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film de Luc Besson, sorti en 1988 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Grand Bleu est un film franco-italo-américain coécrit et réalisé par Luc Besson, sorti en 1988.
Réalisation | Luc Besson |
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Scénario |
Luc Besson Robert Garland Marilyn Goldin Jacques Mayol Marc Perrier |
Musique | Éric Serra |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Gaumont |
Pays de production |
France Italie États-Unis |
Genre | Drame |
Durée |
132 minutes (version originale) 168 minutes (version longue) |
Sortie | 1988 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Ce "film générationnel" est très librement inspiré des vies de Jacques Mayol et Enzo Maiorca, célèbres champions de plongée en apnée, ainsi que de la propre enfance de Luc Besson.
Le film fait l'ouverture du Festival de Cannes 1988 où il reçoit un accueil assez glacial de la presse. Ayant reçu six nominations aux César (dont celui du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur), il remporte le César de la meilleure musique et celui du meilleur son. Le film ressort dans une version longue director's cut en 1989.
En Grèce dans les années 1960, le jeune Français Jacques Mayol aime plonger en apnée. L'Italien Enzo Molinari[Note 1] en fait déjà son rival. À la suite d'un accident de plongée, le père de Jacques meurt et le jeune garçon doit quitter l'île.
Plus de 20 ans plus tard, Enzo n'a pas oublié Jacques et leur mélange de rivalité et d'admiration réciproque. L'Italien fait tout pour l'attirer au championnat du monde d'apnée no limit à Taormine, en Sicile. Entre-temps, Jacques a rencontré au Pérou la belle new-yorkaise Johana Baker, une agent d'assurance. Celle-ci a le coup de foudre pour Jacques et dans le but de le retrouver parvient à être envoyée en Sicile par son employeur.
Sur une île grecque, en 1965, les amis de Jacques Mayol, alors enfant, lui montrent une pièce d'or sous l'eau. Il se prépare à plonger mais Enzo, plus âgé de deux ans, s'impose et l'écarte.
Le lendemain, le père de Jacques se noie accidentellement lors d'une pêche en scaphandre.
En Sicile en 1988, Enzo est demandé pour sauver un plongeur coincé dans une épave. Il plonge sans respirateur et parvient à sauver le plongeur, exploit pour lequel il est payé fortement. Il demande ensuite à son frère Roberto de trouver Jacques.
Au Pérou, Johana Baker — qui travaille pour une compagnie d'assurances — croise Jacques Mayol et, avec le Dr Laurence, regarde avec stupéfaction Jacques plonger dans le lac glacé sans respirateur. Admirative et déjà conquise, la jeune femme apporte du café à Jacques qui revient plus tard lui offrir un cadeau pour la remercier.
Enzo retrouve Jacques à Antibes et le convie au championnat à Taormine.
À New York, Johana découvre que l'appartement qu'elle partage avec sa colocataire a été cambriolé. Elle apprend par le docteur Laurence que Jacques est en Sicile et décide de s'y rendre.
Sur place, Enzo et Jacques se retrouvent à l'hôtel. Alors qu'ils bavardent à la terrasse d'un restaurant, Johana les trouve et ils sympathisent.
Lors d'une soirée, les deux hommes décident de voir qui tient le plus longtemps sous l'eau dans la piscine de l'hôtel. Ils finissent sur un brancard. Johana s'occupe de Jacques mais est énervée par leur comportement.
Le lendemain, le médecin de la CMAS interdit à Enzo de plonger en raison de son état de santé. Celui-ci ignore ses conseils et parvient à battre le record. Un soir, le trio emporte jusqu'à la mer un dauphin en captivité et qui dépérissait dans le parc aquatique de Taormine.
Au championnat du monde d'apnée, Jacques atteint 108 mètres de profondeur. Dans la soirée, il entame une liaison avec Johana avec qui il passe la nuit. En pleine nuit, il sort, plonge dans la mer et nage avec un dauphin jusqu'au petit matin. Désespérée, Johana comprend alors qu'il préfère le monde aquatique aux femmes. Le même jour elle doit repartir à New York.
Sur une plateforme pétrolière, une capsule emmène Enzo, Jacques et un Belge effectuer une mission en profondeur. Après cela, Jacques et Johana se retrouvent.
Enzo pulvérise le record de Jacques en descendant à 115 mètres, en 4 minutes et 50 secondes, record qu'il croit indépassable. Mais, peu après, Jacques le bat avec 120 mètres.
La veille d'une nouvelle compétition, Johana veut parler d'avenir avec Jacques, qui reste silencieux et ne semble pas partager sa vision de la vie.
Le jour J, Enzo fait tout pour battre Jacques, quitte à y risquer sa vie. Le docteur Laurence veut arrêter la compétition car il estime que c'est trop dangereux mais Enzo refuse de l'écouter. Il plonge longtemps et profondément. Une fois remonté à la surface, il est mourant. Dans les bras de Jacques, Enzo demande à son rival et malgré tout ami de l'envoyer par le fond pour y mourir.
Bouleversé par la mort d'Enzo, Jacques se mure encore davantage dans le mutisme, tandis que Johana apprend qu'elle est enceinte.
Elle rejoint Jacques qui, dans un état second, repart plonger. Elle le suit et, en larmes, tente encore de le raisonner. Elle lui révèle sa grossesse mais, à son grand désespoir, il plonge quand même et — à la profondeur maximale qu'autorise la compétition — quitte la lumière et rejoint un dauphin dans les abysses.
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Luc Besson est très tôt « bercé » dans l'univers des apnéistes : fort du métier de ses parents (G.O. professeurs de plongée au Club Méditerranée), ce fils unique passe son enfance en bord de mer (notamment en Yougoslavie et en Grèce, dont l'île d'Amorgós où est tourné en grande partie son film) et il rêve de devenir delphinologue[5] et est lui-même un temps moniteur de plongée[6]. Pendant les vacances, en 1977, il travaille comme instructeur de plongée à Palinuro, village du Club Méditerranée de son cousin Stéphane, en Italie du Sud. Alors qu'il plonge avec une sinusite, il est victime d'un accident de plongée (un barotraumatisme) et doit être évacué vers l'hôpital à Marseille où le médecin lui annonce qu'il ne pourra plus faire de la plongée et brise son rêve d'être delphinologue (rêve illustré dans le film par le héros Jacques qui considère que les dauphins forment sa véritable famille et abandonne son amoureuse enceinte)[5]. De retour à Palinuro, il fait connaissance avec un cinéaste italien, Victor de Sanctis, qui présente au village le documentaire Jacques Mayol, l’homme dauphin, alors que le plongeur français vient d'établir un record en apnée à moins 92 mètres. Bouleversé par cette projection, il souhaite raconter la vie de Mayol, qu'il rencontre finalement en 1983 à Marseille[6].
Après Subway, Luc Besson écrit plusieurs ébauches du script. Il présente son travail à l'acteur américain Warren Beatty, qui est alors le compagnon d'Isabelle Adjani qu'il vient de diriger dans Subway[7]. Beatty insiste pour produire le film alors que de son côté, Luc Besson est en discussion avec Gaumont. L'Américain lui suggère de retravailler le script avec la scénariste Marilyn Goldin[7]. À la suite d'un quiproquo avec l'agent d'Isabelle Adjani, Warren Beatty conclut un accord pour produire le film avec la Fox pour 500 000 dollars et il faut de longues négociations pour rompre ce « contrat »[8]. Luc Besson collabore ensuite avec le scénariste américain Robert Garland pour améliorer son script[9]. Mais il n'est toujours pas satisfait des nouvelles versions. Patrice Ledoux — alors directeur général de Gaumont — lui suggère alors de faire appel à Francis Veber comme script doctor. Ce dernier permet ainsi de mieux structurer le scénario[10].
Jacques Mayol officie comme consultant sur le film. Lors de la présentation du film au festival de Cannes 1988, il explique qu'il n'a cependant pas directement participé au scénario, bien qu'il soit crédité comme tel au générique. Mayol précise qu'il a seulement suivi le développement du scénario sans trop s'en mêler[11].
En raison de l'imposant budget — 70 millions de francs, un record pour un film français à l'époque —, la décision est prise de tourner en anglais. Cela « refroidit » les investisseurs français, notamment les chaines de télévision. Mais Nicolas Seydoux, PDG de Gaumont, croit au film et son appui permet de convaincre les financiers[10].
Jean Reno, qui a tourné dans les deux précédents films du cinéaste, est le premier engagé[12].
Pour le rôle féminin principal, Luc Besson flashe sur Rosanna Arquette qu'il vient de voir dans Recherche Susan désespérément (1985) de Susan Seidelman. Malgré l'avis de son agent, l'actrice a alors envie de quitter Hollywood et rêve de passer plusieurs mois en Europe[13].
Pour incarner Jacques Mayol, le premier choix de Luc Besson est Christophe Lambert, qu'il vient de diriger dans Subway, mais, ce dernier décline l'offre par peur d'être catalogué comme l'acteur des animaux : après avoir joué le rôle de l'homme-singe dans Greystoke, la légende de Tarzan, il ne veut pas incarner l'homme-poisson[14]. Luc Besson envisage alors Gérard Lanvin, rencontré quelques années plus tôt ; mais après des hésitations, l'acteur préfère décliner[15]. Les Américains Mel Gibson et Mickey Rourke sont brièvement envisagés[16]. Désespéré à l'idée de trouver l'interprète du rôle, Luc Besson songe même un temps à tenir lui-même le rôle après une suggestion de Rosanna Arquette[17]. Finalement, à quelques semaines du début du tournage, il découvre Jean-Marc Barr, alors inconnu du grand public, lors d'auditions à Londres[18],[19]. L'acteur a pour lui d'avoir un peu d'expérience dans le monde de la plongée et « une tête d'éternel adolescent au sourire figé », ce qui fait craquer la vingtaine de jeunes femmes de la Gaumont qui le découvrent lors du screen-test projeté par Besson[19].
Luc Besson fait une apparition dans le film, dans le rôle d'un plongeur. Par ailleurs, pour incarner Jaques Mayol jeune, il choisit son demi-frère Bruce (second fils de sa mère)[20]. Pour le rôle du père de Jacques, Luc Besson songe au rival de Jacques Mayol, Enzo Maiorca, mais ce dernier refuse tout contact avec la production. Le réalisateur-scénariste confie finalement le rôle à son propre père, Claude, qui possède une bonne expérience de la plongée[21].
Il s'agit, par ailleurs, du dernier film de l'acteur Paul Shenar, qui meurt l'année suivant la sortie du film. C'est également l'un des derniers films de Jean Bouise, lui aussi décédé en 1989, juste après le tournage de Nikita.
Jean Reno et Jean-Marc Barr s'entraînent énormément à plonger et à rester en apnée. Ils descendent même jusqu'à une trentaine de mètres en se défiant régulièrement l'un l'autre. Jean Reno frôle même la syncope[22],[11].
Deux caméras sous-marines sont spécifiquement construites dans le sud de la France avec les équipes de Christian Pétron[23]. Seule une est prête pour le début du tournage, le [24]. Les prises de vues débutent sur la Côte d'Azur notamment autour de Port-Cros à partir de l'ancien gentleman motor boat Bogata[22]. Quelques plans ont lieu à Marseille pour la séquence dans la capsule de la plateforme pétrolière[22]. Le tournage se poursuit en Sicile notamment à Taormine[25]. L'équipe remonte ensuite à Paris et sa banlieue (piscine municipale de Maisons-Laffitte et les studios d'Épinay)[26],[27],[22].
Des scènes sont ensuite tournées à New York[28]. Le tournage se poursuit en Grèce, notamment sur l'île d'Ios — où Luc Besson a passé une partie de son enfance — et sur d'autres îles des Cyclades comme Amorgós[20]. Après un bref retour sur la Côte d'Azur, une équipe réduite part pour les îles Vierges des États-Unis pour filmer des dauphins. Quelques plans sont également faits aux Bahamas[29]. Des scènes sont ensuite tournées au Pérou, notamment au Col de La Raya à 4 320 mètres d'altitude[30]. Des scènes sous-marines sont ensuite réalisées aux Maldives, en complément de plans tournés en Corse[31]. L'équipe se rend ensuite à Tignes pour les plans censés se dérouler sous la glace au Pérou. Le tournage se conclut dans une piscine de Val-d'Isère pour la scène où Jacques et Enzo boivent du champagne sous l'eau. Le tournage dure ainsi près de neuf mois[32].
Le tournage est une période particulière pour Luc Besson, car il est marqué par la naissance de son premier enfant, Juliette, le [34]. La petite fille subit plusieurs opérations et Luc Besson est très préoccupé par son état durant la production du film. Pour ces raisons, Gaumont songe un temps à le faire remplacer par Jean-Jacques Beineix[20]. Le film est d'ailleurs dédié à Juliette Besson.
Sortie | 1988 |
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Enregistré |
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Durée | 55:29 - 31:03 |
Genre |
Electro Synthétiseur |
Label | Virgin |
Critique |
Albums de Éric Serra
La bande originale du film est saluée par les critiques. Partout en Europe, et particulièrement en France, elle obtient un très grand succès qui se répercute également à l'échelle planétaire. Cette bande originale s'est vendue à plus de trois millions de copies dans le monde, dont deux millions en France. L'album est certifié disque d'or, platine et diamant dans plusieurs pays. Cette bande originale contient la première interprétation vocale d'Éric Serra sur la chanson My Lady Blue, qu'il a composée avec Luc Besson. Pour ce film, Serra remporte en 1989 une Victoires de la musique, le César de la meilleure musique originale et le Grand Prix de la réalisation audiovisuelle de la SACEM[35],[36].
La musique du film est rejouée en direct par Éric Serra entouré de six musiciens lors d'un ciné-concert à La Seine musicale les et , à l'occasion de l'anniversaire des 30 ans de la première présentation du film[37].
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Sortie |
1988 2004 (réédition) |
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Genre | musique de film |
Compositeur | Bill Conti |
Albums de Bill Conti
Le distributeur américain du film décide de remplacer la musique d'Éric Serra par une autre. C'est Bill Conti qui se charge donc de la musique pour la version américaine du film[38].
Le Grand Bleu est dans un premier temps mal accueilli par la critique pour son scénario considéré comme enfantin ou simpliste et pour son esthétique de clip vidéo, et le film est en partie sifflé lors de la présentation au festival de Cannes 1988[6]. Luc Besson en garde une certaine rancune ; Jean-Hugues Anglade, son acteur dans Subway, déclare plus tard à ce sujet : « Dès Le Grand Bleu, Luc souffrait de ne pas être reconnu par la critique »[40]. Par ailleurs, Luc Besson avoue, en 2014, les graves problèmes de santé de sa fille Juliette au moment de la présentation du film à Cannes : « Le film était présenté à Cannes le . Dix jours avant l’opération de Juliette, nous avions rendez-vous avec le chirurgien. Je le vois encore prendre son agenda, le feuilleter et nous dire : “Est-ce que le 11 mai ça vous va ?” Je n’ai pas osé dire non, c’était ma fille d’abord. Quand je lui ai raconté les raisons de mon angoisse, il a repoussé l'intervention de deux jours. Je me suis donc retrouvé à me faire flinguer avec Le Grand Bleu le 11 et, deux jours plus tard, je passais sept heures dans une salle d’attente pour savoir si ma fille allait survivre, être guérie. Le reste n’avait plus vraiment d’importance. Et curieusement, quand Juliette est allée mieux, le film s’est mis à marcher[41] ».
À sa sortie, le film obtient des critiques favorables, comme celle d'Iannis Katsahnias qui écrit notamment, dans les Cahiers du cinéma : « Luc Besson ne prend pas le risque de vouloir en mettre plein la vue au spectateur. Il préfère varier le bleu (…), fabriquant un matelas profond sur lequel le spectateur pourra rêver »[42]. Robert Chazal, pour France-Soir, remarque que « tout est exceptionnel dans ce beau film »[42]. Dans Le Monde, Michel Braudeau pense que, « très beau, inclassable et déconcertant, Le Grand Bleu se penche autant sur l'amour des dauphins que sur le vertige intérieur de son plongeur métaphysique »[42].
L'apnéiste Enzo Maiorca, dont le rôle est interprété par Jean Reno, n'apprécie pas le film et entame une procédure en diffamation contre Besson, ce qui bloque la diffusion du film en Italie pendant quatorze ans[43]. Le film est finalement distribué en 2002, dans une version abrégée. Parmi les scènes coupées, figure celle où Enzo Molinari se fait payer pour sauver la vie d'un homme en train de se noyer, ainsi que le rôle caricatural de sa mère, la « mama » sicilienne cuisinant la « pasta » et très antipathique au premier abord[44],[41].
Le Grand Bleu est un succès public considérable en France (9,2 millions de spectateurs) et un échec ailleurs. C'est le meilleur film au box-office français en 1988[45] et il est l'un des plus grands succès commerciaux de la décennie en France[46]. Il devient alors l'un des plus gros succès de l'histoire du cinéma français, notamment auprès des adolescents.
Le film est projeté dans une version gonflée en 70 mm au Kinopanorama[Quand ?][47].
En , Luc Besson peut sortir en salles une version longue de son film rallongée de 35 minutes par rapport à l'originale, tout en se permettant d'inscrire sur l'affiche l'accroche suivante : « N'y allez pas, ça dure trois heures ! »[48].
Pays | Nombre d'entrées |
---|---|
France | 9 195 742[49],[50] |
Allemagne | 875 956[51] |
États-Unis | 871 000[52] |
Espagne | 196 847[53] |
Québec | 142 108[54],[55] |
Corée du Sud | 114 353[56] |
Italie | 98 453[57] |
Danemark | 62 996[58] |
Suède | 49 198[59] |
Suisse | 21 971[60] |
Roumanie | 150[61] |
Total hors France | 2 433 032 entrées |
Total monde | 11 628 774 entrées |
Note : Liste non exhaustive[62].
Entre 1988 et 2018, Le Grand Bleu a été sélectionné 11 fois dans diverses catégories et a remporté 3 récompenses[63],[64].
Le dauphin Joséphine, héroïne du film, est mort à l'âge estimé de 32 ans[65], le , « des suites d'une maladie rénale associée à son âge très avancé ». Elle avait été capturée aux États-Unis, en 1979, pour le parc marin d'Antibes. Joséphine s'était rendue célèbre en tournant « les scènes les plus techniquement difficiles » du film. C'est elle, notamment, qui vient chercher l'acteur Jean-Marc Barr dans les profondeurs de la mer dans la scène finale[66].
Le record de Jacques Mayol de 105 mètres établi en 1983 (120 mètres dans le film), considéré par les médecins dans le film comme une limite absolue, sera par la suite pulvérisé : en 2007, le record d'apnée no limit est poussé à 214 mètres par Herbert Nitsch.
Luc Besson choisit l'acteur Jean-Marc Barr dans un but précis, « fabriquer une icône » et une nouvelle image du romantisme, mais ce dernier rejette ce film qui l'a propulsé — selon ses propres mots — en « icône et objet de masturbation pour jeunes filles[67] ». En froid avec Luc Besson, l'acteur n'a jamais vu le film en entier et a senti la nécessité de « détruire un peu le mythe du Grand Bleu[68] ».
Submergé par le succès du film qui s'écarte de la philosophie de Jacques Mayol[68], l'apnéiste, qui s'est suicidé en 2001, a souffert plus que jamais de la solitude : « J’ai été témoin de la souffrance et de la frustration que lui a causé la popularité du film. Quand un être humain se voit dépossédé de son histoire et de la magie qu’il a créée, c’est une petite tragédie », explique Jean-Marc Barr[69].
La version américaine du film comprend une fin différente des versions européenne et française. En effet, une scène a été rajoutée afin de rendre cette fin plus heureuse – le dauphin ramène Jacques à la surface[70]. D'autre part, une autre musique a été composée par Bill Conti pour remplacer la bande originale d'Éric Serra.
En 1989, le film sort dans une version comportant 35 minutes supplémentaires. Tandis que la version d'origine se centre sur le championnat de plongée en apnée ainsi que sur la relation à la fois amicale et rivale entre Jacques et Enzo, le Director's Cut donne davantage d'importance à l'histoire d'amour entre Jacques et Johana, mettant Enzo un peu en recul. Cette version est d'abord éditée en VHS et en Laserdisc, puis en DVD en 2001 et en Blu-Ray en 2009.
Scènes supplémentaires par rapport à la première version :
On peut relever trois faux-raccords dans le film[71] :
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