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sculpteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jephan de Villiers, né Jean-François Le Jolis de Villiers au Chesnay-Rocquencourt le , est un sculpteur français.
Vers l'âge de 14 ans, il commence à réaliser d'immenses villages de terre, d'écorces et de feuilles dans le jardin de sa grand-mère près de Versailles. Quelques années plus tard, il remplit de gouaches des coquilles d'œuf et les jette par la fenêtre sur de grands papiers noirs. Il aime le cirque, le théâtre et le mime. Son travail de sculpteur et de poète ne s'arrêtera jamais. Après ses études, il fait son service militaire comme sous-lieutenant de cavalerie en Algérie. Dans les années soixante, il découvre l'atelier reconstitué de Constantin Brancusi. Naissance des "Structures Aquatiales" à Paris en 1966. Un an plus tard, il s'installe à Londres et y expose régulièrement son travail. En 1976, lors d'un voyage à Bruxelles, Jephan de Villiers découvre la forêt de Soignes et ramasse le premier "bois-corps" préfiguration du "Voyage en Arbonie"[1]. Dès lors, tout ce qu'il utilise vient de ce monde secret des végétaux tombés sur la terre où ils pourrissent, se perdent et se transforment. Ces racines, ces écorces de bouleau, ces bogues, ramassés au cours de ses promenades en forêt, vont devenir des peuples de nomades, des forêts en marche, des anges chevauchant des ours géants. Ce peuple de bois mort s'avance en longs défilés silencieux, étranges tribus d'un territoire imaginaire.
Des "Fragments de mémoire" ont été déposés à travers le monde.
Depuis 2000, Jephan de Villiers vit et travaille en Charente-Maritime non loin de l'estuaire de la Gironde. En 2005, un espace d'exposition permanente a été inauguré en Haute-Saintonge.
De nombreux écrivains, poètes et critiques d'art ont écrit sur son travail de sculpteur dont voici quelques extraits:
"Aussi singulier et incomparable que soit son univers, Jephan de Villiers fait partie de cette famille d’artistes que réunit une commune affinité avec la perception archaïque du monde, une commune attirance pour les matières, les techniques, la sensibilité des réalités antérieures, sociétés primitives de la civilisation agricole détrônée par l’industrie, voire tribus paléolithiques des origines. Une nostalgie en somme des époques où l’homme, encore noyé dans la pensée sauvage ou venant tout juste d’inventer l’écriture, semblait faire corps avec son environnement naturel, dont la société des laboratoires, des usines et des bureaux l’a irrémédiablement éloigné depuis. (...)
À l’époque où disparaissent les dernières sociétés primitives, il est significatif que certains artistes éprouvent le besoin d’en réinventer d’autres, purement imaginaires, de magnifier aussi, comme Jephan de Villiers, le microcosme quasi subliminal d’une nature qui ici ou là paraît tomber en ruines, qu’ils s’attachent en somme à recycler dans leurs rêves les fragments des mondes engloutis. Par l’excès même de ses succès technologiques, la révolution industrielle triomphante réactive aujourd’hui la nostalgie des civilisations défuntes et de leurs technologies disparues. Ce n’est pas un hasard si, au moment précis où l’homme accède à l’immortalité de la réalité virtuelle s’impose, symétriquement, le retour symbolique à la terre, aux feuilles et aux racines, comme dans l’univers poétique archaïsant de Jephan de Villiers." Laurent Danchin, Aux frontières de l'art brut éd. Le livre d'art - col. Mycelium, 2014. Extrait pages 219 à 221 L’Arbonie, une civilisation archaïque imaginaire (ISBN 978-2-35532-181-8)[2]
"Une œuvre qui nous force à imaginer, qui nous projette vers la précarité de notre humanité, moments fugaces de notre durée. La forêt est source de trésors. Encore faut-il savoir en lire les secrets... artiste à la fois sculpteur, poète et metteur en scène, qui utilise les mousses, plumes, feuilles et "bois-corps" que lui offre la forêt. Ces matériaux nés du vent, de l'humus et des ans lui donnent l'occasion de mettre en parallèle la mémoire de l'homme et la mémoire du bois. Extrait texte, Le peuple sous l'écorce éd. du Rouergue 2007 (ISBN 978-2-8415-6836-9)[3]
"Jephan de Villiers n'arrache, ni ne prend. Tout ce qu'il utilise vient du monde des choses tombées. Des corps végétaux chutent vers la terre, y pourrissent et y meurent. Jephan en ramasse certains. "Ceux qui m'appelle", dit-il. Il les couche près de lui en son atelier, et, un jour, les choisit et "les élève pour la deuxième fois". La première fois, c'est l'arbre qui les porte vers le haut. Puis cela tombe, s'enfuit et se perd, si personne n'y prend garde. Mais qu'on réponde à l'appel, qu'on élise et conserve, faisant confiance au temps, et le petit morceau de forêt trouve son second souffle... " Extrait du texte L'enfant qui portait la forêt sur son dos Caroline Lamarche 2021[4]
Triptyque "Cantique à la mémoire d'un arbre" Musée d'art moderne de Bruxelles Belgique / Ministère de la culture française, fédération Wallonie-Bruxelles Belgique / Musée Bibliotheca Wittockiana, Bruxelles Belgique / Musée d'art moderne de Gand Belgique / BAM - Musée des Beaux-Arts de Mons Belgique / Centre d'art contemporain d'Anvers Belgique / The state Arizona state university Art collection États-Unis / Cathédrale de Coventry Grande-Bretagne / Académie de peinture et de sculpture de Shangaï Chine / Musée d'Ixelles, Bruxelles Belgique / Maison communale de Tourinnes-la-Grosse Belgique / Banque BNP Paribas, Bruxelles Belgique / Musée du petit format Belgique / Centre d'art contemporain de Montbéliard France / Maison communale de Watermael Boitsfort, Bruxelles Belgique / Bibliothèque de Watermael Boitsfort, Bruxelles Belgique / Centre d'art contemporain de l'Abbaye d'Auberive France / Espace d'art contemporain de l'Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, Ginals France / Mairie de Mérignac - Bordeaux agglo - France / Espace Mémoire, Watermael Boitsfort, Bruxelles Belgique / Musée des Beaux-Arts Denys Puech, Rodez France / Musée la Fabuloserie, à Dicy France / Station de métro Albert, Bruxelles Belgique / L'Atelier Musée, Montpellier France / Bibliothèque nationale de France, Paris France / Musée Paul Valéry, Sète France / Musée du Gers, Abbaye de Flaran, Valence-sur-Baïse France
Dans l'espace public
En 2021, la sculpture monumentale Les Âmes-oiseaux est installée dans le port de Mortagne-sur-Gironde. Les Âmes-oiseaux veillent sur l'estuaire et l'océan comme elles le font déjà depuis 1998 sur la forêt de Soignes à Watermael-Boitsfort Bruxelles.
En avril 2004, deux sculptures monumentales J'ai vu la forêt s'envoler accompagnées de 210 Fragments de mémoire et Le Chariot à mémoire sont inaugurées à la station de métro Albert à Bruxelles.
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