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prince Napoléon, général, prince et comte français, membre de la famille Bonaparte De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte, dit Napoléon-Jérôme[2], prince français[3], dit le prince Napoléon[N 1], prince de Montfort, comte de Meudon et de Moncalieri[4], né le à Trieste et mort le à Rome, est une personnalité politique et militaire française du Second Empire, cousin germain de l’empereur Napoléon III.
Napoléon-Jérôme Bonaparte | |
Le prince Napoléon (Jérôme) par Hippolyte Flandrin (1860). | |
Fonctions | |
---|---|
Député français | |
– (1 an, 3 mois et 16 jours) |
|
Élection | 14 mai 1876 |
Circonscription | Corse |
Législature | Ire (Troisième République) |
Groupe politique | Appel au peuple |
Successeur | Georges Eugène Haussmann |
– (2 ans, 6 mois et 4 jours) |
|
Élection | 13 et 14 mai 1849 |
Circonscription | Sarthe |
Législature | Assemblée nationale législative (Deuxième République) |
Prédécesseur | Assemblée nationale constituante |
Successeur | Corps législatif |
Ministre de l'Algérie et des Colonies | |
– (9 mois) |
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Monarque | Napoléon III |
Gouvernement | IIIe |
Prédécesseur | Ferdinand Hamelin (indirectement, ministre de la Marine et des Colonies) |
Successeur | Prosper de Chasseloup-Laubat |
Sénateur du Second Empire | |
– (18 ans et 7 jours) |
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Prédécesseur | Proclamation de l'Empire |
Successeur | Abolition de l'Empire |
Biographie | |
Titre complet | Prince Napoléon Prince de Montfort Comte de Meudon et de Moncalieri |
Dynastie | Maison Bonaparte |
Nom de naissance | Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte |
Surnom | « Plon-Plon » |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Trieste (Autriche) |
Date de décès | (à 68 ans) |
Lieu de décès | Rome (Italie) |
Sépulture | Basilique de Superga (Turin) |
Père | Jérôme Bonaparte |
Mère | Catherine de Wurtemberg |
Conjoint | Marie-Clotilde de Savoie |
Enfants | Victor Bonaparte, prince Napoléon Louis Bonaparte Marie-Laëtitia Bonaparte |
Distinctions | Médaille militaire (1854) Grand-croix de la Légion d'honneur Ordre des Séraphins[1] |
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Fils cadet de Jérôme Bonaparte (le prince Jérôme), ancien roi de Westphalie, et de Catherine de Wurtemberg, le prince Napoléon naît en exil à Trieste. Il est le frère de la princesse Mathilde. À la mort de sa mère en 1835, il est accueilli par sa tante Hortense à Arenenberg, où il se lie d'amitié avec son cousin germain Louis-Napoléon. Il suit, de 1837 à 1840, des études militaires à Ludwigsburg et devient officier dans le régiment des Gardes du roi de Wurtemberg. En , il voyage en compagnie d'Alexandre Dumas à Livourne et dans l'archipel toscan, où les deux hommes visitent l'île de Montecristo, que Dumas mettra au cœur de son célèbre roman[5].
En 1847, le prince Napoléon se rend à Londres pour y retrouver son cousin qui vient de s'évader de la forteresse de Ham. À l'insu de Louis-Napoléon, il a une liaison avec la célèbre tragédienne Rachel, dont son cousin est également l'amant.
En 1848, il est élu représentant de la Corse à l'Assemblée constituante, dont il est le plus jeune membre (il a 26 ans) et où il siège à l'extrême-gauche. Réélu député de la Sarthe lors des élections législatives de , il reste fidèle au parti de la Montagne, ce qui lui vaut le surnom de « prince de la Montagne ». Il s'oppose ainsi à son cousin, qui a été élu président de la République avec le soutien du parti de l'Ordre et qui se débarrasse momentanément de lui en l'envoyant comme ministre plénipotentiaire à Madrid. Après le coup d'État du , il intervient auprès de son cousin pour atténuer la répression contre les républicains.
Prince français, Altesse impériale et sénateur en 1852, général de division[6] en 1853, il est président de l'Exposition universelle de 1855. Du 16 juin 1856 au 6 octobre 1856, il conduit un voyage dans les mers du Nord à bord de la corvette La Reine Hortense visitant l'Ecosse, l'Islande, l'Ile de Jean Mayen, le Groënland, les îles Féroé et Shetland et les pays Scandinaves[7],[8]. Il devient ministre de l'Algérie et des Colonies de 1858 à 1859. Napoléon Jérôme est un personnage important de la famille impériale pendant le Second Empire. Il incarne en effet l'aile gauche - anticléricale et démocrate - du mouvement bonapartiste face à une aile droite conservatrice et autoritaire dirigée par Eugène Rouher, son rival. Mais cette tendance, représentée par le « groupe du Palais-Royal » - où l'on trouvait les journalistes Émile de Girardin et Adolphe Guéroult, ainsi que le saint-simonien François Barthélemy Arlès-Dufour - ne concerne qu'une minorité du parti bonapartiste.
Jusqu'au , jour de la naissance du prince impérial Louis-Napoléon, "Plon-Plon" pouvait espérer succéder à Napoléon III (dont il n'était néanmoins que l'héritier secondaire, après son père Jérôme[9]), mais ce dernier ne faisait pas confiance aux capacités politiques de son cousin. Il lui confie cependant plusieurs missions diplomatiques.
Pendant la guerre de Crimée, il commande avec bravoure une division lors de la bataille de l’Alma mais, en raison de désaccords avec le général Canrobert, il décide de rentrer en France avant la fin du conflit, ce qui vaut à "Plon-Plon" le perfide surnom de « Craint-plomb ». En 1859, son mariage avec la fille du roi de Piémont-Sardaigne s’inscrit dans la stratégie tracée par Napoléon III et Cavour lors de l’entrevue de Plombières (voir l'article Politique italienne de Napoléon III). Favorable depuis toujours à la cause de l’unité italienne, il commande le Ve corps de l'armée d'Italie (plus de douze mille hommes) en Toscane durant la Seconde guerre d’indépendance italienne.
Il a la jouissance du Palais-Royal et du château de Meudon, alloués à son père par Napoléon III[10]. En 1855, il se fait également construire par l'architecte Alfred Normand (qui suit les conseils de Jacques Ignace Hittorff) un hôtel particulier de style néo-pompéien sur l'avenue Montaigne, suivant les goûts de sa maîtresse d'alors, la tragédienne Rachel. Celle-ci ne voit pas l'ouvrage terminé, décédant deux ans (1858) avant l'achèvement des travaux (1860)[11]. Il revend sa villa pompéienne en 1866 ; elle est utilisée par Théophile Gautier puis Arsène Houssaye comme musée, avant de tomber en ruine et d'être détruite en 1891[11].
Plon-Plon tombe en disgrâce en 1865 après avoir prononcé, lors de l'inauguration d'un monument à Ajaccio, le , un discours favorable à un empire libéral. Il se retire alors dans sa villa Prangins, à Gland. Faisant appel à l'architecte Émile Trélat, il s'y est fait construire cette grande demeure en 1860 à La Bergerie (immense domaine à cheval sur les communes de Gland et de Prangins), au bord du lac Léman[12].
Le prince Napoléon était franc-maçon, membre de la loge des Amis de la Patrie[13], Grand-croix de la Légion d'honneur (décret du ) et titulaire de la médaille militaire (décret du )[14].
Après le désastre de la guerre franco-allemande, la chute de l'Empire et la proclamation de la République, le prince Napoléon ne quitte pas l'arène politique : il est élu conseiller général de la Corse en 1871 et à nouveau député de la Corse en 1876. Son titre de général de division lui est retiré en 1873 par le gouvernement (il attaquera sans succès cette décision devant le Conseil d'État). Mais après la mort de Napoléon III, il se querelle avec l'impératrice Eugénie et, surtout, avec Eugène Rouher, chef des bonapartistes conservateurs, contre lequel il se présente aux élections de 1876. Élu député, en il est l'un des signataires du manifeste des 363 contre la politique du président Mac-Mahon et l'instauration du monarchiste duc de Broglie à la présidence du Conseil. Il est battu aux élections d'octobre de la même année, par le baron Haussmann[15].
La mort inattendue du prince impérial Louis-Napoléon, unique fils légitime de Napoléon III, en Afrique du Sud en 1879, fait de lui en principe le chef de la Maison Napoléon, mais les bonapartistes se rallient majoritairement à son fils aîné Victor (1862-1926), alors âgé de 17 ans, au demeurant désigné comme son successeur par le prince impérial. Le père, appelé Napoléon V par ses partisans, et le fils s'opposent alors durement l'un à l'autre.
Une décision est rendue contre lui le 9 janvier 1883 dans le cadre d'une inculpation pour "tentative d'attentat ayant pour but de détruire ou changer le gouvernement"[16].
Le , il est arrêté pour avoir fait placarder dans Paris un manifeste bonapartiste. Très vite libéré, il est banni de France en 1886 par la loi d'exil frappant tous les membres des familles ayant régné sur la France. Retiré à Prangins, il y reçoit en janvier 1888 Georges Boulanger, qui cherche à obtenir le soutien des bonapartistes. Il lui en donne un soutien secret qui n'a finalement que peu d'influence puisque les jérômistes s'organisent sans lui via Georges Thiébaud. Le soutien officiel n'est que de courte durée et dès mai, Thiébaud est écarté tandis que le prince ne joue plus aucun rôle.
Il meurt en 1891 lors d'un séjour à Rome où il avait l'habitude de passer ses hivers.
Il est enterré à Turin, le , et y repose encore au côté de sa femme, dans la crypte des Savoie de la basilique de Superga.
L'ouverture de son testament, le jour même de l'enterrement, déclencha un scandale : il y déshéritait son épouse et deux de leurs trois enfants, Victor et Marie-Laëtitia, au profit du troisième, Louis. Non conforme à la loi républicaine, le testament ne fut pas appliqué, Louis n'ayant de plus aucune prétention à faire valoir ses droits dynastiques.
Il est l'un des clients les plus connus de la courtisane Anne Deslions[17],[18].
En 1859, il épouse Clotilde de Savoie, fille de Victor-Emmanuel II d'Italie. Leurs descendants continuent jusqu'à nos jours la seule ligne directe mâle légitime de chefs de la Maison impériale. Trois enfants sont issus de ce mariage :
Il a par ailleurs deux enfants avec Marie Scheppers, épouse d'Hervé de Carbonnel, marquis de Canisy (branche cadette des anciens seigneurs de Canisy). Le marquis et la marquise de Canisy divorceront en 1875, une fois la liaison entre la marquise et le prince Napoléon devenue de notoriété publique. L'acte de naissance de ces deux enfants indique qu'ils sont de « parents inconnus », mais le prince Napoléon leur écrira jusqu'à sa mort en se présentant comme leur « parrain ». Il s'agit de :
Il était connu comme « le prince Napoléon » et était familièrement appelé « Plon-Plon »[20]. Ce surnom proviendrait de sa difficulté à se présenter étant enfant devant Letizia Bonaparte. Parfois désigné sous le nom de « Napoléon V », il ne fut, en réalité, jamais pleinement reconnu comme le chef de la maison impériale. En 1879, après la mort du prince impérial, les bonapartistes lui préfèrent son fils aîné, le prince Victor, ou, dans une moindre mesure, son fils cadet, le prince Louis Napoléon, colonel dans la garde impériale russe.
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