Jacques Hadamard

mathématicien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Jacques Hadamard

Jacques Salomon Hadamard, né le à Versailles et mort le à Paris, est un mathématicien français, connu pour ses travaux en théorie des nombres, en analyse complexe, en analyse fonctionnelle, en géométrie différentielle et en théorie des équations aux dérivées partielles[1].

Faits en bref Naissance, Décès ...
Jacques Hadamard
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Père
Amédée Hadamard (d)
Parentèle
Laurent Schwartz (petit-neveu)
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Distinctions
Œuvres principales
Œuvres de Jacques Hadamard (d)
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Signature
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Vue de la sépulture.
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Biographie

Résumé
Contexte

Famille et années de formation

Jacques Salomon Hadamard est né, en 1865, dans une famille juive française. Son père, Amédée Hadamard (1828-1888), originaire de la Moselle, était professeur d'histoire, de grammaire et de littérature classique au lycée impérial de Versailles, puis au lycée Charlemagne à Paris. Sa mère Claire Marie Jeanne, née Picard, donnait des leçons de piano. Il a trois sœurs, nées après lui, Jeanne Hortense, Suzanne Jeanne et Germaine Consuelo[2] (1875-1946). Jeanne, née en 1869, décéda en 1870, avant le siège de Paris. Suzanne Jeanne, née en 1871, décéda en 1874. L'épisode de la guerre de 1870 fut désastreux pour la famille.

Jacques étudia au lycée Charlemagne, où il excellait, sauf  paradoxalement  en mathématiques. En 1875, son père, Amédée, devint professeur au lycée Louis-le-Grand où il continuait ses études[3]. Jacques fut reçu premier au concours général en algèbre et en mécanique en 1883.

L'année suivante, il entra premier à l'École normale supérieure. C'est Émile Picard qui y dirigea ses travaux de recherches.

Il se marie, en 1892, avec Louise Anna Trénel[4] (1868-1960), avec qui il aura trois fils, Pierre Amédée Isaac (1894-1916), Étienne (1897-1916) et Mathieu Georges (1899-1943), et deux filles, Cécile Mariette et Jacqueline.

Il est le beau-frère du grand-rabbin David Haguenau et du grand-rabbin Simon Debré[5].

Débuts dans la vie active

En 1889, il enseigna au lycée Saint-Louis, puis à partir de 1890 au lycée Buffon. Il eut comme élève Maurice Fréchet et eut des contacts avec Émile Borel à l'École normale, jusqu'au départ de ce dernier pour la faculté des sciences de Lille en 1893.

Il obtint son doctorat en 1892, sous la direction de Picard, pour des recherches sur les fonctions définies par séries de Taylor[6]. La même année, il se maria avec Louise-Anna Trénel (1858-1960)[7],[8].

Carrière d'universitaire

Il enseigne tout d'abord à la faculté des sciences de l'université de Bordeaux en tant que chargé de cours d'astronomie et mécanique rationnelle de à février 1896 puis professeur titulaire (successeur de Gaston Lespiault[9]). Il y subit l'influence de Pierre Duhem. Il retourna ensuite à Paris en tant que maître de conférences (oct. 1897) (en remplacement de Paul Painlevé) à la Faculté des sciences de l'université de Paris, et obtient le titre de professeur adjoint en . En , il devient également suppléant de Maurice Lévy à la chaire de mécanique analytique et mécanique céleste du Collège de France (à la suite de Paul Painlevé).

À la suite de l'affaire Dreyfus (la femme de Dreyfus, née Lucie Hadamard, était la fille de David Hadamard, un cousin du père de Jacques), il s'engagea politiquement dans la reconnaissance juive à partir de 1897.

En 1906, il devient président de la Société mathématique de France[10]. En 1909, il obtient la chaire de mécanique analytique et mécanique céleste au Collège de France. Trois ans plus tard, il succède à Henri Poincaré à l'Académie des sciences et à Camille Jordan à l'École polytechnique. En 1920, il créa le séminaire « Analyse de mémoires », dit « séminaire Hadamard », premier séminaire de mathématiques à Paris. En 1920, il devient également professeur à l'École centrale Paris. Jacques Hadamard fut aussi président d'honneur de l'Union rationaliste de France.

Fin de vie

Ses deux premiers fils, Pierre[11] et Étienne[12], meurent au front en 1916[13].

En 1940, il fuit l'Occupation avec sa famille grâce à Louis Rapkine et s'installe aux États-Unis. L'accueil n'est pas des plus chaleureux. On raconte que Jacques Hadamard ne parvient même pas à se faire reconnaître comme mathématicien auprès des universitaires américains[14]. Pour subsister, il donne des conférences à la Free French University (École libre des Hautes études qui, à la fin de la guerre, sera relocalisée en France pour devenir l'École des Hautes études en sciences sociales (EHESS)[15]), une école créée à l'initiative de Claude Lévi-Strauss pour permettre aux intellectuels français exilés à New York de continuer à s'exprimer. Elle est financée par la Fondation Rockefeller. Jacques Hadamard apprend la mort de son troisième et dernier fils, le lieutenant Mathieu Hadamard, en 1943, en Libye[16]. À la fin de la guerre, il retourne s'installer à Paris.

Il reçoit en 1956 la médaille d'or du CNRS pour l'ensemble de son œuvre[17].

En 1962, la mort de son petit-fils, Étienne Picard, le fils de sa fille Cécile, dans un accident de montagne l'affaiblit considérablement. Il meurt l'année suivante à l'âge de 97 ans.

Postérité scientifique

Son résultat le plus célèbre est la démonstration obtenue en 1896 du théorème des nombres premiers (démontré indépendamment la même année par Charles-Jean de La Vallée Poussin). Il a aussi établi la notion de problème bien posé dans le domaine des équations différentielles.

Il a laissé son nom aux matrices de Hadamard utilisées dans la transformée de Hadamard dont le champ d'application est vaste : algorithmes quantiques (porte de Hadamard), traitement du signal, compression de données, etc. ainsi qu'au développement d'une fonction méromorphe en produit de Hadamard, au produit de Hadamard de deux séries et aux variétés de Hadamard. La pseudo-transformation de Hadamard est également utilisée en cryptographie.

De plus, on retrouve son nom dans le théorème de Cauchy-Hadamard, énoncé par Cauchy, mais redécouvert et popularisé par Hadamard. Ce théorème dit sur quel disque une série entière converge.

Célèbre pour sa distraction, il aurait servi de modèle principal pour le personnage du savant Cosinus.

Publications

Ouvrages

Distinctions

Décorations

  • Grand-croix de la Légion d'honneur Grand-croix de la Légion d'honneur Il est fait officier le , promu commandeur en . Il est élevé à la dignité de Grand officier le , et de grand-croix le [19]

Prix et récompenses

Honneurs

Notes et références

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