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Tribu arabe marocaine de la Chaouïa De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Oulad Hriz (en arabe: أولاد حريز), Ouled Hriz ou Awlâd Hâriz constituent une tribu marocaine, faisant traditionnellement partie de la confédération tribale des Chaouia. Les Oulad Hriz sont une tribu arabe dont les origines remontent aux migrations arabes anciennes dans la région du Maghreb. Ils sont considérés comme faisant partie des arabes Hilaliens (appartenant au peuple Jochem), généralement du groupe des Beni Jabber, mais également, variant entre Banu Sulaym (selon les sources et fractions). Lors de la migration dans la Chaouia, des mélanges se passèrent, donnaient naissance à un mélange entre Sanhadja, Chleuhs et Arabes. Aujourd'hui, la culture arabe maghrébine prédomine.
Échelon |
Tribu |
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Région principale | |
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Province principale | |
Territoire | |
Chef-Lieu |
Période d'apparition |
XIIIe siècle |
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Mode de vie |
Nomade (Historiquement) Sédentaire (Actuellement) |
Fait partie du groupe tribal | |
Nombre de fractions |
5 |
Fractions |
Ouled Yaq'oûb, Ouled Yoûsef, Ouled Djâber, Chorfa et Mourâbitîn |
Langue principale | |
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Personnages marquants |
Hajj Hammou (Héro de guerre) Soufiane Rahimi (Footballer) Cheikh Saïd al-Hrizi (Savant) Moulay Abdel Salam (Caïd) Griran al-Hrizi (Gouverneur) |
Les Oulad Hriz ont historiquement été associés à des modes de vie nomades (bédouins), élevant des troupeaux de chameaux, de moutons et de chèvres dans les plaines de la région fertile de la Chaouia le « sahel ». Leur mode de vie pastoral (et agriculteur) les a souvent conduits à parcourir de grandes distances à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux, ce qui a influencé leur culture, leurs traditions et leur organisation sociale. Ils sont reconnus pour leur capacité militaire notamment dans la cavalerie et la maîtrise des sciences religieuses[1].
En 1912, la superficie de la tribu s'est étendue sur 120 000 hectares, dont plus de 50 000 hectares cultivés[1]. Ce vaste domaine comprenait de nombreux fiefs cultivables, reflétant non seulement l'ampleur des terres sous leur contrôle, mais aussi leur capacité à exploiter efficacement ces terres pour la production agricole. Les Oulad Hriz avaient ainsi développé une économie basée sur l'agriculture, utilisant les riches ressources de leur territoire pour soutenir leur communauté. Le territoire riche en agriculture de la tribu, pourrait être en paix absolue. Mais dans cette région souvent livrée à l'anarchie, aucune autorité n'est respectée sans le soutien de la force. Chaque propriétaire aisé a donc établi son propre domaine, entouré de groupes plus ou moins importants selon son influence et sa richesse. Ces chefs habitent généralement des maisons fortifiées, avec bastions et fossés, où ils se retranchent avec leurs familles et leurs biens en cas de conflit entre individus ou factions.
Dans la campagne, on trouve également de nombreux retranchements appelés "got’a", des quadrilatères entourés de larges fossés servant de refuge aux villages en cas d'attaque. Pendant la période de la Siba, les luttes internes entre les fractions des Oulad Hriz étaient fréquentes. Par exemple, les Ouled Ya‘qoûb se sont battus à deux reprises contre les Ouled Yousef, tandis que les combats entre ces deux fractions alliées contre les Ouled Djâber étaient courants. Malgré cela, les trois fractions s'unissaient souvent contre les tribus voisines.
Autrefois, lorsque le sultan exerçait une autorité forte, les Oulad Hriz fournissaient un contingent de soldats, généralement de 100 à 200 des cavaliers expérimentés, avec chaque fraction désignant ses hommes et fournissant un soutien financier pour leurs familles en leur absence. Ces soldats étaient placés sous les ordres d'un caïd, souvent un parent du chef, et étaient employés à diverses tâches, notamment la police, les escortes et les expéditions contre les tribus rebelles, pour des périodes d'environ six mois. Cependant, depuis la période de la Siba (Maroc), les Oulad Hriz ont cessé de fournir ces contingents[2].
La tribu des Oulad Hriz se divisen en 3 groupements : Ouled Yaq’oub, Ouled Yoûsef et Ouled Djâber. Individuellement, elles disposent de clans distincts des autres. Il existe un dernier groupement, les Chourefa ou Mourabitînes. Il y a au total 5 grands groupes et 19 fractions.
Les Ouled Yaq'oûb[2] descendent des Ouled Qassem, qui appartiennent aux Jochem du groupe Safiane. Les Habbacha quant à eux sont des chleuhs venus sous le règne du sultan Abderrahmane ben Hicham[2].
Pour le cas des Ouled Yoûsef[2], ils descendent aux Drannas, qui appartiennent aux Jochem du groupe Beni Jabber. 6 fractions sont recensées.
Les Ouled Djâber[2] descendent des Khlot, toujours apparentés au Jochem. Hormis pour les Riyâh qui sont des Banu Hilal.
Le cas des Chorfa[2] est plus complexe, ceux qui s'y revendiquent sont généralement des arabes soient issus des Idrissides, soit des arabes Banu Sulaym qui se sont fait attribuer les titres de Chérif. Il se peut qu'il ne soit même pas des Chérifiens mais juste des arabes, sans affiliation particulière, car il était commode de se rattacher à la famille du Prophète pour en tirer profit. Ce groupe se résume à la Zaouïa de Nouaceur.
Les Mourâbitîn[2] sont des Chleuhs et Sanhadja issu de la conquête almoravide, rassemblée autour de la fraction Mzamza, ils ont intégré la tribu des Oulad Hriz et se sont arabisés, quant à certains, ils ont conservés leur traditions berbère.
Selon les récits de la tribu (invérifiable donc pour certains) ainsi que traces dans les narrations coloniales, plusieurs chefs de la tribu (caïds) ont pu être identifiés. Ils sont souvent retenus dans les histoires de la tribu pour leur piété, exemplarité ou dans le cadre de la guerre ainsi que réformes au sein de la tribu. La majorité des dirigeants de Berrechid et de la tribu appartiennent au Foqra Ouled Allal[4].
Issu des Jochem, ils ont pris part à l'invasion hilalienne de l'empire des Zirides au XIe siècle. Dans cette invasion, les ascendants des Oulad Hriz ont traversé la Tunisie en combattant aux côtés des Hilaliens avant d'entrer par le Nord du Maroc pour ensuite arriver dans les plaines de l'Atlantique. Ibn Khaldūn cite cette relation entre les Banū Hilal et Sulaym avec les Jochem[8]. Installés dans cette région (Tamesna) comme dans un fief militaire, les Arabes jochem, loin de tirer parti de la fertilité du sol qui leur était échu, rançonnèrent et exploitèrent le pays pendant près d'un siècle, comme ils le firent aussi dans leurs établissements du Nord, ne cessant leurs brigandages que de temps à autre, lorsque les Sultans intervenaient. Ils pillèrent les Berbères et razzièrent sur les routes jusqu'au moment où ils se sédentariseront devant la conquête mérinide. La Tamesna fut rapidement soumise par les Mérinides. Ainsi, les Oulad Hriz se formeront à partir d'une réunion d'anciens berghouatas (Berbères), d'arabes jochemides et d'hilaliens à partir d'une lignée arabe.
Il est rapporté selon certaines sources que le nom de la tribu est issu de Hriz bin Tamim bin Amr Wishah bin Amer bin Rafi bin Dabbab bin Malik bin Salim, affilié également au Sidi Amr Ibn Lahcen[9] même si la tribu est majoritairement Jochem. Une autre thèse, minoritaire, est rapporté par le docteur Abdel Wahed Wagih, décrit que la formation de la tribu s'est fait grâce à un portugais convertis à l'Islam, nommé Abdallah. Après avoir été pourchassé d'Europe, il se réfugia dans la Tamesna et donna naissance à la tribu Oulad Hriz par son union avec des arabes de la région[10].La dernière thèse concernant Hriz, contredit l'idée d'un ascendant Banu Sulaym ou celle d'un portugais, mais l'aligne plutôt sur la descendance de Jabir, et donc aux Jochem[11].
Entre 1795 et 1822, sous le règne de Slimane ben Mohammed, un autre groupe, les Ouled Sidi Djilâli El-Amiri, à l’époque appartenant aux Béni Amer du Tadla, vint s’installer à côté des deux autres. Il fut suivi, à court intervalle, vers 1830, par Abderrahmane ben Hicham, avec un contingent de Chleuhs, représenté par les Habbacha et que d’autres Chleuhs ont fortement grossi depuis lors. Les Ouled Ya’qoùb reconnaissent pour ancêtres les Ouled Qâsem, tandis que les Ouled Yousef, des arabes également Jochem. Selon les récits locaux, un lien de fraternité s'est forgé entre les Ouled Ziane, les Ouled 'Ali et les Mdakra. Ce lien a été établi lors des conflits locaux, et par un soutien mutuel basé sur la fraternité entre les tribus voisines arabes. Ce lien de fraternité a été renforcé par les mariages intertribaux, qui ont non seulement scellé des alliances politiques mais ont également contribué à tisser des liens familiaux entre les clans[1].
Dans l'entièreté du XIXe siècle, les Oulad Hriz ont étés la cause et la source d'agitation principal dans la Chaouia avec des révoltes régulières face aux sultans ou face aux tribus de la Chaouia. Ces conflits mettaient la région dans une forte instabilité et, s'enlisaient. La relation entre les Alaouites et les Oulad Hriz a été marquée par des périodes de tension et de répression sévère au vu de la conflictualité entre cette tribu et le Makhzen. Même en 1904, les Oulad Hriz étaient révoltés contre le makhzen provoquant la guerre contre la France[12].
En 1795, une révolte des Chaouïa sanglante se lança à partir des Oulâd Bou 'Atiya, composé par les Oulad Hriz, Mdhakra et les Oulâd 'Ali[13]. Cette insurrection fut déclenchée par le mécontentement croissant des notables du groupe envers le sultan Moulay Slimâne et son administration. Après que les Chaouïa eurent exprimé leur repentir et demandé au sultan de désigner un représentant pour diriger leurs tribus, Moulay Slimâne nomma son oncle, Abdelmalek ben Idris, pour cette tâche[13]. Cependant, au fil du temps, les notables de la Chaouïa, après avoir reçu une part des revenus de la douane comme l'avait promis le sultan, exigèrent davantage. Abdelmalek, face à ces demandes, finit par détourner une partie des revenus pour satisfaire les notables, ce qui le mit en conflit avec le sultan[13]. Les reproches répétés du sultan à l'encontre d'Abdelmalek le poussèrent à se rebeller. Soutenu par les Chaouïa, qui le proclamèrent leur souverain par ces paroles « Cet homme [Le Sultan] vient ; il n'en veut qu'à vous, mais maintenant je suis des vôtres: décidez ce que vous voulez faire. Nous vous déclarons notre - souverain, répondirent-ils, et nous mourrons pour vous »[13], Abdelmalek se prépara à affronter les troupes du sultan.
La révolte prit un tournant décisif lorsque le Moulay Slimâne, après avoir préparé une expédition contre les Chaouïa, marcha vers leur territoire[13]. Abdelmalek, réalisant qu'il ne pouvait résister à une telle force, choisit de fuir, laissant les Chaouïa exposés à la vengeance du sultan. Malgré une attaque surprise des Chaouïa sur le camp du sultan, celle-ci échoua de peu face à la puissance de feu des loyalistes[13]. La défaite des Oulâd Bou 'Atiya fut sévère, avec des pertes importantes parmi leurs rangs, et ils furent finalement contraints de demander l'« aman », c'est-à-dire la grâce du sultan. Abdelmalek, quant à lui, trouva refuge chez ses oncles maternels dans le Souss, avant d'être pardonné grâce à l'intercession de sa famille[13]. Le sultan désigna alors un nouveau chef pour les Chaouïa, rétablissant ainsi l'ordre dans la région[13].
En 1814, les tribus de la Tamesna, sous la gouvernance du caïd Griran El-Hrizi, se révoltèrent contre ce qu'elles percevaient comme des tentatives de tyrannie de la part du caïd. Les Mzab, les Ouled Saïd et les Oulad Hriz se sont alors alliés en devenant "frères de poudre". En réponse, Griran celui-ci fit appel à Moulay Slimâne, qui réagit en organisant une attaque stratégique. Il coordonna une offensive avec les tribus voisines, attaquant les rebelles par l'arrière tandis que lui-même les affrontait de front. Cette opération militaire résulta en un pillage massif des biens des Châouïa, ainsi qu'en la capture de nombreuses femmes et enfants. Une fuite désespérée des rebelles provoqua également une grande noyade dans l'Oumm Er-Rebi, alors en crue[1].
Toujours sous le règne de Moulay Slimane, les tensions augmentent dans la Chaouia. Pour les Mzamza, les Mzab et Oulad Hriz, c'est l'heure de la révolte. Les tribus lèvent leurs armées et déclare la guerre aux autorités. Les Chehaouna et Oulâd Bou Resq, rallié aux forces du sultan, ont attaqués les Mzamza. Entre janvier et février, les combats ont persisté. Lors d'une bataille contre les tribus rivales des Oulad Bou 'Atiya, les Mzamza étaient acculés. Cependant, les Oulad Hriz sont parvenus à arriver à temps pour soutenir leurs alliés. Leur intervention a été décisive, et ensemble, ils ont réussi à remporter la bataille. Cet affrontement, particulièrement sanglant, a fait environ 300 morts, surtout pour les Oulad Bou 'Atiya sous la bannière de Moulay Slimane[14]. Après cette bataille, les vainqueurs ont attaqués en surprise les Oulad Ziane pour se venger de leur trahison. Ce pillage a été très violent, les femmes ont étés capturés, les biens pris, l'argent dérobé et les campements incendiés[15].
Onze ans plus tard, en 1824, Moulay Abd Er-Rahman, alors résident à Marrakech, confia à son cousin, le chérif Sidi Mohammed ben Et-Tayyeb ben Mohammed ben 'Abdallah, le commandement des tribus de la Tamesna et des Doukkala. Sidi Mohammed, connu pour sa violence et sa dureté, arriva dans la région de la Tamesna et infligea une répression brutale aux Oulad Hriz. Près de deux cents membres de la tribu furent décapités et la kasbah de leur ancien caïd, Griran El-Hrizi, Merdjana, fut détruite. À partir de cette époque, les Ouled Ber-Rechîd, habitant la kasbah de Berrechid, devinrent de père en fils les caïds des Oulad Hriz[1].
Aux côtés de la tribu arabe A'chach, les Oulad Hriz ont plongés la Chaouia dans l'anarchie avec une guerre face au Sultan Abdelaziz ben Hassan pendant deux ans[16].
Selon un récit local, sous le règne du sultan Moulay Abdelaziz, un événement amusant mais finalement sanglant, connu sous le nom de "Fitna d'Al-Qalab" a eu lieu en 1904[17]. Au souk de Casablanca, un membre de la tribu des Oulad Hriz a demandé un bloc de sucre à un vendeur, mais a reçu un petit bloc. Il s'est moqué en disant que c'était un "petit gâteau Mozabite" et qu'il voulait un "grand gâteau Hrizi". Les membres des tribus de Mzab et Oulad Hriz se sont disputés, et la querelle s'est intensifiée jusqu'à devenir une bataille tribale. Après des discussions dans leurs tribus respectives, les Mozabites ont refusé d'être ridiculisés et ont décidé d'attaquer les Oulad Hriz. Malgré une tentative de médiation par Haj Qaddur al-Riahi (un envoyé du Sultan), les Oulad Hriz ont refusé la réconciliation, attaquant les convois mozabites, provoquant plusieurs morts, pillages ainsi que prises d'otages en échanges de rançons. Les Mozabites, dans l'incapacité militaire de rivaliser avec les Hrizi ont finalement porté plainte auprès du Makhzen, plus précisément au successeur du Sultan (Abdel Malik), qui a envoyé un message d'ultimatum aux Oulad Hriz qui mît fin aux hostilités[18]. Malgré la fin de la guerre, la fitna continuera avec la volonté des Oulad Hriz de briser l'accord de paix en s'attaquant aux ouvriers (les « hafarât ») et leur volèrent une partie de leurs biens. Le gouverneur les ignora dans cette affaire, ce qui laissera la voie libre aux Oulad Hriz pour persécuter les Mzab et A'chach[19].
Les Oulad Hriz furent à l'origine de l’insurrection de Casablanca de 1907. Au sein de la Chaouia, les cavaliers Oulad Hriz et guerriers tribales massacrent les ressortissants européens ainsi que juifs. Dans les quartiers juifs de Casablanca, avec leurs partenaires arabes, les Ouled Ziane, les juifs sont traqués, capturés, décapités ou égorgés à même la rue. Cet horreur forcera les autorités du Sultan à réagir mais, sans conséquences. Le caïd Hajj Hammou issue de la tribu Oulad Hriz lança un appel au djihad pour chasser les Français de leur pays. Les Chaouia réussirent à prendre le contrôle de la ville pour s'opposer à la colonisation française. Après plusieurs affrontements qui firent plusieurs morts côté français, ils subirent plusieurs pertes à la suite du bombardement de Casablanca de 1907[20], ce qui déclencha la troisième guerre du Maroc[1].
El-Hâdj Mohammed Ould El-Hâdj Hammou, qui avait aspiré à succéder à la famille de Berrechid en tant que chef des Oulad Hriz mais en avait été évincé, a sollicité du Sultan le poste de pacha de Casablanca. Cependant, Bou Beker ben Zid, le candidat préféré de Abdelaziz ben Hassan, a été désigné à sa place. Mécontent d'avoir été écarté par le Makhzen, Hajj Hammou a fomenté des troubles dans toute la région des Chaouia. Après avoir incité les Oulad Hriz contre leur propre chef, il a réussi, avec l'aide de Bou ‘Azzouz, à mobiliser les contingents des tribus vers Casablanca et à organiser le pillage du Mellah. Son objectif était de démontrer au Sultan l'incapacité de Si Bou Beker ben Zid, afin de le destituer et de prendre sa place[1].
Comme on le sait, après la campagne préliminaire du général Drude (en), son successeur, le général Amade, a activement engagé des opérations contre les tribus des Chaouia. Après la prise des Kasbah de Fedhala et de Bou Zniqa, l'attention du général s'est portée sur la mehalla envoyée par Moulay Hafid chez les Chaouia, sous le commandement de son neveu Moulay Rechid. Après la prise de Médiouna (Maroc), cette mehalla s'est repliée sur Settat. Les troupes sont arrivées à Berrechid le 13 janvier 1908, où de nombreux notables de la tribu des Oulad Hriz se sont présentés au général, assurant de leurs intentions pacifiques, sous la conduite de leur chef Mohamed Ben Moulay Abdel Salam, revenu récemment de Fès. Trahis et encerclé, la kasbah des Berrechid, dévastée par le fils d'El-Hâdj Mohammed Ould El-Hâdj Hammou, n'était plus que ruines[1]. La bataille de Sidi Ghoneimi fût la dernière des Oulad Hriz face aux français aux côtés de d'Hajj Hammou[21]. Les Oulad Hriz vont continuer à combattre jusqu'au 15 mars, après cela, la rédition des Oulad Hriz sera effective. Malgré cela, nombreux Oulad Hriz partiront pour rejoindre la résistance des Zayanes.
El-Hâdj Mohammed Ould El-Hâdj Hammou s'était réfugié dans sa propre kasbah, à 4 km de Berrechid. Il fut encerclé le lendemain par la cavalerie et fait prisonnier. Traduit en conseil de guerre à Casablanca avec El-Hadj Haousin et El-Hadj Slimân ben Douh, tous deux des Ouled Ziane, également accusés d'être impliqués dans les massacres de Casablanca, il fut condamné à la détention perpétuelle. Berrechid reçut alors une garnison comme poste avancé. C'est de là que la colonne du Tirs, sous les ordres du colonel Boutegourd, livra le dur combat du 2 février à Dar Qribat. Deux jours plus tard, bien que renforcée par la colonne du littoral, elle dut repousser une attaque de bandes ennemies venues de la direction de Settat au bivouac de Zaouiat El-Mekki. Après divers combats, la "paix parfaite" règne à Berrechid, facilitant les efforts de civilisation et d'organisation entrepris par les administrateurs habiles[2]. Selon les récits locaux, Hajj Hammou aurait tenté une évasion, avant d'être déplacé à Oujda à perpétuité[22]. Dans cette guerre, El-Hâdj Mohammed Ould El-Hâdj Hammou, s'est illustré comme une figure emblématique du mouvement chaouis, et comme l'un des chefs de la résistance des tribus arabes marocaines contre le protectorat français au Maroc, il restera reconnu à travers la tradition orale des arabes de la Chaouia (dans les chants, poèmes et récits épiques ainsi que livres) mais également dans la société et dans l'histoire, souvent décrit comme un martyr[22], étant donné sa disparition du paysage marocain du jour au lendemain.
Au sein des Oulad Hriz, les traditions sont issues de l'héritage arabe et berbère, les influences arabo-andalouses également, avec l'arrivée du Fez par exemple. Cet ensemble de traditions et coutumes sont généralement conservés, et toujours observable dans la tribu et dans les Moussem ainsi qu'à des jours spécifiques où se déroulent des cérémonies ou fêtes traditionnelles[3].
Les coutumes familiales des Oulad Hriz sont similaires à celles des autochtones d'autres tribus. Il y a un respect marqué de l'autorité du chef de famille ; les hommes prennent leurs repas séparément des femmes, et les enfants restent avec leurs parents jusqu'à leur mariage, où les frais sont entièrement pris en charge par le père. Chaque mariage est accompagné d'un contrat établi par le juge local, et de grandes festivités marquent l'événement. Il est coutumier que tous les invités fassent un don au père de la mariée. La polygamie était commun parmi les Oulad Hriz historiquement[2].
La nourriture des Oulad Hriz est généralement abondante ; les pauvres se nourrissent de galettes, de couscous de blé (taâm) et d'orge (seikouk), tandis que la viande est facilement accessible sur les marchés locaux à un prix abordable pour tous. Les riches jouissent d'une cuisine plus raffinée, avec une variété de plats et de pâtisseries. Que ce soit riche ou pauvre, le thé et le sucre sont des éléments de consommation courante[2].
Dans la tribu des Oulad Hriz, plusieurs tenues étaient portés communément, les plus communes étaient[23] :
La tradition équestre des Oulad Hriz se base sur le passé historique des cavaliers Hrizi avec la tradition « Rimaya », aujourd'hui débouchant sur la fête de la Tbourida - Fantasia, c'est généralement liée à la fête, dont elle constitue le suprême ornement[24],[25]. Elle est célébrée à l'occasion de certains rites (moussem — ou waada —, zerda ou taam, fêtes annuelles dédiées à un saint pour certaines, au cours desquelles sont sacrifiées des bêtes et organisés de grands festins[26],[27]), ou de certaines fêtes religieuses; elle accompagne la célébration des mariages[28], des naissances ou des pèlerinages[29] ; on l'organise en signe de considération à un chef ou un notable que l'on désire honorer[27],[30]. Mais également sportivement, où la tribu accède généralement aux médailles[31].
Les héritages sont réglés selon la loi musulmane, avec peu d'enchères, et les membres d'une même famille vivent souvent en communauté sur les biens laissés par leurs ancêtres. L'hospitalité est généreuse, avec des refuges appelés "djama‘" dans chaque village où les voyageurs musulmans peuvent trouver nourriture et abri, et où offrir un plat est un honneur si l'hôte est important[2].
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