Le Gendarme (série de films)

hexalogie cinématographique française De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Le Gendarme (série de films)

Le Gendarme de Saint-Tropez, Le Gendarme ou Les Gendarmes, est une hexalogie cinématographique française réalisée par Jean Girault[note 1].

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La brigade de gendarmerie de Saint-Tropez lors de son traditionnel défilé sur le port, à l'époque du Gendarme et les Extraterrestres (1979). De gauche à droite : Michel Galabru, Louis de Funès, Maurice Risch, Guy Grosso, Michel Modo et Jean-Pierre Rambal.

Cette saga est composée de six opus, sortis sur une longue période de 18 ans :

D'autres projets, envisagés, n'ont pas abouti.

L'acteur central de tous les films est Louis de Funès dans le rôle du maréchal des logis-chef Ludovic Cruchot, entouré notamment de Michel Galabru[note 2], Jean Lefebvre, Geneviève Grad, Christian Marin, France Rumilly, le duo Guy Grosso et Michel Modo ainsi que Maurice Risch.

Seuls Louis de Funès, Michel Galabru, Guy Grosso, Michel Modo et France Rumilly ont joué dans tous les films de la série.

Fiche technique

Résumé
Contexte

N.B. : Pour plus de détails, voir le paragraphe « Fiche technique » de l'article de chaque film.

Davantage d’informations Titre, Réalisation ...
Titre Le Gendarme de Saint-Tropez Le Gendarme à New York Le Gendarme se marie Le Gendarme en balade Le Gendarme et les Extraterrestres Le Gendarme et les Gendarmettes
Réalisation Jean Girault
Tony Aboyantz
Scénario Richard Balducci, Jean Girault, Jacques Vilfrid
Gérard Beytout
Louis de Funès
Photographie Marc Fossard Edmond Séchan Marcel Grignon Pierre Montazel Marcel Grignon Jean Boffety
Montage Jean-Michel Gautier Albert Jurgenson Jean-Michel Gautier Armand Psenny Michel Lewin
Musique Raymond Lefèvre
Décors Sydney Bettex
Production Gérard Beytout
René Pignères
Sociétés Société nouvelle de cinématographie
Franca Films Champion Medusa Mega Films
Budget 1,35 million de francs[2],[a],[b]
(2,2 millions d'euros en 2024)
3,2 millions de francs[c]
(5 millions d'euros en 2024)
NC NC NC 27 millions de francs[d]
(10,6 millions d'euros en 2024)
Genre Comédie policière
Comédie romantique Science-fiction
Durée 98 min 103 min 90 min 100 min 92 min 99 min
Année de sortie 1964 1965 1968 1970 1979 1982
Pays d'origine Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
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Historique

Résumé
Contexte

Un premier film au triomphe inattendu

Genèse

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L'inspiration vient à Richard Balducci lors de sa venue mémorable à la gendarmerie de Saint-Tropez, après un vol subi dans les environs.

L'attaché de presse de cinéma Richard Balducci parcourt en décapotable la campagne entre Sainte-Maxime et Saint-Tropez, en repérages pour un nouveau scénario après Les Saintes Nitouches (1963)[3],[e],[f]. En s'éloignant de sa voiture pour observer une villa et admirer le panorama de Grimaud, il se fait voler sa caméra Beaulieu 16 mm, laissée sur l'un des sièges[2],[4],[f]. Il va déposer plainte auprès de la petite brigade de gendarmerie de Saint-Tropez, place Blanqui[2],[e],[f]. Il est accueilli par « un gendarme bedonnant assis à califourchon devant la porte », étonné qu'une victime effectue cette démarche à l'heure du déjeuner[5],[e],[f]. L'agent lui explique ingénument connaître son voleur car les gendarmes l'ont raté quelques jours plus tôt et déclare ne rien pouvoir faire dans l'immédiat[e],[f]. À la vue d'un tableau lumineux en train de clignoter, le brigadier indique qu'il s'agit d'alertes transmises depuis Toulon mais avoue nonchalamment ne plus y prêter attention[5],[f]. À la fois abasourdi, énervé et amusé par cette rencontre insolite, Richard Balducci quitte la gendarmerie et promet de rendre célèbre une telle bande d'incompétents[2],[5],[e],[f].

Le Gendarme de Saint-Tropez

Quelques temps après, Balducci rédige un premier synopsis d'une dizaine de pages, enrichi de certaines caractéristiques de la vie tropézienne, avec une chasse aux nudistes, le port de Saint-Tropez et sa « faune », les cafés renommés et, s'inspirant d'un article de presse, le vol d'un tableau de maître[e],[g]. Ayant été l'attaché de presse des films de Jean Girault Pouic-Pouic (1963) et Faites sauter la banque (1964) avec pour interprète Louis de Funès, il confie sa mésaventure à ce dernier qui trouve le sujet excellent[2],[e]. Le comique lui avance l'idée de confronter un gendarme sous-officier acharné, atrabilaire et obséquieux et un autre, débonnaire et depassé ; il ajoute un détail décisif, le second serait le supérieur hiérarchique du premier[e].

Richard Balducci s'associe au réalisateur Jean Girault et son fidèle coscénariste Jacques Vilfrid pour concevoir le film[2],[h]. Initialement, Girault ne parvient pas à convaincre de producteurs, de récents films sur la gendarmerie ayant connu des résultats inégaux[e]. Les financiers estiment Louis de Funès pas vraiment bankable et demandent à Girault de proposer le rôle principal à Darry Cowl ou à Francis Blanche, têtes d'affiche de ses précédents succès[i],[6]. Cowl et Blanche déclinent l'offre[i],[h]. Louis de Funès a néanmoins l'avantage de ne pas être très cher[5]. Après divers refus, les producteurs René Pignères et Gérard Beytout de la Société nouvelle de cinématographie récupèrent le projet et acceptent d'accorder le premier rôle à Louis de Funès, tout comme l'usage de la couleur, une innovation coûteuse défendue par les auteurs pour retranscrire au mieux l'ambiance tropézienne[j],[h]. Selon la pratique du moment, la SNC coproduit avec un partenaire européen, la société italienne Franca Films[k].

L'équipe rassemble des artistes et techniciens pour la plupart issus des précédents films de Girault et Vilfrid. Le trio de scénaristes se répartit les tâches : Girault s'occupe à préparer sa mise en scène, Vilfrid s'attache aux dialogues et Balducci construit le scénario[7]. Suivant de près l'écriture, Louis de Funès apporte quelques idées, dont l'intervention d'une religieuse en Citroën 2 CV[i]. Marc Fossard tient le poste de directeur de la photographie, après l'avoir été sur Pouic-Pouic[l]. Devenant des collaborateurs attitrés du réalisateur, Sydney Bettex conçoit les décors et Raymond Lefebvre la musique[m].

Le tournage a lieu de mai à juillet 1964, principalement à Saint-Tropez (montrant la véritable gendarmerie visitée par Balducci), Gassin, Ramatuelle, La Croix-Valmer, ainsi qu'à Belvédère dans les Hautes-Alpes pour la scène d'ouverture et aux studios de la Victorine à Nice[8],[9],[n]. L'ambiance du tournage est détendue, ce petit film sans ambitions étant sans enjeu[o]. Jean Girault laisse une grande liberté à sa distribution et accepte aisément de modifier le scénario pour incorporer les improvisations, idées ou suggestions de ses acteurs[n]. Grâce à une rigoureuse préparation technique, il travaille vite et livre trois à cinq minutes utiles de film par jour[o]. Tous issus du même petit monde de la comédie à la française, les six comédiens des gendarmes sont sur un pied d'égalité et se connaissent déjà[o]. Ils se retrouvent à la projection des rushes, où ils peuvent exprimer librement leur avis sur les plans et d'éventuelles modifications à apporter[o]. Preuve de cet esprit de concertation, certaines scènes sont retournées pour tenir compte de ces discussions[o]. Louis de Funès n'a pas l'ascendant sur ses partenaires, sur le tournage autant qu'à l'image dans les scènes collectives[o]. Friand de ses améliorations, Girault lui permet de collaborer à la mise en scène et au montage[5]. À part, la bande de jeunes est très turbulente et néglige le tournage, préférant profiter de ce cadre de vacances[5],[p].

Le Gendarme de Saint-Tropez, sorti discrètement en , est un triomphe commercial avec plus de quatre millions d'entrées en un an[10],[q]. La critique, négligeant au départ le film, est agréablement surprise, saluant sa gaieté, ses couleurs, et la révélation de Louis de Funès[r],[q],[s],[t]. Ce dernier devient, tardivement, un acteur reconnu et « bankable », véritable phénomène du box-office pour les deux prochaines décennies[11],[u],[v]. Il remporte également la Victoire du cinéma de l'acteur français, décernée par le collège des exploitants de salles, l'une des rares récompenses de sa carrière[12].

Suites à succès

Le Gendarme à New York

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Casquette et insigne de la police de New York portés par Ludovic Cruchot. Exposé au musée Louis de Funès du château de Clermont.

Dès le tournage, les scénaristes, le réalisateur et Louis de Funès évoquaient l'idée de donner une suite au Gendarme de Saint-Tropez[w]. Le triomphe commercial du film incite les producteurs René Pignères et Gérard Beytout de la SNC à lancer rapidement une nouvelle aventure de Cruchot et sa brigade[w]. Louis de Funès suggère de faire voyager son gendarme à l'étranger pour renouveler l'histoire[w]. Le succès international du film convainc les producteurs d'explorer cette piste, d'autant plus que les distributeurs étrangers se déclarent très intéressés par une suite[x]. Après avoir pensé à Mexico ou Tokyo, le choix de la destination se porte finalement sur New York, ville que connaît bien le scénariste Richard Balducci et qui s'avère également être familière aux spectateurs du monde entier[x].

Du précédent film, l'aventure réunit les six comédiens des gendarmes, Geneviève Grad et même un caméo de la religieuse incarnée par France Rumilly[5],[13],[y]. Le tournage se passe de mai à , brièvement à Saint-Tropez, puis à Paris, au Havre, sur le France traversant l'océan Atlantique et à New York, ainsi qu'aux studios de Billancourt[9],[14],[z],[aa]. Le budget décuplé offre un certain confort, notamment lors la luxueuse traversée en paquebot, même si la partie américaine du tournage s'avère épuisante[5],[aa],[ab]. Tandis que Jean Girault et Louis de Funès approfondissent leur relation de travail en parfaite symbiose, de premières difficultés apparaissent avec Jean Lefebvre, conduisant à réduire son rôle ; le réalisateur commence à mettre davantage en valeur sa vedette, au détriment des autres rôles[aa],[ac],[ad].

Le Gendarme à New York, sorti dès , rencontre un beau succès pour une suite, engrangeant près de quatre millions d'entrées en un an[15],[16]. Il reçoit des critiques contrastées, entre les laudateurs de Louis de Funès et les dénonciateurs d'un cinéma « commercial » jugé le plus bas[ae]. D'autres voyages sont à nouveau prévus par les scénaristes pour les films suivants (en Union soviétique, en Suisse ou au Mexique lors des Jeux olympiques de 1968) avant de s'orienter vers d'autres idées[5],[af].

Le Gendarme se marie

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Après Oscar et Les Grandes Vacances, Claude Gensac devient également l'épouse du Gendarme.

Après deux succès d'affilée, le réalisateur Jean Girault, son co-scénariste Jacques Vilfrid, et leur partenaire Richard Balducci décident d'un troisième film dans lequel le personnage de Louis de Funès se marierait[ag]. Pour être sûr que le sujet plaise aux amateurs de la série, Girault et Vilfrid lancent un sondage dans la presse et obtiennent des résultats favorables pour un film où Cruchot convole[ah]. Au détour d'un interview, en juin 1967, lorsqu'il tourne Les Grandes Vacances, l'acteur principal qualifie d'« ultime Gendarme » Le Gendarme se marie[17]. Il choisit Claude Gensac pour tenir le rôle de la nouvelle épouse de Cruchot, la maintenant ainsi dans ce statut d'épouse de ses personnages après Oscar et Les Grandes Vacances[ag].

Des précédents films, reviennent tous les autres gendarmes  Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso et Michel Modo  ainsi que Geneviève Grad dans le rôle de la fille de Cruchot et France Rumilly dans le rôle de la religieuse[ai]. Yves Vincent apparaît pour la première fois dans le rôle du colonel de gendarmerie[ai]. Commençant fin mai 1968, Le tournage est rapidement interrompu, pour plusieurs semaines, par les grèves du mouvement en cours dans tout le pays, auxquels les techniciens témoignent de leur soutien, au grand dam de Louis de Funès et des producteurs[5],[aj],[ak],[al].

Le Gendarme se marie, sorti en salles en , réunit en un an 5,4 millions d'entrées[18]. La critique, nourrie d'accusations de coupes au montage proférées par Jean Lefebvre, regrette un déséquilibre entre l'acteur principal et ses partenaires, estimant Louis de Funès « a fait le vide autour de lui »[am],[an]. Pour ce dernier, le film demeure d'ailleurs son Gendarme préféré[ao].

Le Gendarme en balade

Cet épisode est le dernier où tous les gendarmes d'origine sont présents, en effet, Jean Lefebvre et Christian Marin, n'apparaissent pas dans les suivants.

Le Gendarme en balade, sorti en , est un grand succès avec plus de 4 millions d'entrées en un an[19]. Les critiques sont essentiellement négatives, fustigeant une énième suite fondée sur la redite[20],[ap].

Années d'incertitude

À la rentrée 1973, où Louis de Funès entame la pièce La Valse des toréadors, la presse évoque Le Fantôme du Gendarme de Saint-Tropez, dont Richard Balducci a écrit le scénario, et qui doit se tourner au cours de la saison[aq].

Au printemps 1974, Richard Balducci travaille sur un cinquième épisode intitulé Le Gendarme à l'exercice, avec un tournage prévu au début de l'été 1975[21]. Après l'éprouvante performance de La Valse des toréadors au théâtre, où il a plusieurs alertes cardiaques, Louis de Funès annule le projet, préférant prendre une pause d'un an avant de se lancer dans Le Crocodile de Gérard Oury, dont le tournage prévu pour mai 1975 s'annonce très physique[ar].

Retour tardif

Le Gendarme et les Extra-Terrestres

En septembre 1977, après son retour réussi au cinéma, Louis de Funès fait part au producteur Gérard Beytout de sa volonté de retrouver le gendarme de Saint-Tropez[as]. Le mois suivant, il demande au scénariste Jacques Vilfrid de se lancer dans l'écriture du projet[as]. Richard Balducci ne s'implique que de loin dans ce cinquième film[7]. Impressionné par Rencontres du troisième type de Steven Spielberg et ses effets spéciaux, l'acteur principal décide que le cinquième film aura pour intrigue une rencontre entre des extraterrestres et la brigade de Saint-Tropez[at]. Le thème des extraterrestres est alors très à la mode en cette fin des années 1970, au cinéma comme à la télévision, en plein renouveau de la science-fiction enclenché par le succès de La Guerre des étoiles[at].

Le tournage est endeuillé par l'accident mortel provoqué par une cascade ratée devant la gendarmerie.

Le Gendarme et les Extraterrestres sort en et comptabilise 6 millions d'entrées en plus d'un an[22]. La critique réserve un accueil sévère au film, même si certains estiment qu'il est « sauvé » par la prestation de Louis de Funès[au].

Une revanche des extra-terrestres

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Les extra-terrestres vaincus par la brigade de Saint-Tropez devaient se venger dans une suite.

Le surprenant succès en salles du cinquième film incite l'équipe à penser immédiatement à un sixième, mettant en scène la vengeance des extra-terrestres battus[av]. Lors de la promotion, Louis de Funès évoque ses envies et ses potentiels futurs films : « J'ai commencé à écrire. D'autres, aussi, écrivent pour moi… Je prends des notes tout le temps… Des choses qui m'amusent, des situations muettes de préférence. Je voudrais que mon prochain film soit presque muet »[aw]. La future production prend corps à l'été 1979[ax]. Lors du tournage de L'Avare, projet plus personnel que monte Louis de Funès entre-temps, le prochain Gendarme est annoncé, provisoirement intitulé Le Gendarme et la Revanche des Extra-terrestres[23]. Suivant le rêve  souvent évoqué mais sans cesse reporté  de l'acteur principal de tourner un film muet, cette suite dans l'espace aurait été presque muette, avec beaucoup d'effets spéciaux, des scènes en apesanteur, des trucages vidéo et des trouvailles sonores[ay],[ax].

L'un des synopsis envisagés serait que Cruchot soit enlevé par les extra-terrestres revanchards et, après un voyage en apesanteur, serait conduit sur une planète étrange, propice à des expériences anormales[az]. Louis de Funès lui-même évoque l'intrigue en ces termes : « Les extra-terrestres ont perdu une bataille mais pas la guerre. Ils m'enlèvent avec tous les gendarmes, et nous voilà dans l'espace, en apesanteur puis sur une planète bizarre, où nous attendent d'insolites aventures »[ax]. Une autre possibilité serait que la brigade soit enlevée et amenée sur une planète uniquement peuplées de jolies filles ; la production lance une annonce dans France-Soir auprès des jeunes comédiennes qui doivent envoyer une photo en pied pour postuler sur Le Gendarme et la Vengeance des Extra-terrestres, à la fin de l'année 1979[ba].

Le sixième Gendarme est sur le point d'être tourné à l'été 1981[21]. Les décors sont en préparation et les repérages ont été lancés[21],[note 3]. Après L'Avare, Louis de Funès annule le projet et s'oriente plutôt sur l'adaptation du roman La Soupe aux choux de René Fallet, une autre histoire de rencontre extra-terrestre, qui sort en salles en [bb],[25]. Au moment de revenir au Gendarme de Saint-Tropez, l'idée d'un retour des extra-terrestres est de nouveau écartée, pour ne pas lasser le public de l'acteur après déjà deux films sur le sujet[av],[ay],[25].

Le Gendarme et les Gendarmettes

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La tombe de Jean Girault, mort avant que le sixième Gendarme ne soit terminé.

Le scénariste Jacques Vilfrid trouve le sujet définitif du sixième film lorsqu'il apprend dans la presse la formation de femmes à l'école de gendarmerie de Fontainebleau[ay],[d]. L'époque voit la féminisation de nombreux métiers et la Gendarmerie nationale est progressivement ouverte aux femmes à l'aube des années 1980[ay],[bc],[bd],[26]. Le Gendarme et les Gendarmettes confronte ainsi la brigade de Saint-Tropez à de nouvelles recrues féminines[ay],[d]. Le projet est lancé en 1981[bd]. Jean Girault, Louis de Funès, son amie Macha Béranger, et le producteur Gérard Beytout participent également à l'écriture[ay],[m].

Le tournage se déroule d'abord à Saint-Tropez et ses environs au printemps 1982 et se poursuit ensuite aux studios de Boulogne[bd],[d],[be]. Sur le plateau, Louis de Funès partage la réalisation avec Jean Girault, comme ils l'ont fait sur L'Avare et La Soupe aux choux, mais à l'inverse de L'Avare, l'acteur ne signe pas la réalisation cette fois-ci[bf]. Le comédien s'occupe ainsi de la mise en scène et de la direction d'acteurs, en laissant la technique à son partenaire expérimenté[bg],[bh]. Les précautions médicales prises pour la vedette, toujours surveillée par un cardiologue, réduisent le tournage à seulement trois ou quatre jours de travail par semaine sur une durée hors-normes de deux mois et demi à Saint-Tropez, laissant à l'équipe de longs moments de détente[be],[bi],[27],[28],[29].

Alors que la mort de l'acteur principal est redoutée par l'équipe, l'état de santé de Jean Girault devient préoccupant[bj],[bk]. Le réalisateur s'affaiblit de jour en jour, perd du poids, délègue de plus en plus de responsabilités à ses assistants et finit très diminué à la fin du tournage tropézien[bk],[be]. Maurice Risch explique : « Jean était en train de partir et Louis, qui était aussi très affaibli, ne suffisait pas pour maîtriser les choses. Tony Aboyantz, le premier assistant-réalisateur, essayait de tenir le film la tête hors de l'eau »[bl]. Jean Girault est admis à l'hôpital au retour de l'équipe en région parisienne[bi],[be]. Les prises de vues en studios ont lieu sans lui, menées tant bien que mal par Tony Aboyantz, dans une ambiance pesante[bi],[be],[25]. Il meurt le , sans voir son film terminé[bi],[25], et sa disparition ôte à son meilleur ami Jacques Vilfrid toute envie d'écrire pour le cinéma[5]. Tony Aboyantz dirige ensuite le montage, aidé notamment de Louis de Funès et du compositeur Raymond Lefebvre[d],[bm],[30].

Le Gendarme et les Gendarmettes sort en octobre 1982 et enregistre 4,1 millions d'entrées en un an[31]. La critique, jugeant la série devenue trop longue et immuable, descend le film, avec notamment la critique assassine d'André Rollin dans Le Canard enchaîné : « De Funès c'est fini ? La salle était presque vide. L'écran également »[bn],[bo].

Idées de suites de Richard Balducci

Après Le Gendarme et les Gendarmettes, malgré la mort de Jean Girault et le désistement de Jacques Vilfrid, de nouveaux films du Gendarme sont possibles, la série de films pouvant en réalité se prolonger tant que le désire Louis de Funès, légitime de reprendre son personnage autant de fois qu'il veut[32],[bj]. Michel Modo cite notamment un projet d'une aventure au Japon, où la brigade part en quête du tableau de La Joconde mystérieusement disparu[33],[34],[af]. De son côté, Richard Balducci, coscénariste des premiers films, imaginait déjà plusieurs idées pour une suite dans la veine science-fiction du cinquième[7],[35]. Interrogé dans les années 2000, il parle d'un scénario qui aurait montré le gendarme perdu dans le triangle des Bermudes[7],[bp]. Il mentionne aussi une autre idée qu'il nomme Le Gendarme en orbite, où la brigade serait envoyée dans l'espace régler la circulation interplanétaire devenue chaotique[bp],[5].

Un document intitulé Projet de scénario pour une suite au film Le Gendarme et les Extra-terrestres est retrouvé en 2010 dans les archives du scénariste Jean Halain, fidèle collaborateur funésien mais qui n'a jamais œuvré sur un Gendarme[36],[33],[note 4]. Cette ébauche commence en plein carnaval sur la promenade des Anglais à Nice, où un char célèbre la victoire de la brigade de Saint-Tropez sur les extra-terrestres avec d'immenses effigies des gendarmes, un spectacle devant lequel tombe nez à nez la vraie brigade de passage à Nice[36]. Cette suite met en scène le retour inopportun des extra-terrestres venus se venger : les gendarmes se retrouvent dans leur soucoupe volante et doivent rencontrer leur chef, appelé le Grand Stratège ou le Maître Souverain[36]. À leur retour sur Terre, ils sont déposés sur une île du triangle des Bermudes, « la zone diabolique des catastrophes et des disparitions », élément correspondant à l'intrigue évoquée par Balducci[36]. Ce scénario retrouvé reste encore très mystérieux puisqu'on ne sait qui en est l'auteur et pourquoi un scénario d'un Gendarme serait dans les affaires de Jean Halain alors qu'il n'a jamais écrit pour la série[36],[33].

« Il y avait tellement de circulation entre les planètes qu'on avait décidé [de] mettre un peu d'ordre, mettre des feux rouges, faire la circulation… Et on avait décidé d'envoyer la brigade de Saint-Tropez en orbite là-haut. Dans cette espèce de capsule, Gerber devient complètement fou de peur et tape sur tout. La capsule se met à tourner à l'envers de la rotation de la terre. Ce qui fait que toutes les trois minutes elle remontait d’une journée. Quand ils reviennent sur Terre, ils voient un type sur un cheval blanc sur une colline. Ils sont à Waterloo et c'est l'Empereur ! »

 Richard Balducci, à propos du Gendarme et l'Empereur[5].

Enfin, l'autre projet de Richard Balducci est une histoire de voyage dans le temps qu'il titre Le Gendarme et l'Empereur, repartant de l'idée de la brigade de Saint-Tropez chargée de mettre de l'ordre dans la circulation spatiale[bp],[bq]. L'intrigue amène leur vaisseau à se détraquer après de mauvaises manipulations et à tourner à l'envers de la rotation de la Terre, remontant ainsi dans le temps : les gendarmes atterrissent en pleine bataille de Waterloo, le , et rencontrent l'empereur Napoléon Ier[bp],[bq],[35],[note 5]. Cruchot et ses gendarmes tentent de l'aider à remporter la bataille[37]. Ils lui font part des inventions du XXe siècle, notamment militaires[bq]. Par la suite, l'Empereur les accuse de trahison et les gendarmes s'échappent en regagnant leur vaisseau pour rentrer à leur époque à Saint-Tropez[bq]. Ce voyage dans le passé laisse imaginer à Balducci l'histoire de la famille Cruchot, en particulier un ancêtre soldat de la Grande Armée et témoin de toutes les campagnes de Napoléon[note 6]. Balducci, tournant en parallèle des films avec Jean Lefebvre, réintègre même le personnage de Fougasse[35].

L'écriture aurait été entamée en 1982[bq],[35] mais une annonce paraît pourtant dès 1980 dans Le Film français[br],[38]. Le Gendarme et l'Empereur aurait été approuvé par Louis de Funès[35]. Un exemplaire de ce dernier scénario d'une quarantaine de pages est exposé au musée de la Gendarmerie et du Cinéma de Saint-Tropez, présenté comme « le septième Gendarme », et un fac-similé agrémenté d'un storyboard est proposé à la vente[35],[39].

Sans Louis de Funès ?

Louis de Funès, vedette, moteur, et co-auteur officieux de la série, meurt d'un nouvel infarctus le . Sa disparition met un terme définitif aux films du Gendarme car il semble impossible de poursuivre la série de films sans son acteur vedette[29].

En 1985, Richard Balducci poursuit l'univers du Gendarme par clin d'œil en reprenant le personnage de la religieuse interprétée par France Rumilly dans son film Le Facteur de Saint-Tropez, où apparaissent également le bâtiment classique de la gendarmerie et une brigade différente[40],[note 7]. Plusieurs années après, Balducci élabore des synopsis de courts épisodes pour une série télévisée intitulée Les Nouveaux Gendarmes de Saint-Tropez, projet qu'il présente comme une suite aux films[bp]. Son idée est vite abandonnée, le scénariste jugeant que « ces nouveaux gendarmes auraient fait du tort à leurs ainés »[bp].

À une époque indéterminée, une idée de pièce de théâtre d'hommage au Gendarme de Saint-Tropez et à Louis de Funès est proposée aux « rescapés » de la série, selon Maurice Risch et Patrick Préjean[29]. En 1994, une émission de la chaîne belge RTL TVI consacrée à Louis de Funès réunit sur un même plateau Jean Lefebvre, Michel Galabru, Christian Marin, Guy Grosso et Michel Modo[41].

Aspects de la production

Résumé
Contexte

La musique de Raymond Lefebvre

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Raymond Lefebvre, compositeur de la bande originale de tous les films du Gendarme, ici en 1972.

Raymond Lefebvre compose la bande originale des six films du Gendarme[bs],[bt],[m],[bu],[note 8]. Il est engagé pour le premier Gendarme après avoir mis en musique Faites sauter la banque de Jean Girault avec son comparse Paul Mauriat[30],[bv],[bu]. Lefebvre et Mauriat élaborent ensemble avant le tournage la chanson Douliou-douliou Saint-Tropez, interprétée par Geneviève Grad lors d'une scène de bar avec la bande de jeunes[bu],[bw]. À l'été 1964, privilégiant ses vacances, Mauriat laisse Lefebvre composer seul la musique du film[5],[30],[bx],[bu]. Lefebvre écrit la bande originale en quelques semaines dans le jardin de sa maison de campagne, sans piano, en se fondant sur les épreuves de tournage et les minutages demandés[30],[43],[bt],[o],[bx],[bu].

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Le single de la bande originale du Gendarme de Saint-Tropez paru en 1967 au Japon, incluant Douliou-douliou Saint-Tropez et la Marche des Gendarmes.

Parmi les indications du réalisateur, Lefebvre explique qu'« à chaque gag visuel, Girault voulait un grand « boiiing » à la guitare comme s'il faisait du dessin animé en live ! »[44],[bu]. Pour l'entraînement des gendarmes et la capture des nudistes, Jean Girault demande une marche militaire pastichant la Marche du colonel Bogey, popularisée en France par le film de guerre Le Pont de la rivière Kwaï (1957) de David Lean où elle était sifflée par des soldats[5],[25],[bt],[bx],[o]. Retenant de cette marche britannique son allure « entraînante, gaie, reconnaissable, facile à retenir », il s'attache à reproduire les mêmes sensations et le ton martial tout en livrant un morceau qui n'a « musicalement rien à voir » avec l'inspiration ; la ressemblance se fait par les sifflements, le tempo de parade américaine, le refrain entonné par des chœurs masculins et rythmé par des tambours[30],[13],[o]. Sur les films ultérieurs, il érige sa Marche des Gendarmes en thème principal, décliné en variantes jouant sur des instrumentations différentes ou des émotions particulières[5],[30],[45],[bs],[bu]. Il choisit néanmoins de ne pas la figurer dans Le Gendarme se marie, provoquant l'ire de Louis de Funès, attaché comme le public à ce morceau[43],[30],[bs],[o],[bu]. Il lui accorde alors une large présence dans le suivant, Le Gendarme en balade[o]. La Marche est réorchestrée pour les deuxième, quatrième et sixième films[30],[46],[47].

Les musiques créées pour le Gendarme remportent un grand succès, en premier lieu Douliou-douliou Saint-Tropez[bw],[bu]. Lefebvre s'établit rapidement en tant que compositeur attitré de Girault, au point de créer en commun une maison de production, les éditions EMCI, pour éditer ses œuvres musicales[bs],[43]. Lefebvre retrouve exceptionnellement Mauriat pour Le Gendarme à New York, notamment pour collaborer sur un pastiche de West Side Story[5],[30],[bx]. Ils livrent également une nouvelle chanson pour Nicole Cruchot / Geneviève Grad, Les garçons sont gentils[46],[bw]. La musique de l'arrestation des nudistes sur la plage du premier film est reprise pour les séquences en 2 CV de la religieuse du Gendarme en balade et du Gendarme et les Gendarmettes[47],[by].

Pendant près de vingt ans, Lefebvre, maître de l'easy listening, doit s'adapter aux modes musicales de l'époque du film, suivant les exigences des scénarios[2],[43],[48],[bt]. Reflétant l'ère yéyé, Le Gendarme de Saint-Tropez baigne dans le courant de la surf music[49]. Le thème de Nicole est un slow[49]. La chanson-générique Douliou-douliou Saint-Tropez est un twist de genre Hully-Gully[30],[49],[bt],[bv],[bu],[50]. Le Gendarme se marie comporte de la pop des années 1960 façon Beatles dans ses scènes de boîtes de nuit[2],[43],[48],[bt]. Au tournant des années 1980, pour les deux derniers films, il introduit dans ses musiques le synthétiseur, à la manière d'un Jean-Michel Jarre, en particulier pour l'ambiance de science-fiction du Gendarme et les Extraterrestres, ainsi que le disco[2],[43],[48],[bt]. La composition de Lefebvre pour Le Gendarme et les Gendarmettes est sa dernière pour le cinéma[2],[43],[bx].

« Je trouvais souvent l'inspiration des thèmes en découvrant les génériques de début des Gendarmes. Girault filmait les côtes varoises vues d'hélicoptères et ça ne pouvait que vous inspirer. (…) Dans les Gendarmes, la musique faisait partie intégrante du film et de son action. Dans certains films, la musique ne fait qu’accompagner l'image et ne sert pas l'histoire et la dramaturgie elle-même, ce qui n’est pas le cas dans les films de Jean Girault.

J'ai eu de bons rapports avec Jean Girault et Louis de Funès et on m’a toujours laissé tranquille pour écrire la musique des films sur lesquels je travaillais qui étaient, pour la plupart, des succès, ce qui est un facteur important au cinéma… Que ce soit à la télévision ou au cinéma, j’ai peut-être eu du talent, mais surtout beaucoup de chance. »

 Raymond Lefebvre, 2001[30].

La gendarmerie nationale et les films

Lors de la préparation du premier film, la direction de la Gendarmerie nationale, lorsque le réalisateur la sollicite, demande d'abord la censure du ministère des Armées[51]. L'institution voit d'un mauvais œil cette pantalonnade  par ailleurs menée par des auteurs et comédiens de seconde zone  pouvant atteindre l'autorité et la crédibilité des gendarmes et les ridiculiser[51]. Au fil des semaines suivantes, les échanges cordiaux avec la production rassurent finalement la Gendarmerie, qui donne son aval au film et apporte son aide à la réalisation, à condition d'une mention au générique de début[51]. Pour satisfaire l'institution, Le Gendarme de Saint-Tropez s'ouvre sur le message : « Ce film a été réalisé avec l'aimable collaboration de la Gendarmerie de Saint-Tropez qui s'est prêtée de bonne grâce à l’ambiance du scénario »[51]. Pendant dix-huit ans, maintenant d'excellentes relations avec l'équipe, la Gendarmerie nationale apporte son concours à la production, essentiellement en prêtant ses locaux, ses véhicules et ses hommes pour les tournages[51],[bd]. Des unités locales assurent également la sécurité du plateau[51]. Le ministère des Armées autorise l'usage de ses bâtiments, tels la véritable gendarmerie de Saint-Tropez dans les cinq premiers films, l'entrée du siège du ministère pour une scène coupée du Gendarme à New York[51], ou de la caserne Vassoigne à Hyères dans Le Gendarme en balade, tandis que le ministère de l'Intérieur valide le tournage au commissariat de police de Saint-Tropez, décor de la nouvelle gendarmerie dans Le Gendarme et les Gendarmettes[51],[bz],[ca]. Confortant leur bonne entente, la production permet même à l'institution de prendre part au processus créatif, en soumettant le scénario à son aval : pour Le Gendarme à New York, la gendarmerie censure une séquence, retirant un passage où la brigade tropézienne laisse traîner son regard sur de belles hôtesses de l'air[51],[cb].

Au milieu des années 1960, après le succès de la suite Le Gendarme à New York, et tandis qu'un troisième film s'annonce, ce qui devient une série de films est alors conspué par certains gendarmes, qui considèrent leur institution tournée en ridicule[52],[53]. Des gendarmes en retraite  n'étant plus tenus au devoir de réserve  lancent des pétitions, relayées par L'Essor de la Gendarmerie et de la Garde, pour interdire le tournage de nouveaux films du Gendarme de Saint-Tropez[52]. Yvon Bourges, secrétaire d'État chargé de l'Information, répond officiellement qu'aucune interdiction de ces films n'est envisagée par le gouvernement[52]. Il déclare qu'« interdire le film est aussi ridicule que de faire un procès à Guignol parce qu'il roue la maréchaussée »[cc]. De même, les responsables de la Gendarmerie et l'équipe derrière les films entretiennent de bons rapports[51]. L'acteur principal rappelle avoir participé à une grande parade de la gendarmerie le , où il a été « acclamé », les gendarmes lui demandant des autographes ; d'ailleurs, ceux-ci sont toujours plaisants avec lui lorsqu'il en rencontre et cette bonne relation lui évite parfois des amendes[5],[cc]. Dans un esprit d'apaisement, un message d'avertissement est présenté avant le générique ouvrant Le Gendarme se marie (1968), répété dans Le Gendarme en balade (1970) et Le Gendarme et les Extraterrestres (1979)[52],[m],[cd] :

« Ce film vous présente de nouvelles aventures d'un gendarme « hors-série ».
Œuvre d'imagination faite pour votre divertissement, il est, par delà la fantaisie, un hommage indirect, puisqu'il en est l'objet, à un grand Corps de l'État dont les personnels se signalent au respect des populations par leur pondération et leur valeur. »

 Message ouvrant Le Gendarme se marie, Le Gendarme en balade et Le Gendarme et les Extra-terrestres[52].

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En 1970, Louis de Funès est fait « première classe d'honneur » par le 405e régiment d'artillerie anti-aérienne.

Les deux acteurs principaux sont honorés par la gendarmerie française pour avoir contribué à la série. Le , lors du tournage du Gendarme en balade, Louis de Funès est reçu officiellement par le 405e régiment d'artillerie anti-aérienne à Hyères, qui le fait « première classe d'honneur » pour services rendus à la gendarmerie nationale, décerné par le colonel André Garandeau[54],[55]. Le , au cours du festival de RamatuelleMichel Galabru joue une pièce de théâtre, une délégation de quatre gendarmes de la véritable brigade de Saint-Tropez monte sur scène après la représentation, alors que le comédien salue le public : ils lui décernent le titre honorifique d'« adjudant d'honneur de la gendarmerie nationale » et lui remettent un képi d'adjudant[56],[57]. Ému, Michel Galabru déclare avec humour : « C'est un retour glorieux au passé. Hélas, nous ne sommes qu'un ou deux survivants ! Et regardez dans quel état que je suis » avant de conclure : « Cet honneur, je le reçois avec beaucoup de plaisir et je vous remercie infiniment »[56],[57].

La gendarmerie finit par adhérer pleinement à l'image populaire et bon enfant offerte par le gendarme de Saint-Tropez[53]. Louis de Funès participe en 1972 à une émission de France Inter avec le haut commandement de la gendarmerie, à la caserne des Célestins[53]. Il est plus tard convié à la cérémonie de remise du prix Moncey, récompense littéraire de la gendarmerie[53]. En 2021, la série de films est mise en avant lors d'une exposition consacrée aux représentations audiovisuelles de la gendarmerie, au musée de la Gendarmerie nationale[58]. Plusieurs gendarmeries départementales rendent hommage à Louis de Funès lors du quarantième anniversaire de sa mort en [59].

Postérité

Résumé
Contexte

Succédanés et parodies

Le succès que connaissent les films du Gendarme entraîne la réalisation de fictions similaires autour de la gendarmerie[cd]. Au début des années 1970, Jean-Claude Périer, directeur de la gendarmerie nationale, lance la création de la série télévisée S.O.S. fréquence 17 pour mettre en valeur son institution, dans le sillage du succès des quatre premiers Gendarmes[60]. En 1978, Philippe Clair réalise la comédie Ces flics étranges venus d'ailleurs, classée comme un nanar[cd],[61]. En 1980, la comédie Sacrés Gendarmes, également considérée comme un nanar, racontant les aventures d'une brigade d'un petit village du midi, sort en salles pour profiter du retour à succès du Gendarme dans Le Gendarme et les Extraterrestres l'année précédente[62]. En 1983, C'est facile et ça peut rapporter... 20 ans, dans lequel joue Michel Galabru, sort en Espagne sous le titre Un gendarme en Benidorm[63]. Ces imitations sont peu nombreuses car Jean-Noël Luc, historien de la gendarmerie, reconnaît qu'en incarnant à lui seul « la référence du gendarme à l'écran » Louis de Funès « phagocyte, par contrecoup, l'émergence d'autres représentations cinématographiques »[cd].

Richard Balducci fait référence à l'univers du Gendarme dans son film Le Facteur de Saint-Tropez (1985), où apparaissent la religieuse interprétée par France Rumilly et le bâtiment de la gendarmerie[40]. Quelques années plus tard, il prévoit une série télévisée intitulée Les Nouveaux Gendarmes de Saint-Tropez, une suite aux films, mais se rétracte ensuite[bp]. Balducci indique aussi que des producteurs étrangers ont tenté de lancer des remakes, notamment en Russie et en Chine[13]. Vers 2004, le producteur Jean-Luc Azoulay annonce une série télévisée pour TF1 adaptée des films[64]. L'idée est mal reçue par les fans de Louis de Funès[65]. L'animateur Vincent Lagaf' espère obtenir le rôle du gendarme de Saint-Tropez ; sans accès aux droits, le projet est annulé[66].

Le Gendarme est cité dans la culture populaire. En , quelques mois après la sortie du Gendarme à New York, à l'approche des fêtes de Noël, Louis de Funès et Michel Galabru détournent leur propre film en jouant sur les ondes d'Europe 1 la pièce radiophonique Le Gendarme de Bethléem, un conte de Noël transposant les gendarmes à l'époque de la Nativité[67],[ce]. Louis de Funès déclare qu'il aimerait adapter l'histoire au cinéma[ce] ; une adaptation à la télévision est faite en 1967, mais avec Michel Serrault[5],[68],[69]. Dans Docteur Popaul (1972), Jean-Paul Belmondo imite Louis de Funès dans un personnage de gendarme lors d'une courte séquence de rêve[70]. Une parodie de Ludovic Cruchot apparaît souvent dans le divertissement Cocoricocoboy dans les années 1980[cd]. Le groupe de power metal allemand Edguy livre en 2001 une reprise de la Marche des Gendarmes[71],[72]. Chaque été depuis 2010, le fantaisiste Patrick Chagnaud arpente le port de Saint-Tropez dans l'uniforme du Gendarme, imitant les différents personnages, pour amuser les touristes ; il devient une animation incontournable du lieu, jusqu'à être gratifié d'un « mon général » par l'ancien président Jacques Chirac en vacances[73],[74]. L'humoriste Laurent Gerra met régulièrement en scène la brigade de Saint-Tropez  imitant de Funès, Galabru ou Lefebvre  dans ses chroniques à la radio, la confrontant à l'actualité[75].

Exploitations ultérieures

Un marronnier télévisuel

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Propriétaire du catalogue de la S.N.C., la chaîne M6 diffuse et édite en vidéo tous les films du Gendarme.

Le catalogue de la Société nouvelle de cinématographie, dont font partie les six films de la série, devient plus tard la propriété de la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion (CLT), détenteur de RTL, puis est acheté par le groupe M6 en 2005[76]. Les films du Gendarme sont une importante source de revenus pour ce catalogue de films anciens, notamment à travers l'édition en vidéo[76]. La chaîne M6 a fait de la série un « standard » de la télévision française, avec une diffusion de l'ensemble des films tous les deux ans, le plus souvent au cours de l'été, avec un succès d'audience inaltérable malgré la récurrence de leur passages à la télévision[76],[77]. En 2001 déjà, le journaliste Pierre de Boishue remarquait dans Le Figaro la « fascination qu'exerce sur le public cette fresque indémodable, parce que complètement dépassée, parfois désopilante et rediffusée sans fin »[m]. Cette fréquente programmation donne au public l'impression que Le Gendarme de Saint-Tropez serait l'un des films les plus rediffusés à la télévision française mais ce n'est en réalité pas le cas, le film n'étant même pas l'œuvre la plus retransmise de Louis de Funès[78].

Éditions en vidéo

Un coffret de VHS intitulé Le Gendarme, l'intégrale sort en 1999[79]. En 2002, l'hexalogie est éditée en DVD par TF1 Vidéo dans un coffret Le Gendarme, l'intégrale[80],[81]. Les droits de distribution passent ensuite de TF1 vidéo à M6, qui publie en 2005 un nouveau coffret nommé Les Gendarmes[82],[81]. En 2006, chacun des films constitue un numéro de la collection de DVD « Comiques de légende »[83]. Un coffret Les Gendarmes de Saint-Tropez, bénéficiant d'une remastérisation en haute définition, paraît en 2007[81]. En 2010, un coffret intégral en Blu-ray sort, toujours sous le titre Les Gendarmes de Saint-Tropez[84], et est également disponible en DVD[85]. En 2014, un coffret Blu-ray / DVD de luxe, nommé 50e anniversaire, Les Gendarmes de Saint-Tropez, la saga, paraît à l'occasion des cinquante ans du premier film[86].

La mort des interprètes des gendarmes

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Michel Galabru en 1999.

Après la mort du réalisateur, c'est celle de Louis de Funès, qui tenait le rôle du maréchal des logis-chef Cruchot, qui met définitivement fin à la série : l'acteur décède le [87], soit quelques mois après la sortie du Gendarme et les Gendarmettes.

Dix-huit ans plus tard, c'est Guy Grosso, qui tenait le rôle du gendarme Tricart, qui meurt, le . Quelques mois plus tard, Jean-Pierre Rambal, qui n'a joué que dans un film de la série, Le Gendarme et les Extraterrestres, dans lequel il interprète le gendarme Taupin, meurt le [88]. Trois ans après, Jean Lefebvre, l'interprète du gendarme Fougasse, décède d'une crise cardiaque, à Marrakech au Maroc, le [89]. L'autre membre du duo « Grosso et Modo », Michel Modo, qui jouait le gendarme Berlicot décède d'un cancer le . Christian Marin qui tenait le rôle du gendarme Merlot décède le [90], à l'âge de 83 ans, quelques semaines après avoir achevé la rédaction de ses mémoires. Michel Galabru, qui tenait le rôle de l’adjudant Gerber, resta ainsi le dernier « gendarme » des quatre premiers films de la saga encore en vie ; il poursuivit sa carrière de comédien jusqu'à sa mort le à l'âge de 93 ans. Claude Gensac qui incarnait Josépha dans Le Gendarme se marie, Le Gendarme en balade et Le Gendarme et les Gendarmettes s'éteint le 27 décembre 2016 à l'âge de 89 ans. Geneviève Grad, qui incarnait Nicole Cruchot dans les trois premiers films, meurt le , à l'âge de 80 ans[91].

Maurice Risch, dans le rôle du gendarme Beaupied, et Patrick Préjean, dans celui du gendarme Perlin, sont donc, en 2025, les deux derniers « gendarmes » encore vivants[29]. En ce qui concerne les autres personnages de la série, France Rumilly, l'interprète de Sœur Clotilde, qui a joué dans tous les films, est la seule actrice encore en vie en 2025.

Hommages

Outre la gendarmerie, plusieurs autres institutions rendent hommage au film. En 1985, le musée Grévin, dans un parcours consacré au cinéma, honore Louis de Funès d'une statue de cire à son effigie le représentant dans son costume du Gendarme, considéré comme son rôle le plus emblématique[cf]. La suppression de la statue en 2000, après une restauration du musée, entraîne des protestations de la part de nombreux visiteurs[cf]. Une nouvelle statue du Gendarme est réalisée en 2004, exposée dans une section consacrée au XXe siècle[cf]. Signe de la popularité durable du Gendarme en Europe de l'Est, Jean Lefebvre et Michel Galabru sont les invités en 2003 du festival international du film pour les enfants et la jeunesse de Zlín, en Tchéquie[92],[93]. Lors de l'exposition sur Louis de Funès à la Cinémathèque française en 2020, une matinée est réservée aux nudistes, en clin d'œil au film[94],[95]. En 2022, à l'occasion du quarantième anniversaire du dernier film, le Manneken-Pis est habillé en gendarme de Saint-Tropez[96]. Divers produits dérivés du Gendarme existent, tels que des figurines en résines[97], des santons de Provence[98], des petits soldats[99] et des véhicules miniatures comme la 2 CV de la religieuse ou la Méhari des gendarmes des derniers films[100],[101],[102].

Vue d'ensemble

Résumé
Contexte

Distribution

Les gendarmes principaux

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Autres personnages

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« Sœur Clotilde » en 1965 interprétée par France Rumilly.
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Titres
Le Gendarme de Saint-Tropez
(1964)
Le Gendarme à New York
(1965)
Le Gendarme se marie
(1968)
Le Gendarme en balade
(1970)
Le Gendarme et les Extraterrestres
(1979)
Le Gendarme et les Gendarmettes
(1982)
sœur/mère Clotilde France Rumilly
Josépha Cruchot Claude Gensac[note 11] Maria Mauban[note 12] Claude Gensac
Nicole Cruchot Geneviève Grad
Cécilia/Germaine Gerber Nicole Vervil Viviane Méry Nicole Vervil Micheline Bourday
Le colonel Yves Vincent Jacques François
André-Hugues Boiselier Claude Piéplu
Richard Daniel Cauchy
Émilie Lareine-Leroy Maria Pacôme
Jean-Luc Patrice Laffont
Franck Davis Alan Scott
Berthier René Berthier
Christine Rocourt Catherine Serre
Marianne Bonnet Babeth Étienne
Isabelle Leroy Sophie Michaud
Yo Macumba Nicaise Jean-Louis
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Dénomination

Le Gendarme de Saint-Tropez et ses suites composent une hexalogie, une série de six films. La série n'a jamais eu de titre officiel. Chaque film est désigné comme « un Gendarme » par ses participants, qui désignent généralement l'ensemble comme « Les Gendarmes », évoquant indistinctement les films eux-mêmes et la troupe de gendarmes-comédiens[cg]. Michel Galabru détaille cependant cinquante après : « Christian Marin, Jean Lefebvre, la paire d'acteurs Guy Grosso et Michel Modo, et moi-même bien sûr, nous n'avons pas démérité. Aucun des films de Girault ne reposait sur nos épaules mais sur celles de Louis. D'ailleurs, le titre de chaque comédie n'en mettait qu'un en vedette, Le Gendarme est toujours resté au singulier. Dans toutes ses aventures, nous n'avons fait que l'accompagner, et on n'a plus enfilé nos costumes après sa disparition, en 1983, un an après le dernier Gendarme »[ch]. Sylvain Raggianti, dans sa monographie sur la série, et le Télérama consacré à Louis de Funès en 2013 l'intitulent même « Les Gendarme » sans « s » pour appuyer le singulier[cg],[ci]. Puisqu'étalé sur beaucoup de films, l'univers est parfois qualifié de saga[25],[cg],[m],[cj]. Des décennies plus tard, la série n'obtient toujours pas d'intitulé défini pour son exploitation en vidéo : le titre des coffrets d'intégrale vidéo varient entre « Le Gendarme »[79], « Les Gendarmes »[82], ou encore « Les Gendarmes de Saint-Tropez »[81],[84]. Le coffret de 2014 paru à l'occasion du 50e anniversaire s'intitule Les Gendarmes de Saint-Tropez et qualifie la série de « saga »[86].

Box-office en France

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Erreurs de continuité

Par négligence, des erreurs de continuité se glissent d'un film à l'autre, voir au cours d'un film.

  • Les prénoms de certains personnages varient ainsi entre certains films. L'adjudant Gerber se prénomme Jérôme dans les quatre premiers films, puis Antoine dans Le Gendarme et les Extraterrestres et Alphonse à la fin du premier film Le Gendarme de Saint-Tropez et dans le film Le Gendarme et les Gendarmettes[109]. La religieuse « folle du volant » s'appelle sœur Clotilde dans les cinq premiers films mais les dialogues du film Le Gendarme et les Gendarmettes la prénomment Marie-Ange[109] ; en revanche, le fait qu'elle devienne mère supérieure de son couvent dans Le Gendarme en balade est respecté, et on lui dit « ma mère » et non plus « ma sœur » à partir du quatrième film. Le cas se présente aussi avec l'épouse de Gerber, où, comme mentionné dans le tableau au dessus, cette personne se prénomme Cécilia ou Germaine suivant les films mais également Simone dans Le Gendarme et les Extra-Terrestres où son mari l'appelle par ce dernier prénom après avoir reçu un coup sur les fesses par Cruchot, ce dernier l'ayant pris pour un extra-terrestre.
  • Concernant les épouses, Merlot, Tricart et Berlicot sont mariés dans les quatre premiers épisodes. Dans les deux derniers films, où Merlot n'est plus dans les effectifs tout comme Fougasse, Tricart et Berlicot semblent être célibataires tout comme Beaupied, Taupin et Perlin.
  • De mêmes acteurs sont engagés dans des rôles différents au cours de la série, notamment Mario David, Pierre Repp, Dominique Davray et le « troisième couteau » Dominique Zardi.
  • Des erreurs de grade sont aussi commises. Gerber est promu adjudant-chef dans Le Gendarme se marie et garde ses galons dans Le Gendarme en balade, mais porte des galons d'adjudant dans Le Gendarme et les Gendarmettes.
  • Dans Le Gendarme se marie, Gerber au cours du film puis plus tard, en fin de film, Cruchot, sont nommés adjudant-chef. Ils reprennent leurs anciens grades dans les films suivants : respectivement : adjudant et maréchal des logis-chef.
  • Sur le même sujet, dans les deux premiers films, les sous-officiers portant deux chevrons se présentent et sont nommés (sur leurs cantines de dotation par exemple) maréchal des logis alors que ce grade avait disparu à cette époque. En effet, ce dernier grade est réapparu en 1972 lors de l'apparition d'appelés du contingent au sein de la Gendarmerie nationale. Certains de ces appelés, accédant à la catégorie des sous-officiers, étaient donc des maréchaux des logis, portant un chevron. Les sous-officiers engagés (sous contrat ou de carrière, portant respectivement un ou deux chevrons) de la Gendarmerie ont, depuis 1917, le grade spécifique de gendarme, situé dans la hiérarchie militaire entre celui de maréchal des logis/sergent/second maître et celui de maréchal des logis-chef/sergent-chef/maître.
  • Dans le premier film, les effectifs portent des décorations sur leurs tenues, y compris de service courant. Dans les autres films, seul Gerber en est doté, et ne les porte que sur sa grande tenue.
  • Dans Le Gendarme se marie, lorsque le colonel et le capitaine annoncent à Gerber qu'il y a eu une erreur de calcul de l'ordinateur et qu'il est nommé de ce fait adjudant-chef en lieu et place de Cruchot, le colonel dit " (...) en lieu et place de l'adjudant Cruchot (...) " alors que Cruchot est maréchal des logis-chef.

Synopsis

Résumé
Contexte

Le Gendarme de Saint-Tropez

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L’ancienne gendarmerie de Saint-Tropez qui a servi de décor aux cinq premiers films.

Grâce aux loyaux services rendus à une commune non nommée des Hautes-Alpes[110],[111], où il était jusqu'ici en poste, Ludovic Cruchot, simple maréchal des logis de la gendarmerie, est muté dans le Var, à Saint-Tropez tout en étant promu maréchal des logis-chef.

Arrivé sur les lieux de sa nouvelle affectation, Cruchot participe aux vaines et répétitives chasses aux nudistes organisées par son supérieur, l'adjudant Gerber, tandis que de son côté sa fille Nicole, qui s'ennuyait autrefois à mourir dans son village, est éblouie par le luxe de sa nouvelle ville. Mais, n'arrivant pas à se faire accepter par les jeunes bourgeois de la station balnéaire, elle s'invente un père fictif richissime : celui-ci serait milliardaire, posséderait un yacht dans cette cité et s'appellerait Archibald Ferguson, qu'elle n'aurait jamais rencontré.

Contraint par Nicole et bien malgré lui, Cruchot va se retrouver au cœur du manège de sa fille, qui va le mêler à son histoire et par là même, à la recherche d'un Rembrandt volé (au musée de l'Annonciade), lorsque les amis de cette dernière chercheront à le rencontrer. Il essayera pourtant et par tous les moyens de préserver son identité officielle intacte au vu de son adjudant et de ses collègues.

Le Gendarme à New York

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Cantine militaire en métal avec l'inscription « Maréchal des logis-chef Cruchot », utilisée dans Le Gendarme à New York et revue dans Le Gendarme et les Gendarmettes. Musée de la Gendarmerie et du Cinéma de Saint-Tropez.

Les gendarmes de Saint-Tropez ont été choisis pour représenter la France lors d'un congrès international de la gendarmerie à New York. Après un voyage sur le paquebot France, ils débarquent à Manhattan. Bientôt, Cruchot croit voir sa fille Nicole un peu partout... Et pour cause : celle-ci, désireuse de découvrir le « Nouveau Monde », s'est embarquée sur le navire comme passagère clandestine, à l'insu de son père.
Se faisant arrêter par la douane à son arrivée, Nicole est abordée par un journaliste auprès duquel elle se fait passer pour une orpheline avide de découvrir l'Amérique. Ému, et pensant tirer un bel article de cette histoire, le journaliste la prend sous son aile.
Cruchot et sa brigade découvrent New York, sauf Fougasse qui, tombé malade durant la traversée, a été hospitalisé et qui y restera jusqu'à la fin du séjour (ils découvrent après plusieurs jours d'examen qu'il était victime d'une allergie aux oiseaux de mer. Et lorsqu'il veut rejoindre les autres, il se casse la jambe).

Tout le monde finit par croire que Cruchot est fou et a des hallucinations en croyant voir Nicole partout. Il ira même jusqu'à consulter un psychanalyste. Mais bientôt, Cruchot finit par retrouver la trace de Nicole. Il aura alors toutes les peines du monde, notamment avec la police américaine qui recherche sa fille, à faire rentrer celle-ci sans que Gerber et les autres ne la voient. Gerber découvrira pourtant la vérité à leur retour à Saint-Tropez et promet à Cruchot que cela lui coûtera cher.

Le Gendarme se marie

Le film débute un 1er juillet, fatidique et traditionnelle date de grand départ en vacances.

Le maréchal des logis-chef Cruchot se voit confier une mission d'envergure afin de traquer les chauffards et les verbaliser. Cette opération va s'avérer pleine de surprises et d'imprévus notamment celui qui termine l'opération par la poursuite d'une conductrice se souciant peu des règles du code de la route et conduisant sa Ford Mustang décapotable avec fougue. Cette poursuite se terminera devant la gendarmerie de Saint-Tropez. La pimpante veuve du colonel de gendarmerie Lefrançois, Josépha, est l'intrépide conductrice de la belle décapotable. Elle vient se faire connaître à la gendarmerie du lieu de son séjour estival. Accueillie fort civilement par l'adjudant Gerber, celui-ci qui doit s'absenter provisoirement. Cruchot arrivant sur ces entrefaites, tombe nez à nez avec la « chauffarde » dont il ignore l'identité et en profite pour la sermonner, puis la verbaliser. Mais au retour de son supérieur, qui lui fait aussitôt prendre conscience de sa méprise, il se verra remis très sérieusement à sa place et devra se faire tout petit face à cette superbe femme aux relations puissantes. Le « coup de foudre » s'opère aussitôt, d'autant que Josépha est ravie de faire la connaissance de la toute petite fille de Cruchot, Nicole, qui en réalité s'avérera nettement plus grande…

Bientôt, celle-ci n'hésite pas à pousser son nouvel amant à prendre du galon, en l'incitant à préparer le concours d'adjudant-chef, avec la complicité de Nicole. Il se verra soumis à un régime sévère garant d'un incontestable succès, au grand dam de l'adjudant Gerber qui vise lui aussi l'avancement.
Cruchot gagne l'examen et est promu adjudant-chef au grand regret de Gerber. Mais le règne de Cruchot prendra vite fin lorsqu'on apprend qu'il y a eu une erreur dans les résultats et c'est Gerber qui obtient le grade d'adjudant-chef. Celui-ci compte bien prendre sa revanche sur Cruchot.

Pendant ce temps, Fredo le Boucher, un dangereux bandit s'évade (il s'était glissé dans un cours de danse où se trouvait Cruchot pour essayer d'échapper aux gendarmes. Cruchot, ne voulant pas être vu par ses hommes et ne reconnaissant pas tout de suite le bandit, tente de s'échapper avec lui mais finit par aider ses hommes à le capturer). Désireux de se venger de Cruchot, il utilise Josépha comme appât pour l'attirer mais c'est Gerber qui répond à l'appel à la suite d'une erreur. Fredo tente alors de s'enfuir vers la frontière avec Josépha comme otage. Cruchot et sœur Clotilde le prennent en chasse et réussit à l'arrêter. À la fin, Cruchot (ayant atteint lui aussi le grade d'adjudant-chef) se marie avec Josépha en même temps que Nicole avec un de ses amis.

Le Gendarme en balade

Le maréchal des logis chef Cruchot a été mis à la retraite comme tous les membres de la brigade, remplacés par une équipe plus jeune et aux méthodes plus modernes.

Six mois plus tard, Cruchot s'ennuie ferme en retraite dans le château de son épouse, pourtant débordante d'attention à son égard pour le sortir de sa morosité : promenades à cheval, système de surveillance ultra sophistiqué de la propriété n'obéissant qu'à ses ordres, visite du curé… Rien n'y fait, même le lavage de la voiture qu'il revendique.

Lors d'une visite inopinée, l'adjudant Gerber et sa femme, pris au départ pour des intrus, tombent dans une ancienne oubliette grâce au fameux système de détection radar offert par Josépha. Cruchot montre alors à Gerber son musée-souvenir, ils évoquent leur passé révolu à la gendarmerie de Saint-Tropez. Puis ils reçoivent un vieux compagnon de service, le gendarme Merlot, qui leur apprend que Fougasse est devenu amnésique.

Également accompagné de leur collègues Tricard et Berlicot, ils décident d'aller porter secours à leur ancien camarade et de faire un pèlerinage aux sources. Cependant, trop excités à l'idée de porter à nouveau l'uniforme, les Gendarmes entrent dans l'illégalité, côtoient malgré eux les hippies, déjouent un jeu d'enfants extrêmement dangereux et retrouvent cette sympathique et bienvenue complicité avec les sœurs dont la meilleure conductrice (sœur Clotilde) est devenue Mère supérieure du couvent devenu orphelinat. Malgré la traque acharnée de leurs successeurs, ils brilleront une fois de plus. Ainsi ridiculisés, les « nouveaux » devront rendre la place à leurs aînés, trop heureux de reprendre leur poste de gendarmes de Saint-Tropez et de recevoir un hommage mérité.

Le Gendarme et les Extraterrestres

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Louis de Funès sur le tournage du film Le Gendarme et les Extraterrestres, en 1978.

Les membres de la brigade de gendarmerie de Saint-Tropez tombent des nues lorsqu'ils rencontrent les uns après les autres leurs doubles, sous forme d'extraterrestres se disant pacifiques. La venue d'une soucoupe volante, l'émotion qu'elle déclenche et la peur de l'inconnu vont faire venir la presse du monde entier dans la petite localité balnéaire. Mais comment reconnaître les vrais gendarmes des faux ? Comment reconnaître les humains des extraterrestres qui prennent l'apparence de tout un chacun ? Cruchot et ses collègues découvriront que ces extraterrestres sont faits de métal, qu'ils « sonnent creux » quand on les frappe et qu'ils boivent de l'huile…

Le premier gendarme à voir la soucoupe est un nouveau nommé Beaupied mais personne ne le prend au sérieux... jusqu'à ce que Cruchot ne la voie à son tour et que des extraterrestres entrent en contact avec lui pour énoncer leurs intentions prétendument pacifiques.

Cruchot moleste Gerber et le colonel en les prenant pour des extraterrestres et est mis aux arrêts. Il s'échappe et se met à traquer les extraterrestres et à chercher une preuve de leur existence à présenter à ses supérieurs. Cette traque et les quiproquos qu'elle induit lui attirent les foudres de Josépha.

Finalement, les gendarmes découvrent la faiblesse des extraterrestres : ils rouillent au contact de l'eau. Ils leur tendent un piège avec une fausse soucoupe comme appât. Les gendarmes doivent faire alors face à leurs doubles et les mettent en fuite... Mais, lors de la parade finale, les gendarmes « rouillés » tombent au sol comme des machines hors-service : c'étaient les extraterrestres. Les vrais gendarmes apparaissent dans la soucoupe qui finit par tomber en mer, heureusement sans dommage pour ses occupants. Le couple Cruchot-Josépha se réconcilie.

Le Gendarme et les Gendarmettes

Dans ses locaux flambant neufs, la brigade de Saint-Tropez, ayant fait l'acquisition d'un ordinateur si puissant qu'il répond à toutes les questions, est chargée d'accueillir, de prendre soin et de former un contingent de quatre jeunes femmes en uniforme. Un spécialiste de l'espionnage informatique enlève, l'une après l'autre, les nouvelles recrues. L'existence de la brigade étant mise en danger par ces enlèvements dont la raison semble inexplicable, nos gendarmes déploieront au péril de leur vie, des trésors d'ingéniosité pour retrouver ces femmes dont ils avaient la garde.

Notes et références

Voir aussi

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