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cantatrice (soprano) espagnole De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Montserrat Caballé est une cantatrice (soprano) espagnole née le à Barcelone et morte le dans la même ville.
Surnom | La Superba |
---|---|
Nom de naissance | María de Montserrat Bibiana Concepción Caballé i Folch |
Naissance |
Barcelone, Espagne |
Décès |
(à 85 ans) Barcelone, Espagne |
Activité principale |
Artiste lyrique soprano |
Style | Opéra |
Formation | Conservatoire du Liceu, Barcelone |
Descendants | Montserrat Martí |
Récompenses |
Médaille d'or du mérite des beaux-arts (1973) Prix Princesse des Asturies en arts (1991) |
Surnommée « La Superba »[a] en raison de sa technique, de sa longueur de souffle, de l'amplitude et des nuances de sa voix (notamment ses pianissimi)[1], elle est célèbre pour ses interprétations du répertoire belcantiste et notamment des rôles de Rossini, de Bellini et de Donizetti.
En 1987, Montserrat Caballé chante en duo avec Freddie Mercury, chanteur du groupe Queen, sur l'album Barcelona.
Née en Catalogne dans une famille modeste le [2], la jeune Maria de Montserrat Caballé i Folch étudie le piano au conservatoire du Liceu de Barcelone puis, avec le soutien d'une famille d'industriels mécènes, les Bertrand i Serra[3], poursuit des études de chant sous la direction de la soprano hongroise Eugenia Kemeny (ca), puis de la cantatrice espagnole Conchita Badía, ainsi que le contrepoint et l'harmonie avec Napoleone Annovazzi (ca)[2].
En 1956, elle rejoint le Théâtre de la ville de Bâle, où elle fait ses débuts professionnels dans le rôle de Mimi, dans La Bohème de Giacomo Puccini. En 1959, elle est engagée par l'Opéra de Brême, où elle chante un très large répertoire de soprano lyrico-dramatique, de Mozart à Dvořák en passant par Verdi et Puccini, sans trouver encore sa véritable personnalité vocale. Sa renommée s'accroît avec des prestations remarquées au Staatsoper de Vienne (Salomé, 1958) ou encore à la Scala de Milan (Parsifal, 1960)[2].
En 1962, elle retourne à Barcelone et fait ses débuts au Gran Teatre del Liceu dans le rôle-titre d'Arabella de Strauss. Elle va demeurer fidèle à ce théâtre tout au long de sa carrière. En 1964, elle épouse le ténor Bernabé Martí[2], avec lequel elle aura deux enfants : un garçon, Bernabé, et une fille, Montserrat, qui deviendra cantatrice et partagera avec elle la scène à plusieurs reprises dans les années 1990.
Le premier succès international de Montserrat Caballé survient en 1965, quand elle remplace Marilyn Horne, enceinte, pour une Lucrezia Borgia en version de concert au Carnegie Hall de New York, où elle fait sensation : le New York Times titre « Callas + Tebaldi = Caballé »[2]. La même année, elle fait ses débuts au Festival de Glyndebourne, et au Metropolitan Opera en tant que Marguerite dans le Faust de Gounod. C'est alors qu'elle est surnommée La Superba[4], après que Maria Callas a été surnommée La Divina et Joan Sutherland, La Stupenda[4]. En 1967, elle enregistre sa première Traviata sous la direction de Georges Prêtre aux côtés de Carlo Bergonzi et de Sherill Milnes.
En 1972, elle fait ses débuts à la Scala dans Norma de Bellini, rôle qu'elle enregistre la même année avec le jeune Plácido Domingo et Fiorenza Cossotto, et au Royal Opera House à Covent Garden en tant que Violetta dans La traviata de Verdi. C'est à partir de cette époque qu'elle explore systématiquement le répertoire du bel canto romantique : Donizetti, Bellini et les œuvres de jeunesse de Verdi, participant à la résurrection de ce genre aux côtés des Joan Sutherland, Beverly Sills et Leyla Gencer. En 1973, elle reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports[5]. Montserrat Caballé devient aussi une récitaliste renommée, essentiellement de chansons de son Espagne natale.
Le , alors qu'un puissant mistral souffle sur la ville d'Orange et menace de faire annuler la représentation, elle incarne Norma lors des Chorégies. Son interprétation, captée par les caméras de télévision, restera dans la légende de l'opéra[6],[7].
Elle se produit à de nombreuses reprises sur scène et en récital avec Marilyn Horne, notamment dans Semiramide de Rossini au Festival d'Aix-en-Provence en 1980. Cette collaboration se double de plus d'une amitié et d'une grande admiration réciproque.
Après le milieu des années 1980, la cinquantaine dépassée, de santé fragile[2], Montserrat Caballé est contrainte de réduire ses apparitions et de s'éloigner de la Scala. Une reprise de la production de Anna Bolena mise en scène par Luchino Visconti donne lieu à un scandale mémorable lorsque son remplacement par Ruth Falcon est annoncé quelques minutes avant le lever du rideau. Le scandale est tel que la représentation est annulée[8]. Elle n'en poursuit pas moins sa carrière auprès d'un public élargi. C'est ainsi qu'on l'entend en concert dans Les Danaïdes d'Antonio Salieri à l'Opéra de Montpellier en 1986[9].
Sa célébrité s'accroît considérablement auprès du grand public lorsqu'elle fait une incursion dans le monde de la musique pop en interprétant avec le chanteur de rock Freddie Mercury la chanson Barcelona (1987), succès qui donne lieu à un album homonyme[10]. Le morceau devient l'hymne des Jeux olympiques de Barcelone en 1992, notamment lors d'un passage grandiose de la cérémonie de clôture télévisée en direct, aux côtés d'un Freddie Mercury disparu l'année précédente mais reconstitué par hologramme, ce qui fait apparaître de nouveau ce tube planétaire dans le palmarès des ventes en Europe. Elle avait également interprété ce morceau avec Freddie Mercury sur la scène du Ku Klub d'Ibiza le [11], ainsi qu'à Barcelone le pour le festival La Nit[11]. Elle le reprendra une dernière fois, accompagnée par un enregistrement du défunt Freddie Mercury, lors de la finale de 1999 de la Ligue des champions au stade du Camp Nou à Barcelone.
En 1995, elle participe à l'album de Vangelis, El Greco, dédié au peintre du même nom El Greco. Elle poursuivra sa collaboration avec le compositeur grec sur quelques titres encore dans les années suivantes.
En 1997, elle enregistre l'album Friends for Life, qui comprend de nombreux duos avec diverses personnalités de la musique pop, notamment Bruce Dickinson (chanteur du groupe de heavy metal Iron Maiden), Johnny Hallyday, Steve Lee (chanteur du groupe Gotthard), Gino Vannelli et Helmut Lotti, ainsi qu'une reprise de Barcelona avec Freddie Mercury en conclusion du disque.
Elle fête ses 50 ans de carrière au Gran Teatre del Liceu le , où le dernier rôle qu'elle interprète est celui de Catherine d'Aragon dans Henry VIII de Camille Saint-Saëns. Le , Montserrat Caballé, âgée de 79 ans, est hospitalisée à l'hôpital de Sant Pau de Barcelone après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral pendant un séjour en Russie[12].
Elle meurt le à l'hôpital de Sant Pau de Barcelone à l'âge de 85 ans[13].
Montserrat Caballé a soutenu plusieurs organisations caritatives. Elle a notamment été ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO[14] et a créé une fondation pour les enfants dans le besoin à Barcelone.
Sa voix est connue pour sa pureté et son homogénéité parfaite sur une grande tessiture (approx. du la2 au ré5) avec un grave sonore[réf. nécessaire], un médium velouté mais puissant et un aigu ample et brillant. L'incisivité naturelle de son timbre et son exceptionnelle technique de souffle (ses cordes vocales, par un accolement léger, consomment moins, d'où la longueur du son[réf. nécessaire]) lui ont permis de chanter pratiquement tout le répertoire de soprano, à l'exception des rôles suraigus. Bien qu'elle soit surtout connue pour ses rôles de bel canto, Caballé a chanté plus de quatre-vingts rôles d'opéra, de l'opéra baroque à Verdi, Wagner et à Puccini, en passant par la Maréchale dans Der Rosenkavalier de Strauss et le rôle-titre de Salomé.
Si certains critiques des années 80 ont régulièrement et malignement reproché à « la » Caballé, desservie par un embonpoint dont par ailleurs elle s'est volontiers moquée[2], de ne pas toujours s'investir théâtralement dans ses rôles contrairement à « la » Callas, elle les a cependant marqués à sa façon par sa musicalité, le jeu des couleurs et une large palette de nuances et de dynamiques. Elle est ainsi considérée comme une des grandes Norma du XXe siècle, l'un des rôles les plus éprouvants du répertoire belcantiste[b].
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