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écrivaine et poétesse française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Laure Gauthier est une écrivaine et poète française, née en 1972 à Courbevoie.
Naissance | Courbevoie |
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Nationalité | |
Activité |
écrivaine, poète |
Genre artistique |
poésie |
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Site web | |
Distinction |
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Laure Gauthier écrit des récits, des poèmes et des textes pour des œuvres multimédias. Elle a notamment publié la cité dolente[1] en 2023, les corps caverneux en 2022[2], je neige (entre les mots de villon)[3] en 2018 et kaspar de pierre[4] en 2017.
Depuis 2013, elle publie dans de nombreuses revues en France (TESTE, Remue.net, Po&sie, Place de la Sorbonne, Sarrazine, L’Etrangère, La moitié du fourbi[5], Vacarme[6], COCKPIT voice recorder, etc.), en Italie (Atelier, Insula Europea, etc.), ou encore en Suisse (Cenobio[7]), en Autriche (manuskripte), au Mexique (Ablucionistas[8], Círculo de poesía[9]) et à Taïwan (Asymptote[10]). Elle se produit par ailleurs régulièrement dans des lectures publiques en France et en Europe.
En 2024 elle publie son premier roman, melusine reloaded, aux Éditions Corti, qui reçoit le Prix du premier roman[11] en novembre de cette année.
Maître de conférences en arts de la scène contemporaine, elle enseigne à l'Université de Reims Champagne-Ardenne.
Dans ses livres, Laure Gauthier accorde une place particulière au statut de la voix qui permet de maintenir une tension entre une poésie sans sujet et une poésie incarnée. Dans kaspar de pierre, « l’individualité se néantise, l’écriture du Je laisse place au vide blanc de la page. L’auteur décentre la parole de kaspar vers la nôtre, vers notre écoute, pour créer un espace où vivre communément, où exister ensemble par le fait de parler (…) » (T. U. Comte, La Nouvelle Quinzaine littéraire)[12].
Le travail sur la voix s’accompagne d’un renouvellement du statut de l’image poétique : l’image est une émergence, elle est le point de rencontre entre la sensation et l’idée, ce que Johan Faerber a appelé « l’image-idée »[13] dans Diakritik à propos de je neige (entre les mots de villon)[3]. Cette question du statut de l'image poétique s'incarne aussi dans une pensée du renouvellement de l'ekphrasis[14].
On retrouve dans chacun des textes un poly-perspectivisme : pas de poésie strictement objective ni de focalisation sur le Moi, mais une incarnation éclatée, une polyphonie[15] qui est un espace de vigilance. Si lyrisme il y a, c’est alors un lyrisme transsubjectif[13], qui permet de créer un écart vigilant entre les voix comme dans je neige (entre les mots de villon) où s’entrelacent « trois voix, peut-être quatre, celle de François Villon, des autres, de ses autres »[3].
Dans Le Monde, Didier Cahen évoque le travail de Laure Gauthier comme celui d’un « plasticien sonore »[16],[17] où « fusent des pulsations rythmées, un tempo afférent, des sens électrisés »[13].
Le plus souvent, les textes de Laure Gauthier alternent passages en prose, prose poétique et poèmes. Les poèmes émergent comme une blue note, à des moments de respiration du récit qui se structure, devient fluide ou au contraire se suspend en fonction de la menace extérieure.
L'écriture de Laure Gauthier se caractérise par sa mobilité, sa plasticité et sa force cinétique : la langue « sourd, pulse, jaillit, rit, illumine, se révolte pour enfin exister en soi et par soi »[18].
Dans les textes poétiques de Laure Gauthier se pose toujours différemment la question de l’attaque en règle menée de l’extérieur, depuis la société capitaliste tardive, contre l’intime de l’individu et contre sa langue : l’ensevelissement sous les biens matériels, la complaisance envers la violence, le goût pour le sensationnel, ce qu’elle appelle la « fait-diversification »[19] de la langue ou encore l’exotisme[20].
Les archives sont une source d’inspiration importante pour la poète. La cité dolente[1], par exemple, convoque des faits divers avérés ; kaspar de pierre[4] est écrit à partir de l’histoire de l’orphelin Kaspar Hauser. Et je neige (entre les mots de villon)[3], dialogue à la fois avec la biographie et l’œuvre de François Villon tout en les maintenant à distance.
Ces livres adoptent une position complexe face à l’archive[12] : les archives sont à la fois « suspectées de vouloir restituer la vie. Comme si elles étaient une affirmation (…) alors que le poème n’entend être que suggestion »[21]. Les récits s’appuient sur des documents, mais Laure Gauthier place le récit poétique en léger hors-champ des traces historiques « afin de laisser apercevoir ce qui sourd sous le document, ce qui est vivant et se cabre à côté des faits actés »[22].
À partir de 2018, Laure Gauthier décide de faire un état des lieux des liens entre poésie et musique contemporaines[23] pour la webrevue Remue.net avec la complicité de Sébastien Rongier. Elle plaide pour un dépassement des frontières entre poésie sonore et écrite ainsi que pour un dialogue renouvelé entre poésie et musiques contemporaines[24].
C’est en dialogue avec Philippe Langlois, directeur de la pédagogie et de l’action culturelle à l’Ircam, qu’elle met au point un séminaire « poésie et musique aujourd’hui » (2017-2020)[25],[26]. Après un siècle de crise du lyrisme, elle cherche à réarticuler autrement un dialogue[27] entre compositeurs[28] et poètes[29].
Son travail poétique sur l’énonciation et la polyphonie se poursuit par une collaboration avec des artistes contemporains, comme Fabien Lévy, Núria Giménez-Comas, ou encore Xu Yi. Laure Gauthier est à la recherche de nouvelles formes poétiques transmédiales où le poète est conçu comme co-auteur. « Nun hab’ ich nichts mehr »[30], par exemple, est une pièce pour soprano coloratura, ensemble et électronique, avec une musique de Fabien Lévy. « Back into Nothingness »[31] est un monodrame essentiellement parlé pour actrice-soprane, chœur et électronique, et musique de Núria Giménez-Comas. Les métamorphoses du serpent blanc[32], est un conte lyrique en six chants, musique de Xu Yi. En 2018, elle collabore avec Pedro García-Velásquez et Augustin Muller à partir de fragments de ses textes et de sa voix enregistrée à une installation sonore 3-D « Études de théâtre acoustique »[33] qui a été présentée au ZKM de Karlsruhe. En 2022, elle conçoit, toujours en collaboration avec Pedro García-Velásquez et Augustin Muller, Remember the future, une installation poétique et sonore qui propose une sieste acoustique et pour laquelle elle écrit les textes et enregistre la voix. Créée le 24 mars 2022 à Cesaré-cncm, cette installation offre un voyage au travers de lieux perdus et d'espaces intimes pour tenter de faire émerger des images ensevelies en l'absence d'image réelle.
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