La longueur de son cours est de 49,1 km[1].
La Grande Fecht prend sa source sur le versant oriental du massif des Vosges à 1 190 m, au lieu-dit Salzbach, sur le territoire de la commune de Metzeral, entre le Lauchenkopf (1 314 m) et le Breitfirst (1 280 m), à 1 km au nord du Schnepfenriedkopf (1 258 m). Sur le versant opposé aux sources de la Lauch. Selon l'ancienne carte allemande de 1917, la Grande Fecht est formée par la réunion de deux ruisselets provenant du Lauchenkopf: le Hinter-Salzbach et le Vorder-Salzbach (actuellement orthographié simplement Salzbach sur géoportail)
Elle reçoit, rive gauche, La Wormsa, émissaire du Schiessrothried et se gonfle de deux affluents homonymes, la Fecht de Sondernach sur sa droite et, sur sa gauche, la Petite Fecht née de la confluence de plusieurs cours d'eau nés sur les pentes du Hohneck. Elle arrose Munster et Turckheim. Une partie est détournée par le canal du Logelbach, construit au XVIIIesiècle pour alimenter Colmar, et rejoint la Lauch. Elle reçoit enfin la Weiss et se jette dans l'Ill au centre d'Illhaeusern entre Colmar et Sélestat.
La Fecht traverse douze zones hydrographiques pour une superficie totale de 2 453 km2[1]. Ce bassin versant est constitué à 47,97% de «forêts et milieux semi-naturels», à 41,67% de «territoires agricoles», à 10,21% de «territoires artificialisés», à 0,13% de «surfaces en eau», à 0,02% de «zones humides»[1].
Organisme gestionnaire
Les organismes gestionnaires de la Fecht sont le syndicat mixte de la Fecht aval et du Strengbach, sis à Colmar, et créé le [3], ainsi que le syndicat mixte de la Fecht amont, crée le , et sis à Turckheim[4].
La Fecht a dix-sept affluents référencés[1] et davantage sur Géoportail dont:
le Salzbach ou Vorder Salzbach (rd[note 1]) sur la seule commune de Metzeral
le Bestmissrunz (rg) sur la seule commune de Metzeral
le Schweiselrunz ou Bispenrunz(rg) sur la seule commune de Mittlach
le Pfahlrunz (rg) sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
le Troeselrunz (rd) sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
le Saurunz (rd) sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
la Kolbenfecht (rg) 3,0 km sur les deux communes de Metzeral et Mittlach avec quatre affluents:
le Liebelthalrunz ou Le Kohlrunz (rg) sur la seule commune de Metzeral
le Wiedenbachrunz (rd) 2.7 km sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
l'Altenweiherrunz (rg) 4,6 km provenant du lac d'Altenweiher appelé Solrunz en amont du lac,sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
le Seebergrunz (rg) 1,3 km sur la seule commune de Metzeral avec 2 affluents:
le Guetlenrunz sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
le Seestaedtlerunz sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
le Giesenbachrunz (rd) sur les deux communes de Mittlach et Metzeral
la Wormsa ou Wormsabachrunz (rg) 4,1 km provenant du lac du Schiessrothried sur la seule commune de Metzeral avec un affluent :
le Kaltenbrunnenrunz (rd) (appelé Kaltebornrunz sur la carte allemande de 1917) provenant du lac du Fischboedle sur la seule commune de Metzeral
le Gemeindebach (rd) fossé collectant les eaux des ruisseaux l'Aspach, l'Ehrschlecht, le Wilsbachgraben et le Staufenbach sur la commune de Wintzenheim
le Rotenbach (rg) sur la seule commune de Turckheim
le Muhlbach (rg) sur les deux communes de Ribeauvillé et de Guémar
le Breitbrunnenwasser (rd) cours d'eau phréatique sur les trois commune de Colmar, Guémar, Illhaeusern avec un affluent:
le Spitabrunnen cours d'eau phréatique sur les deux communes de Colmar et Ostheim
le Brunnenwasser (rd) cours d'eau phréatique sur les deux communes de Colmar et d'Illhaeusern.
Rang de Strahler
La Weiss étant de rang de Strahler trois, la Fecht est de rang de Strahler quatre.
La Fecht à Ostheim
Le débit de la Fecht a été observé pendant une période de 42 ans (1972-2013), à Ostheim, localité du département du Haut-Rhin, située non loin (6 km) du confluent avec l'Ill[2]. Le bassin versant de la rivière y est de 447 km2 soit plus ou moins 82% de sa totalité (le bassin de son affluent le Strengbach en est notamment exclu).
Le module de la rivière à Ostheim est de 6,74 m3/s.
La Fecht présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées, avec des hautes eaux d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 8,55 et 11,9 m3/s, de décembre à avril inclus (maximum en février et mars). Dès le mois d'avril, le débit moyen baisse progressivement tout au long du printemps jusqu'aux basses eaux d'été qui ont lieu de juillet à septembre, entraînant une baisse du débit moyen mensuel allant jusque 1,98 m3/s au mois d'août, ce qui reste très confortable, il est vrai. Mais les fluctuations de débit peuvent être bien plus importantes sur de courtes périodes et en fonction des années.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique: A2052020 La Fecht à Ostheim pour un bassin versant de 447 km2 et à 177 m d'altitude[2] (le 08-05-2013 sur 46 ans de 1972 à 2013)
Le VCN3 peut ainsi chuter jusque 0,600 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, soit 600 litres par seconde, ce qui n'est cependant pas encore très sévère.
Crues
D'autre part les crues peuvent être assez importantes. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 68 et 94 m3/s. Le QIX 10 vaut 110 m3/s, tandis que le QIX 20 se monte à 130 m3/s. Enfin le QIX 50 vaut 150 m3/s.
Le débit instantané maximal enregistré a été de 140 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale était de 124 m3/s le même jour. En comparant le premier de ces chiffres aux valeurs des différents QIX de la rivière, il apparaît que cette crue était un peu plus que d'ordre vicennal et donc non exceptionnelle. On peut considérer qu'elle est destinée à se répéter tous les 25-30 ans en moyenne.
Aménagement
En raison des crues générées par la fonte des neiges, la Fecht a été corrigée et endiguée entre 1800 et 1870; son cours autrefois sinueux et anastomosé est désormais rectiligne en un lit unique et équipé de seuils parfois infranchissables.
Lame d'eau et débit spécifique
Comme tous les cours d'eau issus du massif des Vosges et bénéficiant donc de fortes précipitations, la Fecht est une rivière abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin est de 481 millimètres annuellement, ce qui est élevé, très nettement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, mais également à celle de l'ensemble du bassin versant de l'Ill (398 millimètres par an à Strasbourg). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint 15,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Classée en 1re catégorie piscicole sur la totalité de son cours[5], la Fecht présente une belle population de truite fario sauvage. Les politiques d'empoissonnement n'ont plus cours depuis quelques années sur la partie haute du cours d'eau, qui bénéficie par ailleurs d'un fort potentiel de frayères en ruisseaux pépinières (ruisseaux, canaux usiniers...).
Alternant secteurs de rapides, de lisses, puis de radiers, la Fecht se prête particulièrement bien à la pêche à la mouche. La richesse en invertébrés du cours d'eau incitera le pêcheur à confectionner des imitations de baetidae, trichoptera, perlidae, mais aussi chironomidae lors de ses séances de montage de mouches de pêche.
Signe des temps, à l'heure de la "prise de conscience écologique", la plupart des adeptes pratiquent aujourd'hui le no-kill.
P.-Denis Fernandopulle, La Fecht, étude hydrologique, 1962, 436 p.
J. Humbert, «Estimation et rôle de la fonte nivale dans l'écoulement de crue des rivières des Hautes Vosges (bassin de la Fecht, Haut-Rhin)», Rev. Géogr. de l'Est, 1985 (1-2), p.27-56
P. Paul, «Le climat de la vallée de la Fecht», in Recherches géographiques à Strasbourg, 1982, p.65-78
Jean-Louis Perrin, Modélisation mathématique du fonctionnement hydrologique des bassins versants de la Fecht et de la Weiss (Haut-Rhin), Université de Strasbourg 1, 1991
J. Humbert et P. Paul, «La répartition spatiale des précipitations dans le bassin versant de la Petite Fecht à Soultzeren (Hautes Vosges): Premiers résultats», Recherches géographiques à Strasbourg, 1982, p.105-122
D. Reutenauer, Étude de la variabilité spatiale des propriétés physiques et hydriques de sols et des formations superficielles du bassin versant de la Fecht, en amont de Turckeim (Haut-Rhin), Université Louis Pasteur, Strasbourg, 1987 (thèse de doctorat)