mouvement philosophique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le néopythagorisme est un courant philosophique et ésotérique, dérivant de Pythagore, commençant au Ier siècle av. J.-C. à Rome à travers Nigidius Figulus et à Alexandrie par Eudore d'Alexandrie, divisé en diverses écoles. Parfois il est difficile de distinguer si un auteur est néopythagoricien ou néoplatonicien (ainsi pour Porphyre et Jamblique).
Selon Eduard Zeller le néopythagorisme est un courant philosophique inspiré de Pythagore, qui se développe à partir du Ier siècle, et qui intègre aussi des éléments platoniciens et aristotéliciens[1].
Selon K. F. Johansen, « Le néopythagorisme comprend à la fois un mysticisme des nombres, une croyance théosophique aux miracles... et de la philosophie. C'est un attrape-tout lâche, qui tient dans la foi semi-religieuse en la sagesse de Pythagore »[2].
Selon Charles H. Kahn, « Par néopythagorisme j'entends ces penseurs de tradition platonicienne qui font dériver de Pythagore la philosophie de Platon »[3].
La notion même de néopythagorisme est parfois contestée, niée, englobée dans le platonisme. Déjà, dès l'Ancienne Académie[4], le premier successeur de Platon, Speusippe, remplace les « Idées » par les « Nombres », et le deuxième successeur, Xénocrate, identifie les « Formes » aux « Nombres ». Pour Numénios d'Apamée (vers 155), Platon est un Pythagore réincarné ; dès lors, le néopythagorisme est absorbé dans le néoplatonisme. Selon Jamblique, néoplatonicien, le meilleur guide en philosophie est Pythagore ; vers 310, il a regroupé la majorité de ses écrits sous le titre Collection des dogmes pythagoriciens. Cependant, pythagorisme et platonisme divergent : entre les nombres et les choses sensibles (connues par les sens), un pythagoricien ne met pas de coupure, alors qu'un platonicien le fait, il sépare nombres et choses. Comme le dit Aristote : « Platon (...) place les nombres [Nombres idéaux] en dehors des objets sensibles, tandis que les pythagoriciens prétendent que les choses mêmes sont des nombres [nombres mathématiques][5]. »
Les successeurs (diadoques) de Pythagore à la tête de la Communauté pythagoricienne furent : Aristée de Crotone (en -494), son fils Mnésarque ou son fils Telauges, Boulagoras (-380), Gartydas de Crotone, Arésas de Lucanie, Diodore d'Aspendos (-380)
Le courant pythagoricien se divise en diverses écoles.
Selon Cicéron[16], le néopythagorisme commence avec Nigidius Figulus :
« Cet homme [Nigidius Figulus] fut à la fois paré de toutes les connaissances dignes d'un homme libre et un chercheur vif et attentif pour tout ce que la nature occulte. Bref, à mon avis, après les illustres pythagoriciens dont l'enseignement s'est de quelque façon éteint après avoir fleuri pendant plusieurs siècles en Italie et en Sicile, il est l'homme qui s'est levé afin de le renouveler. »
"Les néopythagoriciens croient en une religion astrale (théologie, mantique, théorie de la grande année et de l'harmonie des sphères, immortalité des héros, métempsycose). Ils s'intéressent aux origines du langage, à l'étymologie, à son sens mystique (souvent révélé par la poésie, cette langue musicale, qui obéit à des proportions numériques). Leurs spéculations sur les nombres sont entrées en rapport avec le platonisme (cosmologie, théorie des Idées). Ils ont aussi une doctrine morale et politique, séparant strictement les bons des méchants, et affirmant la primauté d'un droit religieux dont tout dépend. Depuis le temps de Pythagore cette tendance s'oppose nettement aux oligarchies : elle tend soit à justifier une monarchie démocratique, fondée à la fois sur la nature et sur la religion (les traités apopcryphes d'Ecphante, Diotogène et Sthénidas, qui datent peut-être du Ier siècle avant ou après l'ère chrétienne, vont dans ce sens), soit à introduire l'esprit de proportion dans des modèles de constitutions mixtes (le platonisme, puis la pensée de Cicéron ont pu s'inspirer de ces vues)[25]."
On ne peut évoquer le néopythagorisme sans penser à la Basilique pythagoricienne de la Porte Majeure, à Rome, découverte en 1917, aussitôt qualifiée de pythagoricienne par Franz Cumont. Elle date du règne de l'empereur romain Claude Ier (vers 50). Elle a la forme d'une basilique faite de trois nefs, avec pour divinité centrale Apollon. Les motifs décoratifs traitent trois thèmes : la mort, le salut des initiés, l'initiation. "Le culte pythagoricien comportait successivement des purifications, des libations, un sacrifice précédant un repas pris en commun, enfin une lecture pieuse complétée par un sermon. Les pythagoriciens se purifiaient avec de l'eau. Les pythagoriciens accomplissaient leurs libations en invoquant Zeus Sôter, Héraclès et les Dioscures. La communauté de la Porte Majeure offrait, comme la secte de Nigidius Figulus, des sacrifices sanglants, on a retrouvé le cadavre d'un chien dans l'abside et des ossements de porcelets dans l'atrium. La règle des pythagoriciens voulait que le sacrifice fût la préface d'un repas en commun, de ce repas étaient bannis les fèves, les poissons et les œufs, mais il comportait du vin, du pain, des gâteaux, des légumes crus et cuits, et même de la viande. Jamblique signale qu'après le repas le membre le plus ancien de l'assemblée choisissait un texte de méditation et demandait au plus jeune de le lire. Le groupe qui fréquentait la basilique souterraine de la Porte Majeure se révèle donc comme une communauté de prière et de recherche[26]."
(par ordre chronologique)
(par ordre alphabétique)
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