Abbaye de Westminster
abbaye à Londres De Wikipédia, l'encyclopédie libre
abbaye à Londres De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'abbaye de Westminster construite par Augustus Welby Pugin est l'un des édifices religieux les plus célèbres de Londres. Sa construction date pour l'essentiel du XIIIe siècle, sous Henri III. C'est le lieu de sépulture d'une partie des rois et reines d'Angleterre et aussi des hommes et des femmes célèbres. Le Coin des poètes fait honneur aux écrivains du royaume. La quasi-totalité des couronnements des monarques anglais a eu lieu dans cette abbaye.
Abbaye de Westminster | |
Tours du portail ouest. | |
Présentation | |
---|---|
Nom local | Westminster Abbey The Collegiate Church of St Peter |
Culte | Anglican |
Type | Collégiale |
Rattachement | Couronne britannique |
Début de la construction | XIIIe siècle |
Fin des travaux | XVIe siècle |
Style dominant | Gothique |
Protection | Monument classé, grade I Patrimoine mondial (1987) |
Site web | westminster-abbey.org |
Géographie | |
Pays | Royaume-Uni |
Nation | Angleterre |
Ville | Londres |
District | Cité de Westminster |
Coordonnées | 51° 29′ 58″ nord, 0° 07′ 39″ ouest |
modifier |
Westminster signifie « abbaye de l'Ouest » car celle-ci se situait à l'ouest de la City (en opposition à Eastminster, monastère cistercien qui se trouvait à l'est, au-delà de la tour de Londres, sur le site de l'actuelle Royal Mint). En ancien français, l'abbaye de Westminster se nommait Ouestmoustier (en latin monasterium).
Elle est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987.
Selon la légende, l'abbaye aurait été fondée en 616, sur le site d'un ancien îlot de la Tamise baptisé Thorn Ey (« île de Thorn »). Un pêcheur nommé Aldrich y aurait été témoin de visions de l'apôtre Pierre.
Au Xe siècle, Dunstan de Cantorbéry y installa une communauté de moines bénédictins avec l'appui du roi Edgar le Pacifique.
Par la suite, au milieu du XIe siècle, le roi anglo-saxon Édouard le Confesseur fait construire son palais sur les rives de la Tamise à proximité du monastère, qu'il décide alors de construire avec des dimensions plus grandes, et qu'il dédie à saint Pierre. L'abbatiale est consacrée le , peu avant la mort du souverain le [2]. Le , Édouard le Confesseur est enterré dans l'église ; neuf ans plus tard son épouse, Édith de Wessex, est enterrée à ses côtés[3].
L’Angleterre est ensuite envahie par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant : celui-ci se fait couronner roi d’Angleterre dans l’abbatiale le [4].
Au XIIIe siècle, Henri III (1207-1272) décide de reconstruire l'église dans le style gothique. Il s'agit pour lui de suivre la mode architecturale et de donner un écrin splendide à la sépulture d'Édouard le Confesseur : son corps est exhumé et placé dans un nouveau tombeau en 1269. Les plans sont dessinés par Henry de Reynes (mort en 1254)[5].
En 1376, l'architecte Henri Yevele refait entièrement la nef. On lui doit également des travaux dans la tour de Londres et le palais de Westminster.
Entre 1503 et 1519, sous les règnes d'Henri VII et d'Henri VIII, on construit la Lady Chapel, aujourd'hui connue sous le nom de chapelle Henri-VII. La Renaissance artistique influence l'édification de cette partie de l'abbatiale et des artistes italiens y travaillent, comme le sculpteur Pietro Torrigiano. En 1540, les moines bénédictins doivent quitter le monastère lors de la réforme anglicane. Vingt ans plus tard, Élisabeth Ire refonde le monastère en lui donnant un statut différent : il n'y a plus d'abbé, le chapitre étant présidé par le doyen de Westminster.
Depuis Guillaume le Conquérant, le jour de Noël 1066, tous les rois d'Angleterre, puis du Royaume-Uni, sont couronnés dans l'abbatiale, à l'exception d'Édouard V et d'Édouard VIII. La King Edward's Chair (« Chaise du roi Édouard »), aussi appelée Coronation Chair (« Chaise du couronnement »), qui sert à l'intronisation des souverains britanniques depuis Édouard Ier, est aujourd'hui entreposée dans la chapelle Édouard-le-Confesseur. Mais dans l'hypothèse d'un prochain couronnement, le cérémonial veut qu'elle soit à nouveau placée dans le chœur de l'église face à l'autel.
Jusqu'en 1996, elle était accompagnée de la pierre du destin (ou pierre de Scone), qui était placée sous le siège et servait autrefois lors du couronnement des rois d'Écosse. Cette dernière est, depuis cette date, exposée au château d'Édimbourg.
Le , la cérémonie du couronnement de Charles III et de la reine Camilla subit quelques modifications par rapport aux couronnements précédents afin de représenter d'autres dénominations chrétiennes, cultures et communautés à travers le Royaume-Uni, et est plus courte que celle de la reine Élisabeth II en 1953.
Pays | Royaume-Uni | |
---|---|---|
Numéro d’identification |
426 | |
Année d’inscription | (11e session) | |
Type | Culturel | |
Critères | (i) (ii) (iv) | |
Superficie | 10,26 ha | |
Région | Europe et Amérique du Nord ** | |
Plan | ||
modifier |
Plus de 3 300 personnes sont également inhumées dans l'église dont 16 ou 17 monarques britanniques[6], accompagnés pour certains d'entre eux de leurs conjoints, et de nombreuses autres personnages illustres, dont six Premiers ministres britanniques, des écrivains, des poètes, des scientifiques, des acteurs ou encore des explorateurs.
La tombe du Soldat inconnu se trouve près de la porte occidentale, enterré parmi les rois parce qu'il « avait agi pour le bien, pour la cause de Dieu et de son foyer ».
L'édifice est principalement construit dans le style gothique géométrique, utilisant pour les parements la pierre de Reigate. L'église possède une nef à onze travées avec des bas-côtés, un transept et un chœur avec un déambulatoire et des chapelles rayonnantes. Le bâtiment est soutenu par deux niveaux d'arcs-boutants.
L'extrémité ouest de la nef et la façade ouest ont été conçues par Henry Yevele dans le style gothique perpendiculaire. La chapelle Henry VII a été construite en style perpendiculaire tardif, en pierre de Huddlestone, probablement par Robert et William Vertue. Les tours occidentales, conçues par Nicholas Hawksmoor, mêlent le style gothique de l'abbaye au style baroque à la mode à cette époque.
L'abbaye de Westminster moderne s'inspire largement des styles gothiques français, notamment ceux de la cathédrale de Reims, plutôt que des styles gothiques anglais contemporains. Par exemple, le style gothique anglais privilégie les tours larges et élaborées, alors que l'abbaye de Westminster n'en avait pas avant le XVIIIe siècle. Elle est également plus proche des églises françaises que des églises anglaises en termes de rapport entre la largeur et la hauteur : l'abbaye de Westminster possède la nef la plus haute de toutes les églises gothiques d'Angleterre, et cette nef est beaucoup plus étroite que n'importe quelle église anglaise médiévale de hauteur similaire. Au lieu d'une extrémité orientale courte et carrée (comme c'était la mode anglaise), l'abbaye de Westminster possède une longue abside arrondie, et possède également des chapelles rayonnantes à partir du déambulatoire, ce qui est typique du style gothique français. Cependant, on y trouve aussi des éléments typiquement anglais dans l'utilisation de matériaux de couleurs contrastées, comme le marbre de Purbeck associé à la pierre blanche de la croisée du transept[7].
L'entrée nord possède trois porches, le porche central comportant un tympan finement sculpté[8], ce qui lui a valu le surnom de « porche de Salomon » en référence au temple légendaire de Jérusalem[9].
L'abbaye conserve ses cloîtres des XIIIe et XIVe siècles, qui devaient être l'une des parties les plus fréquentées de l'église lorsqu'elle faisait partie du monastère. Le cloître ouest était utilisé pour l'enseignement des moines novices, celui du nord pour les études privées. Le cloître sud menait au réfectoire, et celui de l'est à la salle capitulaire et au dortoir[10]. Dans le coin sud-ouest du cloître se trouve un cellier autrefois utilisé par les moines pour stocker le vin et la nourriture : à l'époque moderne, il est devenu la cafétéria de l'abbaye[11]. Le cloître nord et l'extrémité nord du cloître oriental, le plus proche de l'église, sont les plus anciens ; ils datent d'environ 1250, tandis que les autres datent de 1352 à 1366[12]. L'abbaye contient également un petit cloître, sur le site de l'infirmerie des moines. Le petit cloître date de la fin du XVIIe siècle et comporte un petit jardin avec une fontaine en son centre[13]. Un passage du petit cloître mène au College Garden, qui est utilisé en continu depuis 900 ans, à l'origine comme jardin médicinal pour les moines de l'abbaye et maintenant dominé par les maisons des chanoines et le dortoir de la Westminster School[14].
La partie la plus récente de l'abbaye est la tour Weston, achevée en 2018 et conçue par Ptolémée Dean. Elle se trouve entre la salle capitulaire et la chapelle Henri VII, et contient une cage d'ascenseur et un escalier en colimaçon pour permettre l'accès du public au triforium, qui comprend les galeries du jubilé de diamant de la reine[15]. La tour a un plan en forme d'étoile et des fenêtres à plombs avec un toit élaboré, en couronne. La cage d'ascenseur, à l'intérieur, est revêtue de seize types de pierre marquant l'histoire de l'abbaye, dont le marbre de Purbeck, la pierre de Reigate et la pierre de Portland. Le projet a duré cinq ans ; les galeries ont été conçues par McInnes Usher McKnight[16].
La façade est rocheuse et lisse à la fois. Les tours médiévales n'étant pas achevées au XVIIIe siècle, la façade de l'édifice fut réalisée à cette époque par Nicholas Hawksmoor. Elle présente deux grandes tours symétriques de style gothique.
L'abbatiale a un plan en croix latine, mais elle a subi plusieurs transformations au cours des siècles ; l'ajout de la Lady Chapel l'agrandit considérablement vers l'est au XVIe siècle.
La nef est l'endroit où se rassemblent les fidèles au moment des offices et des cérémonies. Celle de Westminster est relativement étroite (10 mètres) mais s'élève à 31 mètres au-dessus du sol.
La tombe du Soldat inconnu britannique, tombé durant la Première Guerre mondiale, est située à l'entrée de l'église depuis 1920. Elle est la seule de l'abbaye sur laquelle il est interdit de marcher. Elle est protégée par des coquelicots (poppies) artificiels.
David Livingstone (1813-1873), le célèbre explorateur qui découvrit la vallée du Zambèze et consacra une partie de sa vie à rechercher les sources du Nil, repose également dans l'allée centrale.
C'est ici qu'est inhumé le roi Édouard le Confesseur. Sa châsse est entourée des tombeaux de cinq autres rois et trois reines du Moyen Âge.
Anciennement Lady Chapel, elle a été élevée au début du XVIe siècle par le roi Henri VII. Elle abrite le tombeau monumental du roi et de son épouse Élisabeth d'York. Dans l'aile nord se trouve le gisant de la reine Élisabeth Ire (1558-1603). Sa sœur aînée, la reine Marie Ire (1553-1558), est enterrée dans la même tombe. L'aile sud renferme les tombeaux de Marguerite Beaufort, mère d'Henri VII, de Marie Stuart, reine d'Écosse, et de Margaret Douglas, nièce d'Henri VIII et belle-mère de Marie Stuart.
Situé dans le croisillon du transept sud, le Coin des poètes (Poets' Corner) concentre des monuments à la gloire des principaux écrivains du Royaume : Matthew Gregory Lewis, Geoffrey Chaucer, Coleridge, Charles Dickens, William Shakespeare, William Wordsworth, Alexander Pope, Lewis Carroll, etc.
Cet endroit présente des plaques commémoratives à la gloire des principaux hommes d'État du Royaume : Churchill, Benjamin Disraeli, Robert Peel, etc. Six Premiers ministres de Grande-Bretagne sont effectivement inhumés dans l'abbaye : William Pitt le Jeune, George Canning, William Gladstone, Andrew Bonar Law, Neville Chamberlain et Clement Attlee.
Cet endroit présente des plaques commémoratives et des tombeaux à la gloire des principaux hommes de science du Royaume-Uni : James Prescott Joule, George Stephenson, James Watt, Isaac Newton, Joseph John Thomson, William et John Herschel, Charles Darwin, Paul Dirac ou encore Stephen Hawking.
C'est dans la crypte de Saint-Pierre que se trouve le musée de l'Abbaye de Westminster, qui est situé dans une des plus anciennes parties de l'abbaye, datant du XIe siècle. L'exposition comprend une collection unique d'effigies royales et funéraires, ainsi que d'autres trésors, comme une pièce d'autel du XIIIe siècle, connue sous le nom de retable de Westminster[17].
La salle capitulaire, située à quelques mètres au sud de l’église, date de 1248-1253 et abrite des fresques du XVe siècle. C'est une salle octogonale d'un diamètre de 18 m présentant des voûtes à liernes et à tiercerons retombant sur un pilier central à 8 colonnettes en marbre de Purbeck. Ses murs sont en partie recouverts de peintures médiévales.
Bâti aux XIIIe et XIVe siècles, il a subi des remaniements au XIXe siècle. Plusieurs personnalités sont enterrées sous des dalles, abbés ou musiciens, parmi lesquels :
En haut du grand portail ouest de l'abbaye, dix statues commémorent dix martyrs chrétiens du XXe siècle.
On y trouve aussi deux Français :
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.