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film de Hugh Hudson sorti en 1981 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Chariots de feu (Chariots of Fire) est un film britannique réalisé par Hugh Hudson et sorti en 1981. Le film s'inspire librement de l'histoire de deux athlètes britanniques concourant aux Jeux olympiques d'été de 1924, Harold Abrahams et Eric Liddell.
Titre original | Chariots of Fire |
---|---|
Réalisation | Hugh Hudson |
Scénario | Colin Welland |
Musique | Vangelis |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Allied Stars Ltd. Enigma Productions |
Pays de production | Royaume-Uni |
Genre | drame biographique |
Durée | 119 minutes |
Sortie | 1981 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le titre du film est inspiré d'un vers tiré du poème de William Blake adapté dans l'hymne britannique Jérusalem, que l'on entend d'ailleurs à la fin du film.
Le film rencontre un succès public et critique. Il obtient sept nominations aux Oscars 1982 et en remporte 4, dont celui du meilleur film. Le film est aussi connu pour son célèbre thème musical composé par Vangelis. La bande originale sera un succès commercial également.
Aux Jeux olympiques d'été de 1924 de Paris, l'Anglais Harold Abrahams, juif, doit surmonter l'antisémitisme et la barrière de classe pour pouvoir se mesurer à celui que l'on surnomme l'Écossais volant, Eric Liddell, au 100 mètres. Ce dernier, fervent pratiquant protestant presbytérien, déclare cependant forfait car ses convictions lui interdisent de courir un dimanche. À la place, Liddell est autorisé à prendre le départ du 400 mètres, un jeudi.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Le tournage a lieu d'avril à . Il se déroule en Angleterre (Bebington, Liverpool, Birkenhead, St Helens, York, Université de Cambridge, Beaconsfield, ...) et en Écosse (Édimbourg, St Andrews, Perth)[2].
La musique du film est composée, arrangée, interprétée et produite en album par Vangelis en 1981.
La musique du générique du début du film, Titles, est particulièrement célèbre, ayant notamment souvent été reprise par la suite pour caractériser des instants de gloire ou de succès.
À une époque où les orchestrations traditionnelles en musique de film sont encore la norme, la bande originale de Vangelis se distingue par l'usage prédominant des instruments électroniques (synthétiseur) et n'est pas sans rappeler d’autres compositions similaires comme celles de Giorgio Moroder pour le film Midnight Express en 1978.
Outre les compositions de Vangelis, on entend aussi durant le film les morceaux suivants[3] :
Au cours de ses quatre premières semaines à l'Odeon Haymarket, le film a rapporté 106 484 £[5]. Les Chariots de feu était le film britannique le plus rentable de l'année avec 1 859 480 £ de recettes[6]. Son montant brut de près de 59 millions de dollars aux États-Unis et au Canada en a fait l'importation de films la plus rentable aux États-Unis (c'est-à-dire un film sans aucune contribution américaine) à l'époque, dépassant les 43 millions de dollars de Arrête de ramer, t'es sur le sable[7],[8].
En France, le film passe un peu inaperçu à sa sortie en salles, ne totalisant que 312 931 entrées[9].
Le canevas est complexe et suit en parallèle les expériences d'Abrahams et de Liddell, tout en dressant le portrait de leurs caractères et de leur tempérament face à l'adversité.
Il y a une prédominance de thèmes sportifs, mais également culturels et même religieux. Ces thèmes sont souvent abordés à travers une comparaison des deux héros, qui diffèrent par leurs valeurs, modes de vie, croyances et comportements. La musique éthérée du film et le rapprochement entre la volonté du sportif et la foi religieuse donnent par moments un tournant mystique au film. D'autres thèmes sont présentés, comme la ferveur religieuse, l'antisémitisme, l'élitisme, l'engagement.
Une scène du film relate une course durant laquelle les coureurs parviennent à faire le tour de la Grande Cour du Trinity College de Cambridge avant que ne sonne le douzième coup de midi. En réalité, cette scène fut filmée à Eton.
Il est admis que les seules personnes à avoir réellement réalisé le tour de la Grande Cour dans ce laps de temps sont David Burghley en 1927, Sebastian Coe lorsqu'il battit Steve Cram à l'occasion d'une compétition de charité en octobre 1988, Steve Cram et Sam Dobin en 2007.
Lord Burghley a inspiré le personnage de Lord Lindsay. Il participa aux jeux d'été de 1924 mais fut éliminé dès le premier tour. Il participa à nouveau aux jeux de 1928 et remporta une médaille d'or au 400 mètres haies. Lord Burghley étudia effectivement à Eton et Cambridge comme dépeint dans le scénario, mais n'y fut pas contemporain d'Abrahams car pour les besoins du scénario, le crédit de la course qu'il avait emportée au Trinity College fut attribué à ce dernier. David Burghley âgé de 76 ans à la sortie du film, refusa de le visionner en signe de protestation[10].
Le scénario prend également une grande liberté avec le refus d'Eric Liddell de courir le 100 mètres[11]. Dans le film, Liddell apprend que la course aura lieu un dimanche alors qu'il s'apprête à embarquer sur le bateau qui doit mener l'équipe olympique britannique à Paris[11]. En réalité, le calendrier fut publié plusieurs mois avant l'événement et Liddell consacra les mois qui suivirent à s'entraîner pour le 400 mètres, discipline dans laquelle il avait toujours excellé[11]. La scène montrant Liddell remonter un retard de 20 mètres après une chute provoquée par un athlète français lors d'un 400 mètres contre la France est, quant à elle, véridique.
C'est un masseur de l'équipe américaine qui fit remettre à Liddell un billet pour le soutenir dans ses convictions avant la course ; le réalisateur demanda à Jackson Scholz s'il acceptait d'assumer ce rôle, celui-ci déclara qu'il acceptait dès l'instant où c'était bon pour son image. Par ailleurs, le réalisateur Hugh Hudson, reconnait avoir pris la liberté de faire courir Liddell avec le billet en main, mais avoue une erreur de raccord, car sur les séquences en gros plans, l'on voit parfaitement que le coureur écossais ne tient pas le papier dans sa main droite.
Harold Abrahams était un outsider lorsqu'il remporta le 100 mètres, battant ainsi tous les favoris américains, dont Jackson Scholz et Charlie Paddock. Il parvint en finale du 200 mètres mais termina sixième et dernier. Il remporta une seconde médaille, d'argent cette fois, en ouvrant le relais 4 × 100 mètres.
Arthur Porritt, médaillé de bronze du 100 mètres pour la Nouvelle-Zélande, ne désira pas que son nom apparaisse à l'écran. C'est un personnage fictif, Tom Watson, qui prend sa place.
La véritable épouse d'Abrahams s'appelait Sybill Evers et était effectivement chanteuse ; Sybill Gordon est le nom d'une autre chanteuse qu'Abrahams n'a jamais épousée.
Aubrey Montague est connu sous le nom d'Evelyn Aubrey Montague. Il arriva 6e au steeplechase 3 000 mètres.
Le titre du film est inspiré d'un poème de William Blake, And Did Those feet in Ancient Time, mis en musique par Charles Hubert Hastings Parry en 1916 dans son hymne Jerusalem, et devenu une chanson extrêmement légendaire dans la culture anglaise, véritable hymne patriotique très utilisé pendant les guerres passées, à tel point que le Premier Ministre Atlee a déclaré ironiquement en 1945 que les Anglais allaient construire une nouvelle Jérusalem en Angleterre.
Le poème contient de multiples références à l'Angleterre de l'époque, les universités connues, Napoléon, la révolution industrielle, Jésus en Grande‑Bretagne et, bien sûr, le prophète Élie dans le passage où le terme « chariot de feu » est utilisé. Le poème a en fait subi une énorme instrumentalisation en Angleterre du fait de la version musicale de 1916, tant et si bien que beaucoup croient que le titre du poème est Jerusalem, et que certains disent qu'il est le morceau anglais le plus connu après l'hymne national. Le poème sert aussi de préface à l'œuvre de Blake : Milton, a Poem paru en 1804 :
À l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012, lors de la cérémonie d'ouverture, un hommage est rendu au film. L'acteur comique Rowan Atkinson s'imagine courir avec les athlètes Anglais (sur la plage, au début du film) alors qu'il se trouve dans l'Orchestre symphonique de Londres, en train de jouer la musique du film, sous la direction de Simon Rattle[12]. Le thème original du film est également joué par la Garde républicaine française lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de 2024 au Stade de France.
Le troisième épisode de la cinquième saison de The Crown (2022) met en scène la production du film et sa victoire aux Oscars 1982 en se concentrant sur le rôle du producteur Dodi Al-Fayed. La célèbre scène d'introduction du film est reconstituée dans l'épisode qui en montre le tournage.
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