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sculpteur flamand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Laurent Delvaux est un sculpteur et statuaire né à Gand, le et mort à Nivelles le .
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Delvaux, né dans la citadelle de Gand[1], est le fils de Godefroid Delvaux (ca. 1650-1743[2]), lieutenant-cornette au régiment de Westerloo[3], et de Françoise Chasselat. Il reçoit probablement sa formation initiale, dans sa ville natale, auprès du sculpteur local Jean-Baptiste Van Helderberghe [4].
À l'âge de 18 ans, il apprend la sculpture auprès du sculpteur anversois Pierre-Denis Plumier reçu à Bruxelles en 1713 [5] dans le corps de métier des Quatre-Couronnés [6]. Quand il quitte Bruxelles pour Londres, son art a assimilé l'œuvre des sculpteurs Duquesnoy et de son maître Plumier.
En 1717, muni d'une lettre de recommandation de son maître Plumier, il rejoint à Londres un compatriote anversois, Peter Scheemaeckers le jeune qui y travaille aux monuments funéraires que l'on élève alors, dans l'abbaye de Westminster, aux grands hommes d'Angleterre, dont le mausolée du 1er duc de Buckingham et Normanby et celui du médecin Hughe Chamberlayne [7].
En 1721, ils sont tous deux rejoints par Plumier, qui décède six mois après son arrivée à Londres [8]. Delvaux et Scheemakers sculptent alors avec Francis Bird le monument en marbre de John Holles, 1er duc de Newcastle, dressé aussi dans l'abbaye de Westminster [9]. En 1723, Scheemakers et Delvaux entament alors un partenariat officiel et montent dans le quartier de Millbank, cité de Westminster un atelier-comptoir. De leur atelier sortent beaucoup d'austères monuments classiques et de statues selon la mode antique, destinées aux jardins d'agrément. En 1726, les deux associés vendent leur stock[10],[11].
En 1726, Delvaux quitte Londres pour Rome, où il restera jusqu'en 1732. Il est porteur d'une lettre de recommandation destinée au cardinal Corsini, qui sera élu au pontificat sous le nom de Clément XII en [12]. Il étudie les œuvres de ses compatriotes Jean Bologne et François Duquesnoy, des sculpteurs italiens contemporains et du XVIIe siècle et s'imprègne e.a. des œuvres du Bernin (David, Biblis et Caunus, Nymphe à la coquille, Vénus anadyomène, Hermaphrodite Borghèse, Flore Farnèse, Apollon, etc) et des sculptures antiques- récemment découvertes - dont il fait de belles copies. John Russell, duc de Belford, lui en commande un grand nombre inspirées de l'exemple antique [9]. Il sculpte aussi le buste des papes Benoit XIII et Clément XII [13]et honore une commande du roi du Portugal [14]. Quand il quitte Rome pour les Pays-Bas, il a en poche un bref apostolique de Clément XII adressé au nonce à Bruxelles et chargeant celui-ci de le présenter à l'archiduchesse Marie-Élisabeth[11].
Comme d'autres artistes tels qu'Antoine Cardon ou Antoine Brice, il est protégé par la Cour de Bruxelles : le , l'archiduchesse Marie-Élisabeth le nomme sculpteur de la Cour, charge que son successeur Charles de Lorraine reconduira en 1741 et qu'il conservera jusqu'à sa mort. Au printemps 1733, il fait à Londres un voyage d'affaires, y revoit son ami Scheemaeckers, livre des commandes exécutées, en reçoit de nouvelles, notamment du duc de Bedford, et revient à Bruxelles le . Peu de temps après, il s'installe à Nivelles [15], dans la région brabançonne d'origine de ses parents, et se remarie [16]. Son installation à Nivelles dut coïncider avec son remariage, dont l'acte l'indique comme appartenant encore à la paroisse de Sainte-Gudule à Bruxelles : car dès le suivant, le magistrat de Nivelles accueille la requête de Laurent Delvaux "ayant épousé une fille bourgeoise", cette requête "tendant à fin de bourgeoisie"[11].
Son œuvre est très abondante, car il a maîtrisé son art durant plus de cinquante ans. Son biographe, Georges Willame, le décrit comme suit :« Cet octogénaire n'est pas encore un petit vieux à lunettes regardant de son fauteuil, derrière le rideau, des ombres indistinctes qu'il sait être des passants, mais un de ces vigoureux vieillards,... , dont on apprend la mort avec étonnement, parce qu'on ne les a jamais vus affaissés et qu'ils mettent à vivre et à se mêler a la vie une simplicité, une conscience qui les entretiennent en joie, donc en force ».
« Pleinement ancrée dans l'évolution de son temps, son œuvre illustre les profondes mutations du siècle qui voit l'Église perdre peu à peu son monopole d'inspiratrice des arts et, parallèlement, le pouvoir civil tenter d'instaurer son image et les mythes qui le fondent : l'histoire prend le pas sur la révélation. L'éclectisme dont il a fait preuve tout au long de sa carrière témoigne de son désir d'adaptation au goût du temps et à ses clients successifs, tant civils que religieux. Vu la vogue de l'anticomanie qui règne durant tout le siècle, Delvaux a très vite assimilé et intégré la plastique antique au sein de son œuvre profane. Dans le courant de plus en plus international de l'art au XVIIIe siècle, dont les centres de références sont Rome et puis Paris, le rationalisme impose peu à peu ses vues contre les désordres de l'imagination [17]. Cette formule lapidaire, qui stigmatise l'esthétique baroque, s'applique fort bien à l'évolution de l'art de Delvaux [18]. »
Il a travaillé pour la cour de Bruxelles (résidences de Charles de Lorraine à Bruxelles, Tervuren et Mariemont) et des cours européennes comme celle du Portugal, pour les abbayes (d'Affligem, Floreffe et Villers-la-Ville), des églises (Nivelles, Gand, Namur, Bruxelles, etc), des couvents, des particuliers [19],[11].
Le portrait tient une place restreinte dans sa production, pourtant il le réussit avec sincérité et esprit : médaillons de sa seconde femme, de Charles de Lorraine, du maréchal Maurice de Saxe, de François Ier d'Autriche, de Louis XV...
Son atelier groupe des élèves qui seront parmi les représentants les plus marquants du mouvement néo-classique et ont aussi de l'originalité et du talent, entre autres :
Marie-Agnès Colas et Laurent Delvaux ont eu trois enfants dont un premier fils qui meurt en bas âge, un fils prénommé Jean-Godefroid (1737) et une fille prénommée Anne-Françoise (1740) [11].
Son petit-fils Ferdinand-Marie Delvaux fut peintre, tout comme son arrière-petit-fils Édouard Delvaux (1806-1862), neveu du précédent, qui fut un peintre de paysage talentueux, élève du paysagiste Henri Van Assche (1774-1841).
Le musée communal de Nivelles abrite une collection remarquable de sculptures, ébauches et projets en terre cuite dus à Laurent Delvaux.
Autres lieux :
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