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La Bouëxière

commune française d'Ille-et-Vilaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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La Bouëxière est une commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine, en région Bretagne, peuplée de 4 602 habitants[Note 1].

Faits en bref Administration, Pays ...
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Géographie

Résumé
Contexte

Situation

La Bouëxière est l'une des 353 communes d'Ille-et-Vilaine. Située à 19 km au nord-est de Rennes[1], dans le canton de Liffré, elle est entourée par les forêts de Liffré, au nord, et de Chevré, au sud, cette dernière étant située sur le territoire de la commune.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont, dans le sens horaire et en commençant par l'ouest, Liffré, Dourdain, Val-d'Izé, Marpire, Châteaubourg, Servon-sur-Vilaine et Acigné.

La Bouëxière est située au nord-nord-est de la Liffré-Cormier Communauté et à la limite est du pays de Rennes.

Relief et hydrographie

La vaste commune de La Bouëxière présente un relief assez accidenté : la ligne de crête principale suit un axe reliant la Croix des Chesnots, la Préhaye et la Gaillardière, atteignant plus de 120 mètres d'altitude au sud du bourg, en lisière nord de la forêt de Chevré (124 mètres au sud du hameau de Préhaye, 123 mètres à Marre Plate, 121 mètres à Malnoë) ; les altitudes s'abaissent jusqu'à 42 mètres à la limite sud-ouest du finage communal, dans la vallée de la Veuvre, à l'endroit où ce cours d'eau quitte la commune. Le bourg est vers une centaine de mètres d'altitude.

Le réseau hydrographique est constitué de plusieurs affluents et sous-affluents de rive droite de la Vilaine :

  • La Veuvre est la rivière principale qui traverse la partie nord du territoire communal, puis le longe, séparant La Bouëxière de Liffré ; ses eaux alimentent l'étang de Chevré et l'étang de la Vallée au niveau de la limite avec la commune de Liffré. Plusieurs affluents de la Veuvre coulent dans la partie nord de la commune : l'un d'entre eux limite la commune avec celle de Dourdain, alimentant notamment l'étang de la Teillais ; le Ruisseau du Bois de Ménouvel (il coule à l'est du bourg) ; le Ruisseau de Perousel coule à l'ouest du bourg ; le Ruisseau de Sérigné sert lui aussi de limite communale, mais avec Liffré et alimente notamment l'étang de Sérigné ; au sud-ouest de la commune le Ruisseau du Gué est aussi un affluent de la Veuvre.
  • Dans les parties sud et sud-est de la commune, coulent d'autres petits affluents de la Vilaine, les principaux étant le Ruisseau de l'Étang de Forge (qui alimente l'étang éponyme et porte dans sa partie amont le nom de Ruisseau de la Feuillée) et le Ruisseau de la Gaillardière, qui sert de limite avec Châteaubourg (antérieurement avec Broons-sur-Vilaine lorsque cette localité formait une commune indépendante de celle de Châteaubourg).

Plusieurs étangs se trouvent dans la commune ou à sa limite communale : les plus connus sont l'étang de Chevré (vaste de 24 ha, réserve faunistique et floristique, longé par un sentier long de 3,2 km qui en fait le tour[2]) et l'étang de la Vallée, mais plusieurs autres parsèment la commune : l'étang des Forges, l'étang de la Pagerie (6 hectares dans un environnement boisé ; il abrite deux espèces végétales protégées, la Drosera intermedia [Rossolis ou Rosée du soleil à feuilles intermédiaires] et la Spiranthes aestivalis [Spiranthe d'été]), les étangs de Tatoux notamment ; l'étang de Sérigné est en Liffré, mais limitrophe pur sa rive orientale de La Bouëxière.

Le territoire est occupé par une alternance de formations schisteuses et gréseuses datant du dévonien. La carrière de Chevré[3] se trouve dans la partie nord-ouest de la commune ; cette ancienne carrière abandonnée[4] du groupe Baglione est devenue depuis juin 2021 une Installation de stockage de déchets inertes (ISDI) de plus de 24 hectares, répondant aux exigences ICPE (Installation classée pour la protection de l'environnement), permettant de réceptionner les déblais et les déchets inertes dits « non valorisables » de la société Sotrav[5].

Paysages

La quasi absence de remembrement sur le territoire de la commune a préservé une grande diversité physionomique et écologique où coexistent rivières, zones humides, massifs forestiers et prairies de bocage. Ce bocage se caractérise par des haies avec un maillage dense, diversifiées en espèces avec une dominance de chênes et de châtaigniers, les parcelles étant elles-mêmes souvent plantées de pommiers aux abords des fermes[6].

Toute la partie sud de la commune est à dominante forestière : la forêt de Chevré principalement, mais aussi ses annexes (côté est la forêt de la Corbière, côté nord-ouest le Bois de la Mancellière) et aussi les bois de Villeray, de Ménouvel et de Chevré.

Hydrographie

La commune est située dans le bassin Loire-Bretagne. Elle est drainée par la Veuvre, le ruisseau de Sérigné, la Barbotais, la Gaillardière[7], l'Étang de Forge[8], le Pont de Pierre[9], le ruisseau de la Fontaine de la cibonnière[10], le ruisseau de Pérousel[11], le ruisseau du Bois beau[12] et le ruisseau du Gué[13],les Davouées[14] et un autre petit cours d'eau[15],[Carte 1].

La Veuvre, d'une longueur de 43 km, prend sa source dans la commune de Saint-Christophe-des-Bois et se jette dans la Vilaine à Noyal-sur-Vilaine, après avoir traversé neuf communes[16]. Les caractéristiques hydrologiques de la Veuvre [le Chevré] sont données par la station hydrologique située dans la commune. Le débit moyen mensuel est de 1,2 m3/s[Note 2]. Le débit moyen journalier maximum est de 50,6 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 57 m3/s, atteint le même jour[17].

La Barbotais, d'une longueur de 13 km, prend sa source dans la commune de Val-d'Izé et se jette dans la Veuvre sur la commune, après avoir traversé trois communes[18].

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Réseau hydrographique de la Bouëxière[Note 3].

Cinq plans d'eau complètent le réseau hydrographique : l'étang de Chevré (17,66 ha), l'étang de Forges (9,41 ha), l'étang de la Teillais (0,83 ha), l'étang de la Vallée, d'une superficie totale de 11,2 ha (8,91 ha sur la commune) et l'étang de Sérigné, d'une superficie totale de 19,3 ha (0 ha sur la commune)[Carte 1],[19].

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[20]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[21]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Sud Est », avec des étés relativement chauds et ensoleillés[22].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 816 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[20]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Feins à 22 km à vol d'oiseau[23], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 816,2 mm[24],[25]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[26].

Transports

Plusieurs routes départementales convergent vers le bourg de La Bouëxière : la D 95 vient côté sud-est de Châteaubourg, la D 100 côté nord de Saint-Aubin-du-Cormier, la D 201 côté sud de Servon-sur-Vilaine, la D 106 côté est de Marpiré et côté ouest de Liffré.

Par ailleurs la D 528, qui vient côté est de Dourdain, traverse la partie nord de la commune, passant par Chevré et rejoint le SD 106 côté ouest avent d'atteindre Liffré.

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Urbanisme

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Typologie

Au , La Bouëxière est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[27]. Elle appartient à l'unité urbaine de La Bouëxière[Note 4], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[28],[29]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rennes, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[29]. Cette aire, qui regroupe 183 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[30],[31].

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (65,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (31 %), prairies (24,8 %), zones agricoles hétérogènes (20,3 %), terres arables (19 %), zones urbanisées (3,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %), eaux continentales[Note 6] (0,6 %)[32]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

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Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

La Bouëxière possède deux zones d'activités économiques, la zone du Bouvrot et celle de Bellevue. Le nombre des exploitations agricoles est passé de 166 en 1988 à 82 en 2000 et 28 en 2010[33].

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Toponymie

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Le nom de la commune a une origine gallo-romaine, bien qu'aucun texte ancien et aucun reste de l'époque gallo-romaine n'ait été identifié à la Bouëxière, traversé toutefois par une voie romaine : tous les lieux qui portent des noms comme La Bouëxière, Bussière, Boissière, Bouexic, etc.. remontent à cette époque car les Romains cultivaient beaucoup le buis ; après la chute de l'Empire romain poussèrent de véritables bois de buis laissés à l'abandon qu'on appela des bouëxières[34].

Le nom de la localité est attesté sous les formes ecclesia de Buxeria en 1165, Busseria en 1173, Buxeria en 1516[35].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ière, précédée du mot buis sous sa forme locale bus, bous. Le graphe x note à l'origine le double s. Le sens global est donc celui de « lieu où pousse du buis » ou « lieu planté de buis ».

En gallo, langue traditionnelle des habitants de La Bouëxière, la commune est appelée La Bouéçierr[36].

En 1943, Théophile Jeusset crée un premier nom de la localité en breton : Beuzeg Roazon[37]. La forme bretonne proposée actuellement par l'Office public de la langue bretonne est Beuzid-ar-C'hoadoù[35].

Villages, hameaux, écarts et lieux-dits

Les hameaux sont essentiellement localisés sur le plateau agricole et situés dans la partie nord de la commune.

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La Bouëxière ː plan cadastral datant de 1826 (tableau d'assemblage, partie nord de la commune).
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La Bouëxière ː plan cadastral datant de 1826 (tableau d'assemblage, partie sud de la commune).
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La Bouëxière ː le bourg sur le cadastre de 1826, un bourg d'importance modeste.

La liste des villages : la Baillée – la Baillée Olivier - la Baronnière - Le Bas-Sevailles - la Basse-Voix - la Basse-Plardais - Beau-Chêne - Bel Air - Bellevue - la Berthelière - la Blandinière - la Bonnerie - le Bouessay - le Bois de Chevré - le Bois du Gué - le Bouessay - le Bout du Bois - la Brémaudais - la Bronais - la Brosse - le Buisson - la Butte aux Sangliers - la Chagaudière - le Carrefour - le Champ des Pruniers - le Châtaignier - le Chêne de la Vierge - Chevré - le Clos du Désert - la Coulée du Buisson - les Cours - le Creux de l'Écuelle - la Croix du Loup Pendu - la Croix Jallu - le Cueillerais ou le Ceuillerais - le Domaine de Sevailles - le Désert - le Dioger - le Drugeon - le Grand Drugeon - le Petit Drugeon - l'Épine Rouge - l'Étang de la Chaîne - la Féranderie - la Fontenelle - Forges - les Forges de Sérigné - la Fredeussais ou la Fordeussais - la Frelonnais - la Gaillardière - Gasnier - la Gâteillais - la Giraudais - la Grande Fontaine - le Grétay - le Gué de la Ragée ou le Gué de la Rangée - la Hairie - le Haut-Champ - le Haut de la Lande - le Haut-Bertry - le Haut-Sevailles - le Haut du Taillis - la Haute Touche - la Havardière - la Haye - les Loges - la Malécotais - la Marre Noire - la Marre Plate - la Martinière - les Métairies de Sérigné - Mi-Forêt - la Millerais - Montoussaint - le Moulin de Trapeau - le Moulin de Bertry - Monbouvon - le Moulin Ory - la Pagerie - la Paveillais - la Perrière - le Petit-Drugeon - le Petit-Gasnier - la Petite-Brémaudais - le Plan - le Pré - le Pré Guérin - la Provostais - la Plardais -Rallion - la Ribertière - le Rochelet - les Rochers - la Rosière - le Saudray - Sevailles - la Talotière - la Tannerie - Tarouanne - Tatoux - la Térionerie - la Tigeardière - la Touche Melet - la Touche Ory - la Touche-Ronde - la Vallée - la Vieille-Tarouanne - la Vigne - Villeray - Villory.

De nombreux villages et écarts présentent un intérêt patrimonial[38].

La comparaison entre le cadastre de 1826 et le cadastre actuel montre un développement urbain important du bourg au cours des deux derniers siècles et notamment dans les dernières décennies du XXe siècle et le début du XXIe siècle (aménagement de plusieurs lotissements : le Clos Raphaël, la résidence du stade, le lotissement Bellevue, le lotissement de Maisonneuve, le lotissement l'Orée des bois, etc.[33].

Transport

La commune est desservie par les cars du réseau interurbain BreizhGo :

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Histoire

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Préhistoire

La présence sur le territoire de la commune de monuments mégalithiques atteste d'une occupation ancienne. Dans son Inventaire des monuments mégalithiques d'Ille-et-Vilaine de 1883, P. Bézier mentionne un premier ensemble, désormais disparu, de trois menhirs situés le long de la rivière de la Chèvre, en amont de l'étang de Chevré. Un second ensemble, les menhirs de la Mancellière, est toujours visible mais sa compréhension est rendue difficile par la configuration boisée des lieux[6].

Antiquité

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Statuette de guerrier (entre -100 et 100), bronze, Rennes, musée de Bretagne[39]. Découverte en 1930 à la Lande de Villeray, sa tête présente des traits caractéristiques de l'art gallo-romain[40].

La présence à l'époque romaine est attestée par des toponymes, notamment celui de la commune actuelle. La voie romaine de Civitas Cenomanorum (Le Mans) à Condate Riedonum (Rennes) passait par Buxeria juxta Chevreium ("La Bouëxière près de Chevré")[41] ; on suit aisément son tracé sur les cartes récentes[Note 7]. Toutefois la voie romaine principale passait plus au sud, par Acigné et Servon-sur-Vilaine, suivant notamment le tracé de la D 29[42]. Une légende affirme que Chevré serait situé à l'emplacement de l'ancienne ville gallo-romaine de Gannes (laquelle aurait eu plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d'habitants, mais cette affirmation est quelque peu légendaire)[43], sur la voie romaine de Condate Riedonum (Rennes) à Augustodurum (Bayeux), bien qu'aucun élément concret ne vienne soutenir cette affirmation[44]. Le lieu-dit "Le Paveillais" fait probablement référence au pavage de la voie romaine[45].

Moyen-Âge

Haut Moyen-Âge

Pour Adolphe Orain, La Bouëxière tire son origine du prieuré d'Allion[46] (il dépendait de l'abbaye de Gastines[47]), à Rallion[48] (ou d'Allion, ou d'Alliou), fondé vers 595[49] pour commémorer la victoire des Bretons de Waroch sur les Francs de Childebert II à cet endroit en 594, sur les bords de la Noironde[50]. Des toponymes comme "Champ de l'assaut", "Ruisseau du sang", "Champ des tombeaux" encore en usage à la fin du XIXe siècle évoquaient encore ces événements[51].

Bertrand d'Argentré dit, qu'en 599, Hoël III, souverain de Bretagne, livra une sanglante bataille aux Français dans un endroit appelé Noironde, sur les bords d'un petit ruisseau , et que, depuis ce temps, ce lieu s'appelle le "champ de bataille". Hoël, vainqueur de ses ennemis, fonda le prieuré d'Aillon, dans l'endroit même où il avait taillé ses ennemis en pièces et enjoignit aux moines qui y furent placés de prier Dieu pour ceux qui étaient morts en défendant la Patrie. Cet écrivain ajoute qu'on a trouvé beaucoup de tombes de pierres, de toutes couleurs, lesquelles étaient pleines d'ossements. Quelques sarcophages mérovingiens ou carolingiens furent découverts à Rallion en 1935[52].

On connaît la présence en 1160 d'un ermite prêtre à Saint-Pierre d'Allion. Le prieuré d'Aillon est riche, mais on n'y voit plus de moines, écrit Jean-Baptiste Ogée en 1778[53].

La seigneurie de Chevré

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Le vieux pont de Chevré au début du XXe siècle (carte postale).

La fondation de la chapelle Saint-André et la construction d'une motte castrale (avec probablement une tour en bois) en 1151 par Robert III de Vitré, de la famille de Vitré, pour faire face à ses ennemis de la famille des Goranton-Hervé qui en avait fait construire une non loin à Sérigné (une motte féodale se trouve aussi à Sérigné[54]), sont à l'origine de la place forte de Chevré.

Sur la paroisse de La Bouëxière est une belle et ancienne seigneurie baillée en partage au sire de Vitré par un duc de Bretagne, « en tous droits de chastellenie, bois, estangs, moulins et forests qui peuvent composer et décorer une belle terre »[55]. La baronnie de Vitré, créée au XIe siècle par Geoffroy Ier, pour Riwallon, semble avoir possédé la seigneurie de Chevré dès sa création. Un bourg castral et un ensemble fortifié sont construits, avec un donjon, notamment par André III de Vitré dans la première moitié du XIIIe siècle ; Chevré est alors le lieu d'un important marché[56].

La châtellenie de Chevré s'étendait sur La Bouëxière et Chevré, Broons-sur-Vilaine, Servon, Noyal-sur-Vilaine, et partie d'Izé, Marpiré, Saint-Jean-sur-Vilaine, Acigné et Dourdain[57].

La deuxième moitié du Moyen-Âge

Entre 1141 et 1156, Alain Ier donne la chapelle de la Motte de Sevailles qu'il possède aux moines cisterciens de l'abbaye de Savigny[58].

Au milieu du XIIe siècle, la paroisse est donnée par l'évêque de Rennes Étienne de La Rouchefoucauld (1157-1166) à l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois, qui y établit un prieuré de Condonats et de moniales[59]. Située au confluent des zones d'influence des comtes de Rennes, des ducs de Bretagne et des seigneurs de Vitré, elle voit à cette époque se dérouler plusieurs conflits, et la construction des mottes de Sérigné et de Chevré[60].

En 1173, l'évêque Étienne de Fougères et son archidiacre Pierre confirment la donation de l'église de la Bouëxière aux religieux[61]. Les frères condonats de Saint-Sulpice-des-Bois, bénédictins, gouvernent la paroisse à partir de cet acte et prennent le titre de prieur de La Bouëxière. C'est l'abbesse de Saint-Sulpice qui a le droit de présenter[Note 8] le prieur-recteur. Elle conservera ce droit jusqu'à la Révolution, pour les réguliers comme pour les séculiers. Des prêtres séculiers ne dirigèrent la paroisse que vers la fin du XVIe siècle seulement.

Jean-Baptiste Ogée cité comme maisons nobles en 1390 la Bouexière, à Geoffroy de Cacé ; la Dobiaye, à Guy de Taillé ; le manoir de Bertry, à Jean Bourdon ; la Villeraye, à la Dame de Laval[Note 9] ; le Ganeschier, à Bertrand de Beaumont ; la Houffaye, à Jean de Benast ; et la métairie de Sévigné, au sire de Matignon[53].

Dans la seconde moitié du XVe siècle Peer, fils d'un seigneur de Vitré, se retira dans l'abbaye de Rallion. À la suite d'une vision, il aurait quitté l'abbaye pour vivre en ermite dans la forêt de Chevré, choisissant comme endroit une butte alors déserte, nommée par le suite "Butte aux sangliers", près de l'étang des Forges,vivant de légumes et passant son temps à prier (la chapelle Saint-Peer a été construite à l'emplacement de son ermitage). Selon la tradition la statue du saint aurait été volée plusieurs fois, mais serait revenue d'elle-même à sa place habituelle ; un paysan l'aurait prise pour lester sa charrue, mais celui-ci, pris de colère, aurait fini par briser la statue, laquelle se retrouve intacte le lendemain dans la chapelle et le paysan serait mort subitement[62].

Temps modernes

XVIe siècle-XVIIe siècles

L'église paroissiale était dédiée à saint Martin ; elle possédait 3 chapelles dédiées au Rosaire, à la Sainte-Famille et à saint Pierre, cette dernière construite en 1563 ; son chevet droit fut reconstruit vers 1590 ; la chapellenie de Saint-Étienne, fondée en 1225 par François de Montbourcher, seigneur du Plessis-Pillet (en Dourdain), y était fondée de deux messes par semaine ; une confrérie du Rosaire existait dans l'église en 1664. Cette église, qui datait du Haut Moyen-Âge, fut remplacée par l'église actuelle entre 1844 et 1846[34].

Deux seigneurs se disputaient les prééminences d'église après celles, supérieures, du baron de Vitré : le seigneur du Bertry, qui possédait la terre de la Dobiais, appelée aussi la Bouëxière, et le seigneur de la Tellaye, qui possédait le fief du bourg ; leurs prétentions respectives nécessitèrent en 1596 un procès-verbal où chacun des deux seigneurs avança ses preuves ; il semble que le seigneur du Bertry l'emporta finalement et fut reconnu comme seigneur fondateur. Vers le fin du XVIIIe siècle les deux seigneuries rivales furent finalement réunies : le Paul-Tobie-François de la Belinaye[Note 10], seigneur de la Tellaye, la Bouëxière, le Bertry, etc.., seigneur fondateur, fut inhumé dans l'enfeu seigneurial de l'église paroissiale[34].

Amédée Guillotin de Corson cite l'existence de 9 chapelles dans la paroisse : saint Pierre d'Allion (dépendant du prieuré du même nom) ; saint André de Chevré (peut-être une ancienne église ; chapelle d'une ancienne et importante frairie) ; les deux chapelles de Sévailles (l'une est celle d'un ancien ermitage, l'autre chapelle privée du manoir de Sévailles) ; Saint-Père (Saint-Peer) ; Beauchesne (existence incertaine) ; Bertry (chapelle privée du château ; disparue) ; la Tellaye (chapelle privée du château) et du Domaine (chapelle privée du manoir du Domaine ; abandonnée au XIXe siècle)[34].

Le XVIIIe siècle

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi La Bouëxière en 1778 :

« La Bouexière : à 4 lieues et demie à l'Est-Nord-Est de Rennes, son évêché ; et à 1 lieue et demie de Saint-Aubin-du-Cormier, sa subdélégation et son ressort. Le Roi est le seigneur supérieur de cette paroisse, où l'on compte 1 600 communiants[Note 11]. La cure a été présentée[Note 12] par l'Abbesse de Saint-Sulpice. La haute justice de la Bouexière, et la moyenne justice de la Teillaye, appartiennent à M. de la Teillaye. Ce territoire, couvert de bois et d'arbres fruitiers, est plat et uni. On y voit de bonnes terres, des prairies, les bois taillis de Chevré, de Viloriet, et de la Mancelière, et des landes, dont le sol excellent nous a paru bien digne des soins du cultivateur[53]. »

Le même auteur décrit aussi la paroisse de Chevré-en-La-Bouexière en 1778 :

« Chevré-en-La-Bouexière, à peu de distance de la rivière de Vouvre ; à 4 lieues à l'Est-Nord-Est de Rennes, son évêché ; et à 1 lieue trois quarts de Saint-Aubin-du-Cormier, sa subdélégation. Il s'y exerce une haute justice qui ressort au Siège Royal de Saint-Aubin-du-Cormier, et qui appartient à M. le Duc de la Trimouille, seigneur du lieu. On y compte 1 700 communiants, y compris ceux de la Bouexiere. La collation de la cure appartient à l'Abbesse de Saint-Sulpice. La plus grande partie de ce territoire est occupée par des bois et par des landes. On y voit la forêt du Prince et du bois de Sevailles, et les bois de Chevré & de Villeroi[63]. »

Sous l'Ancien Régime, le territoire de la commune est partagé entre de nombreuses seigneuries, dont les biens furent vendus au titre de biens nationaux sous la Révolution.

L'ancien prieuré de Rallion est attribué en 1782 au Petit séminaire de Rennes[64].

Le prieur-recteur Joachim Nivet déclare le que le bénéfice de sa paroisse lui procure 1 500 livres de rente ; la municipalité minore la somme à 1 340 livres. Le détail de ce compte est précisé : presbytère et pourpris : 80 livres ; grosses et menues dîmes : 1 100 livres ; dîmes novales : 160 livres. Les charges par ailleurs s'élèvent à : la pension du vicaire, 140 livres de décimes et pour entretenir les bâtiments 72 livres[65].

Dans le même temps, la fabrique de la paroisse possède pour 81 livres et 815 sols de rente, la bourse des défunts se monte à 108 livres et 8 sols[66].

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Carte de Cassini de La Bouëxière et de ses environs (1803).

Ambroise-Gervais-René Gougeon de la Thébaudière[67] fonda à la Vallée en La Bouëxière des hauts-fourneaux qu'il dirigea jusqu'à sa mort en 1818[68].

Révolution française

L'assemblée électorale des paroissiens de La Bouëxière en vue de la préparation des États généraux de 1789 se tint le sous la présidence de Jean-Pierre Parcheminier, avocat au Parlement, sénéchal de la baronnie de Vitré, au siège de Chevré, en présence de 29 paroissiens ; Paul-Joseph Montigné et Julien-Marie Hévin furent choisis pour représenter la paroisse à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée (mais ils ne s'y rendirent pas) ; un cahier de doléances fut rédigé : il reprend pour l'essentiel celui de la partie campagne de la paroisse Saint-Aubin de Rennes ; ils demandent notamment que la dîme prélevée au onzième de la récolte ne le soit qu'au seizième, qu'il soit permis à chacun « d'aller au moulin qu'il voudra » (et non obligatoirement au moulin seigneurial de Chevré), qu'il leur soit permis de pacager [envoyer leurs bestiaux] dans les forêts du Roi et celles de la châtellenie, etc.[69].

En octobre 1795 une troupe de 18 chouans commandés par Joseph du Boishamon[Note 13] fut surprise dans une ferme de la commune d'Izé par des gardes territoriaux de Dourdain et La Bouëxière au nombre d'une cinquantaine ; les Chouans firent feu pour sortir de la ferme et tuèrent deux gardes territoriaux, ce qui provoqua la fuite des autres alors qu'ils étaient bien supérieurs en nombre ; « les contingents territoriaux fournis par les paroisses de Livré, Dourdain, La Bouëxière, Mecé, Châteaubourg étaient fort mauvais pour les combats en rase campagne, mais ils surprenaient quelques royalistes isolés, se livraient à de fréquents pillages et tenaient dans de perpétuelles inquiétudes la portion de l'arrondissement de Vitré dans laquelle s'exerçait le commandement de Henri du Boishamon »[70].

Le XIXe siècle

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Ordonnance royale du portant autorisation d'ouverture des forges de Sérigné (extrait).

Le Pierre Brisou[Note 14] et André de la Verdie, obtiennent par ordonnance royale l'autorisation de construire et exploiter les forges de Serigné (un haut fourneau pour la fusion du minerai de fer et un atelier pour la fabrication de la fonte moulée) ; le minerai de fer est extrait des landes de Beaugé en Liffré et le charbon de bois est produit dans les forêts avoisinantes.

Jean Parcheminier[Note 15], qui avait acheté le les deux fermes de Rallion vendues comme bien national[71] (l'une des fermes était l'ancien manoir prioral, l'autre l'ancienne métairie du prieuré, l'ancienne chapelle servant de grange aux deux fermes[72]), y créa en 1822 deux écoles, une de filles (tenue par les Filles du Saint-Esprit) et une de garçons (dirigée par les Frères Lamennais)[51].

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi La Bouëxière en 1843 :

« La Bouexière (sous l'invocation de saint Martin) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, plus Chevré qu'elle a absorbé ; aujourd'hui succursale. (..) Superficie totale 4 967 hectares 61 ares, dont (..) terres labourables 1 963 ha, prés et pâturages 419 ha, bois 1 291 ha, vergers et jardins 56 ha, landes et incultes 1 065 ha (..) Moulins 6 (de Chevré, de Trapest, de Bertry, de la Tellaye, de Forge, à eau ; usines 2 (Hauts-fourneaux de Sérigné et de la Vallée). (..) Le sol de cette commune est généralement accidenté, surtout aux alentours de la jolie petite rivière de Chèvre, qui alimente l'usine de la Vallée, un des plus beaux hauts-fourneaux de Bretagne. L'étang de Chevré est le principal de la commune : la chaussée retient les eaux beaucoup au-dessus du cours de la rivière, à laquelle il donne naissance ; aussi forme-t-elle une chute de plusieurs mètres, ou petite cascade; qui mérite d'être vue. Une autre belle usine à fer, celle de Sérigné, est alimentée par l'étang de ce nom, dont les eaux vont se réunir à la Chèvre, ou Vœuvre, au-dessus de l'usine de la Vallée. Plusieurs grands bois alimentent ces deux hauts-fourneaux : ce sont ceux de Chevré, de la Marcellière, de Villeray et de Menouvel. Il y a foire le 30 novembre. Géologie : schiste argileux. On parle le français [en fait le gallo][73]. »

L'église actuelle de La Bouëxière est construite entre 1844 et 1846 ; seul le chevet de l'ancienne église a été conservé[34].

En 1851, le journal La Presse écrit :

« Les loups commencent à s'agiter dans les forêts enclavées entre les bourgs de La Bouëxière, Servon, Dourdain, Marpiré, Broons et Saint-Jean-sur-Vilaine, et la gendarmerie de Châteaubourg a déjà eu à constater de graves dégâts. Ces redoutables animaux paraissent jusqu'à présent sortir plus particulièrement de la forêt de la Corbière. Le 31 décembre [1850], un cheval et un poulain ont été dévorés sur le territoire de Saint-Jean, et une génisse sur celui de Broons. Les loups doivent être nombreux, car on entend beaucoup de hurlements dans les campagnes. On a rencontré, dans la commune de Broons, une louve et quatre louveteaux[74]. »

Adolphe Joanne indique qu'en 1878 Dourdain, La Bouëxière et Livré ont des fabriques de vannerie[75].

Au XIXe siècle, des carrières et les forges du Drugeon et de Sérigné sont ouvertes, ce qui favorise un accroissement de la population de La Bouëxière, qui profite également de sa situation sur l'axe Liffré - Vitré pour développer ses activités agricoles et commerciales[60], bien que le marché de Chevré périclite à cette époque.

« La chapelle Saint-Peer se trouve au milieu d'un bois dans la commune de La Bouëxière. Elle a été de tout temps un lieu de pèlerinages, les uns pour obtenir un temps favorable aux biens de la terre, les autres pour obtenir la guérison de la fièvre intermittente, de douleurs rhumatismales et de la goutte. Aussi de nombreux sentiers, au plus épais des bois, aboutissent tous à l'oratoire. Pendant les chaleurs excessives de l'été 1893 les habitants des paroisses environnantes, au nombre de sept à huit cents, venaient à pied, conduits par leurs prêtres, croix et bannières en tête, invoquer saint Peer pour avoir de la pluie »[62]. « Pour être guéri de la fièvre, il faut faire trois fois le tour de la chapelle » précise un article paru dans la Revue des traditions populaires[76].

Le une cérémonie patriotique fut organisée à La Bouëxière en mémoire du soldat Constant Travers, originaire de la commune, mort pour la patrie à Madagascar[77].

Le XXe siècle

La Belle Époque

En 1901 un soldat de la commune, Jean Lay, trouva la mort à Saïgon dans le cadre de la colonisation de l'Indochine[78].

Le des incidents se produisirent à La Bouëxière à l'occasion de la prise de possession de l'école libre par le liquidateur des biens des congrégations (en vertu de la loi sur les congrégations) ; le curé, l'abbé Porée, protesta contre l'envahissement d'une propriété privée ; il fut expulsé, de même que le propriétaire M. Gouttepagnon[79] ; le traitement[Note 16] du curé fut suspendu par le gouvernement Combes car l'abbé Porée avait fait sonner le tocsin pour alerter les fidèles de la paroisse lors de l'apposition des scellés sur l'école jusque-là tenue par les Frères de l'instruction chrétienne[80]. Une nouvelle école libre, avec pensionnat, ouvrit en 1907[81].

Les Forges de Sérigné, non desservies par le réseau ferroviaire et qui connaissent plusieurs mouvements sociaux, périclitent ; en 1908 Charles Brisou ouvre une fonderie à Servon, desservie par le rail ; les Forges de Sérigné ferment en 1922.

Des fêtes communales étaient organisées chaque année au mois de juillet[82].

La Première Guerre mondiale

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La Bouëxière ː l'"hôpital Chevré" pour blessés de guerre en 1914 (en fait une maison de convalescence, annexe de l'hôpital de Vitré, situé en pleine forêt de Chevré au lieu-dit "la Rosière").
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Lettre du maire de La Bouëxière à propos d'une souscription pour les soldats de sa commune en date du (Journal L'Ouest-Éclair du ).

Le monument aux morts de La Bouëxière porte les noms de 124 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 6 sont morts en Belgique (dont 3 [Pierre Bouvier, Jean Comment et Francis Paillard, tous les trois soldats du 1er régiment d'infanterie de marine] dès le à Rossignol) ; deux sont morts de maladie dans les Balkans ( Pierre Henry en Grèce le et Étienne Monnier, marsouin au 1er régiment d'infanterie coloniale, en Serbie le , donc après l'armistice) ; François Pinault le , Honoré Goupil le et Eugène Guy le sont morts de maladie alors qu'ils étaient en captivité en Allemagne ; la plupart des autres dont morts sur le sol français[83].

L'Entre-deux-guerres

Le monument aux morts de La Bouëxière est inauguré le au milieu d'une assistance considérable[84].

En 1921, Alexis Rey[Note 17] fait don du château du Carrefour à la Société des colonies de vacances des écoles publiques de Rennes, alors dirigée par Oscar Leroux[Note 18]. La Société aménage alors le bâtiment pour en faire un centre de vacances pour les « fillettes chétives pour lesquelles l'air de la mer était contre-indiqué ». En 1929, Oscar Leroux exprime le souhait d'adjoindre, à côté de la colonie de vacances, un préventorium ainsi qu'une école de plein air, afin de pouvoir accueillir des enfants toutes l'année. Le préventorium Rey ouvre donc en 1931[85] (il est inauguré le par le ministre des P.T.T.[86]). Il porte aujourd'hui le nom de Centre Rey-Leroux.

Deux soldats du 4e régiment de tirailleurs sénégalais (Louis Adam et Marcel Bouvet) originaires de La Bouëxière ont été tués le même jour dans un combat à Nedoha (Grand Liban) le lors de la Révolte druze de 1925-1927, appelée aussi Grande révolte syrienne[83].

Un congrès eucharistique organisé en octobre 1930 à La Bouëxière, fut suivi par plus de 10 000 personnes malgré le mauvais temps ; le cardinal Charost déclara qu'il n'avait encore jamais vu dans son diocèse un arc de triomphe aussi imposant que le triptyque qui était érigé à l'entrée des routes de Vitré et de Saint-Aubin-du-Cormier[87]. Un autre congrès eucharistique fut organisé en 1934[88].

Dans la décennie 1930, une ligne d'autobus allant de Liffré à Vitré passait par La Bouëxière, Marpiré et Champeaux[89].

Les incendies étaient fréquents, par exemple le , un grave incendie se déclara en forêt de Chevré ; « les cloches des églises de Broons, Châteaubourg et La Bouëxière ont sonné le tocsin, et toutes les populations avoisinantes, sous la direction des gendarmes et des pompiers des bourgades voisines, ont attaqué le fléau […]. En trois heures, 350 ha de bois et de landes ont été détruits »[90]. En mars 1934 un autre incendie ravagea 150 hectares dans les forêts de la Rosière et de la Vallée[91]. Un autre incendie ravage 200 ha de sous-bois en forêt de la Forge en mars 1938[92] ; etc..

Des fêtes communales continuaient à être organisées chaque été, par exemple en 1934[93]

La Seconde Guerre mondiale

En septembre 1940, face à la pénurie d'énergie en raison de la guerre, des expérimentations de fabrication de charbon de bois sont lancées au préventorium Rey[94].

Le journal L'Ouest-Éclair publie le un reportage, illustré par des photographies, des colonies de vacances organisées au château du Carrefour[95].

Des opérations de parachutage de matériel eurent lieu en mars 1944 dans le bois de Villeray pour préparer l'opération de libération de prisonniers de la prison de Vitré.

Le 31 des 45 évadés de la prison de Vitré[Note 19] trouvèrent refuge à La Bouëxière, et notamment à Chevré où les Allemands, aidés par des hommes de la Milice française, firent une rafle, y prenant en otage la population ; Léon Souhy, né le au manoir de la Colinière en Chevré, ancien soldat de la Première Guerre mondiale, fut l'une des victimes de la rafle et déporté au camp de concentration de Neuengamme où il mourut le [96].

Le , 12 résistants furent tués et 16 arrêtés à La Bouëxière par la 2ème unité de marche de la Milice française[97].

Les Américains libérèrent La Bouëxière le  ; ils s'installèrent sur les hauteurs de Chevré[98].

Le monument aux morts de La Bouëxière porte les noms de 12 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles André Boulanger, résistant, déporté au camp de concentration de Neuengamme, puis au kommando de Wöbbelin, où il meurt le  ; Albert Boulanger, résistant FTP, mort en déportation le alors qu'il était en instance de rapatriement[83].

L'après Seconde Guerre mondiale

Dans les décennies 1950 et 1960 La Bouëxière organisa des critériums cyclistes internationaux : le 3e fut organisé le et le 4e le [99] ; des Fêtes des Fleurs également (la 2e fut organisée en 1958 et la 4e eut lieu les 7 et )[100]

Le XXIe siècle

À la suite de plusieurs incidents et détériorations commis par des groupes d'adolescents, la municipalité a pris des arrêtés dont l'un prévoit un couvre-feu pour les mineurs pendant les vacances de Noël 2024[101].

Un projet de collège Diwan existe à La Bouëxière ; il devrait ouvrir en septembre 2025.

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Héraldique

Thumb Blasonnement :
D'azur au pont de sept arches d'argent, maçonné de sable, mouvant des flancs, sur une terrasse d'argent et accompagné en pointe d'une tierce ondée du même, le pont sommé d'un chien assis contourné affronté à un lion assis, tous deux d'or, soutenant un écusson d'argent à la croix de sable[102].

Politique et administration

Administration sous l'Ancien Régime

Administration civile

seigneuries
Les seigneuries du Bertry et de la Teillaye étendent leurs droits sur le territoire de la paroisse de La Bouëxière. La seigneurie de Sérigné, exerçait sa haute justice au bourg jusqu'en 1704 et sera transféré à Ercé-près-Liffré. La paroisse dépendait de l'ancien évêché de Rennes.

Administration religieuse

Curés
  • 1125 : Robert, prieur-recteur, rencontra à cette date des difficultés avec les religieuses de Saint-Sulpice qui souhaitaient faire de Sérigné une paroisse.
  • 1330 : Pierre, prieur-recteur, moine Condonat de Saint-Sulpice, il refusa à cette date de rendre à l'abbesse les comptes de son prieuré de La Bouëxière.
  • 1481 : Guillaume de la Piguelaye, prieur-recteur, moine.
  • 1522 : Robert Levesque, prieur-recteur, présenté à l'abbesse le .
  • 1590 : Bertrand Touchais, présenté vers cette date à l'abbesse.
  • 1596-1645 : Pierre Gicquel, fut inhumé dans le chœur de l'église où se trouve sa pierre tombale.
  • 1647-1661 : Guillaume Malescot, mort le , inhumé dans l'église, sa tombe y est encore visible.
  • 1661-1667 : Julien de Servaude.
  • 1668-1672 : Julien Primaignier.
  • 1672-1706 : Jacques de Mieux, il fit en 1678 une transaction avec dom Georges Louvel, prieur de Notre-Dame de Vitré, au sujet des dîmes de La Bouëxière. En 1696, fonde une messe du jeudi dans son église. Sa tombe est visible dans l'église.
  • 1706-1732 : Jean de la Haye, inhumé dans l'église.
  • 1733-1782 : Jean-Maturin Beaudouin.
  • 1783-1789 : Joachim Nivet.

Administration après la Révolution

Administration religieuse

Curés
  • 1803-1806 : François-Yves Le Breton.
  • 1806-1812 : Jean-Baptiste Cramoul.
  • 1812-1818 : N. Pourial.
  • 1818-1823 : Jacques-Marie Buron.
  • 1823-1849 : Jean-Baptiste Posson.
  • 1849-1851 : Jean Baulieu.
  • 1851-1876 : Clément Marchand.
  • 1876-? : Pierre Tostivin.

Liste des maires

Davantage d’informations Période, Identité ...

Tendances politiques et résultats

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Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[123]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[124].

En 2022, la commune comptait 4 602 habitants[Note 31], en évolution de +4,59 % par rapport à 2016 (Ille-et-Vilaine : +5,46 %, France hors Mayotte : +2,11 %).

Davantage d’informations - ...
Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 6601 7251 6451 8702 0162 1062 3012 4122 550
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 3622 4302 5782 5282 5602 5362 5112 4882 439
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 3882 2952 2501 8751 8741 9412 0952 1562 052
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
1 8701 9652 1422 6673 0273 5033 8833 9163 815
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[125] puis Insee à partir de 2006[126].)
Histogramme de l'évolution démographique
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Patrimoine

Résumé
Contexte

Lieux et monuments civils

Un seul monument historique protégé se situe sur la commune : les ruines d'un donjon et de la motte féodale de Chevré[127]. Le site, datant des XIIe et XIIIe siècles, et formé par l'ensemble fortifié, la chapelle et le pont est un monument historique inscrit par arrêté du [128]. « La chapelle, le donjon, la maison du sénéchal, l'ancien manoir de la Colinière et le vieux pont du XIIIe siècle aux sept arches établies sur le déversoir de l'étang, et qui paraît reposer sur des fondations plus anciennes » méritent la visite [129].

Le donjon et la motte féodale de Chevré
Le pont de Chevré

.

La Bouëxière possède cependant un important patrimoine, notamment de nombreux châteaux et manoirs inventoriés :

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Le château du Bertry.
  • château du Bertry, remontant au XVe siècle[130] ; les seigneurs du Bertry étaient seigneurs fondateurs de l'église paroissiale[131].
  • château du Carrefour, remontant au XVIIe siècle[132] ;
  • manoir de la Vallée, a appartenu successivement aux Le Gac, sieurs de Kerbrezel, Penchoadic, Marbeuf, en 1677 ;
  • manoir de Villeray, 1427 à la maison Laval, puis aux Launay en 1513, Servaude, Satin, en 1627 et à l'époque de la Révolution à la Maison de la Teillaye.
  • maison de notable de la Berthelière (milieu XIXe siècle)[144]. ;

Patrimoine industriel

La commune possède plusieurs sites de moulins et forges[145].

  • Les forges de la Vallée[146],[147].
  • Les forges de Sérigné[148],[149].
  • Sept moulins à eau : Chevré, de Trapeau, de Bertry, de la Teillaye, de Forges[150], des Hauts Fourneaux de Sérigné, de la Vallée.
  • Les métairies de Sérigné, XVIe siècle-XVIIIe siècle.

Lieux et monuments religieux

La chapelle Saint-André de Chevré
  • Chapelle Saint-Père (ou Saint-Pair, initialement Saint-Peer) : la chapelle actuelle date duXXe siècle), et se situe au milieu de la forêt de Chevré, probablement construite par des bûcherons. Mais une chapelle antérieure était un lieu de pèlerinage fréquenté depuis le Moyen-Âge et encore à la fin du XIXe siècle[155] ;
  • Chapelle du manoir du domaine de Sevailles (XVIIe siècle)[156] ;
  • Presbytère paroissial XVIIe siècle XVIIIe siècle et 4e quart du XIXe siècle.
  • Des croix de chemin:
    • Croix de chemin, sur la route de Mi-Forêt, plaque de marbre sur le socle : souvenir d'une mission 1923.
    • Croix de chemin, à le Châtaignier, daté du XIXe siècle, en moellon sans chaîne en pierre de taille, bois, métal et ciment.
    • Croix de chemin, à la Bouessay du XVIIe siècle et XXe siècle, inscription non communiquée.
    • Croix de chemin, à Bellevue, moellon sans chaîne en pierre de taille, bois et grès datée de la seconde moitié du XIXe siècle.
    • Croix de chemin à Beauchêne, du second quart du XXe siècle à la mémoire de l'abbé Chevreul, recteur de la paroisse, 1926-1933.
  • Croix du cimetière, dans le bourg, XVIIe siècle, granit et pierre de taille, socle de trois niveaux[157].
  • Tombeau du XIXe siècle à Chevré dans un champ, en granit et pierre de taille.

Milieu naturel

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L'étang de Chevré.

Autour de Chevré, on trouve trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF, pour un total de 1 954 ha) de première génération :

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Personnalités liées à la commune

Charles Tillon habita La Bouëxière dans les dernières années de sa vie, avec sa femme Raymonde[163].

Romans

  • Paul Féval a décrit les forêts et l'habitat de la Bouëxière dans son roman Fontaine aux perles publié en 1844[165]. Ce roman a été publié en feuilleton dans le journal La Petite Presse à partir du [166]. Le château de La Fontaine-aux-Perles décrit dans ce roman par Paul Féval est le château du Carrefour.

Bibliographie

  • Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine : Histoire, archéologie, monuments, Rennes, J. Larcher,
    Quatre volumes. Importante étude sur le département d'Ille-et-Vilaine, son histoire, sa géographie et ses bourgades. L'auteur se penche sur l'intérêt archéologique de chaque site ancien, châteaux, monuments, mais s'intéresse aussi au passé des lieux communs les plus fréquentés : rues, routes, voies commerciales, ports, etc.
  • Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes, éd. Fougeray Libraire., Paris: René Hatton, libraire, éditeur, 1882-1886, t.II, p. 187,728 à 734.
  • Véronique Orain et coll., Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, région Bretagne, Ille-et-Vilaine, Églises et Chapelles, Rennes Association pour l'Inventaire de Bretagne, 1996.
  • Jean-Baptiste Ogé, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, nouvelle édition 1778-1780 revue et augmentée, Rennes, Molliex, 1845.
  • Jean-Yves Coulon, La statuaire commémorative des monuments aux morts de la Première Guerre mondiale en Ille-et-Vilaine, D.E.A.: Histoire. Art., Rennes 2, Université de Haute-Bretagne, 1991.
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Sources

  • Société des colonies de vacances des écoles publiques de Rennes et du préventorium Rey., Quelques notes sur l'histoire de La Bouëxière, du village de Chevré, du château du Carrefour & de ses environs, Rennes,
  • Site de la mairie de La Bouëxière : www.mairie-labouexiere.fr[167]

Notes et références

Articles connexes

Liens externes

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