Fils d'un docteur en droit et en médecine, il est juriste de formation, comme beaucoup de romanciers populaires, et bachelier ès Lettres. Il est d'abord engagé comme secrétaire et clerc d'avoué, emplois qu'il abandonne «pour devenir journaliste, ce qui lui vaut d'être mis à la porte par son père»[1]. Il est alors recueilli par Pierre Souvestre, journaliste et écrivain déjà connu. Sous le pseudonyme d'Alain Darcel, il publie un premier roman policier, intitulé Les Mystères du métro (1916), puis devient le prête-plume de Souvestre[2], avant de cosigner avec lui des pièces de théâtre et des romans. À partir de 1911 il écrit Fantômas, feuilleton populaire en trente-deux volumes. Il continuera la série après la mort de son coauteur - ainsi d'ailleurs que la série Naz-en-l'air comprenant quinze volumes -, tout en se lançant dans ses propres créations.
Ses récits sont fondés sur un modèle sériel à héros récurrent, héritage des romans-feuilletons du XIXesiècle, à la suite de Paul Féval ou Ponson du Terrail, chaque volume constituant une histoire complète au rythme frénétique. D'ailleurs, cet aspect excentrique de son œuvre lui attire l'intérêt des surréalistes.
Il a écrit plus de quatre cents autres œuvres relevant de tous les genres du roman populaire (roman sentimental, roman policier, roman d'aventures, anticipation), dont la série de récits d'espionnage ayant pour héros Naz-en-l'air, toujours avec Souvestre, et après la mort de ce dernier, les séries Tigris (1928-1950), Fatala (1930-1931), Miss Téria (1931), Dix heures d'angoisse (1932-1933), Férociâs (1933), Les Drames ignorés (1937-1938), David Dare (1938-1941), Le Commissaire Boulard (1956-1957), dont plusieurs sont écrites en tout ou en partie par les nègres littéraires Emmanuel Clot[réf.incomplète], Edmond Mery, Picart-Armanville... Il s'intéresse aussi au cinéma, aux bandes dessinées, aux techniques nouvelles, dont l'automobile qui le fascine (il était propriétaire d'un garage).
Le Mort vivant, Paris, Société Parisienne d'Imprimerie, coll.«Rex» (no2), 96p., 15 x 23
Suicidé!.. Par qui?.., Paris, Société Parisienne d'Imprimerie, coll.«Rex» (no4), 96p., 15 x 23
Série Tigris
Cette série a été publiée initialement chez Ferenczi & fils. Après 1950, elle a été rééditée de manière remaniée et abrégée par les éditions Ventillard dans la collection Rex, chaque volume reprenant deux volumes.
Première publication:
Tigris (1928)
Cœur de bandit (1928)
Âme d'amoureuse (1928)
L'Audience rouge (1928)
Rude se venge (1928)
L'Impossible Alliance (1928)
La Dame en violet (1928)
L'Homme au masque de verre (1928)
Qui? (1928)
Une sainte (1928)
Crime de femme (1928)
Le Mariage de Léon Rude (1928)
Matricule 227 (1929)
Haut et court (1929)
Le Fantôme rouge (1929)
Le Troisième Squelette (1929)
La Roulotte maudite (1929)
Crucifiée (1929)
Volonté d'Altesse (1929)
L'Homme noir (1929)
Villa des Glycines (1929)
L'Instant tragique (1929)
Le Fossoyeur de minuit (1929)
Le Garage rouge (1930)
Tigris vaincu (1938)
Si c'était Tigris? (1950)
Réédition dans la Collection Rex:
Âme d'amoureuse (reprend les deux romans Âme d'amoureuse et Audience rouge), Paris, Société Parisienne d'Imprimerie, coll.«Rex» (no28), 96p., 15 x 23
Autres romans
Les Mystères du métro, Paris, Ollendorff (1916), signé du pseudonyme Alain Darcel
L'Aviateur inconnu, Paris Tallandier (1916)
Le Courrier de Washington, Paris, La Renaissance du livre (1918)
Les Mystère de Paris, Paris, Fayard (1922)
L'Attaque du "Courrier de Lyon", Paris, Tallandier (1924)
Monsieur personne, Paris La Technique du livre (1930), dont est tiré le film homonyme.
Théâtre
Gigolo, drame en cinq actes, Paris, Schaub-Barbré (1913), avec Pierre Souvestre
Naz-en-l'air, drame en cinq actes, Paris, Schaub-Barbré (1913), avec Pierre Souvestre
Collectif, «Fantômas?… C'est Marcel Allain», La Tour de feu, cahier no87-88, , 160p.
«Confession de Marcel Allain, suivi d'un débat», dans Noël Arnaud (dir.), Francis Lacassin (dir.) et Jean Tortel (dir.), Entretiens sur la paralittérature: Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, 1er septembre-10 septembre 1967, Paris, Plon, , 479p. (présentation en ligne)
Reproduction en fac-similé: Noël Arnaud (dir.), Francis Lacassin (dir.) et Jean Tortel (dir.) (avertissement d'Édith Heurgon), La paralittérature: Colloque du Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, 1er-10 septembre 1967, Paris, Hermann, coll.«Cerisy archives: littérature», (1reéd. 1970), 466p. (ISBN978-2-7056-8416-7, présentation en ligne).
Francis Lacassin, «Pierre Souvestre et Marcel Allain ou l'Éneïde des temps modernes», préface à Le Rour, UGE 10/18, 1974, p. 5-52, repris dans Fantômas, tome I, Bouquins, Laffont, 1987 (réédition: 2006).
«Marcel Allain et les génies du crime en série(s)», dans Les Nombreuses vies de Fantômas d'Étienne Barillier, Philippe Ethuin, collection Bibliothèque Rouge, volume 4, Les Moutons électriques éditeur, 2006, (ISBN2-915793-24-7).
Michel Nathan, «Fatala, Fantômas en jupe trotteuse», dans Splendeurs et misères du roman populaire / textes réunis et présentés par René-Pierre Colin, René Guise et Pierre Michel, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll.«Littérature et idéologies», , 236p. (ISBN2-7297-0386-1, présentation en ligne), p.129-138.