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officier français du Génie, poète et auteur dramatique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Claude Joseph Rouget dit de Lisle[2], souvent appelé Rouget de Lisle, né le à Lons-le-Saunier et mort le à Choisy-le-Roi[3], est un officier du génie et un écrivain français, célèbre en tant qu'auteur de La Marseillaise[4], à l'origine Chant de guerre de l'armée du Rhin, devenu l'hymne national français en 1879, après une brève période (1795-1804) sous le Directoire et le Consulat.
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Compositeur, ingénieur, militaire, dramaturge, poète, écrivain, auteur-compositeur |
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Archives nationales (75AP)[1] |
Ses autres œuvres, notamment des hymnes tels que l'Hymne Dithyrambique sur la conjuration de Robespierre et la Révolution du 9 Thermidor (1794) et Vive le Roi ! (1814), sont restées peu connues.
Il naît le , dans une maison située au n° 24 de la rue du Commerce à Lons-le-Saunier, où sa mère est venue pour le marché du très proche village de Montaigu.
Claude Joseph est l'aîné[2] des huit enfants de Claude Ignace Rouget (1735-1792[5]) et de Jeanne Madeleine de Gaillande (1734-1811[6]). Claude Ignace Rouget est avocat au bailliage de Lons-le-Saunier.
Etant petit, Claude Joseph Rouget est déjà un passionné de musique[7]. Il joue du violon à ses heures perdues[8].
Avec son frère Claude Pierre, Claude Joseph passe sa jeunesse à Montaigu et y fait ses études jusqu'au collège[pas clair]. Après ses études, il va suivre une formation militaire à Paris[9].
Alors que seuls les nobles peuvent devenir officiers d'infanterie ou de cavalerie sans passer par le rang, les roturiers ont le droit de se présenter au concours de l'École royale du génie, située à Mézières, cette spécialité étant peu prisée par la noblesse. C'est à ce moment-là qu'il prit la désinence "de Lisle", appartenant à son grand-père, pour pouvoir y entrer[8].
Claude Joseph Rouget y est admis, comme l'a précédemment été Lazare Carnot (né en 1753). Il en sort officier et est successivement affecté à différentes garnisons, dont Mont-Dauphin dans les Alpes, où il exerce ses talents de Don Juan[10].
En juillet 1789 commence la Révolution française : la France devient une monarchie constitutionnelle et l'Assemblée nationale constituante abolit toutes les distinctions de l'Ancien Régime entre nobles et roturiers (nuit du 4 août et Déclaration des droits de l'homme et du citoyen).
Le , il est affecté à Strasbourg, où il fait la connaissance du maire, Philippe-Frédéric de Dietrich, dans une loge maçonnique. Strasbourg est le siège du quartier général de l'armée du Rhin, instituée en 1791 et commandée par le maréchal Luckner, officier originaire de l'électorat de Bavière dans le Saint-Empire.
À la demande de celui-ci, il compose plusieurs[réf. nécessaire] chants patriotiques, dont un Hymne à la Liberté pour la fête de la Constitution prévue pour le . L'Assemblée constituante vient en effet de terminer son travail et la première constitution française a été promulguée le 14 septembre par le roi Louis XVI, désormais « roi des Français ». Cet Hymne, dont la musique est inspirée d'Ignace Joseph Pleyel, est chanté par la foule sur la place d'Armes de Strasbourg.
Le 20 avril 1792, l'Assemblée nationale législative vote, à la demande du roi, la déclaration de guerre de la France au roi de Bohême et de Hongrie, c'est-à-dire au chef de la maison d'Autriche, l'empereur François II, neveu de la reine Marie-Antoinette.
Cinq jours après cette entrée en guerre, le 25 avril, au cours d'une réception avec des officiers de la garnison, dont Luckner, le maire de Strasbourg sollicite le capitaine Rouget de Lisle pour composer un chant de guerre. Celui-ci s'exécute dans la nuit qui suit et présente dès le lendemain son Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, dédié au maréchal Luckner. C'est le maire qui après avoir déchiffré la partition est le premier à le chanter en public, dans son salon.
Le , Louise de Dietrich, épouse du maire, écrit à son frère Pierre Ochs :
« Cher frère, je te dirai que depuis quelques jours je ne fais que copier ou transcrire de la musique, occupation qui m'amuse et me distrait beaucoup, surtout en ce moment où partout on ne parle et discute que de politique en tout genre. Comme tu sais que nous avons beaucoup de monde, et qu'il faut toujours inventer quelque chose, soit pour changer de sujet, soit pour traiter de sujets plus distrayants les uns que les autres, mon mari a imaginé de faire composer un chant de circonstance. Le capitaine du génie, Rouget de Lisle, un poète et compositeur fort aimable a rapidement fait la musique du chant de guerre.
Mon mari, qui est bon ténor, a chanté le morceau qui est fort entraînant et d'une certaine originalité. C'est du Gluck en mieux, plus vif et plus alerte. Moi, de mon côté, j'ai mis mon talent d'orchestration en jeu, j'ai arrangé les partitions pour clavecin et autres instruments. J'ai donc beaucoup à travailler. Le morceau a été joué chez nous, à la grande satisfaction de l'assistance…[11] »
En réalité, il semble que la musique de La Marseillaise soit dérivée d'un air de l'oratorio Esther de Jean-Baptiste-Lucien Grisons du maître de chapelle et chanoine de la cathédrale de Saint-Omer. La musique de cette partition à caractère religieux a été composée en 1784 ou 1787[12]. La pratique était en effet courante à l'époque de réemployer un air existant en y adaptant des paroles nouvelles (parodie musicale)[13]
Au mois de juillet, menacée par l'invasion des Autrichiens, soutenus par la Prusse, l'Assemblée déclare la « patrie en danger » et fait appel aux volontaires pour soutenir les troupes de ligne. Beaucoup de ces volontaires sont amenés à passer par Paris.
Le Chant de guerre de l'armée du Rhin, chanté à Montpellier le 17 juin à l'occasion d'une cérémonie, est amené le 23 à Marseille par François Mireur, officier des volontaires de l'Hérault. Le chant va être amené à Paris à la fin du mois de juillet par les bataillons de volontaires des Bouches-du-Rhône, devenant la Marche des Marseillais, puis La Marseillaise.
Le 13 juin 1792, Rouget de Lisle quitte Strasbourg pour diriger la forteresse de Huningue.
À la suite de la journée du 10 août 1792 (renversement de Louis XVI, qui est suspendu, puis incarcéré le 13), Rouget de Lisle est destitué de ses fonctions par Lazare Carnot[réf. nécessaire] pour avoir protesté contre le sort fait au roi et à sa famille.
Rapidement réhabilité, il est affecté à l'armée du Nord, toujours comme capitaine du génie et devient aide de camp du général Valence à l'armée des Ardennes, où il se lie d'amitié avec le général Le Veneur et l'adjudant général Hoche[14].
Il s'illustre en tant qu'ingénieur lors du siège de Namur, dont la citadelle est prise aux Autrichiens[15] le 2 décembre 1792[14]. Il ajoute alors à la Marseillaise deux couplets intitulés « couplets aux Belges », qui sont imprimés à Namur[14],[16],[17].
Resté monarchiste constitutionnel, il n'est pas d'accord avec l'avènement de la République, proclamée le 21 septembre 1792 par la Convention, et encore moins avec le procès de Louis XVI, qui aboutit à son exécution (21 janvier 1793). Lorsque les montagnards arrivent au pouvoir (2 juin 1793), Rouget de Lisle fait partie des « suspects » et est emprisonné sous la Terreur, mais il échappe à la guillotine.
En 1795, après la chute de Robespierre (27 juillet 1794/9 Thermidor an II), il est envoyé à l'armée des côtes de Brest sous les ordres du général Hoche. Il affronte les Chouans et l'armée des émigrés lors de l'expédition de Quiberon (juin-juillet).
Le 5 octobre 1795, il participe à la défense de la Convention (aux côtés de Bonaparte) le 13 vendémiaire[18].
Il démissionne en 1796 et rentre à Lons-le-Saunier.
Il n'arrive pas à percer dans la carrière littéraire et doit se contenter de travaux alimentaires (préfaces, traductions d'ouvrages anglais, mémoires).
Durant la période napoléonienne, il dirige une entreprise de fournitures de vivres aux armées.
Il se montre tout à fait hostile à l'instauration de l'empire en 1804 ; il ose même écrire à Napoléon : « Bonaparte, vous vous perdez, et ce qu'il y a de pire, vous perdez la France avec vous[19] ! »
Sous la Restauration, il écrit un hymne royaliste, baptisé Vive le Roi !, qui ne réussit pas à plaire à Louis XVIII[20].
En 1825 il publie plusieurs hymnes, Chants français.
En 1830 Hector Berlioz livre à la postérité une nouvelle orchestration du Chant du 9 Thermidor (H51bis) et de La Marseillaise (H51A).
Sa situation devient précaire : il est contraint de vendre l'héritage de son père. On connaît une lettre[21] que Pierre-Jean de Béranger lui adresse le à la prison de Sainte-Pélagie, où il est emprisonné pour dettes.
En 1830, Louis-Philippe Ier lui accorde une pension viagère de 1500 francs, puis une pension supplémentaire de 2000 francs en 1832. Louis-Philippe d'Orléans, fils de Philippe-Égalité, qui rétablit le drapeau tricolore rejeté en 1814 par les Bourbons, n'a en effet aucune animosité contre l'auteur de La Marseillaise.
Il meurt à Choisy-le-Roi, au domicile d'Élise Voïart, qui l'a recueilli et soigné avec dévouement[22], le à l'âge de 76 ans.
Il est inhumé d'abord à Thiais, dans la propriété de son ami Ange François Blein.
Ses cendres ont été solennellement transférées aux Invalides le [23], mais sa tombe au cimetière de Choisy-le-Roi a été conservée.
Les papiers personnels de Claude-Joseph Rouget de Lisle sont conservés aux Archives nationales sous la cote 75AP[24].
Le « Chant de guerre pour l'armée du Rhin » a été composé dans la nuit du à Strasbourg, à la suite de la déclaration de guerre à l'empereur d'Autriche. Il est dédié au maréchal Lukner. Philippe-Jacques Dannbach[25] (1747-1812), imprimeur de la municipalité, publie en mai le texte et la mélodie[26]. Un journal les reproduit et ils parviennent à Marseille. Enthousiastes les volontaires marseillais l'adoptèrent et le chantèrent en entrant dans Paris, le 30 juillet 1792. Le chant devient alors l’Hymne des Marseillais, puis La Marseillaise. Interdit pendant la Restauration, il est adopté comme hymne national de la République française le [27].
Les paroles de La Marseillaise sont marquées par les slogans patriotiques, et le style du temps, qu'on retrouve dans les affiches de conscription, ou autres chants : Aux armes, citoyens !, l'étendard sanglant est levé… Marchons… Il faut combattre, vaincre ou mourir… ou des images littéraires, comme chez Nicolas Boileau : …Et leurs corps pourris, dans nos plaines, n'ont fait qu'engraisser nos sillons (ode sur un bruit qui courut, en 1656, que Cromwell et les Anglais allaient faire la guerre à la France), comme d'autres chansons, alliant l'idée de patrie à celle de terre nourricière, de défense des plus faibles devant l'envahisseur (l'Europe coalisée contre la France), stigmatisant « les féroces étrangers qui ravissent d'entre nos bras nos femmes et nos enfants ».
La ville de Lons-le-Saunier a rendu de nombreux hommages à Rouget de Lisle. Le premier en 1882 en lui élevant une statue, commandée à Bartholdi (à qui l'on doit la statue de la Liberté de New York). Puis en célébrant les anniversaires de sa naissance, de son décès ou encore de la composition de La Marseillaise (en 1992). Chaque heure, le carillon du théâtre égrène les premières notes de La Marseillaise pour rappeler aux Lédoniens que son auteur est un enfant du pays. Enfin, en 1996, la ville a inauguré un musée dans son appartement natal.
Plusieurs films reprennent le personnage de Rouget de Lisle :
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