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L'ordre de bataille de la Garde nationale en 1870-1871 est l'ordre de bataille déployé par la Garde nationale parisienne durant le siège de Paris puis la Commune de Paris. Il est divisé en vingt légions, correspondant aux vingt arrondissements, eux-mêmes divisés en huit compagnies, dirigés par des officiers élus par les gardes.
La Garde nationale, qui puise ses origines dans la Révolution de 1789, sort de sa mise en sommeil à la fin du Second Empire. Une Garde nationale mobile est créée en 1868, puis, durant les premiers mois de la guerre franco-allemande de 1870, le recrutement militaire est élargi aux volontaires. Le , les différentes Gardes nationales présentes dans le pays sont réorganisées. Le recrutement s'intensifie après la chute de l'Empire et la proclamation de la Troisième République le . Le , le gouvernement de la Défense nationale mobilise les Gardes nationales sédentaires, dont celle de Paris[1].
À Paris, la Garde nationale compte originellement soixante bataillons pour 24 000 hommes. Le nombre de bataillons est rapidement doublé, jusqu'à atteindre à la fin du mois de septembre 254 bataillons regroupant 300 000 gardes nationaux. Au côté de ces nouveaux bataillons sédentaires, composés des habitants d'un même quartier[1], se forment 53 unités de corps francs[1],[2].
Les bataillons sont rattachées à un arrondissement et sont regroupés en vingt légions, correspondant aux vingt arrondissements de Paris. Le nombre de bataillons dans une légion est donc proportionnel à sa population. La XIe légion est la plus peuplée, comportant vingt-six bataillons, alors que la VIIe n'en a que six. Chaque bataillon est lui-même divisé en huit compagnies, même s'il peut arriver qu'il y en ait plus. Les quatre premières compagnies sont des compagnies de guerre pouvant être engagées dans les combats militaires. Une compagnie est théoriquement composée de cent cinquante baïonnettes, même si cette limite est dépassée dans les quartiers populaires. Lors de la guerre contre l'Allemagne, la Garde nationale est intégrée à l'armée de Paris, sous les ordres du général Louis Jules Trochu[1].
Les gardes nationaux sont commandés par des généraux en chef, nommés par le gouvernement, et par des officiers et sous-officiers qu'ils élisent. Ces élections voient l'arrivée d'un certain nombre de révolutionnaires, qui ont une trop maigre connaissance militaire. Les conflits internes aux légions paralysent certaines d'entre elles, au dépit de l'action militaire[1],[3]. Durant la Commune, les effectifs diminuent sans cesse. Le , Edmond Lepelletier estime de 30 000 à 25 000 le nombre de Gardes nationaux. En mai, il les évalue a à peine 10 000, puis moitié moins au début de la Semaine sanglante. Ils ne sont plus que 1 200 le [3].
La Ire légion comprend les bataillons 1, 5, 12, 13, 14, 70, 112, 113, 171 et 196. Les 7e et 8e compagnies sédentaires et la 4e compagnie de guerre de la 12e bataillon, sont, toutes trois, composées de gardes de la Banque de France. Le 113e bataillon comporte une compagnie de carabiniers et le 171e est composé des hommes du ministère des Finances[2].
La IIe légion comprend les bataillons 8, 10, 11, 100, 148, 149, 181 et 227[2].
Durant le siège de Paris, l'arrondissement comporte un bataillon de vétérans[2].
La IIIe légion comprend les bataillons 35, 54, 86, 87, 88, 89, 144, 145, 205 et 239[2].
La IVe légion comprend les bataillons 22, 53, 94, 95, 105, 162, 182, 183, 212 et 254. Le 53e bataillon comporte une compagnie de carabiniers et la 9e compagnie de mariniers sauveteurs[2].
La Ve légion comprend les bataillons 21, 59, 60, 118, 199, 151, 160, 161, 163 et 248[2].
La VIe légion comprend les bataillons 18, 19, 83, 84, 85, 115, 193 et 249. Le 115e bataillon comporte une compagnie de pompiers, à laquelle sont rattachés des gardes de Lagny, Romainville et Sainte-Geneviève-des-Bois[2].
La VIIe légion comprend les bataillons 15, 16, 17, 20, 105, 106, 187 et 208. Le 17e bataillon comporte une compagnie de carabiniers volontaires[2].
Durant la Commune, le 15e bataillon devient celui de la Fédération des artistes de Paris[2].
La VIIIe légion comprend les bataillons 2, 3, 4, 69, 71, 97, 221 et 260[2].
Le 3e bataillon devient le 1er bataillon de la légion de Seine-et-Oise[2].
La IXe légion comprend les bataillons 6, 7, 116, 117, 216, 228, 229, 247, 252 et 253. Le 216e bataillon est composé des hommes de l'usine à gaz de la Villette[2].
Le 252e bataillon, dit de l'Île-de-France, devient le 2e bataillon de la légion de Seine-et-Oise[2].
La Xe légion comprend les bataillons 9, 24, 107, 108, 109, 110, 128, 137, 143, 153, 167, 170, 175, 186, 188, 203, 238 et 246[2].
La XIe légion comprend les bataillons 57, 58, 65, 66, 67, 123, 130, 138, 139, 140, 141, 180, 190, 192, 194, 195, 206, 209, 211, 213, 214, 219, 232, 236, 237, 241 et 271[2].
La XIIe légion comprend les bataillons 52, 56, 73, 93, 121, 122, 126, 198, 199 et 200[2].
La XIIIe légion comprend les bataillons 42, 101, 102, 120, 133, 134, 176, 177, 184 et 185. Le 11e bataillon comprend une compagnie de Juvisy[2].
La XIVe légion comprend les bataillons 103, 104, 136, 146, 202, 217 et 243 (bataillon du Génie). Le 217e bataillon est composé des hommes de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest[2].
Durant la Commune, la XIVe légion incorpore le 41e bataillon venu de la XVe légion. Il comprend, en plus de ses huit compagnies, deux compagnies de sapeurs-pompiers (dont une de Sèvres), cinq compagnies de Meudon et une compagnie de carabiniers composée essentiellement d'habitants de Clamart et du Plessis-Piquet. On retrouve également des mentions de compagnies de banlieue de Montrouge, Issy et Vanves. La 4e compagnie est qualifiée tour à tour de sédentaire, de dépôt, de marche, de guerre, des carabiniers[2], etc.
La XVe légion comprend les bataillons 45, 47, 81, 82, 127, 131, 156, 165 et 178[2].
Le 41e bataillon, originaire de l'arrondissement de Sceaux, lui est rattaché durant le siège de Paris. Il est transféré au sein de la XIVe légion durant la Commune[2].
La XVIe légion comprend les bataillons 38 et 72, qui fusionnent le pour former le 272e[2].
La XVIIe légion comprend les bataillons 33, 90, 91, 155, 168, 207, 222, 223, 244, 257 et 259. Le 90e bataillon comporte une compagnie du Pecq[2].
Durant la Commune, le 259e bataillon devient la légion italienne[2].
La XVIIIe légion comprend les bataillons 32, 61, 64, 77, 78, 79, 124, 125, 129, 142, 152, 154, 158, 166, 169, 189, 215, 220, 225 (bataillon de vétérans), 245 (bataillon du génie) et 258. Le 245e bataillon du génie n'est pas armé, à l'exception de la 1re compagnie d'éclaireurs ; ses 1re et 4e compagnies sont des compagnies de sapeurs-pompiers. Le 258e bataillon comprend le 1er bataillon de guerre auxiliaire, dit légion Alphand, et dix batteries formant la légion d'artillerie[2].
La XIXe légion comprend les bataillons 29, 114, 147, 157, 164, 179, 191, 197, 224, 230, 231 et 242. Le 29e bataillon comporte une compagnie de carabiniers, qui devient le la 1re compagnie de guerre. Le 114e bataillon comporte une compagnie d'éclaireurs, le 231e une compagnie du Raincy et le 242e une compagnie de pompiers[2].
La XXe légion comprend les bataillons 27, 30, 63, 74, 75, 76, 80, 135, 159, 172, 173, 174, 201, 208, 218, 234 et 240. Le 74e bataillon comporte une compagnie de pompiers[2].
Durant la Commune, le 63e bataillon devient le 2e régiment Bergeret[2].
Une légion de Seine-et-Oise est créée par décret le . Elle doit alors comprendre cinq bataillons aux compagnies sédentaires et de combat, sous les ordres du colonel Desriveaud, et répartis entre les 15e, 16e et 17e arrondissements. L'ordre prévu est le suivant : 1er batailon de Rueil, 2e bataillon de Sèvres, Chaville et Meudon, 3e bataillon de Versailles, Saint-Cloud et Garches (dont des pompiers de Garches et Louveciennes), 4e bataillon de Versailles, 5e bataillon d'Argenteuil ainsi que deux compagnies de pompiers, une avec des hommes de Sèvres et l'autre d'Argenteuil et du Raincy. Finalement, le 3e batailon de Versailles, trop important, est divisé en trois bataillons : le 252e bataillon, le 4e bataillon de Gagny, Montfermeil et Le Raincy et le 5e bataillon de Juvisy, Corbeil, Palaiseau, Orsay et Arcueil, ce dernier bataillon portant le nom de Légion de Seine-et-Oise sud. Enfin, certains des gardes nationaux de Versailles et de Garches sont incorporés au sein du 4e régiment de marche[2].
Pierre-Henri Zaidman, historien du mouvement communaliste, note plusieurs bataillons spéciaux qu'il ne rattache pas à un arrondissement : le 111e, bataillon des Postes ; le 226e, bataillon de l'Octroi ; le 250e, bataillon de petites voitures ; le 251e, bataillon du chemin de fer du Nord ; le 268e, composé d'anciens francs-tireurs pendant la Commune ; le 270e, composé de chasseurs fédérés pendant la Commune[2].
Au début du siège de Paris, le , les bataillons installés dans les arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis ainsi qu'en Seine-et-Oise sont intégrés à ceux des arrondissements de Paris[2].
L'arrondissement de Sceaux comprend, avant le siège de Paris, les bataillons 40, 41, 43, 44, 48, 49, 50, 51, 98, 99 et 210. Le 48e bataillon est composé des habitants de Montreuil, Rosny et Villemomble. Il comprend une compagnie de carabiniers et deux compagnies de sapeurs-pompiers. Les 49e et 99e bataillon comportent eux aussi une compagnie de sapeurs-pompiers[2].
L'arrondissement de Saint-Denis comprend les bataillons 23, 25, 26, 28, 31, 34, 35, 36, 37, 39, 62, 68, 132, 233 et 235. Le 28e bataillon est composé des compagnies de Romainville (dont une compagnie de pompiers), Bagnolet, Pantin et Bobigny et le 31e bataillon de compagnies de Saint-Denis et du Bourget. Les 36e et 39e bataillons sont respectivement composés d'habitants de Colombes et de Boulogne. Le 233e bataillon comporte les compagnies de Neuilly-sur-Marne et une compagnie d'éclaireurs et le 235e bataillon comporte une compagnie de pompiers de Courbevoie, des gardes réfugiés de Colombes ainsi que des compagnies de Clichy[2].
L'arrondissement de Montreuil-sous-Bois comprend uniquement le 210e bataillon[2].
La Seine-et-Oise comprend un 1er bataillon, réunissant des gardes nationaux de Rueil, Argenteuil et Louveciennes, et un 2e bataillon, réunissant Saint-Cloud, Garches, Meudon ainsi que Sèvres, Chaville et Viroflay, en deux groupes distincts. Le 1er bataillon comporte une compagnie de pompiers et une de brancardiers, le 2e deux compagnies de pompiers[2].
Le , le 1er bataillon incorpore la XVIIe légion et le 2e bataillon la XVIe légion, à l'exception de plusieurs hommes qui rejoignent le 41e bataillon de la XVe légion[2].
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