Hattstatt
commune française du département du Haut-Rhin De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Hattstatt est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Hattstatt | |
L'entrée du village. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Thann-Guebwiller |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Rouffach, Vignobles et Châteaux |
Maire Mandat |
Pascal Di Stefano 2020-2026 |
Code postal | 68420 |
Code commune | 68123 |
Démographie | |
Population municipale |
834 hab. (2021 ) |
Densité | 139 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 00′ 42″ nord, 7° 18′ 02″ est |
Altitude | Min. 195 m Max. 810 m |
Superficie | 5,98 km2 |
Type | Ceinture urbaine |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Colmar (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Wintzenheim |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Ses habitants sont appelés les Hattstattois et les Hattstattoises.
Hattstatt est un petit village viticole situé à 8 km au sud-ouest de Colmar.
C'est une des 201 communes (réparties sur quatre départements : les Vosges, le Haut-Rhin, le Territoire de Belfort et la Haute-Saône[1].) du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan, par le BRGM :
Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[2].
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Lauch, le Muhlbach de Pfaffenheim[3] et le Renngraben[4],[5],[Carte 1].
La Lauch, d'une longueur de 47 km, prend sa source dans la commune de Linthal et se jette dans l'Ill à Horbourg-Wihr, après avoir traversé 18 communes[6]. Les caractéristiques hydrologiques de la Lauch sont données par la station hydrologique située sur la commune de Rouffach. Le débit moyen mensuel est de 2,03 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 29,6 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 30,5 m3/s, atteint le même jour[7].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[8].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[9]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 668 mm, avec 9 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouffach - Sa », sur la commune de Rouffach à 6 km à vol d'oiseau[11], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,5 °C, atteinte le [Note 3],[12],[13].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[14]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
On accède à Hattstatt par la route nationale 83. Les villages les plus proches sont dans l'ordre : Herrlisheim-près-Colmar, 1 km ; Gueberschwihr, 2 km ; Rouffach, 6 km.
A35, aussi appelée autoroute des cigognes ou l'Alsacienne : Échangeurs Sainte-Croix-en-Plaine, Niederhergheim, Colmar sud.
Commune membre de la Communauté de communes du Pays de Rouffach, Vignobles et Châteaux.
Au , Hattstatt est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16]. Elle est située hors unité urbaine[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[17]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (50,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (40,8 %), terres arables (28,5 %), cultures permanentes (22,5 %), zones urbanisées (8,2 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le nom du village est probablement dérivé du patronyme Hatton ou Otto, premier propriétaire des lieux. Au XIIe siècle, l'endroit où se trouve le village portait le nom de Hadestal.
Ce village a probablement été construit sur un ancien emplacement gallo-romain appelé à l'époque Altévic. On a découvert à Hattstatt des tuyaux de conduits remontant à l'époque romaine. Ces tuyaux affectaient la forme d'un cône tronqué renflé à sa base et étaient lutés avec du ciment. Quelques-uns portaient la signature du potier Carpinius[21].
Au XIIe siècle, on sait qu'une famille noble, les Hattstatt[22], contrôlait déjà le village depuis un certain temps car dès l'année 1180, Henri Ier, évêque de Strasbourg, par une sentence en faveur de l'abbaye de Marbach, s'était élevé contre les prétentions de trois membres de cette famille : Werner, Eppio et Conrad, qui revendiquaient la quatrième partie du droit de patronage de Marbach et la huitième partie de la dîme de l'église de Herrlisheim. Dès 1188, le village passe entre les mains d'un certain Conrad Warnier ou Werhner qui est investi dans la dignité de landvogt (bailli) par Rodolphe de Habsbourg.
En 1285, Conrad et son fils (avec Cunon de Bergheim) sont les invités du comte de Chiny lors des festivités qui se déroulèrent entre Montmédy et Chauvency-le-Château, aux joutes et mêlées du tournoi. Jacques Bretel, chargé d'écrire la chronique de ces journées, les range parmi les héros de ces jeux guerriers et raconte leurs exploits dans son poème : Le Tournoi de Chauvency.
La famille de Hattstatt fait construire un château fort à 826 mètres d'altitude à l'entrée de la vallée de Saint-Grégoire, qui restera dans la famille jusqu'au XVIe siècle. Ce château s'appelait le Haut-Hattstatt ou Barbenstein, de la montagne de Barby sur laquelle il était situé. Il est brûlé en 1466 par les habitants de Munster parce que Jean de Lupfen, seigneur de Haut-Hattstatt, avait attaqué les bourgeois de Turckheim. Après l'extinction des Lupfen, le château passe aux Hattstatt, puis aux Truchsess de Rheinfelden. Le village de Lengenberg, qui dépendait de Barbenstein, a disparu. Le bourg de Hattstatt a été en outre défendu par un autre château qui appartenait aux Hattstatt du XIIe au XVIe siècle et devint ensuite l'apanage des Schauenbourg.
Vers 1294, les Hattstatt sont contraints d'abandonner tous leurs biens dans le village à l'évêque de Strasbourg. Seul le château reste entre leurs mains, et le village de Soultzbach-les-Bains.
Vers 1460, les Hattstatt retrouvent leurs biens. Cependant, vers 1466, le château est incendié et son donjon abattu. Vers 1505, Jacques de Hattstatt promulgue un nouveau règlement qui va mécontenter les habitants, mais devant la colère populaire un arrangement est trouvé. La famille Hattstatt est à l'origine de la création d'une maison de bains dont l'eau est réputée pour sa pureté. À l'extinction de la famille de Hattstatt vers 1587, les successeurs sont les Truchsess de Rheinfelden, une famille noble de Suisse qui vendent ensuite une partie du château en ruine à la ville de Colmar. Plus tard, c'est la famille des Schauenbourg qui prendra possession du village.
Au début du Moyen Âge, le village de Hattstatt comporte une importante communauté juive qui est pourchassée impitoyablement en raison de rumeurs faussement colportées. Les juifs sont accusés d'avoir empoisonné les cours d'eau et sont soumis à des tortures dans le but de leur faire avouer leurs forfaits. Ils sont brûlés dans un lieu connu sous le nom de Judenbrand, un lieu-dit qui se trouve à Herrlisheim-près-Colmar.
En 1375, quelques familles juives font à nouveau une apparition dans le village ; elles sont au nombre de 43 lors du dénombrement des juifs de 1784, avec 229 individus, mais quittent peu à peu le village, surtout après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne en 1871.
Au début du siècle, la communauté était assez importante pour avoir son école particulière. La synagogue fut détruite par le seul obus allemand tombé à l'intérieur du village, le 17 juin 1940[24]. Elles ont complètement disparu vers 1950.
Le Cimetière israélite de Hattstatt-Herrlisheim a été aménagé en 1794 ou 1804 selon les sources[25]. Profané le 30 avril 2004[26], il a été inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[27],[28] par arrêté du 07 septembre 2004.
La commune se trouve depuis 2015 dans l'arrondissement de Thann-Guebwiller du département du Haut-Rhin. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 2012 de la deuxième circonscription du Haut-Rhin.
Elle faisait partie du canton de Rouffach[29]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est intégrée au canton de Wintzenheim.
La commune était membre de la communauté de communes du pays de Rouffach, créée en 1994. Celle-ci voit l'adhésion de nouvelles communes en 2011 et devient la communauté de communes Pays de Rouffach, Vignobles et Châteaux, dont Hattstatt demeure membre.
De 1789 à 1799, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage censitaire pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.
De 1799 à 1848, la constitution du 22 frimaire an VIII () revient sur l’élection du maire, qui sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Seconde Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.
Du à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.
De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.
Au terme de la guerre franco-allemande de 1870, la commune comme une grande partie du Haut-Rhin est annexée en 1871 par l'Allemagne (traité de Francfort). Le département du Haut-Rhin devient « Bezirk Oberelsass ».
À la suite de la Première Guerre mondiale, elle redevient française en 1919 (traité de Versailles) et les maires sont élus par le conseil municipal à la suite de son élection au suffrage universel masculin jusqu'en 1945, de l'ensemble des électeurs et électrices depuis la Libération de la France.
En 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[34] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 27 310 €[35].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[40].
En 2021, la commune comptait 834 habitants[Note 5], en évolution de +4,64 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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834 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Établissements d'enseignements[42] :
Professionnels et établissements de santé[43] :
L'église Sainte-Colombe se trouve perchée sur une colline des hauteurs de la localité de Hattstatt. Cette église porte encore quelques traces de l'époque médiévale (porte, remparts et fossés)[46]. Elle dépendait au début du XVe siècle d'une famille noble, les Schaller, puis des Rotberg. En 1470, elle passe entre les mains du chapitre de la cathédrale de Bâle. Un curé et un vicaire officient alors dans cette paroisse. Elle compte actuellement des éléments de l'ancienne église. Certains pans, datés des XIe, XIIe, XVe, XVIe et XVIIIe siècles, en constituent aujourd'hui l'ossature. Quatre chapellenies dédiées à Notre-Dame, saint Blaise, saint Germain et sainte Catherine sont attestées dès 1444. En 1488, une convention règle les droits de la dîme partagée entre les chapitres de Bâle, de Strasbourg et de l'abbaye de Marbach.
La partie inférieure de l'église date du XIIe siècle, c'est donc l'un des plus anciens édifices de la région. Le chœur est de style gothique. Une des fenêtres, renfermant deux lancettes trilobées surmontées sous l'arcade d'un trèfle, l'attribuerait au XIVe siècle si les baies voisines n'étaient géminées de même, mais dont les cintres trilobés et la broderie révèlent le XVe siècle. La nef est coupée par deux rangées d'arcades reposant sur des colonnes basses à chapiteaux cubiques. L'étage intermédiaire du clocher renferme des traces d'arcatures romanes[47],[48].
Le mécanisme d'horloge de clocher est de 1765[49] et l'orgue de 1834[50],[51],[52],[53],[54].
Le château de Bas-Hattstatt, ou Niederhattstatt, se trouve dans la commune même. Son emprise est principalement visible dans le tracé du bâti au sud de l’église, un îlot de maisons suivant le contour de l’ancien château. Très peu de vestiges en sont en effet visibles, à l’exception d’une petite portion de mur à l’entrée de l’impasse du château. Construit avant 1282, ce château est au début du XIVe siècle la propriété de l’évêque de Strasbourg, qui le remet en fief aux Hattstatt en 1304. La propriété passe en 1324 aux Habsbourg, mais les Hattstatt en conservent l’investiture jusqu’à leur extinction en 1585. Le fief est alors remis aux Truchsess qui le gardent jusqu’à sa destruction par les Français en 1635 puis en vendent les pierres à Colmar[61].
À l’écart de la commune, dans la montagne, se trouve le Château de Haut-Hattstatt élevé par la famille Hattstatt en 1280. Il remplace une précédente forteresse érigée à cet emplacement, et qui est déjà citée au Xe siècle. Il reste en leur possession jusqu'à la fin du XVIe siècle, époque au cours de laquelle il subit plusieurs assauts. Le château est d'abord incendié en 1466 et son donjon détruit. Les successeurs de la famille des Hattstatt, les Truchsess de Rheinfelden, vendent en partie les matériaux à la ville de Colmar vers 1646-1647. Actuellement, ce château est en ruine et envahi par la végétation[62].
La commune de Hattstatt est jumelée avec Wiggensbach (Allemagne).
Les armes de Hattstatt se blasonnent ainsi : |
La commune arbore les armoiries de la « puissante et noble » famille des Hattstatt, d'or au sautoir de gueules. Déjà en 1285, ce blason est décrit (avec de nombreux autres) dans le poème Le Tournoi de Chauvency, œuvre de Jacques Bretel[73].
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