La Piscine (musée)
musée français à Roubaix De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La Piscine, ou musée d'art et d'industrie André-Diligent, est un musée de Roubaix qui présente des collections composites d'arts appliqués et de beaux-arts constituées à partir du XIXe siècle comprenant des tissus, des pièces d'arts décoratifs, des sculptures, des peintures, des céramiques et des dessins.
Type |
Musée d'art, structure architecturale (en) |
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Ouverture | |
Surface |
10 300 m2 dont 8 000 m2 ouverts au public |
Visiteurs par an |
entre 200 000 et 250 000 |
Site web |
Collections |
Textiles, mode, céramique, fonds ethnographique sur l'industrie textile, fonds beaux-arts |
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Architecte | |
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Protection |
Pays |
France |
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Commune | |
Adresse |
23 rue de l'Espérance59100 Roubaix |
Coordonnées |
Il est installé dans une ancienne piscine de style Art déco, construite entre 1927 et 1932[1] par l'architecte lillois Albert Baert, d'où son surnom « La Piscine ».
La Piscine propose aussi de nombreuses conférences, des activités de découverte des cinq sens, des cours de l’École du Louvre ; on y trouve également une boutique dédiée ainsi qu'un restaurant / salon de thé de la maison Méert de Lille.
La Piscine est un service de la Ville de Roubaix. Elle est reconnue « Musée de France » par le ministère de la Culture qui, via la Direction Régionale des Affaires Culturelles Hauts-de-France, aide ses projets. La Région Hauts-de-France participe à son financement. La Métropole Européenne de Lille lui apporte son soutien ponctuel sur la programmation artistique. Elle est soutenue de manière permanente par son association d’Amis de La Piscine et son Cercle d’Entreprises Mécènes.
L'origine du musée remonte à 1835, lorsque des manufacturiers de la ville décident de constituer un fonds d'échantillons de leur production textile, déposé au Conseil des prud'hommes, à des fins de protection commerciale et industrielle de leurs dessins et créations. En 1861, il est confié à Théodore Leuridan, archiviste à la bibliothèque de la ville, qui est parvenu à convaincre la municipalité d'y adjoindre une section muséale. Il y regroupe des objets recueillis dans les anciens établissements religieux de la ville et d'autres reçus en don de particuliers ou acquis grâce à un petit budget ouvert à partir de 1862[2]. En 1864, le gouvernement commence à attribuer quelques œuvres au musée, reconnaissant ainsi la création d'un musée de peinture et de sculpture de Roubaix, qui ouvre ses portes au public en 1865[2].
En 1882, la ville crée avec l’État une école d’ingénieurs pour le textile, l’École nationale supérieure des arts et industries textiles (ENSAIT). Intégrées au projet de l’école pour permettre aux futurs ingénieurs d’acquérir une connaissance artistique, les collections du musée et de la bibliothèque de la ville lui sont apportées en 1889, date de son inauguration. Le musée devient alors musée national. À partir de 1902, Victor Champier, ancien directeur de la Revue des Arts Décoratifs nommé directeur de l'école, développe considérablement les collections, par ses achats d'œuvres contemporaines, comme par les dons de l'État ou de particuliers qu'il suscite. Mais, après sa mort en 1929, le musée tombe en désuétude.
En 1940, le musée ferme ses portes en raison de la guerre. Il ne les rouvre pas et, en 1959, le musée est déclassé par l’État. Ses collections sont alors pour partie dispersées, ne laissant subsister dans l'école qu'un dépôt sans inventaire, très détérioré.
En 1924, un nouveau musée municipal, installé au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville, est fondé pour recevoir la donation d'une cinquantaine de tableaux du peintre roubaisien Jean-Joseph Weerts. Le sculpteur Marcel Guillemyn, chargé du musée Weerts à partir de 1963, se passionne pour le patrimoine de l'ancien musée industriel et entreprend de récupérer une partie de la collection et de la stocker dans les bureaux de l’hôtel de ville. Mais le musée municipal ferme ses portes à son tour en 1981.
Dès les années 1970, l'idée est évoquée de faire évoluer le musée municipal pour créer un musée d'art et traditions populaires. Le projet n'aboutit pas, mais la réflexion se poursuit et un premier conservateur professionnel, Didier Schulmann, est engagé par la ville dans les années 1980 pour porter un projet de création d’un musée des beaux-arts dans ses locaux originels de l'ENSAIT. Mais aucun accord n’est trouvé entre la mairie et le ministère de l’Éducation nationale à qui appartient le bâtiment et le changement de majorité municipale en 1983 met le projet en attente. En 1989, une nouvelle équipe est constituée, dirigée par Bruno Gaudichon, pour relancer le projet. Différents sites sont envisagés pour accueillir le musée (l’ancienne poste, la friche Motte-Bossut) avant que ne surgisse l'idée de reconvertir l’ancienne piscine municipale, récemment fermée, en musée[3].
L'origine de sa construction date de 1922 lorsque, porté par le mouvement hygiéniste, le maire de Roubaix Jean-Baptiste Lebas charge l'architecte Albert Baert de construire « la plus belle piscine de France ». Il faut dix ans pour mener à bien le projet, les travaux commencent réellement en 1927 et la piscine ouvre ses portes en 1932. Construite dans le style Art déco, c'est à la fois une piscine sportive, avec son bassin olympique de 50 mètres, et un établissement public de bains-douches. Le complexe est organisé autour d'un jardin, la roseraie, à l'image des abbayes cisterciennes. Le bâtiment principal renferme le bassin, éclairé de vitraux qui symbolisent le soleil levant et le soleil couchant. Il est encadré de baignoires disposées sur deux étages, le long des façades sur jardin. Il comprend également un « réfectoire des nageurs », un salon de coiffure, de manucure et de pédicure, des bains de vapeur et une laverie industrielle. La piscine commence à se dégrader dans les années 1970, mais reste en activité jusqu'en 1985, date à laquelle elle est fermée pour raisons de sécurité.
En 1990, le conseil municipal et la direction des musées de France valident le projet de reconversion de la piscine et une salle de préfiguration du musée est ouverte à l’Hôtel de Ville afin de présenter, par roulement, les collections du futur musée. Le projet est confirmé en . La même année, une convention est signée entre l’État et la Ville de Roubaix qui transfère la propriété des collections de l'école nationale supérieure des arts et industries textiles à la ville.
À la suite d'un appel à projets international ouvert en , le chantier est confié à l'architecte Jean-Paul Philippon. Les travaux, d'un coût total de 19,5 M€ dont 12,1 M€ subventionnés[4], s'échelonnent de à la fin de l'automne 2001 et l'inauguration du musée a lieu le [5]. Le musée bénéficie alors d'importants dépôts des musées nationaux, où la sculpture est fortement représentée, notamment dans la donation du musée d’Orsay.
Dès 2002, le musée accueille plus de 200 000 visiteurs[4].
En 2005, le succès d'estime et de fréquentation du musée amène le conseil municipal à voter le lancement d’une étude en vue d’un agrandissement de 400 m2, destiné notamment à accueillir les œuvres du sculpteur Henri Bouchard, données au musée par la famille de l’artiste, et deux ateliers supplémentaires pour les enfants[6]. Ce projet reçoit le soutien de l’État et se trouve inscrit dans le Plan Musée en régions 2011-2013[7].
Remanié et revoté par le conseil municipal en 2011, 2012 et 2013, le projet d'extension, confié à l’architecte Jean-Paul Philippon, porte désormais sur la création de salles consacrées aux artistes du groupe de Roubaix, une nouvelle aile consacrée à la sculpture incluant la reconstitution grandeur nature de l’atelier d'Henri Bouchard, une salle consacrée à l’histoire de Roubaix et des ateliers pour le jeune public[8], soit une surface totale d'extension de 1 600 m2.
Les travaux, d'un coût prévisionnel de 7,8 millions d’euros TTC cofinancé par le mécénat, le conseil régional, le département, la Métropole européenne de Lille, la Ville de Roubaix et l'État, devaient commencer fin 2015 pour une durée d’environ deux ans[9]. En , après que la région, le département et l'État se sont engagés à contribuer au financement du projet, à hauteur respectivement de 2,15 M€, 0,3 M€ et 1,35 M€, la métropole européenne de Lille s'engage à son tour sur une participation de 1,05 M€[10], autorisant ainsi le lancement d'un appel d'offres. Mais le surcoût probable de la réalisation du projet à l'issue de cet appel d'offres conduit à en revoir les conditions et à reporter l'ouverture du chantier à la mi-2016[11].
Le musée agrandi ouvre le , après dix-huit mois de travaux dont six mois de fermeture. Sur 2 300 m2 supplémentaires, il accueille de nouveaux espaces consacrés à l'histoire de Roubaix, à la sculpture, au Groupe de Roubaix, aux expositions temporaires et aux jeunes publics. Le coût total des travaux est de 9,3 millions d'euros[12]. Dès sa réouverture, le musée agrandi reçoit les éloges de la presse nationale et internationale, confirmant la place privilégiée de La Piscine dans les Hauts-de-France, en France[13] et en Europe[12]. Le succès est confirmé par les chiffres d'entrée des visiteurs depuis sa réouverture avec 25 000 visiteurs le premier jour et plus de 40 000 personnes le premier mois.
Les collections du musée rassemblent celles du musée industriel de Roubaix et celles du musée municipal consacré au peintre d’origine roubaisienne Jean-Joseph Weerts.
Plusieurs collections sont aujourd'hui présentées au public sur un espace d'environ 8 000 m2 :
En 1924, la même année que celle de la donation Weerts, Henri Selosse, riche négociant du textile roubaisien, lègue sa collection au musée de l'École nationale supérieure des arts et industries textiles. Ce fonds constitué de peintures, de dessins, de sculptures et d’objets d’art ainsi que du mobilier de son hôtel particulier, représente une part importante des collections du musée actuel.
À la fin des années 1990, la famille du sculpteur Henri Bouchard souhaite transmettre à la ville de Paris le fonds du musée Bouchard, classé musée de France en 1985, installé dans l'atelier de l'artiste dans le 16e arrondissement de Paris. La ville de Paris ayant décliné la proposition, les liens d'amitié entre les conservateurs respectifs des musées et la directrice générale de l'Institut national d'histoire de l'art conduisent à envisager son transfert au musée de Roubaix[14]. Par un arrêté ministériel de , l'État autorise le transfert du fonds[15] qui, outre l'atelier resté en l'état, compte 1 296 œuvres, constituées de sculptures et de dessins. Le bien fondé du transfert à Roubaix et du projet de construction d'une extension du musée pour l'accueillir suscite toutefois des réactions, notamment des élus verts de Roubaix[16] et d'une partie de la communauté juive[17], en raison de l'attitude de l'artiste pendant la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle il exprime publiquement une certaine sympathie pour l'occupant allemand.
Depuis son ouverture, fin 2001, le musée accueille environ 200 000 visiteurs par an. La fréquentation enregistre un pic en 2004, année de Lille 2004 où Lille est capitale européenne de la culture, avec plus de 250 000 entrées, et en 2012, année de la troisième édition de Lille 3000, où elle s'en approche.
La clientèle est principalement française, des Hauts-de-France et de toute la France, et européenne du nord de proximité: belge, luxembourgeoise, néerlandaise, allemande et britannique.
Nombre de visiteurs par an
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
99 278 | 212 554 | 145 185 | 251 890 | 170 528 | 165 000 | 219 404 | 177 621 | 207 619 | 228 830 | 206 120 | 248 984 | 192 543 | 203 819 | 242 684 | 216 657 | 190 868 |
Sources des données : Ministère de la Culture et de la Communication[48] |
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