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pièce de théâtre écrite par Michel Tremblay De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Belles-sœurs est une pièce de théâtre, une comédie dramatique québécoise en deux actes du dramaturge Michel Tremblay, écrite en 1965 et présentée pour la première fois en lecture publique le au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui par le Centre des auteurs dramatiques. La pièce est produite pour la première fois le au Théâtre du Rideau vert à Montréal, dans une mise en scène d'André Brassard[1],[2],[3].
Les Belles-sœurs | |
Auteur | Michel Tremblay |
---|---|
Genre | Comédie dramatique |
Nb. d'actes | 2 |
Dates d'écriture | 1965 |
Lieu de parution | Montréal (Québec, Canada) |
Éditeur | Leméac |
Collection | Théâtre canadien |
Date de parution | 1968 |
Illustrateur | Justin Laviolette |
Lieu de création en français | |
Compagnie théâtrale | Théâtre du Rideau vert (Montréal) |
Metteur en scène | André Brassard |
Personnages principaux | |
Germaine Lauzon, Linda Lauzon, Marie-Ange Brouillette, Rose Ouimet, Des-Neiges Verrette, Yvette Longpré, Gabrielle Jodoin, Lise Paquette, Lisette de Courval, Thérèse Dubuc, Olivine Dubuc, Angéline Sauvé, Rhéauna Bibeau, Ginette Ménard, Pierrette Guérin |
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Elle est fréquemment citée comme une des premières pièces québécoises à employer le joual (forme populaire du français québécois)[3].
Germaine Lauzon, femme au foyer à Montréal, gagne un million de timbres GoldStar lui permettant de se procurer divers objets présentés dans le catalogue de la compagnie. Afin de coller rapidement les timbres dans les cahiers (et de partager sa joie), Germaine organise un « party de collage de timbres » en compagnie de parents et amies [4].
Cependant, l'atmosphère dégénère rapidement : Germaine suscite la jalousie des autres femmes qui ne se gênent pas pour lui voler des timbres, des amitiés sont bouleversées et Pierrette Guérin, sœur de Germaine qui mène une vie de « damnée » dans les clubs, refait surface au grand déplaisir de certaines. Germaine finit par découvrir le vol des timbres et se retrouve seule avec ce qui reste des timbres.
Quinze femmes composent la distribution de la pièce, leur âge variant entre 20 et 93 ans. Germaine Lauzon est le personnage principal de la pièce, une femme de la classe ouvrière de Montréal qui gagne un million de timbres de commerce dans un concours. Elle est mariée à un homme alcoolique et a deux enfants. Germaine est une femme ambitieuse qui rêve d'une vie meilleure, mais elle est également jalouse et méfiante envers ses amies. Rose Ouimet est la sœur de Germaine, elle est une femme plus âgée, veuve et sans enfants. Rose est très religieuse et s'inquiète beaucoup pour l'âme de sa sœur, qui est obsédée par les biens matériels. Lisette de Courval est la voisine de Germaine, elle est une femme coquette qui aime les vêtements de marque et les hommes. Lisette est mariée à un homme plus âgé qu'elle, mais elle le trompe régulièrement. Thérèse Dubuc est une amie de Germaine, elle est mariée et a des enfants, mais elle est malheureuse dans sa vie conjugale. Thérèse rêve de devenir chanteuse, mais elle n'a pas l'opportunité de le faire.
Pierrette Guérin est la sœur de Germaine, elle est éduquée et a des idéaux sociaux, mais elle est souvent ignorée par les autres femmes en raison de son jeune âge. Angeline Sauvé est une amie de Germaine, elle est mariée et a plusieurs enfants, mais elle est également très malheureuse. Angeline est une femme simple qui ne rêve que de confort et de sécurité pour sa famille. Yvette Longpré est une amie de Germaine, elle est mariée et a des enfants, mais elle est également très malheureuse. Yvette est une femme plutôt cynique qui ne croit pas aux rêves et aux espoirs de Germaine. Marie-Ange Brouillette est une amie de Germaine, elle est mariée et a des enfants, mais elle est également malheureuse dans sa vie conjugale. Marie-Ange est une femme plutôt silencieuse qui ne dit pas grand-chose, mais qui observe tout ce qui se passe autour d'elle. Gabrielle Brouillette est la fille de Marie-Ange, et une adolescente qui ne parle pas beaucoup, mais qui est très observatrice. Elle est souvent ignorée par les autres femmes en raison de son jeune âge.
Chacun de ces personnages apporte une perspective différente sur la vie des femmes de la classe ouvrière de Montréal dans les années 1960, et la pièce explore leurs rêves, leurs désirs et leurs frustrations. L'acte I commence dans la cuisine de Germaine Lauzon, une femme de la classe ouvrière vivant dans un quartier pauvre de Montréal. Germaine a gagné un million de timbres-primes de l'entreprise locale Pepsodent et invite toutes les femmes du quartier à venir chez elle pour les coller à sa place. Les femmes arrivent petit à petit, dont sa belle-sœur Pierrette et sa meilleure amie, Mme Bolduc.
Les femmes commencent à coller les timbres et à discuter de leur vie. On apprend que Pierrette est jalouse de Germaine pour sa richesse soudaine et essaie de lui voler des timbres. Les autres femmes révèlent également leur jalousie et leur envie envers Germaine, mais sont trop occupées à se disputer entre elles pour agir. Au fur et à mesure de la soirée, les femmes commencent à révéler leurs préoccupations et leurs frustrations. On apprend que Germaine est malheureuse dans son mariage et que sa belle-mère la méprise. Les femmes se critiquent mutuellement, notamment pour leur apparence, leur accent ou leur éducation. La soirée se termine sur une note sombre, avec les femmes qui quittent la maison de Germaine en se disputant.
L'acte II commence avec les femmes qui continuent à coller les timbres et à discuter de leur vie. Cette fois-ci, leurs conversations tournent autour de leurs maris, de leurs enfants et de la manière dont ils les traitent. Les femmes révèlent leur colère et leur frustration face à l'injustice de la vie, ainsi que leur méfiance envers les hommes. Germaine annonce alors qu'elle a une surprise pour chacune d'entre elles et leur donne des enveloppes. Les femmes sont excitées à l'idée de recevoir une récompense pour leur travail, mais lorsqu'elles ouvrent les enveloppes, elles découvrent qu'elles contiennent des critiques cruelles et personnelles de chaque femme. Les femmes se mettent alors à se critiquer mutuellement, révélant leur jalousie et leur colère les unes envers les autres. Germaine commence à prendre conscience que l'argent ne peut pas tout acheter et qu'elle est toujours malheureuse malgré sa richesse.
L'acte III commence avec Germaine qui est seule dans sa cuisine, en train de réfléchir à la soirée précédente. Les femmes du quartier reviennent petit à petit pour récupérer leurs affaires et continuent à se disputer et à se critiquer. Germaine essaie de parler aux femmes et de trouver un terrain d'entente, mais elles continuent à se disputer et à se critiquer. Finalement, les femmes partent une par une, laissant Germaine seule et désemparée. Germaine commence à prendre conscience que la richesse ne peut pas résoudre tous ses problèmes et qu'elle a besoin d'un changement dans sa vie.
La pièce dépeint la réalité de femmes de l'époque, marquées par la religion (elles s'agenouillent toutes devant la radio pour réciter le chapelet) et les activités quotidiennes (elles en font une complainte en énonçant leurs tâches ménagères hebdomadaires, pour conclure qu'elles mènent « une maudite vie plate »). Tour à tour, elles viennent à l'avant-scène pour montrer leur jalousie (Marie-Ange), dénoncer l'appétit sexuel d'un mari à qui elles ne peuvent dire non quand il vient « réclamer son dû » (Rose) ou encore livrer leur inquiétude face à l'avenir (Pierrette).
Une version musicale est créée par le théâtre d'Aujourd'hui en 2010, avec René Richard Cyr au livret, Daniel Bélanger à la musique et l’appui de Michel Tremblay.
En 2018, la pièce est jouée à l'Abbey Theatre, à Dublin, sous le titre The Unmanageable Sisters[5].
Une production des Belles-Sœurs est jouée au festival de Stratford, à Stratford, en Ontario, au cours de sa saison 2023. Une adaptation cinématographique de Nos Belles-sœurs, réalisée par René Richard Cyr, est annoncée pour l'année 2024[6].
En 1987, la revue française Lire fait figurer Les Belles-Sœurs, pièce-phare, dans sa liste des 49 pièces à inclure dans la bibliothèque idéale du théâtre des origines à nos jours. Au Québec, la pièce incarne le « moment inaugural du « Nouveau théâtre québécois » »[7]. La pièce sera portée au grand écran et René Richard Cyr en fera la réalisation. La sortie est prévue pour juillet 2024[8].
Distribution à la création, le 28 août 1968 (théâtre du Rideau vert), pièce présentée jusqu'au 13 octobre 1968 (mise en scène d'André Brassard).
Distribution à la première reprise, en août et septembre 1969 (théâtre du Rideau vert) (mise en scène d'André Brassard).
Distribution à la deuxième reprise, en mai et juin 1971 (théâtre du Rideau vert) (mise en scène d'André Brassard).
Distribution à la troisième reprise en octobre et novembre 1973 (ancien théâtre Port-Royal de la Place des Arts), puis en novembre et décembre 1973 (Espace Cardin à Paris) (mise en scène d'André Brassard).
Distribution à la quatrième reprise, de juin à août 1974 (théâtre du Nouveau Monde) (mise en scène d'André Brassard.
Distribution à la cinquième reprise, en février et mars 1984 (théâtre du CNA à Ottawa), puis de mars à mai 1984 (théâtre français du CNA et de la Nouvelle Compagnie théâtrale à Montréal) (mise en scène d'André Brassard).
Distribution au Grand Théâtre de Québec et au théâtre du Trident, du 26 février au 23 mars 1991, à Québec (mise en scène de Serge Denoncourt).
Distribution au théâtre Jean-Duceppe, à Montréal, du 17 février au 27 mars 1993 (mise en scène de Denise Filiatrault).
Distribution au théâtre d'été de la saison 2003, de juin à septembre (bateau théâtre L'Escale de Saint-Marc-sur-Richelieu) (mise en scène de Serge Denoncourt).
Distribution de la version musicale de 2010, de mars à mai (centre du Théâtre d'Aujourd'hui) (mise en scène de René Richard Cyr).
La pièce a été traduite en plusieurs langues. Elle a été traduite en allemand par Hanspeter Plocher sous le titre de Schwesterherzchen (Tuebingen, Niemeyer, 1987) et joue au Romanistentheater der Universitæt Augsburg, en 1987. Elle a aussi été traduit en anglais par Bill Glassco et John Van Burek sous le titre de Les Belles-Sœurs (English version) (Talonbooks, Vancouver, 1974 ; traduction révisée, 1992) et jouée au St. Lawrence Centre (Toronto), le . Puis elle a été traduite en anglais écossais par Martin Bowman et Bill Findlay sous le titre de The Guid Sisters (in The Guid Sisters and Other Plays, Nick Hern Books, Londres, 1991), et jouée au Tron Theatre de Glasgow le .
Elle a été traduite en yiddish par Pierre Anctil et Goldie Morgentaler (en) sous le titre de Di Shvegerius et été jouée au Centre Saydie Bronfman, de Montréal, le . Elle a été traduite en polonais par Józef Kwaterko sous le titre de Siostrzyczki (revue Dialog no 8, 1990) et diffusée à la Télévision de Cracovie, en . Elle a été traduite en italien par Jean-René Lemoine et Francesca Moccagatta sous le titre de Le Cognate (Il teatro del Québec, Éditions Ubulibri, Milan, 1994) et jouée au Teatro di Rifredi de Florence le . En outre, la pièce a été traduite en près de 30 autres langues[10].
La pièce faisant écho chez tous les peuples, Les Belles-sœurs est maintenant connue et jouée internationalement [11].
Représentative de la vie des « petites gens » de n'importe quelle grande métropole, la pièce a été jouée en yiddish à Montréal, à Tel Aviv et à Brooklyn.
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