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mathématicien américain (1894-1964) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Norbert Wiener (né le à Columbia (Missouri), États-Unis, mort le à Stockholm, Suède) est un mathématicien américain, théoricien et chercheur en mathématiques appliquées, surtout connu comme le père fondateur de la cybernétique.
Naissance | |
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Décès |
(à 69 ans) Stockholm |
Sépulture |
Vittum Hill Cemetery (d) |
Nationalité | |
Formation |
Peabody School (en) (- Ayer High School (en) (- Université Tufts (- Université Harvard (- Université Cornell (- Université Harvard (- Université de Cambridge (- Université de Göttingen (- Tufts University School of Engineering (en) |
Activités |
Mathématicien, informaticien, fondateur, psychologue, professeur d'université, scientifique |
Père | |
Fratrie | |
Conjoint |
Margaret Engemann (d) |
Parentèle |
Leon Lichtenstein (cousin germain) Philip Franklin (beau-frère) |
A travaillé pour | |
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Chaire | |
Membre de | |
Directeurs de thèse |
Josiah Royce, Karl Schmidt (d) |
Distinction |
Prix Bôcher (1933) |
Archives conservées par |
Abstract Wiener space (d), espace de Wiener, théorème de Paley-Wiener, algèbre de Wiener (d), filtre de Wiener |
Il est un pionnier dans l'étude de la stochastique et du bruit, contribuant ainsi par ses travaux à l'électrotechnique, les télécommunications et les systèmes de contrôle. En fondant la cybernétique, Wiener introduit en science la notion de feedback (rétroaction), notion qui a des implications dans les domaines de l'ingénierie, des contrôles de système, l'informatique, la biologie, la psychologie, la philosophie et l'organisation de la société.
Il expose ses théories sur la cybernétique dans son livre Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine[3], parution qui bouscule durablement jusqu'au scandale, le monde des idées, traversant la pensée scientifique et philosophique de la deuxième moitié du XXe siècle, dont il est à ce titre, un des grands penseurs[4].
Norbert Wiener, aîné des enfants de Leo Wiener, historien et linguiste américain originaire d'une famille juive polonaise[5] et de Bertha Kahn, naît à Colombia dans le Missouri. Son père, professeur de langues slaves à Harvard, a été le condisciple de Louis-Lazare Zamenhof à Varsovie. Ses parents sont « socialistes, humanistes et végétariens ». Le jeune Norbert reste durablement marqué par les tracts et documents (dont il disait qu'ils étaient « à se faire dresser les cheveux sur la tête ») contre la vivisection et la cruauté envers les animaux ; il est resté végétarien toute sa vie[6].
Né de parents juifs non pratiquants, il adopte toute sa vie durant une posture agnostique, semblable à celle de son père[7].
Enfant prodige, Norbert sait lire à un an et demi et est instruit à la maison. Son père y applique des méthodes d'éducation qu'il a lui-même inventées[8], très critique à son égard[9], lui imposant un travail acharné, le faisant lire la plus grande partie des livres de la bibliothèque de la maison, ce qui lui occasionne une sévère myopie au point d'être obligé d'arrêter de lire pendant six mois[10]. Il fait à sept ans un bref séjour à l'école avant de terminer ses études primaires à la maison, toujours sous la pression intellectuelle et la surveillance autoritaire de son père.
Âgé de sept ans en 1903, il intègre le lycée d'Ayer jusqu’à l'obtention de son diplôme d'études secondaires (équivalant au baccalauréat) en 1906.
En , à 11 ans, Norbert Wiener entre à l'université Tufts pour étudier les mathématiques. Il reçoit son diplôme en 1909 et intègre alors à Harvard où il étudie la zoologie. Mais en 1910, il s'inscrit à l'université Cornell pour commencer une licence en mathématiques. L'année suivante, il retourne à Harvard où il commence une thèse sur la logique mathématique. Il obtient son doctorat en 1912 à 18 ans, faisant de lui le plus jeune « PhD » de l’histoire d’Harvard[11]. Un journal l'appelle « le garçon le plus remarquable du monde. »
Après sa soutenance de thèse, il partit pour l'Europe, séjournant d’abord à Cambridge où il eut pour professeurs Bertrand Russell et Godfrey Harold Hardy, puis à Göttingen où il suivit les cours d’Edmund Landau et de David Hilbert. Il retourna ensuite à Cambridge, puis aux États-Unis.
Entre 1915-1916, il enseigna la philosophie à Harvard, avant de travailler pour General Electric puis l’Encyclopedia Americana. À l’instigation d’Oswald Veblen, il fit ensuite des recherches en balistique sur le terrain d'essais d'Aberdeen dans le Maryland. Il y resta jusqu’à la fin de la guerre, après laquelle il obtint un poste de professeur de mathématiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Il fut brièvement journaliste pour le Boston Herald où il écrivit un reportage sur les mauvaises conditions de travail des ouvriers de Lawrence (Massachusetts), mais fut congédié après s'être montré réticent à écrire des articles favorables à un homme politique que les propriétaires du journal soutenaient[12].
En 1926, il épousa Margaret Engemann (1894-1989), une jeune immigrante d'Allemagne rencontrée par l'entremise de ses parents[9] - une femme odieuse qui, notamment, traitait leurs deux filles (Barbara et Peggy) de mythomanes[13], et retourna en Europe grâce à une bourse de la fondation Guggenheim. Il passa la majeure partie de son temps à Göttingen ou à Cambridge avec G. H. Hardy. Il travailla notamment sur le mouvement brownien, la transformation de Fourier, le problème de Dirichlet, l'analyse harmonique et les théorèmes taubériens. Il fut lauréat du prix Bôcher en 1933.
Montant de nombreux cercles intellectuels, il participa activement aux conférences Macy, John von Neumann profitant de ces groupes de réflexion pour construire un supercalculateur qui servit à mettre au point la bombe H[14].
Durant la Seconde Guerre mondiale, il refusa de participer au Projet Manhattan (projet de développement de la bombe nucléaire), tout en travaillant activement au programme de lutte antiaérienne (le radar SCR-584 et l'appareil de préparation de tir électronique M9[15]), ce qui l'encouragea à synthétiser ses diverses recherches autour de la théorie de la communication. En 1943, avec ses collaborateurs Arturo Rosenblueth et Julian Bigelow, il proposa un nouveau système de « DCA » (Défense Contre les Aéronefs) ; celui-ci pouvait prévoir la trajectoire de l’avion cible à partir d’un modèle analysant le comportement d’un pilote se sachant pourchassé.
De 1946 à 1950, il participa aux fameuses rencontres interdisciplinaires dites conférences Macy et en 1947-1948, il formalisa le principe central de ces conférences sous le nom de cybernétique.
Durant le maccarthysme (1950-1954), le FBI de J. Edgar Hoover surveilla ce mathématicien qui avait déclaré « la cybernétique est une arme à double tranchant, tôt ou tard elle vous blessera profondément »[11].
La théorie de la cybernétique fut adoptée et répandue par de nombreux scientifiques dans le monde entier, la plupart groupés dans l'association internationale de cybernétique fondée par le professeur Georges R. Boulanger de l'université de Bruxelles.
Après la guerre, selon Philippe Breton, traumatisé par l'implication des scientifiques dans les tragédies d'Hiroshima et Nagasaki d'une part, et par Auschwitz d'autre part, il se transforma en apôtre d'une nouvelle religion laïque : l'utopie de la communication ; il proposait une nouvelle vision du monde, dont l'information et la communication étaient les éléments fondamentaux[16]. De fait, on lit dans des lettres de Wiener d' qu'il hésitait à abandonner la recherche scientifique, faute de pouvoir contrôler les usages qui en étaient faits.
Baptiste Rappin[Qui ?] confirme les thèses de Philippe Breton et met en évidence les fondements théologiques de la cybernétique à partir d'une discussion de la légende juive du Golem et de la pensée du Maharal de Prague[17].
En 1964, Norbert Wiener reçoit la National Medal of Science[8].
En mars de la même année, il meurt à Stockholm en Suède et est inhumé au cimetière de Vittum Hill à Sandwich aux États-Unis[18].
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