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film de Jean-Marie Poiré sorti en 1998 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Visiteurs II : les couloirs du temps est un film français réalisé par Jean-Marie Poiré, sorti en 1998.
Réalisation | Jean-Marie Poiré |
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Scénario |
Jean-Marie Poiré Christian Clavier |
Musique | Éric Lévi |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Gaumont Ciné Comic France 3 Cinéma Canal+ |
Pays de production | France |
Genre | Comédie fantastique |
Durée | 118 minutes |
Sortie | 1998 |
Série Les Visiteurs
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le cinéaste est également coauteur du scénario avec Christian Clavier.
Suite du film Les Visiteurs, sorti cinq ans plus tôt, l'histoire reprend directement là où celle du premier film s'était arrêtée. Un troisième film, Les Visiteurs : La Révolution, sort en 2016, soit dix-huit ans après la sortie de ce deuxième film.
Le comte Godefroy de Montmirail est enfin parvenu à retourner dans son époque en compagnie, croit-il, de son écuyer Jacquouille la Fripouille, et à éviter le meurtre de son futur beau-père, le duc Fulbert de Pouille. Mais Jacquouille, ayant découvert et pris plaisir à la vie du XXe siècle, a fait en sorte d'envoyer son descendant, Jacques-Henri Jacquart, au Moyen Âge.
De son côté, Godefroy célèbre son mariage avec Frénégonde. Mais les festivités sont interrompues par l'arrivée de Fulbert de Pouille se plaignant de la disparition subite de ses bijoux. Parmi lesquelles une relique nommée « La dentelette de Sainte Rolande ». Le voleur en question est Jacquouille (qui avait placé les bijoux dans une cachette lors des obsèques du duc avant le voyage dans le temps avant de les récupérer au XXe siècle dans le film précédent). Afin de pouvoir se marier, Godefroy doit mener son enquête pour retrouver les bijoux et la relique.
Pendant ce temps au XXe siècle, Béatrice réussit à ramener Jacquouille au Moyen-Âge... avec par mégarde son mari Jean-Pierre qui a bu par inadvertance la potion. Tous deux se retrouvent au milieu d'une guerre menée par les Bourguignons que Godefroy réussit à chasser. Mais le comte se rend compte que c'est Jacquouille le voleur et part avec lui au XXe siècle (non sans ramener Jean-Pierre et Jacquart) afin de retrouver la relique.
Mais en arrivant au XXe siècle, le comte et Jacquouille apprennent que les joyaux ont été récupérés par Cora, la veuve d'un des descendants du comte, Hubert, qui avait disparu des années auparavant. Après de nombreuses péripéties et des problèmes de réadaptation à l'époque, Godefroy, se faisant passer pour Hubert, se rend chez Cora pour assister au mariage de la fille de cette dernière et récupère les joyaux. Mais le retour dans le passé ne se passe pas comme prévu pour Godefroy et Jacquouille : à la suite d'un malheureux concours de circonstances, tous deux se retrouvent envoyés à l'époque de la Révolution française !
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Clavier et Poiré mettent d'abord cette suite de côté pour « prendre le temps, pour réfléchir, pour être persuadés de tenir une deuxième partie qui soit artistiquement valable[11] » et s’attellent à deux autres projets. Le premier porte sur une pièce de théâtre anglaise, Out of order de Ray Cooney, qu'ils adaptent sous le titre Panique au Plazza : la pièce, mise en scène par Pierre Mondy, est jouée au Théâtre Marigny en 1996 et Christian Clavier y tient le rôle principal.
Leur deuxième projet est un film avec Gérard Depardieu, alors au sommet de sa gloire : celui-ci, emballé par le succès des Visiteurs, fait part à Clavier et Poiré de son envie de tourner un film avec eux[11],[12]. À la même période, le jeune Thomas Langmann (le fils de Claude Berri) a comme projet une adaptation en film des aventures d'Astérix le Gaulois : il réussit à intéresser Clavier, Poiré et Depardieu[13]. Ils acceptent puis se rétractent pour tourner un film sans aucun rapport avec Astérix : Les Anges gardiens. Poiré et Clavier co-écrivent le scénario, Poiré réalise le film et Clavier et Depardieu composent un duo jusqu'alors jamais réuni. Au vu de l'énorme réussite des Visiteurs et des deux têtes d'affiches, la production fait confiance à Poiré et lui accorde un budget de 105 871 459.8 francs (c'est le film français avec le plus gros budget de l'année). Tourné à Hong Kong, en France et en Belgique, cette comédie, dans laquelle Depardieu et Clavier jouent chacun un double rôle, sort en 1995 et est un gros succès, finissant en deuxième place du box-office de l'année avec 5 793 034 entrées.
Dans son film précédent, Les Anges gardiens, Jean-Marie Poiré avait ré-employé trois acteurs déjà présents dans Les Visiteurs : Christian Clavier, Arièle Semenoff et Anna Gaylor. Pour cette suite, il réutilise certains seconds rôles vus dans Les Anges gardiens comme Philippe Nahon, Armelle, Laurent Gendron et Rodolphe Sand. Philippe Nahon, rendu célèbre par le film Carne de Gaspar Noé, interprète le gérant de l'Intermarché que saccagent Ginette et Jacquouille. Armelle, alors inconnue du grand public (Caméra Café, la série qui la fera connaître, ne commença qu'en 2001), interprète Dame Pétronille, une habitante du Bourget de Montmirail qui travaille chez le drapier et avec qui Jacquouille essaie apparemment de se fiancer. Laurent Gendron a le petit rôle du pompiste de la station Shell et Rodolphe Sand celui tout aussi court du pompier René.
En 1994, Marie-Anne Chazel joue la pièce Drôle de couple, en compagnie de Clémentine Célarié. Lors d'un dîner d'après spectacle, où étaient présents Jean Reno et Christian Clavier (ce dernier était à l'époque le mari de Marie-Anne Chazel), tous deux annoncent à Michel Crémadès, qui joue un second rôle dans la pièce, avoir songé à lui pour un rôle dans cette suite[14] : il joue donc Lucien Remoux, le chanteur au mariage de Philippine et Benoît.
Le principal changement dans la distribution du film est l'absence de Valérie Lemercier dans le rôle de Béatrice de Montmirail (et de Frénégonde). L'actrice, dont la prestation dans le premier film lui avait valu un César, ne s'engage pas dans cette suite car le scénario lui plaît moins que celui du premier : « Alors, pourquoi refaire la même chose en moins bien ? Vous savez, on accepte parfois de faire un film sans trop savoir ce qu'il peut donner. Mais là, franchement, je ne le sentais pas… » déclare-t-elle en 2007[15]. Surtout, elle avait très mal vécu le tournage du premier film, notamment dans ses relations avec Jean-Marie Poiré et Christian Clavier[16]. Muriel Robin, qui selon Christian Bujeau avait été contactée pour jouer le rôle de Cora[17], hérite du double-rôle de Béatrice/Frénégonde tandis que le rôle de Cora, femme du cousin Hubert et mère de sa fille, est confié à Claire Nadeau[18]. Toujours en 2007, Valérie Lemercier s'exprime sur l'interprétation de Muriel Robin :
« Beaucoup de gens ont critiqué la performance de Muriel Robin, qui a repris le personnage de Béatrice de Montmirail. Mais il aurait fallu tout changer, le nom du personnage, son entourage familial, ses relations, ses tics de langage... pour qu'elle puisse se sentir complètement à l'aise. Un bon comédien éprouve toujours beaucoup de difficultés quand il essaye de se caler sur la performance d'un autre acteur. Et c'est exactement ce qu'on lui avait demandé de faire. »
— Valérie Lemercier, 2007, pour Télérama[15].
Quelques années plus tard, Muriel Robin déclare s'être sentie malheureuse sur le tournage, Jean-Marie Poiré, d'après elle, ne la désirant pas, vu qu'elle remplaçait « une personne qu'il aimait ». En 2010, l'actrice confiera ne pas aimer sa propre prestation et dira : « Je me demande encore aujourd'hui pourquoi j'ai fait ce film ! »[19],[20],[21]. Elle reconnaît avoir accepté de remplacer Lemercier pour rendre service à Poiré et Clavier, croyant naïvement que cette suite ne pourrait pas voir le jour si elle ne leur prêtait pas secours[22]. Malgré le succès du film, Robin ne reçoit ensuite aucune proposition de rôle au cinéma[22].
En plus de son petit rôle, Rodolphe Sand participe au montage du film. Deux ans plus tard, il est l'assistant de Jean-Marie Poiré sur le tournage du remake, Les Visiteurs en Amérique.
Pour la scène du mariage, la production a fait appel à un modiste parisien renommé, Jean Barthet. Celui-ci a donc réalisé un nombre important de chapeaux pour toutes les invitées[23],[24]. La voiture de Mr et Mme de Montmirail n'est plus une Renault Safrane comme dans le premier film, mais une Volkswagen Passat, la marque allemande étant un des sponsors principaux du film.
Les lieux de tournage du film, tous situés en France, sont les suivants[25] :
Le tournage débute le [27] à Beynac-et-Cazenac, dans le département de la Dordogne, aux abords du château de Beynac. Lors de ce premier jour de tournage, il fait, d'après Christian Clavier, « un froid à décorner les bœufs » mais c'est pour lui « extraordinaire de remettre le costume de Jacquouille »[28]. Le château de Beynac sert de décors pour le château de Godefroy de Montmirail au Moyen Âge. Pourtant, même si la majeure partie du film se déroule à l'époque médiévale, peu de scènes y sont tournées : le lieu est uniquement utilisé pour des scènes d'extérieurs et pour des bouts de scènes se déroulant au bourg proche du château de Montmirail (le reste est tourné en studios ou dans d'autres châteaux). Ainsi, seule une petite partie de la distribution est présente : Christian Clavier, Jean Reno, Muriel Robin, Christian Bujeau, Pierre Vial, Jean-Luc Caron, Éric Averlant, Patrick Burgel et Franck-Olivier Bonnet. Le château de Biron, situé à près de 45 km du château de Beynac, a également servi de décors pour des scènes intérieures.
Michel Crémadès, qui n'a joué que dans une scène du film, raconte son expérience sur le tournage[14] :
« Nous tournions la scène du mariage dans le château d'Ermenonville[N 8], encore plus beau sous un magnifique soleil. En attendant de mettre en boîte la scène du bal des mariés dans ma tenue de crooner, je me retrouvais confortablement assis à côté de Marie-Anne [Chazel] sous un chêne centenaire, à lézarder au soleil, alors que Christian Clavier et Jean Reno, étaient, eux, assis « vulgairement » dans l’herbe. Vu comme ils étaient habillés, ils ne risquaient pas de se salir... J’arborais fièrement ma tenue d’homme orchestre et surtout cette sublime chemise saumon à jabot. On vient enfin nous chercher pour tourner la scène pendant laquelle Clavier et Reno se mettent à jouer avec mon micro. Voyant que Jean-Marie Poiré aimait que les acteurs se « lâchent » dans des improvisations, je rajoutais dans mon texte : « Non mais ça va pas ! Un micro à quatre mille balles ! » Cela amusa beaucoup l’équipe et c’est cette prise qui fut montée. [...] Jean-Marie s’est éclaté à faire pas mal de prises dans tous les axes, c’est un réalisateur qui adore avoir la caméra à l’épaule et qui aime choper des images à l’arrache. Parfois cela donne des faux raccords mais le film est monté tellement « cut »... »
Jean Barthet, le modiste qui a créé les chapeaux des convives du mariages, est présent sur le tournage au château d'Esclimont et fait même plusieurs apparitions dans le film : on le voit dans la scène durant laquelle Cora annonce à sa fille Philippine que son père est vivant, après avoir eu Jacquouille au téléphone[23] puis, lors de la fête après le mariage, une première fois furtivement dans un plan, derrière les mariachis puis une seconde fois, en train de danser sur la chanson Scoubidou, massacrée par Jacquouille.
Après 17 semaines, le tournage se termine le .
Les jardins du château de Vaux-le-Vicomte servent de décors à la fin du film pour introduction d'un potentiel 3e film.
Alors que diverses interviews, présentations d'affiches et bandes-annonces circulent à la fin de l'année 1997, le montage du film ne prendra fin que peu avant la date de sortie officielle en 1998[29].
Quelques scènes ont été coupées au montage :
Le film comporte bien plus d'effets spéciaux que le premier volet, surtout en ce qui concerne les déplacements dans le temps. En effet dans Les Visiteurs, les acteurs portaient simplement des masques tandis que seulement deux effets avaient été insérés, pour la transformation de Jacquouille en tas d'excréments et pour le déplacement de Jacquart dont le corps se déformait avant de disparaître.
Le film comporte également quelques faux raccords[33] :
Jean-Marie Poiré aurait aimé en tirer une version longue, ce qu'il désirait déjà faire pour Les Anges gardiens (1995)[34]. Le réalisateur déclare : « Il y avait des plans du Moyen-Âge absolument splendides. On a commencé une version longue, qui devait faire vingt minutes de plus, et Gaumont a prétexté qu'il ne trouvait pas ça mieux que la version courte — ce que je ne trouvais pas vrai. Évidemment, ça voulait dire des frais supplémentaires. Il fallait remixer la musique. Mais ce n'était pas des frais gigantesques… »[34].
Avec son budget s'élevant à 140 millions de francs et le succès du premier film, Les Visiteurs 2 bénéficie d'une plus large promotion que ce dernier, et ce dès l'annonce de sa préparation. Pour exemple, en septembre 1996, le magazine Première, consacrant un dossier à Jean Reno, parle déjà du film, alors qu'il n'est encore qu'en projet[35].
Au mois d'août 1997, ce que l'on appelait à l'époque un « préfilm-annonce » (la dénomination actuelle serait plutôt un « teaser ») est diffusé[36]. Aucun acteur ni détail de l'histoire n'y est montré : ce « préfilm-annonce » consiste en un karaoké de la chanson File la laine qui se termine sur un « Okay ! » de Jacquouille[37].
La bande-annonce finale, réalisée par Jean-Marie Poiré lui-même, sort au début du mois de décembre 1997[36]. Celle-ci, contrairement au teaser, montre des extraits du film, accompagnés d'une voix-off résumant l'action du premier opus et révélant les enjeux du second :
« Un jour, deux hommes sont venus du passé ; ils venaient d'un temps où l'on croyait encore au diable, aux sortilèges, aux potions magiques. Un seul s'en est retourné, comme l'avait exigé l'enchanteur. L'autre, qui a renvoyé son descendant à sa place, au Moyen Âge, est resté parmi nous : il a ainsi empêché de se refermer les couloirs du temps. Si les couloirs du temps restent béant, alors les pires malédictions s'abattront sur cette terre. »
Les différents acteurs principaux font aussi de nombreuses apparitions télévisuelles à l'approche de la date de sortie du film. Ainsi Jean-Marie Poiré, Marie-Anne Chazel, Muriel Robin, Claire Nadeau, Christian Clavier et Jean Reno étaient les invités d'Arthur dans l'émission Les Enfants de la télé du vendredi [38],[36], qui attira d'ailleurs près de 8 600 000 téléspectateurs[39]. Le dimanche , l'équipe du film est accueillie dans l'émission de Michel Drucker, sur France 2[36]; le soir, Christian Clavier est l'invité du journal de 20 heures de la même chaîne[11], tandis que Jean Reno est celui du 19/20 de France 3[29]. Le lendemain, lundi , c'est dans Nulle part ailleurs, sur Canal+ (une des chaînes qui a co-produit le film), que Jean-Marie Poiré, Marie-Anne Chazel et Muriel Robin viennent faire la promotion du film[40],[36]. Le , Marie-Anne Chazel et Christian Clavier reviennent dans Les Enfants de la télé, une semaine après la sortie du film[41]. Dans la presse, le personnage de Jacquouille, populaire auprès des enfants, est le « rédacteur du chef invité » du Journal de Mickey du [42].
En France, durant sa première semaine d'exploitation, le film attire 2 655 916 spectateurs et bat ainsi plusieurs records : celui du meilleur premier jour mais aussi d'être millionnaire en trois jours et d'avoir fait la meilleure première semaine en France[43].
En tout, le film réalise 8 038 852 entrées en France[3]. Il est classé 54e film ayant fait le plus d'entrées en France en 2017[44].
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
France | 8 021 698 entrées | ||
Belgique | 535 805 entrées | ||
Espagne | 363 656 entrées | ||
Allemagne | 227 285 entrées | ||
Luxembourg | 13 145 entrées | ||
Hongrie | 20 305 entrées | ||
Islande | 2 532 entrées | ||
Pays-Bas | 402 entrées | ||
Pologne | 13 507 entrées | ||
Roumanie | 5 520 entrées | ||
Total mondial | 9 245 627 entrées[45] | 2020 |
« Je devais aller au golf et je me retrouve en pleine Guerre de Cent Ans ! »
« Oh le fillot ! Il a été changé en boule de merdasse ! »
« — C'est comment chez vous, genre hutte, les murs sont en boue séchée ?
— Inutile madame Goulard on chie sur des truelles ça nous fait des briques »
« C'est pas parce que les gars sentent des pieds qu'ils viennent forcément du Moyen-Âge, nous-mêmes à la Gendarmerie nous en avons quelques specimens ils sont bien d'aujourd'hui. »
« Dans la chariotte et silence ! »
Le film sort en VHS le 26 novembre 1998, soit 10 mois après la sortie en salles. Une édition remastérisée en Blu-Ray est sortie le [réf. nécessaire].
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