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homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Julien Dray, né le à Oran (Algérie française), est un homme politique français. D'abord militant trotskiste, à la Ligue communiste révolutionnaire, il rejoint en 1981 le Parti socialiste. Il est l'un des fondateurs de SOS Racisme. Député de la dixième circonscription de l'Essonne de 1988 à 2012, il a été conseiller régional d’Île-de-France de 1998 à 2021.
Julien Dray | |
Julien Dray en 2012. | |
Fonctions | |
---|---|
Conseiller régional d’Île-de-France | |
– (23 ans, 3 mois et 11 jours) |
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Élection | 15 mars 1998 |
Réélection | 28 mars 2004 21 mars 2010 13 décembre 2015 |
Député français | |
– (23 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Élection | 12 juin 1988 |
Réélection | 28 mars 1993 1er juin 1997 16 juin 2002 17 juin 2007 |
Circonscription | 10e de l'Essonne |
Législature | IXe, Xe, XIe, XIIe et XIIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | SOC (1988-2007) SRC (2007-2012) |
Prédécesseur | Proportionnelle par département |
Successeur | Malek Boutih |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Oran (Algérie française) |
Nationalité | Française |
Parti politique | LC (1970-1974) LCR (1974-1981) OCI PS (1981-2022) |
Diplômé de | Université Paris 13 |
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Julien Dray naît le [1],[2] à Oran, en Algérie française, dans une famille juive séfarade. Ce fils d'instituteur et petit-fils d'horloger quitte l'Algérie avec sa famille en 1965[3]. Il est marié et père de trois enfants[4]. Son frère cadet Jean-Paul, chirurgien-ophtalmologue, est un ancien dirigeant du Tagar, a été un membre très actif du Betar et fait partie du Conseil représentatif des institutions juives de France[5],[6].
Julien Dray entame des études secondaires au lycée Olympe de Gouges de Noisy-le-Sec, puis au lycée Honoré-de-Balzac. Il est titulaire d’une licence d’histoire-géographie, obtenue à l’université Paris XIII et d’un diplôme d'études approfondies de sciences économiques[7].
À son arrivée au lycée Olympe de Gouges à Noisy-le-Sec, l'influence de quelques enseignants le pousse à s'intéresser à la politique. Il commence par participer à l'animation du ciné-club, ce lieu de rencontre devenant vite un lieu de débats[8]. Petit à petit, il se rapproche de la Ligue communiste (LC-SFQI section française de la IVe internationale, trotskiste) à laquelle il adhère[9]. C'est en 1973 qu'il s'y fait remarquer lors du mouvement contre la loi Debré[10] (qui devait permettre la suppression des sursis longs). Après son baccalauréat, il rentre en classe prépa au lycée Balzac où existait à cette époque un groupe actif de la Ligue communiste.
Lorsqu'il entre à l'université, Julien Dray rejoint le syndicat étudiant Mouvement d'action syndicale (MAS)[4]. S'impliquant de plus en plus dans la politique et le syndicalisme, il devient un des responsables du secteur Jeunesse de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). En 1977, la LCR devient majoritaire au MAS et Julien Dray entre au comité central[11] et plus tard deviendra le deuxième secrétaire général[réf. nécessaire]. En 1980, le MAS participe à la création de l'Unef-ID[12] au Congrès de Nanterre. À l'Unef-ID, bien que sa tendance « Luttes étudiantes action syndicale » (LEAS) soit largement minoritaire par rapport aux lambertistes qui obtiennent, derrière Jean-Christophe Cambadélis, la direction du syndicat, Julien Dray occupera ultérieurement le poste de vice-président.
Cependant, Julien Dray est exclu à l'automne 1981 de la LCR[4]. Après avoir vainement discuté avec Lambert, selon un témoignage ultérieur de Cambadélis, pour essayer d'obtenir le poste de président de l'Unef en échange de son ralliement à l'OCI, il rejoint le Parti socialiste, emmenant avec lui une partie des cadres étudiants de Leas et des trotskistes de la Seine-Saint-Denis[13].
À l’Unef-ID, il rejoint donc la Tendance pour l’unité syndicale, d’orientation socialiste. Il est bien accueilli par Jean-Marie Le Guen, dirigeant historique de cette tendance. Pour lui, l’arrivée de nouveaux militants expérimentés devait permettre de redynamiser la Tendance plus. En outre, il comptait sur les qualités d’organisateur et sur l’expérience de Julien Dray. Au congrès de 1982, la Tendance plus obtient un score encourageant, avec 30 % des mandats, mais rapidement la tendance atteint ses limites[14].
Après son entrée au Parti socialiste en 1981, Julien Dray fonde, avec quelques autres comme Laurence Rossignol, un groupe de réflexion nommé Question socialiste[4]. Ils se donnent alors pour objectif de construire un courant sur l’aile gauche du PS. Mais, ils commencent à se structurer réellement en 1987 quand Isabelle Thomas entre dans les instances dirigeantes du parti. Cette promotion leur permet de déposer un premier texte lors du congrès de Lille[14]. Mais ce congrès est surtout pour Question socialiste l’occasion de se faire connaître par l’aile gauche[14].
En 1984, Julien Dray termine ses études et se consacre alors à d'autres combats. Il participe avec plusieurs de ses proches, dont notamment Harlem Désir, à la fondation de SOS Racisme, au sein duquel il devient vice-président, de 1984 à 1988, distribuant dès , lors de la seconde Marche pour l'égalité et contre le racisme organisée par Convergence 84, des badges « Touche pas à mon pote »[13]. Le nouveau mouvement récupère le succès de ce que les médias appelleront « Marche des Beurs », éclipsant les Jeunes Arabes de Lyon et banlieue (Jalb), créé aux Minguettes à l'initiative du père Christian Delorme[13].
Pour récompenser son travail à SOS Racisme, François Mitterrand l'impose dans la dixième circonscription de l'Essonne. Parachuté alors qu'un candidat - Gérard Dupeyrat - avait déjà été désigné par le PS, Dray réussit à s'imposer lors des élections législatives de 1988, dans une circonscription dominée par le Parti communiste français, qui vient de tomber à 7 % des voix à la présidentielle. L'année suivante, sa liste d'union PS/PCF aux élections municipales de Sainte-Geneviève-des-Bois échoue face au communiste dissident et maire sortant, Jean Ooghe.
Il est réélu avec 50,36 % des voix lors des élections législatives de 1993[15], catastrophiques pour le PS, mais dans une des circonscriptions les plus à gauche de France. Actif dans les mouvements sociaux, il fait émerger toute une génération de jeunes militants, notamment Delphine Batho et Malek Boutih[16].
Il fonde en 1988 avec Jean-Luc Mélenchon le courant Nouvelle école socialiste[3], qui devient en 1991 la Gauche socialiste, dont l'orientation était opposée à l'ouverture vers le centre du second gouvernement Rocard. Ils déposent une première motion complète lors du congrès de Rennes de 1990. Lionel Jospin lui gardera rancune d'avoir soutenu le mouvement des lycées contre ses réformes[17]. L'année suivante, Marie-Noëlle Lienemann les rejoint[18]. La Gauche socialiste porte de manière très isolée dans le PS l'opposition à la Guerre du Golfe[19],[12]. Il soutient la ratification du Traité sur l'Union européenne, avant d'en tirer assez rapidement un constat d'échec d'une Europe politique, ce qui l'amène à une dénonciation des politiques libérales de la Commission européenne[20],[21].
Réélu député avec un mandat unique lors des élections législatives de 1997 avec 58,55 % des voix[22], il devient en 1998 vice-président du Conseil régional d'Île-de-France[23]. Le , Dray est nommé au comité national de lutte contre la violence à l'école[24].
Après dix ans de développement, l'entente s'effrite. Au début des années 2000, Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon, ce dernier ancien militant de l'Organisation communiste internationaliste (OCI), s'opposent de plus en plus souvent.
En 2002, l'onde de choc de l'échec de Lionel Jospin au premier tour des élections présidentielles se fait ressentir dans la Gauche socialiste. Julien Dray remporte néanmoins une nouvelle fois les élections législatives dans la dixième circonscription, avec 53,04 % des voix[25]. Plusieurs stratégies s'affrontent alors. Jean-Luc Mélenchon fait le choix de rejoindre Henri Emmanuelli et de fonder avec lui le Nouveau Monde, alors que Julien Dray et ceux qui étaient restés dans la Gauche socialiste décident de participer à la création du Nouveau Parti socialiste avec Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon[26]. Mais, dès , une nouvelle crise éclate au sujet de la participation à la majorité conduite par François Hollande[17]. La Gauche socialiste, réduite aux soutiens proches de Julien Dray, se rallie à la majorité peu avant le Congrès de Dijon[27], mais il ne fut pas suivi par Gérard Filoche et d'autres cadres, qui restent au NPS. À la fin du Congrès, Dray est nommé porte-parole du PS par François Hollande[26].
Lors de la consultation sur le Traité constitutionnel européen, Julien Dray se prononce pour le « oui »[28]. S'il continue à critiquer l'aspect libéral de la construction européenne[29], Dray considère que les mesures libérales comprises dans le TCE sont essentiellement des reprises des traités précédents (Maastricht, Amsterdam et Nice), déjà entérinés. En outre, il relève deux points positifs : d'abord, le renforcement du pouvoir du Parlement européen ; d'autre part, la Charte des droits fondamentaux. Enfin, Dray pensait que l'Europe ne pouvait se construire que par des compromis, et préférait attendre un rapport de force plus favorable à la gauche pour aller plus loin. D'ici là, il considérait que toute avancée était bonne à prendre[30].
Julien Dray s'est illustré de 1997 à 2003 en se spécialisant sur les thèmes de la sécurité au sein du PS[31], où ses prises de position « sécuritaires » ont souvent tranché avec celles de ses camarades de parti.
Ami de longue date de Ségolène Royal[32], il est l'un de ses tout premiers soutiens lorsque celle-ci annonce, à l'automne 2005, qu'elle envisage d'être candidate à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle de 2007[33]. Il a, depuis lors, affiché son soutien à la présidente de la région Poitou-Charentes. Dray a fait partie de son équipe restreinte de campagne présidentielle, en qualité de « Conseiller chargé de la coordination des porte-paroles »[34].
Lors des élections législatives de 2007, il remporte à nouveau la dixième circonscription, avec 53,48 % des suffrages[35]. En 2008, il pose sa candidature au poste de 1er secrétaire du PS en vue du Congrès de Reims[36] et signe la contribution de François Hollande en juin. En 2009, mis en examen, avant que l'enquête ne cesse, à la suite de pressions politiques (d'après le Canard Enchaîné), il est un temps écarté de la liste socialiste en vue des élections régionales de 2010 par la fédération de l'Essonne[37].
Julien Dray est aussi un membre fondateur du courant proche de Ségolène Royal « L'Espoir à gauche »[38], fondé en par Vincent Peillon, aux côtés de Manuel Valls, Jean-Louis Bianco, David Assouline, François Rebsamen, Gérard Collomb ou Jean-Noël Guérini[39].
Julien Dray a été l'un des administrateurs de l'association des amis de l'Institut François-Mitterrand[réf. nécessaire].
Le , il est victime d'un malaise cardiaque[40].
Après s'être positionné un temps à la gauche du Parti, il adhère à la formule de Jean-Christophe Cambadélis d'une nouvelle « alliance populaire »[41] expliquant « Il va falloir que l'on change tout. Cela veut dire que, peut-être même, à un moment ou à un autre, se posera la question de notre nom (...) C'est un travail qui va commencer maintenant et qui vise à refonder la gauche, avec une identité nouvelle. Je pense que le terme le plus exact aujourd'hui, c'est pour nous d'être les nouveaux progressistes et de se battre pour l'émancipation. C'est le mot clef »[42]. Après le Congrès de Poitiers, il intègre le secrétariat national chargé de cette « alliance populaire »[41]. Durant le quinquennat de François Hollande, il est un conseiller de l'ombre du président, qui a notamment eu pour mission de cornaquer Emmanuel Macron ou encore d'envisager la mise en place d'une campagne pour la réélection du chef de l'État pour 2017, avant que celui-ci ne renonce[43].
Le , à propos de la controverse sur la sécurité lors de l'attentat de Nice, il explique sur BFM TV que « la faille est aussi par la pression populaire des gens qui n'ont pas envie d'attendre »[44],[45].
Il est membre du comité politique de la campagne de Vincent Peillon pour la primaire citoyenne de 2017[46].
À la rentrée 2017, il rejoint LCI afin de prendre part à un débat hebdomadaire[47].
En , il rend public son souhait d'être candidat pour le PS aux élections européennes qui se tiennent l'année suivante[48].
Fin 2021, il élabore une stratégie visant à proposer la candidature de François Hollande à l'élection présidentielle, en lieu et place de celle d'Anne Hidalgo, mais abandonne ce projet au bout de quelques mois[49].
Chroniqueur sur la chaine d'info CNews, il affirme le vendredi 12 mars 2021 qu'il « ne tire pas un trait d'égalité entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen », car selon lui « les choses ne sont pas de la même nature ». Ces propos suscitent les réactions de plusieurs cadres du Parti socialiste, dont le premier secrétaire Olivier Faure, qui estime que « Si Marine Le Pen est plus habile que son père, elle n'en est pas moins à l'extrême-droite que lui. La vraie différence est qu'elle est plus dangereuse parce qu'elle a la volonté de gagner là où son père se limitait au témoignage et à la provocation », tandis que pour le député Boris Vallaud, « l'extrême droite, c'est l'extrême droite, peu importe qui la représente »[50].
Le , il annonce avoir quitté le Parti socialiste à la suite de la signature d'un accord du parti avec La France insoumise en vue des élections législatives de 2022. Dans le même temps, il fonde le mouvement politique « Réinventez ! »[51].
Julien Dray a été élu député le pour la IXe législature dans la nouvelle dixième circonscription de l'Essonne[52], il a été réélu le pour la Xe législature[53], puis le pour la XIe législature[54], réélu le pour la XIIe législature[55] et le pour la XIIIe législature[56]. Le , Julien Dray est nommé en tant que chargé de mission temporaire auprès du premier ministre Lionel Jospin[57].
À l’Assemblée nationale, il occupe la place no 416 sur les bancs du groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Il a été successivement membre des commissions des affaires culturelles, familiales et sociales de 1988 à 2000[54], des finances, de l’économie générale et du Plan de 1994 à 2002[54], des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République de 1993 à 2002[54], de contrôle de la gestion du fonds d’action sociale en 1990[54], de la commission d’enquête parlementaire sur la situation dans les prisons françaises en 2000[54], sur l’immigration clandestine et le séjour irrégulier d’étrangers en France de 1995 à 1997[54], puis membre de la commission des affaires culturelles, du groupe d’amitié France-Canada[58] et vice-président du groupe d’amitié France-Québec[59] en 2002[55].
En 2010, il est membre de la commission des lois, président du groupe d’amitié France-Koweït[60] et secrétaire du Groupe d'amitié France-Israël[56],[61].
Au cours de l’année 2010, Julien Dray est actif durant vingt-sept semaines à l’Assemblée nationale et participe à vingt-sept séances en commission[62]. Il fait partie des députés qui saisirent le Conseil constitutionnel le contre la Loi de finances de 1997[63], le contre la Loi pour la sécurité intérieure de 2003[64], le contre la Loi de sécurité financière[65], le contre la Loi portant réforme des retraites[66], le contre la Loi pour la confiance dans l'économie numérique[67], le contre la Loi de programmation pour la cohésion sociale[68], le contre la Loi pour l’égalité des chances[69], le contre la Loi relative à l’immigration et à l’intégration[70], le contre la Loi relative au secteur de l'énergie[71], le contre la Loi relative à la prévention de la délinquance[72], le contre la Loi instaurant le service minimum d’accueil dans les établissements scolaires[73], le contre la Loi relative à la reconduction à la frontière des jeunes roumains[74], le contre la Loi relative au contrôle de la validité des mariages[75], le contre la Loi portant réforme des retraites[76], le contre la Loi de réforme des collectivités territoriales[77], le contre la Loi de financement de la sécurité sociale pour 2011[78].
Il choisit de ne pas se représenter aux élections législatives de 2012 et laisse son siège le au nouveau député élu le , Malek Boutih.
Le , Julien Dray est élu conseiller régional d’Île-de-France[79], sur le quota essonnien de la liste de Jean-Paul Huchon. Il devient alors vice-président du conseil régional d'Île-de-France, chargé de la jeunesse à partir de 2002.
Il est réélu le et devient vice-président chargé de la culture. Réélu le , il est toujours en 2010 cinquième vice-président chargé de la culture[80].
Non reconduit par les siens en Essonne pour les élections régionales de 2015, il est finalement repêché par Claude Bartolone avec le soutien du proche de Manuel Valls Luc Carvounas pour devenir tête de liste dans le Val-de-Marne : « Une page a été tournée. Des générations ont voulu s’émanciper. À elles de faire la démonstration qu’elles en sont capables. Dans le Val-de-Marne, je commence une nouvelle aventure[81]. »
Julien Dray est membre du bureau national du Parti socialiste depuis 2003[82], il fut secrétaire national chargé de la communication et de la presse jusqu’en 1996, secrétaire national chargé de la sécurité de 1997 à 2003, porte-parole de 2003 à 2008, et secrétaire national chargé des programmes et des études[Quand ?]. Il fut aussi fondateur et animateur du courant Gauche socialiste. Julien Dray a par ailleurs été candidat au poste de premier secrétaire de son parti, sans succès.
Il lance en avril 2022 un mouvement appelé Réinventez ![83].
Fin 1999, Julien Dray est mis en cause dans une enquête préliminaire pour l'achat d'une montre d'une valeur de 250 000 francs (38 000 euros), dont 150 000 francs payés en liquide[84]. L'affaire est finalement classée sans suite[85].
Déjà, à l’époque de SOS Racisme, au milieu des années 1980, les militants avaient noté ce penchant dispendieux. « À SOS, nous avons découvert, non sans surprise, sa passion pour les lunettes, les montres, les stylos, les cartables et les scooters. C’est un véritable maniaque », écrit Serge Malik, l’un des fondateurs du mouvement, dans son livre, Histoire secrète de SOS Racisme.
Julien Dray a fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte le par le parquet de Paris pour abus de confiance à la suite d’un signalement de TRACFIN, la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances, portant sur des mouvements de fonds suspects à partir de comptes de l’association « Les Parrains de SOS Racisme » et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) depuis . Les enquêteurs soupçonnaient Julien Dray d’avoir bénéficié d’une partie de ces sommes, évaluées au total à 351 027 €[86]. Selon ce rapport, les enquêteurs de la cellule anti-blanchiment avaient relevé notamment des versements allant jusqu'à 18 500 € euros chez l'horloger Breguet. « Nombre de chèques tirés enregistrés posent la question de leur contrepartie. Les émetteurs ont en effet soit leur siège social dans le département dont M. Dray est l'élu, soit ils ont obtenu un chantier public dans sa circonscription, soit obtenu un marché public avec le Conseil régional d'Ile-de-France », écrit Tracfin dans son rapport[87].
Selon le magazine Paris Match du [88], les achats des montres se feraient avec carte American Express Centurion, un modèle spécial VIP fabriqué en titane dont il n’existe qu’une centaine de porteurs en France. Le magazine révèle que Julien Dray a également un faible pour les cartables et les stylos de marque. Il peut dépenser 2 000 ou 3 000 euros notamment chez Mora, près du Sénat, la Mecque parisienne du stylo de collection.
Selon le journal Le Monde du [89], Julien Dray a fait l’objet d’un rappel à la loi[90] (voie alternative aux poursuites) portant sur une somme de sept mille euros, sans références avec les sommes publiées par certains journaux sur sa collection de montres de luxe. Les sommes en cause ayant été remboursées et en l'absence de plainte, Julien Dray n'a pas été renvoyé devant le tribunal correctionnel. Le procureur de Paris a estimé que les investigations n’avaient pas mis « en évidence un train de vie personnel dispendieux de la part de Julien Dray » tout en reconnaissant cependant un abus de confiance après l'achat, pour 7 000 euros, de l'une de ses montres de valeur que Dray collectionne, avec un chèque de l'association «10e circonscription » de l'Essonne[91].
Cette affaire a nui à la carrière de Julien Dray, lui occasionnant une courte traversée du désert, notamment matérialisée par le refus du Parti socialiste de l'investir pour les élections régionales de 2010[92], et par les distances alors prises à son égard par SOS Racisme, association qu'il a cofondée[93]. Toutefois, sitôt le rappel à la loi prononcé, Julien Dray est finalement investi par le PS aux régionales, comme tête de liste en Essonne[94].
Les trois saisons (2016, 2018 puis 2020) de la série télévisée Baron noir tournent autour du personnage de Philippe Rickwaert qui s'inspire largement de Julien Dray[95],[96]. Il l'a d'ailleurs confirmé en déclarant « Le Baron Noir, c'est moi »[97]. Philippe Rickwaert est dans cette série, tout d'abord député-maire socialiste de Dunkerque, mais il est surtout un très influent conseiller de l'ombre du président Francis Laugier, puis d'Amélie Dorendeu dont il oriente le parcours et l'ascension jusqu'à ce qu'elle succède à Laugier à l'Élysée. Il manœuvre pour réaliser l'union de la gauche avec le parti fondé par Michel Vidal (qui rappelle Jean-Luc Mélenchon[98]) et se débat aussi avec la justice à la suite de malversations avec l'office HLM de Dunkerque, ce qui l'envoie temporairement en prison.
Julien Dray est l’auteur ou coauteur de divers ouvrages dont :
Julien Dray a participé à la préparation et au tournage du documentaire La Disparition ? réalisé en 2021 par Jean-Pierre Pozzi.
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