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film de Michael Cimino, sorti en 1985 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Année du dragon (Year of the Dragon) est un film policier américain réalisé par Michael Cimino, sorti en 1985. C'est l'adaptation du roman Year of the Dragon de Robert Daley, avec un scénario écrit conjointement par Cimino et Oliver Stone.
Titre original | Year of the Dragon |
---|---|
Réalisation | Michael Cimino |
Scénario |
Oliver Stone Michael Cimino |
Musique | David Mansfield |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Metro-Goldwyn-Mayer Dino De Laurentiis Company |
Pays de production | États-Unis |
Genre |
Néo-noir Drame Policier |
Durée | 134 minutes |
Sortie | 1985 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Mettant en vedette les acteurs Mickey Rourke, John Lone et Ariane Koizumi, le film est un drame policier qui explore le milleu des gangs criminels new-yorkais, et plus particulièrement ceux issus de la mafia de Chinatown (liée aux triades chinoises de Hong Kong), ainsi que le trafic de drogue. Le film traite également les sujets de l'appartenance ethnique, du racisme et des stéréotypes.
Premier film de Michael Cimino après l'échec retentissant de son long métrage La Porte du paradis (1980), L'Année du dragon rencontre un accueil critique mitigé et un maigre bilan au box-office. Cependant, le film acquiert dans les années qui suivent sa sortie un statut de film-culte, notamment grâce à la performance de ses deux acteurs principaux.
Le capitaine Stanley White, un policier américain vétéran de la guerre du Viêt Nam et fils d'immigrés polonais, est un officier de la police de New York.
Muté dans le quartier de Chinatown, White est chargé par ses supérieurs de s’occuper des bandes criminelles qui gangrènent le quartier. Celles-ci se livrent en effet à des règlements de comptes sauvages en pleine rue, conséquence du trafic de stupéfiants et du racket des commerçants du quartier. Mais Stanley voit plus loin et décide de partir en guerre contre les chefs de la mafia locale, qui sont des ramifications américaines des triades chinoises de Hong Kong.
Policier le plus décoré de New York, Stanley White est un véritable teigneux. Colérique, têtu, arrogant et en conflit avec sa hiérarchie, ce revanchard (en tant que vétéran du Viêt Nam) s’attaque de front à cet empire asiatique opaque en grande partie souterrain, déployé sur Manhattan, dans une guerre qu'il compte mener jusqu'au bout et seul si nécessaire. Il entre alors en conflit avec Joey Tai, un jeune et ambitieux homme d'affaires de Chinatown qui s'est hissé parmi les autres trafiquants de manière impitoyable, parvenant à la tête de son organisation criminelle familiale.
Conséquence de son ambition, Tai devient une figure emblématique de Chinatown, tant pour lui-même que pour l'activité des triades et donc une cible de choix pour Stanley. Ensemble, les deux hommes mettront fin à la trêve informelle qui existait entre la mafia chinoise de New York et la police de Chinatown, bien que cette décision les conduise à une guerre personnelle de l'un contre l'autre.
Stanley, qui est un homme marié, tombe amoureux de Tracy Tzu, une journaliste d'investigation d'origine chinoise qui travaille pour une télévision locale et qui fait des reportages critiques sur la mafia du quartier, notamment sur Joey Tai. À cause de celà, elle est victime d'une attaque brutale de la part de criminels liés à Tai. Par ailleurs, Connie, l'épouse de Stanley, est assassinée sous les yeux de son mari par des criminels eux-aussi à la solde de Tai.
Ces évènements feront de Stanley White un homme plus déterminé que jamais à attaquer et contrer le milieu du crime de Chinatown, et spécialement Joey Tai.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.
Le réalisateur-scénariste Michael Cimino est approché à plusieurs reprises pour adapter le roman de Robert Daley, mais décline l'offre à chaque fois. Après avoir finalement accepté la proposition, il se sent incapable de concrétiser le projet dans le temps imparti. Il contacte alors le scénariste Oliver Stone, qu'il rencontre grâce à son amie la productrice Joann Carelli, afin que celui-ci l'aide à écrire le script du film[3]. Les deux hommes avaient auparavant failli travailler ensemble lorsque Stone voulait que Cimino mette en scène son scénario de Midnight Express, finalement réalisé par Alan Parker. Cimino avait beaucoup aimé le script de Midnight Express, mais était alors engagé sur un projet très personnel, Voyage au bout de l'enfer[4].
Oliver Stone décrit sa collaboration avec Cimino en ces termes : « Avec Michael, ce sont des journées de 24 heures. Il ne dort pas réellement... il a vraiment une personnalité obsessionnelle. Il est le plus napoléonien des réalisateurs avec lesquels j'aie travaillé »[5]. Cimino, quant à lui, est très impressionné par un autre scénario écrit par Stone, celui de Platoon.
Alors que Stone travaille pour Cimino en contrepartie d'un salaire assez faible, le réalisateur lui propose l'aide de Dino De Laurentiis pour financer son projet Platoon. Stone accepte le marché mais finalement De Laurentiis lui fera faux bond, et Stone se verra forcé de trouver le financement de son film ailleurs.
À la fin de L'Année du dragon, la dernière réplique de Stanley White est : « Tu sais, t'avais raison et j'avais tort, désolé. J'aimerais bien être un type sympa ; j'aimerais, mais je sais pas comment m'y prendre » (« You were right and I was wrong. I'd like to be a nice guy. But I just don't know how to be nice. »). Selon Cimino, la dernière réplique de White aurait dû être : « Bien, je suppose que si vous faites la guerre trop longtemps, vous finissez par vous marier avec l'ennemi » (« Well, I guess if you fight a war long enough, you end up marrying the enemy. »). Alors que le réalisateur avait contractuellement le final cut[4] de son film, le studio mit un veto à cette réplique écrite par Stone. Dans le commentaire du DVD du film, Cimino pense que le studio ou les producteurs trouvaient cette réplique trop politiquement incorrecte[3].
Selon Mickey Rourke (qui obtiendra finalement le rôle), le personnage de Stanley White est initialement écrit pour Clint Eastwood et Paul Newman, qui tous deux le refusent. Michael Cimino et Oliver Stone avaient également pensé à Nick Nolte et Jeff Bridges[4].
L'actrice Joan Chen est initialement envisagée pour le rôle de Tracy Tzu. Mais finalement, Cimino lui préfère Ariane Koizumi, du fait de son côté « plus américain »[4].
Le tournage a lieu à New York (notamment dans l’arrondissement de Brooklyn), au North Carolina Film Studios de Wilmington (Caroline du Nord), ainsi qu'au Canada (Victoria, Toronto) et en Thaïlande (notamment à Bangkok)[6].
Selon Randy Cheveldaven, le chef de production du film, Michael Cimino achève le tournage en respectant le budget prévu, bien loin des extravagances et des dépassements budgétaires de son précédent film, La Porte du paradis. Le producteur Dino De Laurentiis lui avait en effet promis que la luxueuse Mercedes-Benz conduite par le personnage de Joey Tai lui reviendrait s'il respectait le budget ; dans le cas contraire, Cimino aurait eu 50 000 $ amputés de son salaire. Le tournage nécessita quatre jours supplémentaires sur le calendrier prévu, mais économisa 130 000 $ du budget[4].
Lors de sa sortie en salles en 1985, L'Année du dragon reçoit un accueil critique globalement mitigé. Le film divise en effet la critique et est taxé de racisme[7] ; pour certains critiques, les personnages de Chinois du film y seraient présentés comme des stéréotypes s’exploitant entre eux et étant brutaux, fourbes, cupides et, pour les truands, ne pensant qu’à tuer.
Pour le critique Vincent Canby du New York Times, le film « est à des années-lumière d'être un classique, alors qu'il ne fait pas semblant d'être autre chose que ce qu'il est — un film de gangster minutieusement élaboré qui à aucun moment n'est ennuyeux, composé d'excès de comportement [et] de langage [ainsi que] d'effets visuels qui finissent par exercer leur propre effet hypnotique »[8]. En revanche, Janet Maslin, qui écrit également pour le New York Times, déplore un manque de « sentiment, de raison et de continuité narrative », domaines dans lesquels les acteurs s'en tirent « particulièrement mal », notamment Ariane Koizumi dont le rôle dans le film se révèle selon elle « inefficace »[9].
Rex Reed (en) du New York Post donne au film l'une de ses critiques les plus extatiques : « Excitant, explosif, audacieux et aventureux »[10]. Pour le critique Roger Ebert du Chicago Sun-Times dans sa revue du film suivant de Cimino, Le Sicilien, Ebert décrit L'Année du dragon comme un film qui possède une « intrigue forte qui avance avec puissance et efficacité »[11]. Le critique Leonard Maltin donne au film un note de deux étoiles et demie sur quatre, le qualifiant de « mélodrame saisissant, très chargé ... mais qui se noie presque dans une mer d'excès et de suffisance »[12]. Enfin, pour la critique Pauline Kael du New Yorker, qui rejeta le film, celle-ci le qualifia — dans son style inimitable et caractéristique — comme étant « hystérique, [de la] pulpe entraînante pour la canaille, le genre qui va bien avec les publics illettrés »[13].
Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 56 % d'avis favorables, sur la base de 18 critiques collectées et une note moyenne de 6,10/10[14]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne pondérée de 58 sur 100, sur la base de 14 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis mitigés ou moyens »[15].
Dans sa critique ultérieure, Edgar Hourrière du site aVoir-aLire.com indique quant à lui :
« Plusieurs décennies après sa sortie en salles, L’Année du dragon a conservé toutes ses couleurs flamboyantes. Grâce notamment à la réalisation de Cimino, qui place ses personnages dans des décors plus somptueux les uns que les autres. Mais, de ce combat à mort, on retient surtout l’ambiguïté qui anime Stanley White. A une époque où le "politiquement correct" n’était qu’à son balbutiement, Hollywood pouvait encore miser sur un flic foncièrement raciste, prêt aux pires exactions pour effectuer son travail. Dans L’Année du dragon, il n’est ni de bons, ni de mauvais, juste des hommes authentiques confrontés à leurs propres démons.
Dans la peau de Stanley White, Mickey Rourke révèle tout son talent, toute sa hargne [...] Son charisme est indéniable, sa présence incontournable ; L’Année du dragon ne fait que confirmer cette impression de gâchis pour un acteur rare.
[...] en regardant ce film, on ne peut s'empêcher d'y voir une allégorie de la carrière de Michael Cimino. Esseulé à la suite de l'échec de La Porte du paradis, mis au ban par ses pairs (tout comme Stanley White), il a dû lutter pour retrouver les chemins des plateaux de cinéma. L'Année du dragon prouve seulement son talent et son absence totale de compromissions. Qui s'en plaindra[16] ? »
En 2024, à l'occasion de la rediffusion du film sur Arte, le journaliste Mathieu Macheret du Monde écrit à propos du personnage principal du film, porteur du déroulé de l'intrigue dans le Chinatown new-yorkais : « Vétéran du Vietnam, [Stanley] White transfère la résolution de cette sale guerre dans les rues et frotte ses origines polonaises à une communauté chinoise qu’il juge refermée sur elle-même, répondant à d’autres lois que celles du drapeau pour lequel il s’est battu ». Il ajoute, à propos du film : « Michael Cimino filme Chinatown comme un dédale opaque, suivant les embardées de ses personnages dans une suite de couloirs, de boyaux, d’enclaves et d’espaces sinueux. L’obsession de pureté de Stanley White, malade d’idéalisme, bute contre l’illisibilité d’un monde hermétique qui n’est pas tant imputable à la communauté chinoise qu’à l’indifférente complexion du réel ». Il conclue que le film est « bien plus qu’un excellent polar ou une réflexion sur le melting-pot américain : un film précurseur, qui avait parfaitement tâté le pouls de son époque et senti à quoi son avenir proche allait ressembler »[17].
L'Année du dragon a été un flop au box-office, ne rapportant au terme de son exploitation en Amérique qu'une recette 18 millions de dollars, pour un budget de production estimé à 22[1] ou 24 millions[19]. En France, il attire tout de même 1 929 797 spectateurs dans les salles[1].
Sources : Internet Movie Database[20]
Certains personnages du film sont directement inspirés de personnes réelles. Ainsi, le personnage du seigneur de guerre birman/thai, Ban Sung (incarné par l'acteur Yukio Yamamoto), semble directement inspiré de Khun Sa et Lo Hsing Han, deux trafiquants de drogue ayant disposé de véritables armées privées. Ces armées possédaient une puissance de feu équivalente à celles des cartels de la drogue mexicains contemporains.[réf. souhaitée]
De plus, le personnage du narcotrafiquant White Powder Ma[21] a lui réellement existé ; impliqué avec ses deux frères dans le trafic d'héroïne dans les années 1970-1980 et liés à la triade de la 14K, ils commencèrent leur carrière de narcotrafiquant en 1967 comme intermédiaire entre les armées du Kuomintang (réfugiées en Thaïlande) et les triades chinoises de Hong-Kong[22].
Encore aujourd'hui, l'United Wa State Army, une armée privée dont les membres sont d'ethnie Wa, est considérée comme le groupe de narcotrafiquants le plus lourdement armé au monde, selon le gouvernement américain.[réf. souhaitée]
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