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film sorti en 2006 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marie-Antoinette est un film américain écrit et réalisé par Sofia Coppola et sorti en 2006. L'ouvrage d'Évelyne Lever, Marie-Antoinette : la Dernière Reine (2000), devait à l'origine être la base du film, mais finalement Sofia Coppola porta son dévolu sur le livre d'Antonia Fraser, Marie-Antoinette : The Journey (2001), comme base pour son adaptation[1]. Il s'inspire très librement de la vie de Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, dauphine puis reine de France, par son mariage avec le futur Louis XVI. Le film conte sa vie d'[2] aux journées des 5 et 6 octobre 1789. Le film est présenté en compétition pour la Palme d'or au Festival de Cannes 2006, il y reçoit le prix de l'Éducation nationale. En France, il est bien accueilli par la critique[3] et par le public[4] : avec 1,2 million d’entrées, il se classe 37e au box-office.
Titre original | Marie-Antoinette |
---|---|
Réalisation | Sofia Coppola |
Scénario |
Sofia Coppola, d'après Antonia Fraser |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Columbia Pictures American Zoetrope Tohokushinsha Film Corporation |
Pays de production |
États-Unis France Japon |
Genre |
Drame Historique Biographique |
Durée | 123 minutes |
Sortie | 2006 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Marie-Antoinette, la plus jeune des filles de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, est une jeune archiduchesse belle, charmante et naïve. En 1770, étant la seule des filles de l'impératrice à ne pas encore être mariée et à l'âge de seulement quatorze ans, elle est envoyée en France par sa mère pour épouser le dauphin du royaume, le futur Louis XVI, afin de conclure une alliance entre les deux pays rivaux. À son arrivée en France, Marie-Antoinette est débarrassée de tous ses souvenirs d'Autriche, y compris son chien de compagnie, et rencontre le roi Louis XV ainsi que Louis-Auguste, son futur mari. Ils arrivent au château de Versailles, où ils se marient. Ils sont encouragés à produire un héritier au trône le plus rapidement possible, mais le lendemain, il est reporté au roi que rien n'est arrivé lors de leur nuit de noces.
Le temps passe et Marie-Antoinette trouve la vie à la cour de Versailles étouffante. Parce qu'elle est étrangère, les courtisans la méprisent et la blâment de ne pas produire un héritier, même si la faute revient à son mari, qui refuse de consommer leur mariage. Elle apprend vite que la cour française est férue de commérages, et n'hésite pas à froisser les esprits en défiant sa formalité rituelle : elle refuse par exemple de parler et même de rencontrer Madame du Barry, la maîtresse de Louis XV. Pendant plusieurs années, Marie-Thérèse d'Autriche continue d'écrire des lettres à sa fille en lui donnant des conseils sur la manière d'impressionner et séduire le dauphin. Les tentatives de Marie-Antoinette pour consommer le mariage restent cependant vaines et le mariage reste sans enfant. Marie-Antoinette passe la plupart de son temps à acheter des vêtements extravagants et à jouer à des jeux d'argent. Après un bal masqué, Marie-Antoinette et Louis-Auguste apprennent que le roi se meurt de la variole. Il ordonne à Madame du Barry de quitter Versailles. Après la mort de son grand-père le , Louis XVI est couronné roi de France à dix-neuf ans et Marie-Antoinette reine de France à dix-huit ans.
Joseph II, empereur du Saint-Empire et frère de Marie-Antoinette, rend visite à cette dernière et la conseille de cesser d'organiser des fêtes à outrance, conseils qu'elle ignore. Joseph II rencontre Louis XVI à la Ménagerie royale de Versailles et lui apprend les mécaniques de l'acte sexuel à travers une métaphore que Louis XVI, féru de serrurerie, apprécie. Peu après, Louis XVI et Marie-Antoinette consomment enfin leur mariage et, le , Marie-Antoinette donne naissance à Marie-Thérèse de France. Pendant l'enfance de sa fille, Marie-Antoinette passe la plupart de son temps au Petit Trianon et commence une liaison amoureuse avec Axel de Fersen. Alors que la situation financière du pays s'envenime et que les révoltes se multiplient, l'image publique de Marie-Antoinette se détériore : son mode de vie luxurieux et son indifférence face aux problèmes des Français lui valent le surnom de "Madame Déficit".
La reine prend en maturité et oublie de plus en plus son image sociale pour se concentrer sur sa famille et fait ce qu'elle pense être des ajustements financiers importants. Un an après la mort de sa mère, le , Marie-Antoinette donne naissance à Louis-Joseph de France le , puis à Louis-Charles de France le et à Sophie de France le , qui meurt le , un mois avant son premier anniversaire. Alors que la Révolution française se met en place et que la Bastille est attaquée, la famille royale, contrairement au reste de la cour, décide de rester en France. Cependant, les révoltes forcent la famille à quitter Versailles pour Paris. Le film se termine sur le transfert de la famille royale au palais des Tuileries et sur la chambre de Marie-Antoinette dévastée par les sans-culottes.
Le tournage se fait en grande partie au château de Versailles, les lundis et la nuit afin de ne pas perturber les visites. La location du lieu coûte 300 000 euros[5] et ne présente aucun endroit inédit dans un film[6]. Le tournage se déroule dans la chapelle du château de Versailles, le salon d’Hercule, la galerie des Glaces et le salon de la Paix, l'escalier de la Reine, la galerie de Pierre, la galerie basse, ainsi que le théâtre de la Reine pour les intérieurs et dans la cour de Marbre, le hameau de la Reine, autour du Petit Trianon et du pavillon français pour les extérieurs, complétés par des prises faites aux fenêtres et balcons de la chambre du Roi et de la fenêtre centrale de la galerie des Batailles. Les jardins et le parc sont aussi utilisés[6].
Le tournage se fait également dans d'autres châteaux : le château de Millemont, le château de Champs-sur-Marne[7],[8], le château de Vaux-le-Vicomte, le château de Dampierre et le château de Pontchartrain. D'autres lieux sont utilisés, notamment l'hôtel de Soubise[9], l'hôtel de Béhague, l'opéra Garnier, l'Opéra-Comique et l'hôtel de Toulouse. Certaines pièces inadaptées aux tournages, notamment le petit appartement de la reine et la chambre de la Reine, sont reconstitués aux studios de Bry-sur-Marne[10].
La bande originale du film mêle les registres "new wave" (avec des groupes des années 1980, tels que : Bow Wow Wow, Siouxsie and the Banshees, ou encore New Order) et "classique", avec François Couperin, Antonio Vivaldi, Jean-Philippe Rameau et Domenico Scarlatti. Quelques groupes plus récents y figurent également, comme Air et The Strokes. Le lien entre les époques est enfin réalisé par la présence d'artistes de musique contemporaine, comme Dustin O'Halloran et Aphex Twin.
Le "teaser" et la bande-annonce du film étaient accompagnés de chansons du groupe New Order (Age of consent et Ceremony). Cet anachronisme délibéré est, selon la réalisatrice, en adéquation avec l'adolescence des personnages[11]. Le premier air d'opéra visible dans le film, à la suite duquel Marie-Antoinette incite l'auditoire à applaudir, est l'Air de la Folie (Aux langueurs d'Apollon Daphné se refusa…), de l'opéra Platée de Jean-Philippe Rameau (acte II, scène 5).
Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 57 % d'opinions favorables pour 214 critiques[15]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 65⁄100 pour 37 critiques. En France, le site Allociné propose une note moyenne de 4⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 21 titres de presse[16].
Selon l'historien Jean Tulard, professeur à la Sorbonne et spécialiste de la Révolution, « c'est Versailles sauce Hollywood » (Le Figaro, ) : « Tournée dans le château, l'œuvre éblouit par un déploiement de perruques, d'éventails et de pâtisseries, une symphonie de couleurs, du rose bonbon au noir crépusculaire, une musique où Rameau côtoie les rythmes modernes, le tout masquant quelques erreurs grossières et des anachronismes volontaires. Kirsten Dunst campe une Marie-Antoinette mutine et espiègle[17]. »
« Le film est bien loin de la réalité historique » avec une « Marie-Antoinette revue et corrigée par Hollywood » selon l'historienne et spécialiste de Marie-Antoinette, Évelyne Lever, que Sofia Coppola avait d'abord consultée : « Elle a ensuite fait son travail comme elle le souhaitait… et son œuvre est bien loin de la réalité historique. » « Sofia Coppola et moi, nous ne faisons pas le même métier. C'est une créatrice. Elle a sa propre vision de Marie-Antoinette[1]. »
Selon Score[18] le film est « Un numéro spécial de Vogue consacré aux coulisses de Versailles. ». Évelyne Lever regrette l'insistance sur la frivolité des premières années de la reine et que le personnage ne suive aucune progression psychologique entre le début et la fin du film soit entre 1770 et 1789 : « la Marie-Antoinette du film est la même de 15 à 33 ans[1]. », « Marie-Antoinette a été pendant plusieurs années une femme frivole, mais elle s'est transformée à Versailles et cela n'apparaît pas dans le film. C'est une Marie-Antoinette revue et corrigée par Hollywood. Dans la réalité elle ne passait pas son temps à manger des pâtisseries et à boire du champagne[1] ! »
Si toutes les critiques sont unanimes à souligner la beauté des images de Versailles[18], plusieurs évoquent un film davantage axé « sur l'adolescence » et celles émanant d'historiens se recoupent sur l'incapacité de la réalisatrice à représenter des mentalités et un monde très éloignés de l'univers américain autrement que par des clichés, critique d'autant plus évidente notamment « en comparaison des autres films historiques tels que Barry Lyndon, La Nuit de Varennes, Les Liaisons dangereuses, La Folie du roi George… » Car selon elle, « les réalisateurs de ces films, eux, étaient imprégnés de la culture de l'époque qu'ils évoquaient[1]. »
Une réflexion également faite par Le Monde qui parle d'un film « rêvé par une Miss Californie, où s'orchestrent des ragots de cour de récré » ainsi que « quelques clips », observation également faite par Paris Match selon lequel « la très audacieuse Sofia Coppola interprète l'Histoire avec une telle liberté qu'elle échappe à la pesanteur de la reconstitution pour nous offrir une expérience néoromantique réellement originale. »
Après la nuit d'amour avec Louis XVI, « dans le plan qui suit, on voit Kirsten Dunst sourire aux lèvres s’allonger dans l’herbe et faire ainsi écho à Virgin Suicide où elle était laissée seule sur la pelouse d’un stade après une nuit d’amour". Ce lien direct à son premier film est un indice, non pas de la modernité du sujet traité dans Marie-Antoinette, mais plutôt de sa proximité »[19].
« Entre nostalgie et gueule de bois, Marie-Antoinette est un regard posé sur cette jeunesse passée trop vite (comme une fête à Versailles), avec le douloureux sentiment d’avoir perdu le plus précieux. Et en repensant à cette scène de La Petite Princesse, le film pour midinettes d’Alfonso Cuaron, où la jeune Sara s’écrie que « toutes les filles sont des princesses » on se dit que le talent de Sofia Coppola est d’en faire des reines. »
— David Honnorat, http://www.findeseance.com/Tout-d-une-reine
« Kitsch et rococo » selon Le Monde qui dit de Sofia Coppola : « La cinéaste s'intéresse à l'émancipation de cette noble aux perruques décadentes à laquelle elle prête des aspirations de teenager[19]. »
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