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Tribu arabe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Jochem (en arabe: جشم Jašam), orthographié Jusham, Jochemites ou "Djochem" dans certains ouvrages, sont une confédération arabe constituant une tribu Hawazin[1]. Ils ont pris part à l'invasion hilalienne de l'empire des Zirides au VIe siècle[2].
(fr) Beni Jusham (ar) بني جشم Jochémites | |
Mouvement des tribus des Souleim et Hilal au Xe siècle. | |
Période | VIe – XIIIe siècle |
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Ethnie | Arabes (Arabes du Nord) Hawazin |
Langue(s) | Arabe |
Religion | Islam |
Région d'origine | Arabie, Nejd |
Région actuelle | Algérie Tunisie Libye Égypte Maroc Mauritanie Arabie saoudite Syrie Irak Qatar Yémen Émirats arabes unis |
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L'origine de la tribu Jochem remonte aux Hawazin[3], une grande tribu bédouine qui vivait entre La Mecque et Médine. Ils descendent de l'un des fils de Hawazin, Mu'awiya, qui formera le grand groupe tribal des « Jamrat al-Arab » (جمرة العرب), ainsi, du groupe des Jochem avec son fils, Jochem. À l’époque de l’arrivée de l’Islam, les Hawazin avaient remporté de grandes victoires lors de la guerre des Fijars ( arabe : حرب الفِجَار , romanisé : Ḥarb al-Fijār , littéralement « les guerres sacrilèges »), à l’exception de la bataille de Sharab, où ils furent défaits par la tribu Kinana[4].
Au cours de la guerre de Fijar, à la fin du VIe siècle, les Hawazin et une grande partie des Qays — à l’exception des Banu Ghatafan mais incluant les Banu 'Amir, les Banu Muharib et les Banu Sulaym — combattirent les tribus de Quraysh et de Kinana[4]. La guerre éclata suite au meurtre de ‘Urwa al-Rahhal des Banu ‘Amir par Bala‘a ibn Qays de Kinana, alors qu’‘Urwa accompagnait une caravane de Hira à ‘Ukaz (souk historique situé à proximité de Taïf) pendant les mois sacrés. Les Arabes païens considérèrent cet acte comme une profanation, d’où le nom de « guerre de Fijar ». Cet incident se produisit dans le contexte d’une guerre commerciale entre Quraysh à La Mecque et Thaqif à Taïf, les alliés et parents des Hawazin[4]. La guerre dura huit jours de bataille, répartis sur quatre ans[4].
Les Jochem ont connu une ascension notable à la période préislamique grâce à leur habileté guerrière. Leur montée en puissance a été teinté par des conflits avec des tribus voisines, notamment les Banu Fazara, qui ont souvent défié leur autorité, malgré leur filiation commune aux Hawazin. Cette période de guerre a été caractérisée par des raids et des batailles, renforcant la réputation des Jochem comme une tribu redoutable dans la péninsule arabique. Dirigé par leur chef reconnu parmi les arabes, Duraid ben Al-Samah, la gloire des Jochémites va s'accroire sur le plan militaire[5] mais également jusqu'à atteindre la poésie arabe[5].
L'épopée des Jochem et de Dourayd a atteint son paroxysme lors de la bataille de Hunayn, qui a eu lieu en 630 ap. J.-C. après la conquête de La Mecque par le Prophète. Les Jochem, bien qu'alliés de certaines tribus, se sont retrouvés en opposition face à l'armée musulmane lors de ce conflit. Malgré leur nombre et leur capacité militaire, la bataille s'est soldée par une défaite décisive pour les païens arabes[6]. Dourayd mourra dans cette bataille[7], il sera tué par Abdullah bin Qani' bin Ahban bin Tha'labah bin Rabi'ah[8]. Cette défaite marquera la fin de la montée en puissance des Jochémites et de leur combat face à l'Islam[6] avec leur conversion.
Pendant longtemps, des alliances successives ont étés réalisés avec les Banu Harb par union (mariage)[9] et quelques fractions des Sulaym. Ils ont étés affectés et engagés pendant de nombreuses années pour assurer la défense de La Mecque[9]. Ils ont défendu la Ville-Sainte face aux Banu Harith et Banu Malik des Sulaym[9].
Ils habitaient autrefois le Nejd[10] et à l'instar des autres Hilaliens, sont déportés une première fois par le calife Nizar al-Aziz Billah (r.975–996) depuis l'Arabie vers le Saïd. En représailles aux Zirides qui venaient de se rendre indépendants en 1048, le calife Mu'ad al-Mustansir Billah expulse les Hilaliens d'Égypte et les dirige vers la Tunisie[11][réf. à confirmer], où ils entrent en s'installent en 1051. Cette migration, incitée et facilitée par le vizir fatimide Abou Muhammad al-Yazuri, avait pour objectif d'affaiblir la dynastie berbère des Zirides, dirigée par Al-Muizz ben Badis, qui s’était rebellée contre le califat fatimide.
Cette migration s’accompagna de pillages et de destructions[12]. En 1053, les forces hilaliennes parvinrent à encercler Al-Muizz ben Badis à Kairouan[12], provoquant un siège qui dura plusieurs mois et contraignit les populations locales à fuir vers des villes plus sûres (Tunis et Sousse)[12]. Les régions environnantes furent également dévastées, le butin sera réparti entre les tribus arabes[12].
Après leur conquête de l'Ifrîqiya, les Almohades parviennent à soumettre les tribus arabes suite à de nombreuses batailles comme la Bataille de Sétif, que ce soit par consentement ou par la force. Cependant, à la suite de la révolte d'Ali Ibn Ishaq Ibn Ghania[13], ces tribus abandonnent leur allégeance à cette dynastie. Al-Mansour, régnant par la suite, rétablit leur soumission et décide de transférer les Beni Jochem. Il y installe notamment les branches des ‘Asim et des Muqaddim des Athbaj, ainsi que les Jochem. En 1187, les Bani Jochem se trouvent dans les terres de Biskra et de Djérid aux cotés des Hilaliens[14].
Dans ce cadre, les Jochem dans la région du Tamesna en grande majorité, une vaste plaine du Maghreb al-Aqsa[15] protégée par le Mont Deren (Atlas), ce qui limite les communications avec le Sahara. Il existe néanmoins des communautés dispersé dans tous le Maghreb de Jochémites.
Depuis leur déportation, les Jochem se sédentarisent, abandonnant ainsi leur crédo nomade pour adopter des résidences fixes. Sous les Almohades, la famille Jarmûn exerce le commandement parmi les Seffiane[16]. Dans un contexte de déclin de la dynastie almohade, les Jochem profitent de leur puissance et de leur esprit d’indépendance pour prendre une influence significative, parfois en soutenant, parfois en s’opposant au califat de Marrakech[16].
En 1225, Les Seffiane et Khlot, parfois divisés de part leur allégeance (l'un révolté, l'autre loyaliste), se voit parfois unis et, sous la bannière uni des Beni Jochem, obtiendront des victoires importantes faces aux armées almohades au point même d'arriver jusqu'à Marrakech et de s'en rendre maître[14]. Cependant, c'est vers 1240 que la conflictualité intra-tribale fractionnera les Jochem et fera apparaitre des guerres et rivalités régulières, surtout entre les Seffiane et Khlot[14]. Les loyalistes attaché au Calife Abu al-Ala Idris al-Mamun étaient les membres des Khlot tandis que les partisans de l'opposition, le prince Yahya Ben Nasser, prétendant au trône de Marrakech[14]. Pendant ce temps, les Banu Jabir, énième fraction des Jochem, se mariaient et arabisé les régions berbères de la Tadla, de la Chaouia et du reste de la plaine atlantique marocaine. Ils étaient également et régulièrement sollicités par le Calife almohade pour rejoindre le Djihad en Andalousie[17].
Lors de la conquête du Maghreb par les Mérinides, les Jochem et les Riyâh, encore marqués par leur passé nomade, opposent une résistance notable et ne se soumettent qu’après de nombreuses batailles et pertes[16]. Suite à cette soumission, les Mérinides s'allient par mariage avec les Bni Muhalhal des Khlot[16], comme les Almohades l’avaient fait avec les Seffiane. Cependant, avec le temps, les Jochem voient leur influence diminuer, perdant jusqu'au souvenir de leur ancienne vie pastorale. Ils sont finalement réduits à un statut de contribuables, fournissant argent et hommes au sultan[16].
Après les conquêtes islamiques, de nombreuses tribus arabes ont migré vers le Levant et l'Afrique du Nord, ce qui a affaibli les Beni Jochem dans leurs territoires aux côtés de la tribu Tayy. Un pacte a été conclu entre les Beni Jochem de la tribu Ghazieh et la tribu Tayy entre le XIIIe et le XIVe siècle, ce qui a conduit certains historiens, tels qu'Abu al-Abbas al-Qalqashandi, à penser que la tribu Ghazieh[18] faisait partie de Tayy[19], en mentionnant que la famille Al-Ruq de la tribu Ghazieh appartenait à la tribu Tayy, contrairement à ce qu’a écrit Al-Suwaidi dans son ouvrage Sabaik al-Dhahab[20]. Ce pacte a perduré jusqu'en l'an 900 de l'Hégire et au-delà, jusqu'à ce que des conflits éclatent entre les Hachémites du Hedjaz et les Banu Lam de la tribu Tayy, ce qui a conduit à l'effondrement du pouvoir de Tayy, particulièrement celui des Banu Lam, dans la région du Najd. La dispersion des Banu Lam a également entraîné la désintégration de leurs alliés, les Beni Jochem de Ghazieh. Certains ont fui vers l'Irak, tandis que d'autres se sont réfugiés dans diverses tribus, comme celle des Qahtan. Ces événements ont drastiquement réduit le nombre des Beni Jochem, dont les seules branches subsistantes sont les familles Saada, Al-Dueij, Al-Massoud et Al-Humayd. Certains historiens ont suggéré que l'alliance entre Ghazieh et Tayy remonterait à l'époque préislamique[21], car Zayd ibn Jubayr al-Ta'i al-Jashmi[22] était mentionné comme appartenant aux Beni Jochem de la tribu Hawazin[23].
La tribu des Jochem est l'une des rares à être restée sur ses terres d'origine depuis sa création jusqu'à nos jours. Ces peuples ont grandi dans les régions actuelles de Wadi Al-Aqiq et Al-Sail Al-Saghir (dans la région de la Mecque), et parmi leurs anciens territoire se trouvent ceux de Haradah, Bawatah, Adama, Hani Benjed, et Burim.
Selon l'auteur Al-Qalashandi dans son ouvrage Nihayat Al-Arb fi Ma'rifat Ansab Al-Arab, les Jochem résidaient autrefois dans les montagnes de Sarawat, situées entre le Najd et Tihama dans le Hijaz. Certains d'entre eux ont migré vers le Maghreb, notamment avec leurs cousins les Banu Hilal, tandis que d'autres se sont installés au Yémen et en Égypte durant les vagues de migrations arabes depuis la péninsule arabique[24].
À l'époque préislamique, les territoires des Jochem s'étendaient jusqu'à ceux des tribus Abs, Ghatfan, et Banu Asad dans le Najd, ce qui a engendré de célèbres conflits entre ces tribus.
Yaqut al-Hamawi, dans son Mu'jam al-Buldan[25], et Al-Yakri dans son Mu'jam mentionnent les terres de Jochem, qui allaient de Sarawat jusqu'au Najd. Leurs ressources comprenaient des endroits comme Haradah à Hudan, Al-Kahlah, Al-Yardan, et Adamah dans le Najd, ainsi que Ataid et Uqah près de Kalakh, décrits par Al-Hamdani. Ce dernier mentionne également le marché de Souq Ukaz ainsi que les lieux de Rukba, Al-Madarah, Al-Dhuwaib près de Najjud, Buqa'a, Qarash, Banat, et Al-Qalib, qui abritaient des points d'eau et des montagnes de la tribu des Jochem. L'une des montagnes notables était Harra Qatl, près du village actuel d'Ashira dans le nord[26].
La tribu en question est présente à la fois au Maghreb et en Arabie. Au Maghreb, elle est subdivisée en 7 fractions principales : Corra, Acem, Mocaddem, Khlot, Seffiane, Bani Adi (ou Uday) et Banu Jabir[27]. Parmi ces branches, certaines, comme les Bani Adi, qui sont encore présente en Arabie et sont donc, présent au Maghreb et dans leur région d'origine. En péninsule arabique, d'autres branches de la tribu existent, c'est celles qui n'ont pas émigrés, telles que Banu Ghazia, Bani Asima, Bani Eshan et Bani Amer. Ces subdivisions partagent la même affiliation mais, ont des histoires différentes.
Cependant, certaines tribus non jochémites, comme les Acem, Mocaddem et Beni Corra, se sont progressivement fondues aux Jochem après leur migration. À l'origine, ces groupes ne faisaient pas partie des Beni Jochem mais étaient plutôt affiliés aux Banu Hilal[28]. Cette assimilation a conduit à leur inclusion sous le nom générique de Jochem, même si leur lignée est distincte. Les Beni Corra, par exemple, sont d'origine yéménite, mais leur faible nombre et leur intégration aux jochémites ont brouillé leurs origines distinctes, de sorte qu'ils sont souvent perçus comme faisant partie de cette tribu.
Leur lignée est : Jusham ibn Muawiya[29] ibn Bakr ibn Hawazin ibn Mansur ibn Ikrimah ibn Khasafa ibn Qays Aylan ibn Mudar ibn Nizar ibn Ma'ad ibn Adnan[30].
Cependant, il existe une autre affirmation, comme quoi la filiation serait : Jusham bin Saad[31] bin Bakr bin Hawazin bin Mansour bin Ikrimah bin Khasfa bin Qais Aylan bin Mudar bin Nizar bin Ma'ad bin Adnan[32]. Cependant, cette filiation a été contredite par l'historien Ibn al-Athîr[33].
Au fil du temps, la tribu a contribué à la fondation de la grande tribu d’Oteiba. La lignée des Banu Oteiba s'inscrit comme tel : Otaibah bin Guzayah bin Jusham bin Muawiya bin Bakr bin Hawāzin bin Manṣūr bin ʿIkrima bin Ḵh̲aṣafa bin Qays ʿAylān bin Mudir bin Nizar bin Ma'ad bin Adnan[34]. Les sources ainsi qu'historiens[35] qui affirment cette ascendance sont nombreux et s'avèrent être les plus crédibles[36]. Selon la tradition orale, les successeurs des Jochémites (Hawazin) sont les Oteiba[37],[38],. Mais également, dans le cas du fractionnement tribal, Jochem à fait naître 7 fils, Sofiane, Amir, Khult, Jaber, Ghazia, Asima et Adi. La majorité de ces fils ont émigré tandis qu'une minorité est resté, dont les Ghazia, Asima et Adi (en partie).
Les Acem et les Moqadem bien qu'assimilés plus tard aux Jochémites ne sont pas originaires de cette tribu. Leur origine remonte plutôt aux Banu Hilal, une puissante confédération tribale arabe, plus spécifiquement à la branche des Athbedj[28]. Lors de la conquête almohade, ces tribus, notamment les Acem et les Moqadem, ont été transférées au Maghreb aux côtés d'autres tribus arabes nomades. Au fil du temps, leur assimilation s'est opérée[42]. Ainsi, le nom "Jochem" s'est étendu à l'ensemble des tribus qui les accompagnaient, y compris les Acem et les Moqadem, même s'ils étaient initialement distincts. Ils se considèrent principalement comme faisant partie des Athbedj, affirmant ainsi leur appartenance à cette branche hilalienne importante, plutôt que sous leurs anciennes appellations.
Les Beni Corra ou Qurra[44], bien qu'assimilés aux Jochem au fil du temps, sont à l'origine une tribu yéménite distincte, numériquement peu nombreuse[44]. Lors de leur migration, ils se sont fondus dans d'autres groupes, dont les Beni Jochem, mais leur lignée ne provient pas de cette tribu. Cette assimilation a mené à une confusion dans les récits historiques, où ils sont parfois considérés comme jochémites, alors qu'ils restent d'origine yéménite[44]. Leur nombre ayant fortement diminué, ils sont aujourd'hui difficilement identifiables en tant que groupe distinct.
Ce sont des branches mineures et sont les suivantes :
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