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mouvement artistique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La nouvelle objectivité (en allemand : Neue Sachlichkeit) est un mouvement artistique, actif entre 1918 et 1933. Il se développe en Allemagne dans les années 1920 et succède à l'expressionnisme, dont il découle par bien des aspects. La nouvelle objectivité embrasse toutes les disciplines.
La Nouvelle Objectivité se développe dans plusieurs grandes villes allemandes[1]. La situation du pays est alors catastrophique[1] : l'Allemagne a perdu la Première Guerre mondiale. Elle doit payer de lourdes réparations. Elle compte plus de deux millions de soldats tués ou disparus. Sur le plan politique, la république de Weimar est née dans un contexte révolutionnaire. Lors des premières années, elle doit lutter contre des révoltes de gauche et de droite (1919-1923). La monnaie allemande s'effondre, provoquant l'hyperinflation de 1923. Dans les rues, le désordre est provoqué par des bagarres, opposant communistes et nazis.
Le début du XXe siècle est marqué par l'épanouissement de l'art moderne : les artistes rejettent les traditions passées et ont tendance à s'éloigner de la narration et de la figuration pour aller vers l'abstraction.
La république de Weimar (1918-1933) est une période d'essor artistique en Allemagne. Cet essor est interrompu par l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et des nazis en 1933. Entre 1918 et 1923, en peinture, l'expressionnisme domine ; il est ensuite relayé, à partir de 1923, par le courant de la Nouvelle Objectivité. L'expressionnisme produit encore quelques chefs-d'œuvre, comme le Metropolis de Fritz Lang, en 1927. En architecture, le Bauhaus, institut des arts et des métiers, fondé en 1919, s'oriente vers des projets d'architecture fonctionnelle.
Dans ce contexte, la Nouvelle Objectivité réunit alors beaucoup de grands artistes et intellectuels qui, provenant souvent du mouvement dadaïste, ont fortement pris conscience de leur responsabilité politique et de leur « devoir contestataire ».
Cette appellation a été inventée en 1925, à l'occasion d'une exposition très médiatisée et qualifiée de post-expressionniste, qui s'est tenue à la Kunsthalle de Mannheim[2]. Les principaux artistes exposants sont Max Beckmann, Otto Dix, George Grosz , Alexandre Kanoldt, Georg Schrimpf et Niklaus Stoecklin.
La Nouvelle Objectivité n'a ni programme ni manifeste[1], contrairement au surréalisme qui se développe à la même époque en France. Elle se divise toutefois en deux branches bien distinctes qui, chacune à sa manière, affichent une même volonté, après certains débordements expressionnistes, de revenir au réel et au quotidien. Le clivage s'inscrit d'abord sur le plan politique : la branche dite « de droite », raccordée à Karlsruhe et Munich, retourne ainsi à un classicisme harmonieux et intemporel alors que, la branche de gauche, centrée sur « Berlin la rouge », s'engage radicalement dans une vision froide et cynique de la société[3]. Vers 1930, le mouvement dépasse les frontières de l'Allemagne.
Cependant, outre ce clivage politique, trois courants formels se distinguent. Ils peuvent être qualifiés de :
D'un point de vue global, la Nouvelle Objectivité se caractérise par une volonté de représenter le réel sans fard. « Entre jugement et constat », elle tend un miroir froid à la société malsaine et corrompue de l'après-guerre. L'art lui sert d'arme. Formellement, le mouvement se caractérise par l'emploi d'un dessin précis plus que par l'utilisation de couleurs, contrairement à l'expressionnisme[4].
En photographie, ce mouvement s'est caractérisé par sa forte dimension sociale et son refus du pictorialisme.
En peinture, les mêmes préoccupations sociales aboutissent à des œuvres parfois aux limites de la caricature.
D'autres domaines comme le cinéma, la littérature, la musique, le graphisme et l'art décoratif s’entrouvrent à la Nouvelle Objectivité.
Liés à la république de Weimar, les artistes de la Nouvelle Objectivité sont nombreux à être pointés du doigt comme « artistes dégénérés » par le régime nazi. C'est d'ailleurs pourquoi le mouvement s'éteint en 1933, avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir. De nombreux artistes choisissent alors l'exil.
Le musée Correr de Venise consacre une grande exposition à la Nouvelle Objectivité ( - ), reprise au LACMA, Los Angeles, du au [5].
En France, les premières expositions consacrées à ce courant se sont tenues à Saint-Étienne et à Chambéry en 1974.[réf. nécessaire] Il y eut ensuite l'exposition "Paris-Berlin 1900-1933" de 1978 (M.N.A.M. Paris) dans laquelle la Nouvelle Objectivité fut très présente[6].
Paul Wolff
Torrebenn recense dix films pouvant être rattachés à la Nouvelle Objectivité[8] :
De nombreux artistes furent influencés par la Nouvelle Objectivité dont Balthus, Salvador Dalí (dès 1924)[pas clair], Auguste Herbin, Lisa Krugell et Quentin Spohn..
Des artistes tels que Arthur Riedel, Niklaus Stoeklin, Johannes Robert Schürch, en Suisse-allemande et les frères François Barraud, Charles Barraud, Aurèle Barraud et Aimé Barraud ou Charles Humbert et Erich Hermès en Suisse romande ont pris part à ce mouvement.
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