 1932 et 1934, elle est inaugurée le 19 août 1934. Elle est à nouveau détruite le 11 décembre 1944 lors de la libération d'Orbey. Reconstruite à l'identique, elle est inaugurée le 15 août 2002. Depuis le sommet de la tour du Faudé on a une magnifique vue de tout le canton[55].
Un stupa est un monument religieux reliquaire ou mémorial de la religion Bouddhiste, ici dédié à la compassion, la paix[56].
La prière se fait généralement par circumambulation dans le sens horaire, en récitant le Om Mani Padmé Houm, ou autres prières pour la paix. Ce monument pour la paix à l'initiative du vénérable Gonsar Rimptoché, abbé tibétain bouddhiste du monastère Rabten Choeling (Mont-Pèlerin, Suisse) a été financé par des dons internationaux, réalisé par des artisans locaux et inauguré le 2/9/2007 par le vénérable[57].
Les ruines sont situés sur un piton, à 927 mètres d'altitude, sur le banc de la commune de Labaroche qui se trouve sur la ligne de crête qui sépare la vallée de Munster de celle d'Orbey. Il domine les Vosges jusqu'au Haut-Koenigsbourg et la plaine d'Alsace jusqu'à la Forêt-Noire. Les premiers maîtres de la région furent les comtes d'Eguisheim qui prirent le nom de leur château vers 1038. C'était une famille très puissante qui descendait probablement des anciens ducs d'Alsace et détenait à ce titre de comte du Nordgau, c'est-à-dire de la Basse Alsace. C'est probablement Hugues IV, le père de Bruno d'Eguisheim, devenu pape sous le nom de Léon IX, qui fera construire le château du Hohnack. Il sera ainsi à l'origine de la seigneurie du Hohnack et de la mise en valeur de la région. Les comtes d'Eguisheim avaient de bons rapports avec la Lorraine. Pour protéger le passage de la route du Bonhomme, les religieux de Saint-Dié, qu'ils connaissaient, firent défricher l'endroit pour permettre de construire une route reliant la Lorraine à l'Alsace à travers le Col du Bonhomme. Le château du Hohnack était une bâtisse imposante ayant 280 pieds de longueur (soit 90 m) et 210 pieds de largeur (soit 67 m). Une enceinte polygonale entourait une cour à l'intérieur de laquelle s'élevait un donjon carré. la famille d'Eguisheim s'éteignit avec le décès du comte Ulrich en 1141. Comme il n'avait pas d'héritier direct, les biens passèrent à son neveu Louis, comte de Ferrette. Mais le Honack échappa aux Ferrette. Les sires de Ribeaupierre une autre famille puissante, cherchaient à agrandir leur domaine. Ils s'emparèrent du Hohnack, tout en restant vassaux des Ferrette. En 1324, le comte Ulrich III mourut et ses domaines passèrent à sa fille Jeanne, mariée à Albert de Habsbourg, duc d'Autriche. Désormais les Ribeaupierre furent les vassaux des Habsbourg[58],[59].
Les deux lacs, naturels, datent de la période glaciaire et sont nichés dans le paysage sauvage du parc naturel régional des Ballons des Vosges. L'aménagement du lac Blanc et du lac Noir associe de façon originale les deux lacs naturels dans un système de transfert d'énergie par pompage/turbinage. C'est la première installation française de ce type, construite de 1928 à 1933 par le groupe industriel de René Koechlin, l'inventeur de l'aménagement hydroélectrique du Rhin. Elle avait pour but de produire de l'électricité aux heures de pointe, tout en utilisant la production de nuit de Kembs, première centrale française du Rhin. L'exploitation et la maintenance sont assurées par les équipes du Rhin. La centrale est reliée aux hommes 24 h sur 24. Tout dysfonctionnement est enregistré par un automate qui met l'installation en sécurité et transmet un message d'alarme par téléphone à l'agent de service. Celui-ci intervient à distance ou sur place selon l'évènement. Propriété de l'EDF depuis 1946, la station a été rénovée et modernisée de 1990 à 2002. L'originalité de fonctionnement de l'ouvrage consiste à échanger la même eau entre le lac Blanc et le lac Noir, séparés par 120 mètres de dénivelé. La production d'électricité est réalisée lors des pointes de consommation par le turbinage de l'eau du bassin supérieur. En faible consommation, l'eau du bassin inférieur est renvoyée dans le lac Blanc par pompage pour y être stockée jusqu'au prochain besoin. Cette opération consomme de l'électricité mais au coût des « heures creuses », d'où son atout économique. Compte tenu de la rapidité de la mise en service des groupes (80 000 kW) en 7 minutes, pendant 6 heures (si nécessaire), le lac Noir constitue un maillon intéressant dans la sécurité d'alimentation électrique des clients. Le fonctionnement est entièrement piloté à distance depuis un centre de commande régional[60].
Le lac Noir est situé dans un cirque glaciaire érodé par les glaciers, à une distance d'un kilomètre en aval du lac Blanc. Contrairement à ce dernier, ses eaux sont de couleur brune car il est alimenté par une tourbière, d'où son nom. Pourvu comme son voisin d'une digue artificielle, le lac Noir constitue avec le lac Blanc, un double réservoir qui permet le fonctionnement de l'usine hydroélectrique implantée sur la rive nord-est. La conduite de pompage qui relie les deux lacs se rompt en 1934. De fait, une masse d'eau s'abat sur le toit de l'usine qui s'effondre engloutissant neuf personnes. En 1938, la centrale est remise en service[61].
Maison d'industriel de la famille Lefébure[62].
Les glacières sont la relique d'une époque où la glace était stockée en hiver pour être débitée aux beaux jours, puis acheminée et vendue dans les grandes villes aux établissements d’hôtellerie et de restauration de la grande bourgeoisie. On en trouve de nombreuses jusque dans les environs de Marseille dans la Sainte-Beaume et l'Étoile.
La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918[63] et le de la croix de guerre 1939-1945[64].
Le Linge fut un champ de bataille de la Première Guerre mondiale autour du collet du Linge où un affrontement particulièrement meurtrier se déroula, entre le et le 15 octobre 1915, et fit 17 000 morts[65].
Le musée-Mémorial du Linge a rassemblé tous les objets français et allemands qui ont été trouvés sur place : armes, munitions, objets personnels et reliques avec montage vidéo et photographies d'époque. Les tranchées et retranchements remarquablement conservés en font également partie.
Le cimetière militaire abrite les sépultures de 294 soldats et l'ossuaire de 116 militaires français, morts pour la France en 1915[66].
Ce gisant repose au pied de la grande croix du col du Wettstein représente un chasseur tombé au champ d'honneur. L'ensemble constitue un mémorial consacré au souvenir des milliers de soldats morts en 1915 au collet du Linge[67],[68].
Un jeune lieutenant de chasseurs est vraisemblablement à l'origine du cimetière militaire du Wettstein. Avec le bois des sapins brisés par les bombardements lors des combats de la Première Guerre mondiale, il fabrique une petite croix qui par la suite est enchâssée dans la base d'une croix en granit. Celle-ci est inaugurée par le général Gamelin en 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce cimetière reposent 2 664 soldats tombés lors des combats[69],[70],[71].
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