Malo-Renault dessine beaucoup dès l'enfance, au trait ou à la plume. Auguste Lemoine (1848-1909), professeur de dessin au collège de Saint-Malo de 1883 à 1903, lui donne le goût du dessin d'après nature et celui de la couleur. Sous la direction de son professeur de dessin, il fait des essais de gravure à l'eau-forte.
Ce n'est qu'à partir de son mariage en 1897 avec Honorine Tian (1871-1953), dite Nori Malo-Renault, élève de l’aquafortiste Géry-Bichard, que Malo-Renault commence sa carrière de graveur avec l'appui de son épouse pour la mise au point de tirages en couleur[3], en particulier dans le Serpent Noir[4] de Paul Adam[5].
Il meurt accidentellement au Havre, renversé par une motocyclette, le 19 juillet 1938[9],[10].
Malo-Renault trouve son inspiration de sa terre natale, Saint-Malo et la Bretagne: les paysages et les Bretons sont les premiers sujets de ses pastels et ses estampes en couleur.
Il se spécialise dans la gravure en couleur[11], par repérage[12] d'abord à l'eau-forte, au vernis mou, puis à la pointe sèche. En 1912, il aborde la gravure sur bois sur le conseil de Stéphane Pannemaker, mais c’est surtout par la suite qu’il adopte le procédé du bois au canif[13] pour l'illustration de La Rapsode foraine et Le Pardon de Sainte-Anne (1920)[14] d'après ce poème de Tristan Corbière.
Les bois gravés de fil du Le Pardon de Sainte-Anne
La Rapsode foraine et Le Pardon de Sainte-Anne de Tristan Corbière (1920).
À l’occasion de la sortie en 1922 du Jardin de Bérénice[15] de Maurice Barrès, il grave sur bois l'estampe du menu pour les Cent bibliophiles[16], en utilisant quatre planches pour les quatre couleurs.
Menu des Cents Bibliophiles 1922
Bois-gravés pour impression en 4 couleurs
Menu.
Une deuxième partie de son œuvre traduit la grâce féminine, la mutinerie et la naïveté des enfants. Il est influencé par l’œuvre d'Henri de Toulouse-Lautrec[17] et l'art japonais qui se traduisent par la sobriété. La richesse des tons et la composition décorative est celle d'un coloriste[18], particulièrement en valeur dans les pointes-sèches en couleur qui illustrent Le Jardin de Bérénice[19] de Maurice Barrès.
Pastels
Pastels de Malo-Renault
Marchande au panier d'osier (40x60 cm) collection Musée de Bretagne
Cinq heure de la paix, cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale, pointe sèche et aquatinte(1912)
Le Thé chez Rumpelmayer, Pointe Sèche (1912) Bibliothèque nationale de France
Jeune fille au balcon
Illustrations
Ouvrages littéraires
Jules Renard, Ragotte[20], eaux-fortes en noir et blanc imprimées en taille-douce par Geny Gros, 28 × 19 cm, Paris, Librairie de la Collection des Dix, A. Ramagnol éd., 1909, 117p.[21]
Jules Renard, Malo-Renault, Ragotte a dit, suite de 7 pointes-sèches en couleur, tiré à part pour une exposition et album gd in-folio cartonnage à lacets, Paris, Flory.
Malo-Renault, Quelques-unes, album, suite gravée en couleur de 15 croquis de Parisiennes, préface de Roger Marx, 41 × 29 cm, 1909.
Paul Adam, Le Serpent noir, plus de 80 eaux-fortes et pointes-sèches en couleur, pour Les Cent Bibliophiles[22], 29 × 21 cm, 1913, 335p.[4]
Tristan Corbière, La Rapsode foraine et Le pardon de Sainte-Anne, 12 bois rehaussés de couleurs, 32 × 26 cm, Flory, 1920, 22p.[23]
Auguste Brizeux, La Chanson de Loïc, avec des bois de Malo-Renault, Paris, Kemper, 1920[24].
Jean de la Croix, Canciones, Traduction René-Locis Doyon, bois gravés de Malo-Renault, La Connaissance, 1920.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907), En route, monographie imprimée, illustrations de Malo Renault, Paris, La Connaissance, 1921[25].
Maurice Barrès, Le Jardin de Bérénice, 30 pointes-sèches en couleur, 28 × 20 cm, Les Cent Bibliophiles, 1922, 170p.[15]
Malo-Renault, Raquettes, texte et gravures, 6 pointes-sèches en couleur, 39 × 28 cm, L'Estampe nouvelle, tirage de 45 exemplaires signés, 1923.
Le Roi des Corsaires, texte et dessins par Malo-Renault (14 gravures), Paris, Larousse, Collection «Les livres roses pour la jeunesse», no261, 1919, 32p.
Charles Perrault, Peau d'âne, La Belle au bois dormant[32], dessins de Malo-Renault, Larousse, 1923.
Chansons de France, musique recueillie et harmonisée par Adolphe Gauwin, Paris, Hachette, 1923, 1925, 1926, 1928, 1931, Hachette Jeunesse, 1993[33].
«La gravure sur bois: gravure au canif, gravure au burin, gravure en camaïeu, gravure en couleur», Le Dessin, revue d'art, d'éducation et d'enseignement, , p.369-372; et , p.429-432.
«La gravure en taille-douce. Le pointillé, la manière noire ou mezzotint, la pointe sèche», Le Dessin, , no12, p.744-749.
«La gravure en taille-douce (suite). L'eau forte, l'aquatinte et le vernis mou)», Le Dessin, , p.46-52.
P.: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Noël Clément-Janin,«Graveurs contemporains. Malo Renault», dans Revue de l’art ancien et moderne, , p.163-168.
Paul-Joseph Angoulevent, Musée national du Louvre. La chalcographie du Louvre. Histoire et description, les collections, Paris, Musées nationaux, 1926, no16, 163p., ill. pp.48 et 144. no6653, ill. Vue de Quimperlé (voir en ligne).
Malo-Renault a exécuté pour la Chalcographie du musée du Louvre des estampes en couleur des vues de Quimperlé, Saint-Malo, Villeneuve-lès-Avignon, du Mont-Saint-Michel et Le Château de Combourg.
Louis Boivin, «Un artiste malouin», Le Salut, Saint-Malo, .
Gustave Bord, «Malo-Renault», Le Salut, Saint-Malo, 25 .
André Dézarrois, «Malo-Renault, graveur malouin», dans Le Salut, .
P. de Bormans[10], «Malo-Renault», Journal des Débats, .
P. de Bormans, «Réflexions d’un bibliophile en l’honneur d'Eugène Rodriges (1953-1928)»
Citation de l’illustration du Serpent noir de Paul Adam, par Malo-Renault.
Émile Dacier, La gravure française, Paris, Larousse, In 16, 184p., 48 pl., 1944, pp.140 et 170.
Raymond Hesse, Le livre d’art du XIXesiècle à nos jours, Paris, la Renaissance du livre, In 16, 228p., 20 pl., 1927 p.107 et pl. p.100. — Illustration pour Jules Renard, Ragotte. Dessin de Malo-Renault, gravé à l’eau-forte par Nori Malo-Renault, éditeur A. Romagnol.
Roger Marx, Un album de M MALO-RENAULT, Gazette des Beaux-Arts, article sur l'album Quelques Unes[59], p.228–230.
Henri Nicolle, «La reliure moderne», Les Arts français, revue mensuelle, 3e année, [vers 1920], no36, p.189-201; p.201.
Malo-Renault: cuir modelé et pailleté d’argent [lamé] pour Le Serpent noir de Paul Adam, illustré par le même; p.196 [MmeMalo-Renault, gardes brodées].
Anne-Louise Olivier, Émile Auguste Marie Renault, dit Malo-Renault (1870-1938), mémoire de master 2, master art, université de Rennes 2-Haute Bretagne, département histoire de l'art et archéologie, 2009.
Jos Pennec, «Émile Malo-Renault, graveur et illustrateur (1870-1938)», Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique et Histoire d'Ille-et-Vilaine, (2004 [PDF] en ligne).
Léon Rosenthal, «La Rapsode foraine et le pardon de Sainte-Anne», Art et décoration, Floury, , pp.6-7. — Poème de Tristan Corbière. Bois de Malo Renault.
Léon Rosenthal, «Notes d’art», La France libre, 15-. — Illustration du Jardin de Bérénice de Maurice Barrès, pour la Société des Cent Bibliophiles.
Guy Tournier, Répertoire d'artistes bretons, tome III, manuscrit photocopié, documentation du musée des beaux-arts de Rennes], années 1960-1970, pp.10, 20, 20b, 21
L'Estampe nouvelle: Annuaire 1897–1908, Paris, Impr. Frazier-Soye, In 8°, 1908, pp.14 et 16. — Eau-forte en couleur.
Le Fureteur Breton, 6e année, no32, –, p.78: Ex-libris bretons, ex-libris de Charles Le Goffic, par Malo-Renault.
Malo-Renault, «Panorama de Saint Malo», A.B.C. magazine de l’art, 2e année, no17, , p.134. — Reproduction de la pointe-sèche en couleur commandée par L’État.
Philippe Le Stum, La Gravure sur Bois en Bretagne, 1850-2000, Spézet, Coop Breizh, 2018, 319p., p.130-131(ISBN9782843468216).
Le Serpent Noir de Paul Adam, Français: Ouvrage de Paul Adam, illustré par Malo-Renault (eau-forte et pointe sèche), mise au point des tirages (en couleur) par Madame Nori Malo-Renault., (lire en ligne)
Jos Pennec, Émile Malo-Renault, graveur et illustrateur (1870-1938), Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique et Histoire d'Ille-et-Vilaine, (lire en ligne)
Malo-Renault, «Le Peintre Auguste Lemoine», Annales de Société d'histoire et d'archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo, , p.259-270 (lire en ligne).