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artiste polyvalente du Québec De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louise Latraverse est une actrice, une directrice artistique de théâtre, une auteure, une metteuse en scène, une animatrice québécoise, née le à Arvida[1]. Elle est la sœur du célèbre producteur Guy Latraverse. En 82 ans de carrière, elle touche à tout : télévision, radio, théâtre, cinéma, peinture, humour, écriture et même Twitter. Elle a traduit plusieurs pièces de théâtre pour les adapter au théâtre québécois. Elle a joué dans des films culte comme Les Ordres et Entre la mer et l'eau douce, dans des téléromans célèbres tels Grand-Papa et 30 vies, dans des pièces de théâtre importantes comme Les Belles-sœurs en version musicale, Huit femmes et Qui a peur de Virginia Woolf ?. Elle est toujours active sur Twitter et Facebook.
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Louise Latraverse naît le à Arvida. Elle est la fille de Roger Latraverse (1914-1979) et de Fernande Gagnon (1916-1998). Elle est la deuxième d'une famille de quatre enfants : Guy l'aîné, Louise, Michelle et enfin Marc[2]. Son père étant l'un des patrons de l'aluminerie d’Arvida, la famille vit dans le quartier anglophone de la ville, quartier où il y avait souvent des bagarres[2]. Très jeune, vers l'âge de 12 ans, elle lit des contes pour la radio locale[3],[4]. En 1957, le propriétaire de la radio privée locale CJMT à Chicoutimi, Pierre Tremblay, lui accorde un emploi d’animatrice. Elle a 17 ans et elle occupe ce poste quelques mois[5],[4]. Ce sont ses premières armes dans le milieu artistique. Ses parents font faillite et la famille déménage à Chomedey (Laval) en 1959[6]. Arrivée en ville, Louise Latraverse entre en contact avec M. Saulnier, propriétaire de la radio privée CKVL. Dès le lendemain, elle passe une audition et obtient l’emploi sur le champ. Elle devient « morning girl » aux côtés de l’immense comédien Jean Coutu à l’émission du matin Les Amoureux du matin[4],[5]. M. Coutu devient un mentor pour elle[5]. Elle reste dans cet emploi pendant un an ou deux, selon ses dires.
Grâce à la comédienne Élizabeth Chouvalidzé qu’elle a rencontrée au café des artistes, Louise Latraverse est acceptée dans les ateliers de théâtre du comédien Georges Groulx[4],[5]. Même si elle suit des cours de théâtre, c’est sur le terrain qu’elle fait son réel apprentissage. En 1960, le dramaturge et auteur de téléroman Marcel Dubé écrit pour la télévision de Radio-Canada, le téléroman La Côte de sable et il propose à Louise Latraverse de jouer dans sa série. Même si elle a peu ou pas du tout d’expérience comme comédienne, elle fonce et accepte le rôle d’Édith[5],[4]. C’est un moment décisif dans sa vie. C’est dans cette série qu’elle côtoie le comédien et auteur-compositeur-interprète Claude Léveillée qui deviendra son amoureux, l’acteur Pierre Bourgault qui deviendra un homme politique célèbre et aussi son ami pendant 20 ans, et Clémence DesRochers qui deviendra une complice et qui écrira des textes pour elle. Ces rencontres sont déterminantes pour la suite de la vie de Louise Latraverse[4]. Côté théâtre, le metteur en scène Jacques Zouvi lui donne sa première chance en février 1961, avec le rôle de la jeune veuve Eva, dans Le Bal des voleurs de Jean Anouilh[4].
Les années 1960 sont une période d’effervescence politique pour Louise Latraverse qui vit la création du R.I.N. (Rassemblement pour l'indépendance nationale) auprès de Pierre Bourgault, Marie-Josée Raymond et Jean Décarie. Elle y croise le journaliste qui deviendra premier ministre du Québec en 1976, René Lévesque. Le R.I.N. devient un parti politique en 1963 et elle est plongée dans ce mouvement d’indépendance.
1964 est une année importante pour la carrière de Louise Latraverse. En mars, elle joue dans la Grande Salle de la Place des Arts à Montréal (salle qui sera rebaptisée salle Wilfrid-Pelletier)[7], dans une pièce écrite et mise en scène par Paul Buissonneau, La Passion ou le manteau de Galilée avec Janine Sutto, Huguette Oligny, Robert Rivard entre autres. En mai, elle anime l’énorme spectacle organisé par le R.I.N. au Forum de Montréal. Et elle est en voie de s’associer aux membres du Théâtre de Quat'Sous, car elle est en pourparlers pour racheter les parts de Jean-Louis Millette qui s’est désisté du groupe fondateur au moment de l’achat d’une synagogue pour en faire un théâtre. Ce sera fait en 1965[8]. Toujours en 1965, elle joue au Théâtre de Quat'Sous, et fait ses débuts au grand cinéma, lors du tournage du film de Michel Brault, Entre la mer et l'eau douce. En 1967, elle partage l’animation à l’émission de télévision Jeunesse oblige à Radio-Canada. Comme c’est l’Exposition universelle de 1967 à Montréal, l’équipe de l’émission passe l’été à cette exposition, allant d’un pavillon à l’autre pour introduire les différents pays aux téléspectateurs. Pendant cette émission elle interprète en duo avec Félix Leclerc, La fille de l’île[9],[7].
En , Louise Latraverse s’essaie à la chanson en enregistrant un 45 tours chez Barclay, avec, en face A, « Je rêve de toi » (paroles françaises de Stéphane Venne), chanson qui est une adaptation de Dream a Little Dream of Me qui vient d'être enregistrée par le groupe The Mamas and The Papas[10]. Toujours en 1968, elle tourne au cinéma, dans une coproduction (États-Unis/Canada), dans le film A Great Big Thing, réalisé par Eric Till. Grâce à son amitié avec Clémence DesRochers, elle va jouer en 1969 dans la revue musicale « féministe », Les Girls, avec des textes de Clémence DesRochers et la musique de François Cousineau, aux côtés de Chantal Renaud, Diane Dufresne et Paule Bayard[7]. Cette revue qui aborde des sujets osés pour l'époque est présentée plusieurs mois à travers le Québec et trois soirs à la Place des Arts[11].
En 1969, lors du tournage d’Eliza's Horoscope (en) (film avec Gordon Sheppard), Louise Latraverse fait la rencontre du groupe The Band dont les membres avaient été les musiciens de Bob Dylan pendant un temps[4]. Invitée par le producteur, elle se rend au Festival de Woodstock dans l'État de New York. Arrivée sur place, elle rencontre le manager de Bob Dylan et de Janis Joplin, Albert Grossman chez qui il fallait être : « C'était la place où tout le monde se réunissait à l'époque. C'était même pas New York, c'était chez Albert Grossman[5],[4]». Grossman lui présente Emmett Grogan (1942-1978) qui est une figure importante dans le mouvement hippie aux États-Unis[7] ; en effet, ce dernier avait cofondé avec Peter Coyote le collectif anarchiste et contre-culturel les Diggers, collectif de théâtre subversif, de « squat autogéré » qui avait « lancé le mouvement qu’on a appelé le mouvement des hippies[5] ». Dès qu’elle voit Emmett, elle tombe en amour avec lui et comme il est très populaire et sollicité de toutes parts, elle se retrouve au cœur même de l'effervescence du début des années 1970 et elle connaît une vie exceptionnelle : elle va à des fêtes chez The Beatles, rencontre les Rolling Stones, mange avec des artistes très influents de l'époque[4] dont Andy Warhol digne représentant du Pop art et Allen Ginsberg qui est très lié au mouvement hippie et à la Beat Generation[4].
Le , Louise Latraverse se marie avec Emmett Grogan à l’église Saint-Jacques de Montréal[12],[13]. Après son mariage, elle s'installe avec son mari à Brooklyn, New York et tous les deux voyagent beaucoup à travers le monde. Quand elle tombe enceinte, elle décide d’accoucher à Montréal pour que son fils soit canadien et ainsi lui éviter le service militaire aux États-Unis[5],[14]. Elle donne naissance à Max devenu aujourd'hui musicien d'électro[7]. Après son séjour de deux ans et demi à New York, elle revient à Montréal en 1976, seule avec son fils[15]. Elle vit au Square Saint-Louis et c’est là qu’elle élève son enfant. À son retour, l’auteur Gilles Richer lui offre le rôle de Virginie dans Chère Isabelle[16]. Elle y joue un rôle de « nounoune » et ce type de rôle lui ouvre de nouveaux emplois au théâtre dont le Théâtre des Variétés (Montréal) et à la télévision comme dans Poivre et Sel[5]. En , son époux, Emmett Grogan décède tragiquement à Coney Island, New York, à l’âge de 35 ans[7]. Encouragée par le comédien et humoriste Pierre Labelle, elle décide de se produire seule sur scène, en 1979. Elle monte et écrit son spectacle en compagnie de Clémence DesRochers et de ses musiciens[16].
En 1984, Paul Buissonneau remet le Théâtre de Quat'Sous à Louise Latraverse[17]. Elle en assume la direction de 1984 à 1986[18]. Sous son mandat, ce théâtre prend un nouveau souffle et deux pièces majeures de la dramaturgie québécoise naissent : Being at Home with Claude de René-Daniel Dubois (1985) et Vinci de Robert Lepage (1986). Dans les années qui suivent, elle continue sa carrière surtout au cinéma et au théâtre. Mais, à 51 ans, elle se retrouve sans travail, épuisée et tombe en dépression nerveuse[5],[19]. Elle se met au dessin. En 1995, elle part trois mois en Inde pour apprendre l'art de l'aquarelle et de la miniature[20],[5]. En même temps qu'elle apprend le dessin, elle entame une démarche intérieure[21]. Elle revient à Montréal et elle raconte son voyage dans son livre India, mon amour, illustré de ses dessins réalisés en Inde[5]. En 2001, Louise Latraverse accepte et assure la mise en scène de jeunes humoristes. Elle fait la rencontre d'Anne Roumanoff avec qui elle part pour Paris pour préparer le spectacle À la Roumanoff dont elle assure la mise en scène[5],[22].
Entre 2001 et 2020, Louise Latraverse joue dans différents téléromans — surtout à Radio-Canada —, poursuit sa carrière au théâtre, fait des apparitions à la télévision comme collaboratrice, signe des chroniques hebdomadaires à La Presse, joue dans quelques films. En 2015, elle devient l’égérie du designer Denis Gagnon[5],[19]. Elle fête ses 80 ans en 2020 et elle signe le deuxième spectacle d'Anne Roumanoff Follement Roumanoff. Pendant le confinement dû à la [[Maladie à coronavirus 2019|Modèle:Novbr]], elle devient active sur les nouveaux médias : Twitter, Facebook, Instagram.
Alors que sa carrière est au repos, en , Louise Latraverse crée un énorme remous pendant l'émission En direct de l'univers. À la question « De quoi la Covid ne viendra pas à bout ? », elle répond : « L'amour crisse! »[23]. Cette phrase devient virale et Louise Latraverse est invitée sur tous les plateaux de télévision. Des chandails sont alors imprimés avec cette phrase et les profits sont versés à la Maison Simonne-Monet-Chartrand[24] qui héberge des femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants[23].
Quand les journalistes lui parlent de son existence, elle dit ceci : « Ma vie c’est une recherche de liberté et d’indépendance[5] ».
Les années mentionnées sont les années de sortie des productions.
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