Au stade de plantule, les muscaris ne présentent qu'un seul cotylédon, ce qui les classe parmi les Monocotylédones. Appelés aussi «jacinthes à grappes», les muscaris sont des plantes bulbeuses d'assez petite taille, parmi lesquelles on distingue une quarantaine d'espèces.
La floraison, généralement d'un bleu-violet soutenu, a lieu tôt, à la fin de l'hiver et au printemps (fin février ou mars). Le Muscari d'Arménie (Muscari armeniacum) est l'espèce la plus cultivée, dont les variétés horticoles peuvent être de diverses nuances de bleu, blanc ou rose.
Bien que la plupart des muscaris actuellement cultivés soient inodores, le nom de «Muscari» vient du grec muschos, (musqué), car certaines variétés ont une odeur musquée[3].
Le muscari a des feuilles vertes un peu charnues, étroites et allongées qui apparaissent en général après l'inflorescence et qui tendent à sortir en automne[3].
Selon les espèces ou cultivars, les muscaris peuvent mesurer de 10 à 60cm de hauteur, et les fleurs être de couleur bleu pâle à bleu sombre ou encore blanches ou rose.
L'inflorescence est en épi. La fleur a une forme arrondie ainsi qu'une petite ouverture à l'extrémité[3].
Comme il entre en dormance en été, il est particulièrement résistant à la sécheresse[4].
Ils sont originaires du centre et sud de l'Europe, nord de l'Afrique, ouest, centre et sud-ouest de l'Asie, et se sont naturalisés dans plusieurs pays tempérés[3].
des Asparagaceae selon la classification APG II, plus précisément dans les Scilloideae.
Principales espèces
Voir plus bas la liste extensive des espèces.
Le genre Muscari compte environ 40 espèces[3] dont les plus connues sont les suivantes:
Muscari armeniacum Leichtl. ex Baker - Muscari d'Arménie. Fleurs bleu de cobalt. Les feuilles apparaissent à l'automne. Espèce très appréciée dans les jardins, qui se naturalise aisément.
Note: Le taxon appelé Muscari szovitsianum Baker est considéré actuellement comme une variante locale de M. armeniacum.
Muscari azureum Fenzl - Plante de 10 à 15 cm de haut, à fleurs campanulées bleu clair, striées à la face externe. Originaire du Caucase et du nord de la Turquie. Il en existe une variété à fleurs blanches.
Muscari botryoides (L.) Mill. - Muscari botryde ou botryoïde. Rencontré dans les forêts clairsemées et les alpages. Fleurs bleues à violettes inodores avec une bordure blanche. Feuilles dressées et rigides, s'élargissant vers le haut. Il en existe une variété à fleurs blanches.
Muscari comosum (L.) Mill. - Muscari à toupet. Espèce assez différente des autres, parfois placée dans le genre Leopoldia. Les grappes de fleurs sont grandes, à longs pédoncules, surmontées d'une sorte de bouquet de fleurs stériles. Les fleurs n'ont pas d'odeur. Le bulbe est comestible et très apprécié en Italie du Sud, sous le nom de 'Lampascioni'.
Synonyme: Leopoldia comosa (L.) Parl.
Muscari latifolium Kirk: espèce horticole généralement à une seule feuille assez large. Originaire du nord de la Turquie.
Muscari neglectum Guss. ex Ten. - Muscari à grappes, muscari négligé. L'espèce la plus commune, qui pousse dans les prés, certains champs et vignes, au bord des chemins. Fleurs bleues à violettes plus ou moins parfumées. Les feuilles apparaissent à l'automne.
Muscari macrocarpum Sweet, Plante de 10 à 15 cm de haut, à fleurs tubulaires jaunes, originaire de Grèce et de Turquie.
Synonyme: Muscari muscarimi Medik. var. flavum.
Muscari tenuiflorum est une herbacée persistante dont la taille atteint 20 à 50 cm. Ce géophyte se régénère par ses oignons blancs; la largeur de ses feuilles allongées, à limbe uni, varie entre 2 et 12 mm.
La culture est facile; le muscari tolère les sols pauvres et requiert peu de soin, mais il préfère un emplacement ensoleillé au printemps[3]. Il est cultivé en tant que plante ornementale, principalement. Son bulbe étant légèrement toxique, ils sont rarement mangés par des animaux[3].
Le Muscari d'Arménie (Muscari armeniacum) est l'espèce la plus cultivée[3]. Elle se ressème abondamment et est rustique en zone 3[3].
En ethnobotanique, l'usage alimentaire du muscari est attesté depuis l'Égypte antique[7], et notamment en Grèce en Espagne et Turquie[8], mais il est particulièrement consommé en Italie[9]. Ce n'est pas une plante ayant été domestiquée ni cultivée; elle est principalement récoltée à l'état sauvage[7].
La consommationtraditionnelle de bulbes de muscari, particulièrement ceux du muscari à toupet, a eu une valeur culturelle importante pour les immigrants italiens aux États-Unis, bien que les bulbes contiennent des molécules hépatotoxiques: «Les muscaris appartiennent à une famille de Monocotylédones, les Hyacinthacées, où les substances dangereuses ne sont pas rares, comprenant des molécules hépatotoxiques susceptibles d’induire des affections graves par effet cumulatif. Le bulbe de muscari à toupet (lampascioni, lampagione, cipollaccio) a une valeur identitaire à ce point élevée que les immigrés italiens aux États-Unis en importaient par cargos entiers à l’occasion des festivités commémoratives, en importent peut-être encore. Il reste très apprécié en plusieurs provinces de la Péninsule, apprêté à l’huile, à la façon des tomates sèches. Les toxicités masquées, qui induisent à long terme des affections sans rapport manifeste avec les substances ingérées, que les sociétés traditionnelles ne relient pas à leurs pratiques alimentaires, sont fréquentes sous toutes les latitudes[10].»
(en) Paolo Casoria, Bruno Menale, Rosa Muoio and Orto botanico, «Muscari comosum, Liliaceae, in the Food Habits of South Italy», Economic Botany, vol.53, no1, , p.113-115
Wright, Clifford A., Mediterranean vegetables: a cook's ABC of vegetables and their preparation in Spain, France, Italy, Greece, Turkey, the Middle East, and north Africa with more than 200 authentic recipes for the home cook, Harvard Common Press, (ISBN1558321969 et 9781558321960, OCLC46402006, lire en ligne)