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photographe tchèque (1894-1989) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Lucia Moholy, née Lucia Schulz le à Prague et morte le à Zurich, est une photographe originaire de République Tchèque.
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Lucia Schulz |
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Ulrich Steffen |
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A Hundred Years of Photography : 1839-1939 (1939) |
Sa photographie documente l'architecture et les créations artistiques de l'école du Bauhaus et a permis la découverte de ces travaux à un public post Seconde Guerre mondiale[1].
La photographe est rarement créditée pour son travail, qui est principalement attribué à László Moholy-Nagy ou à Walter Gropius, fondateur du Bauhaus[2].
La fascination visuelle de ses images fait de Lucia Moholy, une icône de la photographie moderne[3].
En 1912, Lucia Schulz obtient le titre de professeure d'allemand et d'anglais, avant de poursuivre ses études de philosophie, philologie et d'histoire de l'art à l'Université de Prague.
De 1915 à 1918, elle travaille comme rédactrice et éditrice pour plusieurs maisons d'édition en Allemagne, dont Hyperion et Kurt Wolff à Berlin[4].
À partir de 1919, elle publie de la littérature expressionniste radicale sous le pseudonyme d'Ulrich Steffen. La même année, elle s'installe dans la Barkenhoff d'Heinrich Vogeler à Worpswede près de Brême.
En 1920, elle rencontre l'artiste hongrois László Moholy-Nagy qu'elle épouse le jour de son 27e anniversaire en janvier 1921. Le couple s'installe près de cinq années à l'école du Bauhaus, où Lucia Moholy explore ses affinités avec la photographie[3].
En 1923, alors que László Moholy-Nagy devient l'une des figures référentes du Bauhaus, Lucia Moholy est technicienne de chambre noire dans son laboratoire. Elle devient sa principale collaboratrice. Elle est également élève du studio de photographie d'Otto Eckner.
De 1923 à 1925, elle œuvre comme photographe indépendante au Bauhaus de Weimar. Elle occupe le même poste au Bauhaus Dessau de 1925 à 1928[5].
De 1925 à 1926, elle étudie les techniques photographiques et d'impression à l'Académie des arts visuels de Leipzig, d'où elle sort avec un diplôme de photographe qualifiée. L'artiste documente l'intérieur et l'extérieur de l'architecture du bâtiment, ses installations, ainsi que les étudiants et les enseignants[6]. Ses choix esthétiques font partie du Neue Sachlichkeit (Nouvelle objectivité) qui se concentre sur la documentation d'un point de vue simple[4].
Ses photographies du Bauhaus, des maisons de maîtres et de la gamme des objets des ateliers du Bauhaus ont durablement façonné l'image et l'identité de l'école d'art. Elle expérimente différents processus dont le photogramme. Dans de nombreuses publications, l'ensemble des œuvres produites du couple sont attribuées à László Moholy-Nagy[4]. En 1925, l'ouvrage Malerei, Photografie, Film est publié sous le seul nom de son mari[7],[8].
Après avoir quitté le Bauhaus en 1928, elle travaille pour Mauritius, la plus ancienne et la plus grande agence photographique d’Allemagne, et participe à l'exposition du Deutscher Werkbund (Fédération du travail allemand), Film und Foto à Stuttgart en 1929[9]. L’événement présente des artistes travaillant dans l'esthétique de la New Vision.
La même année, elle se sépare de László Moholy-Nagy[3].
Lucia Moholy enseigne la photographie dans une école d'art privée à Berlin dirigée par le peintre suisse Johannes Itten. En 1933, lorsque le Parti national-socialiste des travailleurs allemands arrive au pouvoir, elle est contrainte d'émigrer[10]. Son conjoint de l'époque, un député communiste, est arrêté dans son appartement un jour où elle est sortie. Elle part à Prague, où elle s'installe un temps avec sa famille, puis s'enfuit pour la Suisse, l'Autriche et Paris, avant de finalement s'installer à Londres[11].
En Angleterre, elle se concentre sur la photographie commerciale, le portrait et l'enseignement.
Elle est l'auteure de A Hundred Years of Photography, 1839-1939, ouvrage rédigé en anglais qui relate avec précision l'histoire du médium[12].
Elle est également à l'origine d'une opération sur microfilm basée à la London Science Museum Library, pour l'Association des bibliothèques spéciales et des bureaux d'information (Aslib)[13]. Le processus vise à réduire l'échelle des documents photographiques et de les conserver dans les archives de la London Science Museum Library[14].
De 1946 à 1957, immédiatement après la guerre, elle se rend au Proche et au Moyen-Orient dans le cadre de projets mis en place par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Lucia Moholy réalise des processus de reproduction photographique de matériel graphique et des films documentaires[6].
En 1959, elle déménage à Zollikon, en Suisse, où elle écrit sur la période du Bauhaus et se concentre sur la critique d'art[4].
Bien que ses images aient été utilisées pour le marketing et les catalogues de vente de l'école du Bauhaus, ainsi que dans des ouvrages qu'elle a elle-même édité sur le mouvement, son travail lui est rarement publiquement attribué[15].
Lors de sa fuite du régime nazi, Lucia Moholy laisse l'ensemble de ses œuvres à Berlin, y compris les négatifs de ses photographies du Bauhaus[16]. Les films sont finalement conservés par Walter Gropius. Pendant son séjour à Londres, l'intérêt et la notoriété du Bauhaus augmente et de nombreux catalogues du Bauhaus sont édités avec ses images perdues, sans la créditer[3].
En 1938, lors d'une rétrospective sur le Bauhaus au Musée d'Art Moderne (MoMA), Walter Gropius utilise près de cinquante photographies de Lucia Moholy pour la mise en place de l'exposition et du catalogue qui l'accompagne sans la créditer une seule fois[17]. La photographe a à plusieurs reprises démarché Walter Gropius pour réclamer ses images, sans succès. Elle engage alors un avocat à la suite de la dépossession de son travail, qu'elle ne retrouve qu'en partie dans les années 1960[16],[18].
En 1972, elle publie Moholy-Nagy Notes comme une dernière tentative, afin de récupérer le droit des images éditées sans sa permission[15].
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