La famille de Poitiers, dite de Poitiers-Valentinois par commodité, est une famille féodale éteinte implantée en Valentinois, c'est-à-dire le pays de Valence (actuel département de la Drôme). Ces premiers membres héritent du titre de comte de Valentinois à partir du XIIesiècle.
Cette famille de Poitiers n'a aucun lien avec la maison poitevine des comtes de Poitiers[3].
«Poitiers» proviendrait d'un lieudit Peytieux, «interprété par la tradition orale comme le berceau» de la famille, situé à Châteauneuf-de-Bordette[4], près de Nyons et Mirabel. Le castrum de Peytieux (Castrum de Pictavis), mentionné dès 1023, est installé sur la montagne homonyme[4]. Peytieux semble dériver du terme de «poype», une motte[4] (voire «motte castrale»).
Le plus ancien sceau familial remonte à AymarII de Poitiers, il est apposé sur une charte de l'année 1197[5] Il s'agit d'un sceau équestre composé de l'inscription «SIGILLVM: ADEMARI: COMITIS: VALENTINENSIS» et sur le contre-sceau une étoile à seize rayons accompagnée de «COMITIS VALENTINENSIS»[5] Plusieurs de ces sceaux sont conservés et sur certains l'écu du chevalier se trouvent les six besants[5].
Les armes de la famille de Poitiers se blasonnent ainsi:
D'azur, à six besants d'argent, 3, 2, 1; au chef d'or.[1],[2]
Des variantes ou brisures sont également connues.
la branche issue du bâtard Lancelot brise de deux bâtons peris en sautoir.[1]
Les Poitiers de Rye d'Anglure, derniers membres de cette famille portaient
Parti, au 1 d'azur à six besants d'argent, au chef d'or; au 2 d'azur à l‘aigle éployée et couronnée d'or.[2]
Origines
Selon la tradition, les Poitiers apparaissent dans la région du Valentinois à la suite du mariage entre un chevalier et une comtesse de Marsanne[6],[7]. Il n'existe cependant aucune trace de cette union entre ce premier Poitiers et l'héritière de Marsanne[6],[8].
Les raisons de l'obtention du contrôle sur le comté restent à ce jour inconnu, de même que des liens entre les premiers comtes de Valence et la dynastie des Poitiers[6]. L'érudit local André Blanc (1984) retient cependant qu'il existe une tradition onomastique entre les premiers comtes et les membres de la famille de Poitiers, concluant que «La solution de continuité qu'on enregistre aujourd'hui dans les archives masque peut-être simplement l'alliance entre un Poitiers venu d'ailleurs et une descendante de GeilinII.»[6]
Par ailleurs, les historiens ne s'accordent pas sur les ancêtres des Poitiers. Certains auteurs anciens, comme André Du Chesne (début du XVIIesiècle)[9] ou Guy Allard (fin du XVIIesiècle)[10], voire certains généalogistes de la fin du XIXesiècle, ont avancé un lien avec la comtes de Poitiers (Poitou), les Ramnulfides[11]. Les études récentes s'accordent, malgré cette homonymie, pour ne pas accorder de crédits à cette filiation. Toutefois, elles ne permettent que de formuler des hypothèses.
En 1421, un notaire du Crest, gardant des chartes des comtes de Valentinois et de Diois, informe les enquêteurs du roi de France «que la plus ancienne charte concernant les Poitiers était de 1189»[7]. Ulysse Chevalier, dans le Regeste dauphinois, relève plusieurs actes datant de cette période.
La famille semble d'origine noble[12]. Dans une confirmation impériale des droits à l'Église de Grenoble, en 1178, GuillaumeIer de Poitiers fait partie des témoins[12],[13]. Rudt de Collenberg (1989) indique qu'AymarII de Poitiers est nommé dans un acte non daté (1188/95?) comme noble —"nobilis Ademarus de Peiteus"— par l'évêque de Valence Falcon[14] et que «l'empereur Frédéric II lui donne en 1214 le "nobilis vir"»[12].
Domination régionale
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Succession
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LouisII de Poitiers (1354-1419), comte de Valentinois et de Diois, reste sans postérité légitime à sa mort, malgré ses deux mariages avec Cécile Roger de Beaufort (morte en 1410) et Guillemette de Gruyère. Par son testament du , il fait de Charles, dauphin du Viennois, fils du roi de France, CharlesVI, son héritier[21],[16]. À charge que ses comtés de Valentinois et de Diois resteront unis au Dauphiné de Viennois et tenu dans les mêmes dispositions que la donation du Viennois au dauphin CharlesV de France, duc de Normandie, en 1349[16].
Aymaret (mort en 1366), seigneur de l'alleu de Veynes, ∞ Guyotte d'Uzès
LouisII de Poitiers (1354-1419), comte de Valentinois et de Diois, ∞ (1) Cécile Roger de Beaufort (morte en 1410), fille de Guillaume III Roger de Beaufort, ∞ (2) (1417) Guillemette de Gruyère. Sans postérité légitime à sa mort.
Charles (1330-1410), seigneur de Clérieux et de Saint-Vallier, et d'Arcis, ∞ Suzanne de Joinville de Méry (descendance voir ci-après)[2].
Louis de Poitiers (mort après 1428), seigneur de Saint-Vallier, ∞ (1) (1398) Catherine de Giac (avant 1358-après 1403), ∞ (2) Polissena/Polyxène Ruffodi Crotone (vers 1400-1447), dame de Sérignan, dont
(1) Isabelle/Isabeau (∞ Geoffroi Le Meingre, mort en 1429, fils du premier maréchalde Boucicaut).
(1) Charles de Poitiers ((mort en 1455), seigneur de St-Vallier, gouverneur de Provence[24]; les titres de marquis de Cotrone/Crotone et de baron de Sérignan passeront à ses descendants, bien qu'issus du 1er mariage, ∞ (vers 1429) Anne de Montlaur/Montlor (à Coucouron et Mayres), dame d'Arlempdes.
Aymar de Poitiers de St-Vallier, marquis de Cotrone, mort vers 1510.
∞ (1) Marie, morte en 1469, fille naturelle de LouisXI: postérité éteinte avec leur fils Jean (l'aîné) de Poitiers seigneur de Sérignan, mort vers 1493,
1329 — 1339: AymarV de Poitiers (1271-1339), fils du précédent, comte du Valentinois et du Diois[34].
1339 — 1345: LouisIer de Poitiers (mort en 1345), fils du précédent, comte du Valentinois et du Diois[35].
1345 — 1374: AymarVI de Poitiers (mort en 1374), dit le Gros, fils du précédent, comte du Valentinois et du Diois[36].
1374 — 1419: LouisII de Poitiers (1354-1419), cousin germain du précédent, fils d'Aymar de Poitiers, fils du comte AymarV, comte de Valentinois et de Diois[37].
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Bibliographie
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Wipertus H. Rudt de Collenberg, «Recherches sur l’origine des Poitiers-Valentinois», dans Lindsay Leonard Brook, Studies in genealogy and family history in tribute to Charles Evans on the occasion of his eightieth birthday, Association for the Promotion of Scholarship in Genealogy, , 436p., p.272-320.