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bâtiment du Moyen Âge situé dans la basse-cour d'une place forte et réservé à l'usage du seigneur De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le logis seigneurial, aussi appelé plus communément logis[1], est, au Moyen Âge de la fin du XIe siècle au milieu du XVe siècle, un vaste bâtiment situé la plupart du temps dans le donjon et réservé à l'usage du seigneur et de sa famille.
Par extension, les termes de logis, manoir[2], ou grande maison désignèrent par la suite l'habitation du maître d'une ferme fortifiée (parfois isolée), comme les logis du XIIe siècle qu'il est possible de trouver encore, notamment en Allemagne, en Angleterre, en France ou en Espagne.
De nos jours, l'existence d'un ancien « logis » peut, par son isolement, par les destructions des bâtiments et murailles l'ayant entouré à l'origine, et par les modifications successives apportées au fil du temps pour le confort de l'habitation ou son « recyclage » en bâtiment agricole, échapper au regard du voyageur.[réf. nécessaire]
Situés au rez-de-chaussée du logis ou semi-enterrés, la cave et le cellier ont l'avantage d'empêcher l'humidité naturelle du sol d'envahir l'étage de l'habitation et procurent un lieu dont la température égale, fraîche, permet de conserver des provisions de bouche qui entreraient en fermentation si elles restaient exposées aux changements de la température extérieure, d'où un minimum de fenêtres. On pouvait y trouver également la cuisine de type voûté (cellier à Bricquebec[3]) ou à solives[4].
En ancien français, on emploie le terme de Grant sale, voire simplement de Sale pour la désigner, expression reprise à l'époque moderne en Grand-Salle ; dans les textes en latin, le terme est traduit par aula. Cette salle d'apparat, aussi désignée sous le terme de salle de banquet ou réception, se situe généralement au premier étage, on y accède par l'escalier à grand degré. Elle était généralement munie d'une grande cheminée réservée à la cuisine avec ses accessoires de cuisson et servait également au chauffage. Non loin de la cheminée, des armoires murales permettaient de ranger la vaisselle. On pouvait y trouver également un lavabo, car l'hygiène au Moyen Âge était très rigoureuse ; à défaut, on utilisait une aquamanile, un gémellion (récipient)[6] ou encore une aiguière.
La salle contenait aussi des tréteaux pour mettre le couvert (d'où l'expression « dresser la table ») et des bancs. Des peintures murales et des tapisseries la décoraient souvent.
Initialement, il s'agissait bien souvent d'un bâtiment indépendant, comme à Oakham[7],[8],[9] (Comté de Rutland, Angleterre), à Caen[10], Douvres-la-Délivrande (initialement, le Domaine de la Baronnie possédait une grande salle indépendante du logis), Bricquebec ou Beaumont-le-Richard.
Par la suite, la Grande Salle devient un bâtiment associé au logis, comme à Crépy-en-Valois (ou la Grande-Salle et le logis sont dans le même bâtiment), Creully (« voir à Évolution du bâtiment »)[11], Lillebonne[12] ou Penshurst Place (Baron's Hall)[13].
Les logis royaux ou princiers possédaient eux aussi leur Grande Salle, bien plus imposante et luxueuse que celle des petits seigneurs. Quelques-unes sont restées célèbres par leur taille et leur beauté. C'est le cas de la Grand-Salle du Palais de la Cité à Paris, qui fut en son temps, avec ses 1 800 mètres carrés, la plus grande salle d'Europe. Elle disparut en 1618 dans un incendie, mais on peut encore voir au Palais de Justice de Paris la salle basse, aujourd'hui dite Salle des Gens-d'Armes.
Exemples de Grandes Salles princières en France :
Exemples de Grandes Salles princières en Europe :
La chambre[14] était juxtaposée à la Grande Salle, séparée par une simple cloison. On accédait à cette chambre, par la salle ou par une tourelle munie d'un escalier à vis « accès à usage privé ». Dans cette chambre il y avait une cheminée à vocation de chauffage et de toute évidence un lit et son mobilier médiéval. On pouvait y trouver un lavabo et sa puisette pour s'y laver.
Il ne paraît pas qu'il ait eu des cheminées dans les intérieurs des palais ou des maisons romaines. Les cheminées ou foyers n'apparaissent, disposés dans les intérieurs, qu'au XIIe siècle, et à dater de cette époque les exemples abondent. La cheminée primitive se compose d'une niche prise aux dépens de l'épaisseur du mur, arrêtée de chaque côté par deux pieds-droits, et surmontée d'un manteau et d'une hotte, sous laquelle s'engouffre la fumée. La cheminée servait aussi bien de chauffage que d'espace de cuisson, selon la pièce où elle était installée[15].
Dans les logis primitifs du XIe siècle, il y aurait eu un foyer central à feu ouvert (au lieu de la cheminée murale).
Tuyaux et mitres de cheminées
Armoire murale
L'armoire murale est un réduit ménagé dans le mur, clos, destiné à renfermer des objets ayant quelques valeurs, ou à conserver des vivres. Quelquefois elles sont ventilées, divisées par des tablettes de pierre ou de bois. Ce genre d'armoire se trouvait soit près de la cheminée, dans la cuisine, ou soit dans la chambre.
Lavabo
Dans ces lavabos se trouvait une puisette qui servait à alimenter le lavabo en eau.
Latrines
Il existe différents types de fenêtres, toutes sont chanfreinées (surface oblique obtenue par l'abattement de l'arête d'une pierre)[16] :
Les portes étaient chanfreinées.
Portes d'édifices civils extérieurs et intérieurs.
Dans les villes du Moyen Âge, les châteaux et les palais possédaient seuls des portes charretières, lesquelles étaient habituellement fortifiées. Quant aux portes des maisons proprement dites, ces habitations, fussent-elles pourvues de cours, n'étaient toujours que ce que nous appelons des portes d'allée, c'est-à-dire disposées seulement pour des piétons, d'une largeur de 1 m à 1,50 mètre, et d'une hauteur de 2,50 à 3 mètres au plus.
Il n'est pas connu de portes d'édifices civils appartenant au XIe siècle en France, qui présentent un caractère particulier. Les baies d'entrée, très rares d'ailleurs, de cette époque, ne consistent qu'en deux jambages avec un arc plein cintre en petit appareil, et ne diffèrent pas des petites portes d'églises que l'on voit encore ouvertes sur les flancs de quelques monuments religieux du Beauvaisis, du Berry, de la Touraine et du Poitou.
Ce type d'escalier pouvait équiper les logis, manoirs et donjons, dont les occupants voulaient s'assurer une plus grande sécurité contre d'éventuelles intrusions. Installé dans une tour ronde, dans un cylindre de maçonnerie percé de portes à la hauteur des étages à desservir, l'escalier était indépendant de la maçonnerie, et se composait d'un arbre à pivot supportant tout le système de charpente. Un palier dans la maçonnerie était aménagé pour chaque étage devant être desservi.
Il faut supposer toutes les portes percées au-dessus de celle D du rez-de-chaussée. La première marche est en E ; de E en F, les marches sont fixes et sont indépendantes du noyau en charpente monté sur un pivot inférieur en fer G, et maintenu au sommet de la vis dans un cercle pris aux dépens de deux pièces de bois horizontales. La première marche assemblée dans le noyau est celle H ; elle est puissamment soulagée ainsi que les trois suivantes par des potences I.
À partir de cette marche soulagée H, commence un limon spirale assemblé dans les abouts des marches, et portant une cloison en bois cylindrique percée de portes au droit des baies de maçonnerie D. Au-dessus de la troisième marche (partant de celle H) les autres marches jusqu'au sommet de la vis ne sont plus soulagées que par les petits liens K, moins longs que les potences I, afin de faciliter le dégagement. Ainsi toutes les marches, le limon et la cloison cylindrique portent sur l'arbre pivotant O. Lorsqu'on voulait fermer d'un coup toutes les portes des étages, il suffisait de faire faire un quart de cercle au cylindre en tournant le noyau sur son axe. Ces portes se trouvaient donc masquées; entre la marche F et celle H il restait un intervalle, et les personnes qui l'auraient franchi pour pénétrer dans les appartements, trouvant une muraille en face les ouvertures pratiquées dans le cylindre, ne pouvaient deviner la place des portes véritables correspondant à ces ouvertures lorsque l'escalier était remis à sa place. Un simple arrêt posé par les habitants sur l'un des paliers C empêchait de faire pivoter cette vis. C'était là un moyen sûr d'éviter les importuns[15]. Voir escalier amovible.
Ils mettaient en communication deux pièces superposées, ils n'étaient pas pris toujours aux dépens de l'épaisseur des murs ; ils étaient visibles en partie, posés dans un angle ou le long des parois de la chambre inférieure, et ajourés sur cette pièce. À ce propos, il est important de se pénétrer des principes qui ont dirigé les architectes du Moyen Âge dans la construction des escaliers. Ces architectes n'ont jamais vu dans un escalier autre chose qu'un appendice indispensable à tout édifice composé de plusieurs étages, appendice devant être placé de la manière la plus commode pour les services, comme on place une échelle le long d'un bâtiment en construction, là où le besoin s'en fait sentir[15]. Voir escalier à vis.
Le constat des faits bien connus aujourd'hui des archéologues amène à ne s'occuper ici que de la peinture appliquée à l'architecture française du Moyen Âge. Comme durant l'Antiquité, peinture et architecture n'étaient alors pas dissociées. Ces deux arts se prêtaient mutuellement secours, et le « tableau » en tant que tel (objet mural décoratif) n'existait pas, ou du moins n'avait qu'une importance très secondaire[15], comme en témoignent aussi des peintures murales du XIVe siècle[17].
Le premier exemple d'appareil est très simple, ainsi que le présente l'image de la peinture murale du XIIe et XIIIe siècles ci-dessus[15], blancs sur fond jaune ocre, ou, plus fréquemment, brun rouge sur fond blanc ou sur fond jaune pâle ; les lignes ainsi filées au pinceau sur de grandes surfaces, simples, doublées, triplées ou accompagnées de certains ornements, présentent une décoration très économique, faisant parfaitement valoir les litres, les bandeaux, les faisceaux de colonnes, les bordures couvertes d'une ornementation plus compliquée et de couleurs brillantes.
Le plafond n'était, dans les constructions du Moyen Âge, que le plancher vu du dessous. La structure du plancher imposait la forme et l'apparence du plafond, qui n'était jamais revêtu de voussures, de compartiments et caissons en bois ou en plâtre, éléments décoratifs sans rapport avec la fonction première de simple cloisonnement de l'espace en deux niveaux.
Les poutres, souvent avec peu de portée dans les murs, et soulagées par des corbeaux de pierre plus ou moins saillants, pouvaient être ornées (sur leurs arêtes) de profils au-delà de la portée sur les corbeaux. Quelquefois les solives elles-mêmes étaient aussi très délicatement moulurées. Les solives des planchers les plus anciens posaient d'un bout seulement sur ces poutres et de l'autre, dans une rainure pratiquée dans la muraille, dans des trous ou sur une lambourde, posée elle-même sur des corbelets ou un profil continu. Pour pallier la torsion de ces solives (maintenues ni par des tenons ni par des chevilles), des entretoises formant clefs étaient chevillées en oblique entre leurs portées, sur les poutres et les lambourdes.
Les entrevous des solives (pleins ou vides) étaient enduits sur bardeaux, ou garnis de merrains posés transversalement. Les couvre-joints entre ces merrains formaient entre les solives de petits caissons. Du plâtre ou du mortier était étalé sur ces merrains, le tout recouvert de carrelage.
Sur les plafonds, au bois rarement apparent, était appliquée une peinture en détrempe que l'on pouvait renouveler facilement. On voit encore bon nombre de ces plafonds des XIIIe et XIVe siècles sous des lattis plus modernes, dans d'anciennes maisons[15].
La charpente des bâtiments, dans les contrées anglo-normandes par exemple, se caractérise par sa similitude avec la charpente navale[15]. Les Normands, peuple de marins, semblent avoir considérablement contribué à l'art des charpentiers, comme l'attestent, dès le XIe siècle, de vastes édifices entièrement couverts par de grandes charpentes apparentes. Les charpentes élevées plus tardivement en Angleterre, pendant les XIIIe et XIVe siècles, semblent plus originales, et avoir intégré des traditions plus anciennes.
Les charpentes pouvaient être très ouvragées et sculptées, généralement faites en chêne ou en orme.
Le rampant est la partie inclinée du pignon, d'une toiture.
Ce sont les éléments recouvrant la partie supérieure d'une toiture. Ces éléments pouvaient être ouvragés[18],[19].
La couverture peut être en tuile, lauze, ardoise, chaume, etc. ; suivant ressources géologiques[21],[22].
Massif de maçonnerie élevé en saillie contre un mur ou un support pour l'épauler. Les contreforts ont plus une fonction de renforcement que d'esthétique[23].
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