Maison de Poitiers-Valentinois

famille noble française, qui détint notamment le comté de Valentinois De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Maison de Poitiers-Valentinois

La famille de Poitiers, dite de Poitiers-Valentinois par commodité, est une famille féodale éteinte implantée en Valentinois, c'est-à-dire le pays de Valence (actuel département de la Drôme). Ces premiers membres héritent du titre de comte de Valentinois à partir du XIIe siècle.

Faits en bref Blasonnement, Branches ...
Maison de Poitiers


de Poitiers-Valentinois

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Armes de la famille.

Blasonnement D'azur à six besans d'argent posés 3, 2 et 1, au chef d'or.[1],[2]
Branches Seigneurs de Saint-Vallier

Seigneurs de Vadans
Poitiers de Rye d'Anglure
issue de Lancelot (rameau bâtard)

Période XIIe au XVIe siècle
Pays ou province d’origine Dauphiné
Fonctions ecclésiastiques Archevêques, évêques, chanoines-comtes
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Le membre le plus illustre de cette famille est Diane de Poitiers (1500-1566), favorite du roi de France Henri II ; le père de Diane, Jean de Poitiers, compromis dans la trahison du connétable de Bourbon en 1523 a été condamné à mort, puis gracié par le roi François Ier.

Cette famille de Poitiers n'a aucun lien avec la maison poitevine des comtes de Poitiers[3].

Histoire

Résumé
Contexte

Origines

Selon la tradition, les Poitiers apparaissent dans la région du Valentinois à la suite du mariage entre un chevalier et une comtesse de Marsanne[4],[5]. Il n'existe cependant aucune trace de cette union entre ce premier Poitiers et l'héritière de Marsanne[4],[6].

Les raisons de l'obtention du contrôle sur le comté restent à ce jour inconnues, de même que des liens entre les premiers comtes de Valence et cette dynastie des Poitiers[4]. L'érudit local André Blanc (1984) retient cependant qu'il existe une tradition onomastique entre les premiers comtes et les membres de la famille de Poitiers, concluant que « La solution de continuité qu'on enregistre aujourd'hui dans les archives masque peut-être simplement l'alliance entre un Poitiers venu d'ailleurs et une descendante de Geilin II. »[4]

Par ailleurs, les historiens ne s'accordent pas sur les ancêtres des Poitiers. Certains auteurs anciens, comme André Du Chesne (début du XVIIe siècle)[7] ou Guy Allard (fin du XVIIe siècle)[8], voire certains généalogistes de la fin du XIXe siècle, ont avancé un lien avec les comtes de Poitiers (Poitou), les Ramnulfides[9]. Les hypothèses récentes s'accordent, malgré cette homonymie, pour ne pas accorder de crédits à cette dernière filiation.

L'érudit Jules Chevalier, auteur de Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois (1897), considérait que cette famille pourrait être originaire du « midi de la France […] en effet, dans les diocèses de Narbonne et de Nîmes une famille de Poitiers (de Pictavi, de Pictavo, de Peitus, de Pictavis) dans laquelle le nom de Guillaume paraît avoir été en honneur […] Il est fort probable qu'un membre de cette famille soit venu dans le Valentinois, au commencement du XIIe siècle. »[10]

La famille semble vraisemblablement d'origine noble[11]. Dans une confirmation impériale des droits à l'Église de Grenoble, en 1178, Guillaume Ier de Poitiers fait partie des témoins[11],[12]. Rudt de Collenberg (1989) indique qu'Aymar II de Poitiers est nommé dans un acte non daté (1188/95 ?) comme noble  "nobilis Ademarus de Peiteus"  par l'évêque de Valence Falcon[13] et que « l'empereur Frédéric II lui donne en 1214 le "nobilis vir" »[11].

En 1421, un notaire du Crest, gardant des chartes des comtes de Valentinois et de Diois, informe les enquêteurs du roi de France « que la plus ancienne charte concernant les Poitiers était de 1189 »[5]. Ulysse Chevalier, dans le Regeste dauphinois (1913-1926), relève plusieurs actes datant de cette période.

Cognomen

L'origine du cognomen Poitiers n'est pas connue en l'état actuel des connaissances.

Les premières mentions de ce dernier remontent au XIIe siècle. Le Cartulaire de Léoncel (CL) rassemble plusieurs actes concernant les Poitiers, comte de Valentinois[14]. L'acte no 3, dont la datation est estimée entre 1125-1158[14], mentionne Aemarus Pictavensis (Aymar Ier)[15]. Son fils, Guillaume Ier de Poitiers, apparait d'en plusieurs d'entre-eux. L'acte no 8, non daté, mentionne Willelmus Pictavensis, comes Valentinus[16]. Dans l'acte no 18, daté 1163[14], il se désigne lui-même sous la forme ego W. Pictaviensis cognomine, officio vero Valentinus comes et divina ordinatione[17],[18]. Chevalier (1897) observait que ces expressions « nous montrent que le nom de Poitiers, à l'origine sorte de cognomen, est devenu le nom patronymique de la famille, tout comme dans l'illustre maison des comtes d'Albon. »[18]

Chevalier (1897) relevait, à la suite de Pilot de Thorey, « qu'une charte du Cartulaire de Cluny nous révèle l'existence au XIe siècle d'un castrum de Pictavis, situé dans les environs de Taulignan, de Mirabel et de Nyons, et nous apporte, en même temps, de nouvelles et précieuses données sur divers personnages appartenant à une même race et devenus chacun la tige d'une illustre famille. »[19] Il poursuit « Le nom de ce castrum sera-t-il devenu le nom patronymique d'une branche de cette famille ? Les documents ne nous permettent pas encore de nous prononcer à cet égard »[19].

Pour Marie-Pierre Estienne, docteur en archéologie, le Castrum de Pictavis, mentionné en 1023 dans l'acte no 2779 du Cartulaire de Cluny, est le castrum de Peytieux, qu'elle situe dans l'actuelle commune de Châteauneuf-de-Bordette (Drôme), sur la montagne homonyme (actuelle montagne de Peitieux)[20]. Elle indique que ce lieu-dit, qui est « interprété par la tradition orale comme le berceau de la prestigieuse famille des Poitiers, fait plutôt référence » au terme de « poype », une motte[20] (voire « motte castrale »).

L'archéologue Michèle Bois, notamment dans un article publié dans les Études drômoises (1989), annotait que le nom de lignée des Poitiers, comtes de Valentinois, provenait de ce castrum Pictavini[21].

Domination régionale

Aimar/Aymar II de Poitiers (mort vers 1231/1232) obtient une partie du Diois, en 1189[22],[23]. Le comté du Diois relève du pouvoir de la maison de Toulouse, depuis le début du XIIe siècle. En 1189, Raymond V, comte de Toulouse et de Provence, inféode le comté de Die au seigneur Aimar/Aymar II, comte du Valentinois[22],[24],[25]. La même année, Aimar/Aymar II accorde des droits aux habitants du Crest[26]. Son mariage avec Philippe de Fay, héritière par sa mère de la famille de Clérieu, lui permet d'accroître ses possessions sur la rive droite du Rhône, en Vivarais[27].

Rapports avec l'Église de Valence

Succession

Louis II de Poitiers (1354-1419), comte de Valentinois et de Diois, reste sans postérité légitime à sa mort, malgré ses deux mariages avec Cécile Roger de Beaufort (morte en 1410) et Guillemette de Gruyère. Par son testament du , il fait de Charles, dauphin du Viennois, fils du roi de France, Charles VI, son héritier[28],[23]. À charge que ses comtés de Valentinois et de Diois resteront unis au Dauphiné de Viennois et tenu dans les mêmes dispositions que la donation du Viennois au dauphin Charles V de France, duc de Normandie, en 1349[23].

Héraldique

Le plus ancien sceau familial remonte à Aymar II de Poitiers, il est apposé sur une charte de l'année 1197[29] Il s'agit d'un sceau équestre composé de l'inscription « SIGILLVM : ADEMARI : COMITIS : VALENTINENSIS » et sur le contre-sceau une étoile à seize rayons accompagnée de « COMITIS VALENTINENSIS »[29] Plusieurs de ces sceaux sont conservés et sur certains l'écu du chevalier se trouvent les six besants[29].

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Les armes de la famille de Poitiers se blasonnent ainsi :

D'azur, à six besants d'argent, 3, 2, 1 ; au chef d'or.[1],[2]

Des variantes ou brisures sont également connues.

  • la branche issue du bâtard Lancelot brise de deux bâtons peris en sautoir.[1]
  • Les Poitiers de Rye d'Anglure, derniers membres de cette famille portaient

Parti, au 1 d'azur à six besants d'argent, au chef d'or ; au 2 d'azur à l‘aigle éployée et couronnée d'or.[2]

Possessions

Liste non exhaustive des possessions familiales :

Dans son testament de 1277, Aymar III de Poitiers énumère ses châteaux (castrum, castra) de Baix, du Pouzin, de Saint-Auban, de Privas, de Tournon, d'Étoile, de Montmeyran, d'Upie, de Châteaudouble, de Charpey, de Grane, de Crest, de Quint, de Pontaix et de Saou[35],[36].

Titres

Les membres de cette famille ont porté les titres suivants[2] :

  • Comte de Valentinois et de Diois (à partir de 1280),
  • Marquis de Cotron, de Coublans et de Rye,
  • Comte de Neufchâtel,
  • Baron de Vadans,
  • Seigneur de Saint-Vallier.

Filiation

Personnalités

Comtes de Valentinois

  • v. 1138 : Eustache (mort après 1148/1154) évêque et comte selon le Cartulaire de Léoncel[40],[41].
  • avant 1158 : Aymar/Adhémar Ier, probable parent (frère ?) du précédent, considéré comme comte[40],[42],[43],.
  • 1158 — 1188/1189 : Guillaume de Poitiers (numéroté I ou II, selon les auteurs), fils du précédent, premier comte attesté[44],[2].
  • 1189 — 1239 : Aymar II de Poitiers (mort vers 1250), fils du précédent[45]
    • 1225 ? : Guillaume II de Poitiers (1202-avant décembre 1226), fils précédent, qualifié de comte dans un acte de 1225 (Cartulaire de Léoncel no XCIV).
  • 1239 — 1277 : Aymar III de Poitiers (1226-1277), dit Aymaret, petit-fils du précédent[46].
  • 1277 — 1329 : Aymar IV de Poitiers (mort en 1329), fils du précédent[47], se fait reconnaître comte de Diois (comitatus Dyensis), à partir de 1280[48].
  • 1329 — 1339 : Aymar V de Poitiers (1271-1339), fils du précédent, comte du Valentinois et du Diois[49].
  • 1339 — 1345 : Louis Ier de Poitiers (mort en 1345), fils du précédent, comte du Valentinois et du Diois[50].
  • 1345 — 1374 : Aymar VI de Poitiers (mort en 1374), dit le Gros, fils du précédent, comte du Valentinois et du Diois[51].
  • 1374 — 1419 : Louis II de Poitiers (1354-1419), cousin germain du précédent, fils d'Aymar de Poitiers, fils du comte Aymar V, comte de Valentinois et de Diois[52].

Seigneurs laïcs

Ecclésiastiques

Notes et références

Voir aussi

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