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sculptrice française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Juana Muller, née le à Santiago du Chili et morte le à Paris[1], est une sculptrice chilienne de la nouvelle École de Paris.
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(à 41 ans) 14e arrondissement de Paris |
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Juana Muller naît le à Santiago du Chili. Son père Henri Alfred Muller, négociant dans le textile né à Hambourg en 1885, et sa mère Johanna Goldmann, née Reese en 1887 à New York, se sont mariés en 1910 à Hambourg, puis se sont installés à Santiago. À partir de 1913 et pendant la première Guerre mondiale, elle vit avec sa mère à Hambourg, son père demeurant en Amérique du Sud[2].
Après des études de 1930 à 1933 à l'École des beaux-arts de Santiago où elle est élève de Lorenzo Domínguez Villar (es) puis de Julio Antonio Vásquez à partir de 1931, Juana Muller y devient de 1933 à 1937 assistante de l'atelier de sculpture. En 1935 elle expose 0tilia (bronze, 48,5 × 38,5 × 28 cm ; collection du Musée d'Art contemporain de Santiago (es)) au Salon officiel de l'État présenté au musée national des Beaux-arts de Santiago. Elle obtient en 1936 la deuxième médaille au Salon de Viña del Mar et un prix au IVe Centenaire, Exposition nationale des arts plastiques de Valparaíso, en 1937 la troisième médaille au Salon officiel de Santiago. Plusieurs voyages en Europe, en Italie et, conférencière sur une croisière, en Grèce lui permettent à partir de 1936 et jusqu'en 1939 d'approfondir sa culture artistiques.
Ayant reçu une bourse, Juana Muller s'installe en 1937 à Paris, rue Jules-Chaplain, dans un modeste studio, travaille d'abord dans l'atelier d'Ossip Zadkine, rue de la Grande-Chaumière, qui la considère en 1938 comme « la plus douée de (ses) élèves »[2], puis, en 1939, chez Constantin Brâncuși, au no 11 impasse Ronsin, qu'elle aide dans la réalisation de La Tortue volante (musée Guggenheim de New York) et avec qui elle entretiendra une longue correspondance. Juana Muller expose pour la première fois en France au Salon d'automne de 1938, les deux sculptures qu'elle y présente étant remarquées dans une chronique en décembre du Mercure de France. Elle participe l'année suivante à la 50e exposition des artistes indépendants, Centenaire du peintre indépendant Paul Cézanne au .Grand Palais.
En 1939, après un voyage en Angleterre et un séjour à Santiago en novembre, Juana Muller quitte son appartement-atelier installé à Paris au no 61 rue Mathurin-Régnier, habite en février-mai 1940 à Rives près de Grenoble. Un projet de mariage avec le psychiatre Sylvain Eliascheff n'aboutit pas. Durant les années de guerre elle se trouve en à Varces-Allières-et-Risset en Isère, à La Ferté-Saint-Aubin qu'elle quitte sous les bombardements pour Agen, la chronologie de ses déplacements demeurant imprécise. Elle rentre ensuite à Paris[3].
Juana Muller et Jean Le Moal, qui s'étaient croisés avant-guerre à l'Académie Ranson se retrouvent en et se marient le . Plusieurs toiles de Le Moal qui précèdent son passage à la non figuration évoquent Juana Muller, notamment Jeune fille à la lampe (datant de )[4], reproductions de deux études et Juana ou Figure à la lampe (1944)[5], toutes deux peintes rue de Grenelle dans l'appartement de Jean Bertholle qui a accepté le poste de directeur artistique à la Faïencerie de Gien, puis Juana (1946)[6]. Les deux artistes vivent rue Mathurin-Régnier puis, à partir de 1948, au no 4 rue de Bérite, Juana Muller travaillant depuis 1946 dans un atelier au no 7 rue Jean-Ferrandi. Pendant l'été ils séjournent fréquemment à partir de 1945 à Larmor-Baden dans l'ancien moulin de Pen en Toul dont Jean Le Moal a fait l'acquisition en 1937. Leur fille Anne naît le , leur fils François le .
Juana Muller se lie à partir de 1944 avec les amis peintres et sculpteurs de Le Moal, Alfred Manessier, Jean Bazaine, Jean Bertholle, Étienne-Martin, François Stahly, Étienne Hajdu et Simone Boisecq, plus tard Eudaldo venu lui aussi du Chili en 1949. Elle expose en à Lyon à la galerie Folklore de Marcel Michaud avec Le Moal, Manessier, Singier, Tal-Coat et Étienne-Martin[7], en 1947 avec Bertholle, Étienne-Martin, Véra Pagava et Stahly à la galerie Jeanne Bucher, en avril et à la galerie M.A.I., dirigée à Paris par Michaud, avec Étienne-Martin, Stahly et Marie-Thérèse Pinto[8] (préface de Henri-Pierre Roché). Elle participe de 1946 à 1952 au Salon de Mai et, de 1949 à 1952, au Salon de la jeune sculpture auprès notamment de Marta Colvin, Marie-Thérèse Pinto, Alicia Penalba.
En 1948, Étienne-Martin fait découvrir à Juana Muller l'enseignement de Gurdjieff. À partir de 1950, elle travaille avec Stahly et Étienne-Martin au projet de la décoration, sculptures et objets liturgiques, de l'Église Saint-Rémy de Baccarat (architecte Nicolas Kazis). Durant l'été 1951, Juana Muller, Jean Le Moal et leurs enfants sont accueillis à Alba-la-Romaine par le peintre Eudaldo et sa compagne Consuelo Araoz.
Juana Muller met fin à ses jours à Paris le .
« Je crois que la place par excellence des sculptures est le plein air. Mes sculptures particulièrement, je souhaiterais les placer dans un jardin. L'opposition et en même temps le rapport qui s'établit entre la vie végétale et la vie des formes me touche beaucoup », confiait Juana Muller qui écrivait aussi : « Ce n'est que lorsqu'on sera libre de ses automatismes qu'on pourra trouver ce grand silence plein de tout ce qui existe. »[9]
« [Que ses œuvres] soient empreintes de gravité, voire d'hiératisme, qu'elles puissent évoquer des objets culturels pour des sociétés fort éloignées de la nôtre, impossible de ne pas le reconnaître. Un mystère habite leurs formes simplifiées, non seulement les creux où s'épanouissent les ombres, mais aussi les surfaces que touche la lumière, ces surfaces quelque peu âpres, raboteuses comme le sont celles des bois taillés à grands coups ou celles des pierres que le temps a griffées en les dotant d'une vie à la fois secrète et attirante. »
« Brancusi sentait, et il m'en a fait part, que Juana Muller faisait partie, comme lui, de la grande "Tradition" de l'Art, où l'apparente modernité n'est qu'un accident inévitable pour toute œuvre authentique. »
« [Juana Muller] appartient à cette race d'être pour qui la vie [ne] fut qu'une longue marche vers l'authenticité la plus totale. Sculpteur, son travail ne supportait aucun mensonge. Revenant à des formes très essentielles, son attitude était celle d'une créature infiniment ouverte et attentive à tout […]. Maintenant qu'elle n'a plus de mains, de chair pour terminer cette œuvre restée à son aurore, elle l'accomplira […] dans le cœur de ceux qui sauront lire le message exemplaire dont elle témoigne fait de courage, d'humilité et de certitude.Étienne-Martin[10]. »
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