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célèbre orphelin allemand aux origines mystérieuses De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Caspar ou Kaspar Hauser (né le (?) et mort le ) — dont le prénom est parfois traduit en Gaspard, entre autres par Verlaine — est un orphelin célèbre du XIXe siècle.
Ses origines obscures, sa première apparition publique et confuse à l'adolescence, son décès mystérieux ont intéressé criminologues, historiens et artistes européens à travers le temps.
Le à Nuremberg, en Bavière, un lundi de Pentecôte, deux artisans sortant d'une taverne, le cordonnier Weissman et le maître bottier Beck voient venir de la rue de la Fosse-des-Ours un jeune adolescent : c'est ainsi qu'apparaît, en ce lundi de Pentecôte, Kaspar Hauser, épuisé, titubant, gesticulant et grognant de façon incompréhensible[1].
Le jeune homme tient à la main une lettre adressée au « commandant en chef du 4e escadron du 6e régiment de chevau-légers », qui est à l'époque le capitaine von Wessnich. La lettre précise que le père de Kaspar aurait appartenu à ce régiment ; un autre billet, joint à cette lettre, le déclare « né le ». Les deux artisans l'emmènent au poste de garde du régiment où on leur indique le domicile du commandant[2].
Le capitaine von Wessnich lit les deux messages censés être écrits à seize ans d'intervalle. Le premier, écrit en lettres gothiques, aurait prétendument été écrit par l'homme qui a élevé Kaspar : « Ce garçon m'a été confié en 1812, le , et je suis moi-même un pauvre journalier, j'ai moi-même dix enfants, j'ai moi-même assez de peine à me tirer d'affaire, et sa mère m'a confié l'enfant pour son éducation. » Quant au second billet, écrit en lettres romaines, on le croyait écrit par la mère de Kaspar. Ce second billet précise la date de naissance du jeune homme et contient une requête : « Si vous l'élevez, son père a été un chevau-léger. Quand il aura 17 ans, envoyez-le à Nuremberg au 6e régiment de Schowilsche. Là aussi son père a été[2]. » Cependant le capitaine von Wessnich remarque que les deux billets sont écrits de la même main sur le même papier, avec la même encre et, suspectant un coup monté, place l'adolescent en détention[3].
Les seuls mots qu'est capable de prononcer le jeune homme sont : « Cavalier veux comme père était. » Il sait écrire son nom, se tient correctement et il est propre. Selon Jakob Wassermann, il est ainsi incorrect de présenter Kaspar Hauser comme un enfant sauvage[4].
Kaspar est ainsi jeté en prison où il reste pendant deux mois. Convaincu de sa sincérité, son geôlier Andreas Hiltel le recueille dans son appartement de fonction. Le bourgmestre de Nuremberg Jakob Friedrich Binder finit par le prendre sous son aile, et parvient à le faire parler. Kaspar lui révèle alors qu'il aurait vécu dans un réduit sombre, dormi sur la terre battue ou la paille sans jamais voir personne ; il avait reçu la visite d'un homme vêtu de noir qui lui avait appris à marcher et à écrire son nom. Plus tard, cet homme l'aurait conduit en vue de Nuremberg et l'y aurait abandonné, avec cette enveloppe contenant les deux billets. Binder est convaincu que Kaspar a été caché parce qu'il est le rejeton gênant d'une grande famille.
L'histoire fait dès lors le tour des journaux qui surnomment Kaspar « l'orphelin de l'Europe ». Des rumeurs commencent à circuler sur son allure noble et les traits de son visage. Binder pensionne le professeur et philosophe Georg Friedrich Daumer pour qu'il l'héberge, lui apprenne à lire et à écrire, à jouer du clavecin. Kaspar est victime d'une attaque par un homme qui le blesse au front le , attentat qui relance les rumeurs : le récit de la naissance noble de l'adolescent se forge peu à peu. Des rumeurs propagent l'idée que la famille morganatique du grand-duc Charles II de Bade aurait tenté, pour hériter du Grand-duché de Bade, de se débarrasser du prince héritier, né en 1812 et mort deux semaines après sa naissance dans des conditions mystérieuses. Dans ce cas, Kaspar serait le fils de Charles et de son épouse Stéphanie de Beauharnais mais également le neveu de la reine douairière de Bavière, Caroline de Bade[5].
Le roi Louis Ier de Bavière lui procure une protection policière. Il est hébergé chez un conseiller municipal de Biberbach, lorsqu'il est victime le d'un autre attentat au pistolet, mais les policiers mettent celui-ci en doute et soupçonnent une mise en scène. Il est confié au baron von Tucher avant que le comte Stanhope organise son quatrième foyer d'accueil auprès de l'instituteur Johann Georg Meyer à Ansbach[6]. Lord Stanhope, après enquête, en vient à croire que Kaspar serait d'origine hongroise, ce qui ne sera pourtant jamais confirmé.
Kaspar est, selon sa propre version, attiré dans la nuit du dans le parc du château d'Ansbach, en Franconie bavaroise, par un mystérieux individu qui l'aurait entraîné en lui tendant une bourse puis poignardé. Un policier retrouve la bourse en soie rose dans le parc. Elle contient un petit papier plié en quatre dont le message écrit à l'envers n'est lisible que dans un miroir : « Hauser pourra vous donner au juste mon signalement, et vous dire qui je suis. Mais pour en épargner la peine à Hauser, je souhaite vous dire moi-même d'où je viens. Je viens de la frontière de Bavière… près de la rivière… Je souhaite même vous dire aussi mon nom : M. L. Ö. » Kaspar meurt trois jours plus tard. Le médecin qui l'a examiné conclut qu’il s'est infligé lui-même les blessures dont il est mort[7].
À l'emplacement de l'attentat, une stèle indique : Hic occultus occulto occisus est (« Ici, un inconnu fut assassiné par un inconnu »).
Alerté par la rumeur, le chevalier de la couronne de Bavière et de Wurtemberg, Paul Johann Anselm von Feuerbach, criminaliste, arrive le [8] et rencontre Kaspar Hauser. Feuerbach est le premier à émettre officiellement l'hypothèse qu'il pouvait s'agir du fils de Stéphanie de Beauharnais[1]. Il meurt en 1833.
La grande-duchesse douairière Stéphanie se persuade que, la nuit où son enfant a été donné pour mort, la comtesse de Hochberg l'aurait enlevé pour lui substituer l'enfant d'un de ses ouvriers, que quelqu'un aurait drogué à l'en faire mourir. Plus tard, alors que Kaspar était hébergé à Ansbach, elle s'y rend secrètement pour l'y apercevoir et en revient persuadée qu'il est bien son fils mais n'en dit mot.
Une recherche d'ADN réalisée en 1996, financée par l'hebdomadaire Der Spiegel, et comparant l'ADN de Kaspar qui aurait été prélevé sur la chemise tachée de sang qu'il portait le jour de son assassinat, avec celui de deux descendantes de la Maison de Bade, n'a pas révélé la moindre similitude[9]. D'autres chercheurs ont contesté ces résultats, considérant que le vêtement taché de sang ne serait pas celui porté par Kaspar Hauser. Ainsi, en 2002, des analyses de l'ADN prélevés sur six cheveux de Kaspar Hauser ont été réalisées à l'Institut de médecine légale de Münster sous la direction du Pr. B. Brinkmann, et ont abouti à des résultats contraires[10], suggérant l'appartenance de Kaspar Hauser à la famille régnante de Bade. Cependant, une dernière analyse, réalisée en 2024, a conclu que le sang prélevé sur la chemise et les cheveux appartenaient bien au même individu, qui n'était pas apparenté à la maison de Bade[11].
De son côté, la maison princière de Bade s'est toujours refusée à laisser analyser les ossements du fils de Charles et Stéphanie de Bade enterré dans la crypte familiale de l'église Saint-Michel du château de Pforzheim.
Plus de 300 livres et 1 500 articles de presse ont été publiés sur ce sujet[1]. Le cas Kaspar Hauser a inspiré de nombreux auteurs, dont le premier fut Paul Johann Anselm von Feuerbach qui contribua à en asseoir le mystère, prolongé, au début du XXe siècle par Wasserman.
Signalons également :
Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m’ont pas trouvé malin.
À vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d’amoureuses flammes
M’a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m’ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l’étant guère,
J’ai voulu mourir à la guerre :
La mort n’a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard ! »
Le cinéma a produit plusieurs films[16] dont :
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