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militaire, diplomate et homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Horace François Bastien Sébastiani, comte de La Porta et de l'Empire[note 1], né le à La Porta, en Corse, et mort le à Paris, est un militaire, diplomate et homme politique français.
Ambassadeur de France au Royaume-Uni | |
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Ministre sans portefeuille | |
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Ministre des Affaires étrangères | |
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Ministre de la Marine | |
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Député de l'Aisne | |
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Ambassadeur de France dans l'Empire ottoman | |
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Comte |
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Naissance | |
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Décès |
(à 78 ans) Ancien 1er arrondissement de Paris |
Sépulture |
Caveau des gouverneurs (d) |
Nationalité | |
Activités |
Homme politique, diplomate, militaire |
Famille | |
Fratrie | |
Conjoint | |
Enfant | |
Parentèle |
Louis Sébastiani de La Porta (oncle) |
Propriétaire de |
Hôtel Sébastiani (d) |
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Religion | |
Membre de | |
Arme | |
Grade militaire | |
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Service historique de la Défense (GR 6 YD 40)[1] |
Il s'est illustré pendant les guerres de l'Empire et a été ambassadeur à la Porte (1806-1808), avant de jouer un rôle politique de premier plan sous la monarchie de Juillet qui le fait maréchal de France, ministre de la Marine et des Colonies ( – ) et ministre des Affaires étrangères ( – ).
Fils de Joseph-Marie Sébastiani, tailleur et artisan aisé[2], et de la signora Maria Piétra Francesca Alterice Franceschi, Horace Sébastiani est élevé par son oncle Louis Sébastiani, qui est prêtre et doit devenir évêque d'Ajaccio en 1802, puis baron de l'Empire en 1810. Il est d'abord destiné à la carrière ecclésiastique, mais la Révolution française vient contrarier ce plan : pour fuir les troubles de la Corse, la famille Sébastiani est contrainte de passer en France, où le jeune Horace obtient un brevet de sous-lieutenant d'infanterie au régiment de Vintimille le .
En 1793, Sébastiani rejoint comme lieutenant la 15e demi-brigade légère de première formation, qui prend le nom de 15e bataillon de chasseurs et sert en Corse. Il remplit les fonctions d'agent militaire auprès des représentants du peuple en mission et devient aide de camp du général Rochon le . Il passe le à l'armée des Alpes et devient aide de camp du général de Casabianca. Il est incorporé avec le grade de capitaine dans le 9e régiment de dragons le .
Il se distingue dans la première campagne d'Italie, est blessé lors de la bataille de Dego le et est nommé chef d'escadron par le général Marceau le , pour sa belle conduite à Arcole, puis promu chef de brigade par le général Moreau le un mois après la bataille de Vérone du . Il est fait prisonnier avec la division Sérurier, dont fait partie son régiment, surprise à Verderio le , engagement où il fit de vaillants mais inutiles efforts pour s'ouvrir un passage à travers les rangs de l'armée russe commandée par Souvorov, mais fut finalement obligé de se rendre. Après une courte captivité, il est échangé et peut rentrer en France. Il reçoit le commandement du 9e régiment de dragons le .
Au 18 brumaire le , Sébastiani est en garnison à Paris avec son 9e dragons, dont il est désormais le colonel (ou plutôt chef de corps avec grade de chef de brigade). Il prête à Napoléon Bonaparte[note 2] l'appui de ses soldats pour chasser les députés récalcitrants à Saint-Cloud[note 3] et le 20 brumaire () on peut lire au Moniteur une adresse du 9e dragons et de son colonel aux consuls pour les féliciter des « changements salutaires qui venaient de s'opérer »[3].
Il combat ensuite à la bataille de Marengo le , puis au passage du Mincio et à Monzambano le . Il entre à Trévise le et est chargé, après la victoire, de poser, de concert avec Marmont, les bases de l'armistice de Trévise.
C'est alors un jeune homme particulièrement séduisant : « Il a reçu de la nature, écrit Adolphe Loève-Veimars, un physique des plus séduisants, une de ces allures qui font insurrection dans les salons et dans les boudoirs ; il est d'une taille moyenne, mais bien prise ; tous ses gestes sont gracieux [...] Sa figure longue et pleine a quelque chose d'angélique et de chérubin, de longs cheveux bouclés encadrent merveilleusement sa tête harmonieuse, qui semble une conception raphaélique. »[4] « Il causait, dit la comtesse Merlin, avec une grâce à nulle autre pareille, car même lorsqu'il s'écoutait trop, ce qui lui arrivait souvent, on se sentait porté à lui pardonner en faveur de sa physionomie fière et sympathique. »[5]
Le , il est envoyé en mission dans l'Empire ottoman. La paix d'Amiens marque le début de la carrière diplomatique de Sébastiani. Il est chargé d’une mission importante en Orient ; parti le , il est chargé de faire reconnaître le drapeau de la République cisalpine à Tunis et à Tripoli, puis il se rend à nouveau à Constantinople pour y faire des propositions d'alliance. Il est ensuite envoyé en Égypte, où il somme le général britannique Stuart d'évacuer Alexandrie comme le stipulait le traité d'Amiens, et effectue également une mission près de Djezzar Pacha, pacha de Saint-Jean-d'Acre, ainsi qu'auprès des puissances barbaresques, pour tenter de les attacher à la France dans la prévision d'une attaque contre les Indes britanniques.
Ayant réussi dans cette négociation difficile, il obtient à son retour le grade de général de brigade le et va prendre le commandement d'une brigade de dragons au camp de Boulogne. Puis il est chargé de surveiller pendant quelque temps les côtes de Bretagne.
Lors de la campagne d'Autriche, il se distingue à la tête de la 1re brigade de la division de dragons du général Walther, rattachée à la réserve de cavalerie de Murat. Il entre à Vienne le . Il combat à la bataille d'Hollabrunn (1805) le , il fait 2 000 prisonniers à la bataille de Pohrlitz le et participe à la bataille d'Austerlitz le , où il est grièvement blessé d'une balle dans la poitrine, ce qui lui vaut le grade de général de division le . Il reçoit alors une nouvelle mission diplomatique en étant appelé à l'ambassade de Constantinople le , avec pour mission de tenter de rompre l'alliance de la Sublime Porte avec la Russie et le Royaume-Uni.
Sébastiani déploie beaucoup d’habileté dans son ambassade, et décide Sélim III, dont il s'est fait un ami, à faire alliance avec Napoléon et à déclarer la guerre à la Russie dès le . Il a eu à lutter, avant d’arriver à ce résultat, contre l’influence du Royaume-Uni, qui prodigue ses subsides pour maintenir sa prépondérance en Turquie, et contre la frayeur qu’inspire aux ministres turcs la pensée d’une guerre avec la Russie.
Le gouvernement britannique, alarmé du traité conclu entre Sélim et Napoléon, donne à son amiral Duckworth l’ordre de franchir les Dardanelles, et d’aller imposer au Sultan l’abolition de ce traité. Durant cette guerre anglo-turque, en , la flotte britannique, forçant le passage des Détroits, vient jeter l'ancre sur le Bosphore, en face du Sérail dans une attitude imposante, et demande impérieusement au Sultan de renoncer à l’alliance de la France, de renvoyer l’ambassadeur français et de mettre l’escadre turque en dépôt entre les mains du Royaume-Uni, jusqu’à ce qu’un traité de quadruple alliance eût été conclu entre cette puissance, la Russie, la Turquie et la Prusse.
Cette nouvelle consterne les Turcs, effrayés à l’idée de se voir engagés dans une guerre maritime qui, en effet, eût été désastreuse pour eux, et le Sultan, n’apercevant aucun moyen d’échapper au danger qui le menace, écrit au général Sébastiani qu’il se voyait à regret forcé d’obtempérer aux ordres de l’amiral britannique et de le prier de se retirer. Le général répond qu’il n’en ferait rien et attendrait avec confiance une décision plus digne du Sultan, qu'il finit par convaincre de résister. Aussitôt, il se met à préparer des moyens de défense. On a ouvert avec l’amiral britannique des négociations qui, portant sur des détails de forme, traînent en longueur et donnent le temps d'armer les batteries de la côte. Sous la direction de l'ambassadeur de France, le peuple travaille avec ardeur et en moins de cinq jours, 600 bouches à feu, cent chaloupes canonnières, une ligne de vaisseaux rasés et embossés, menacent l'escadre britannique qui se hâte de repasser le détroit, non sans perdre deux corvettes et 500 hommes en .
Ce succès diplomatique et militaire est toutefois de peu de conséquence. En effet Napoléon Ier ayant trahi la Turquie dans un article secret du traité de Tilsitt, la prépondérance russe et britannique finit par l'emporter. Sélim III est déposé et Sébastiani, après avoir demandé son rappel, quitte Constantinople le et rentre en France au mois de juin suivant. Le sultan de Turquie l'a élevé à la dignité de première classe de l'Ordre du Croissant[6]. Il a aussi été élevé par Napoléon Ier à la dignité de grand aigle de la Légion d'honneur le [7].
Le jour même de sa nomination comme ambassadeur le , il a épousé la sœur de son aide de camp Auguste de Franquetot de Coigny, Antoinette Jeanne Françoise (dite Fanny) de Franquetot de Coigny[8], fille du duc de Coigny, petite-fille du second maréchal de Coigny, qui meurt en couches à Constantinople le après avoir donné naissance à une fille, Françoise Altarice Rosalba (dite Fanny) Sébastiani, née le .
Le , Sébastiani est envoyé en Espagne comme commandant du 4e corps et concourt aux opérations de l'armée d'occupation sous les ordres du maréchal Lefebvre, qu'il remplace dans son commandement en . Après avoir forcé le passage de la Guadiana, il bat le général José de Urbina à la bataille de Ciudad Real le , s'empare des dépôts d'armes que les Espagnols ont constitués au pied de la Sierra Morena et, revenant sur ses pas sur l'ordre du roi Joseph, il prend part à la bataille indécise de Talavera le .
Envoyé ensuite sur la rive gauche du Tage, Sébastiani gagne la bataille d'Almonacid le et celle de Rio d'Almanzor, est créé comte de l'Empire le , enlève les retranchements d'Alcala la Real le , entre en vainqueur dans Grenade le 1er février, s'empare de Malaga le et bat de nouveau l'ennemi à Rio d'Almenzor le , puis à Baza. Il refuse de s'associer aux intrigues de Soult et du roi Joseph contre l'Empereur, mais celui-ci, sensible aux rumeurs calomnieuses, le soupçonne, et leurs relations commencent de s'altérer.
Il perd bientôt une grande partie du territoire conquis : « En vérité, observe Napoléon, Sébastiani me fait marcher de surprise en surprise »[9]. Néanmoins ses bulletins continuent à crier victoire, et l'Empereur doit mander au maréchal Jourdan : « mon cousin, vous ferez savoir au général Sébastiani qu'il résulte de toutes les victoires qu'il remporte en Espagne, qu'il a perdu deux pièces de canon au lieu d'en avoir pris par centaines. La valeur de ces deux bouches à feu sera retenue sur ses appointements »[9].
En définitive, Sébastiani se trouve bloqué dans Grenade lorsqu'il demande son rappel en France le , officiellement pour cause de maladie. S'ensuit une période de semi-disgrâce, mais celle-ci dure peu car il ne tarde pas à être envoyé en Russie.
On lit souvent[10],[11],[12],[13] que le général Sébastiani avait été fait « Duc de Murcie » par Napoléon Ier, ce qui est inexact.
« Pendant ce court « règne » du général Sébastiani à Grenade, il lui arriva un jour de pousser avec ses dragons une reconnaissance jusqu'à Lorca, ville frontière du royaume de Murcie. Dans cette petite expédition, on rencontra une guérilla de cinquante hommes environ, qui fut aussitot dissipée à coups de fusils. Au retour de cette course, le général écrivit cette dépêche : « Découvrir l'ennemi en force, l'attaquer, le mettre en déroute, fut une même chose. Le champ de bataille est jonché de morts, le pays frappé de terreur se soumet à l'autorité légitime du roi don Joseph Napoléon ; j'aurai eu l'inexprimable bonheur d'avoir ouvert la carrière, et préparé la conquête du royaume de Murcie que je demande à être autorisé d'entreprendre. » Malheureusement le maréchal Soult n'approuva pas ce plan, il eut même le mauvais esprit de ne pas croire aux morts qui jonchaient le champ de bataille ; mais on ne décerna pas moins, à table, dans l'Alhambra, le titre de duc de Murcie au général Sébastiani, et M. de Bouillé s'écria que l'empereur ne pouvait le refuser à son Excellence. Un seul officier, M. de Saint-Aubin , homme sourd et brusque, arrêta tout cet enthousiasme, en disant que l'empereur n'aimait pas qu'on lui forçât la main pour ces sortes de choses, [...] »
— Revue des deux Mondes, 1833[14].
« Les félicitations avaient été reçues avec une douce et bienveillante fierté, on dit même que le manteau ducal figurait déjà sur les panneaux de la calèche et des caissons du général, qui se trouvait encore en Espagne, lorsque, dans un [des] accès de colère [...], Napoléon foula à ses pieds le brevet, qu’on lui présenta pour l’approuver, et anéantit pour jamais, du talon de sa botte, le grand feudataire que le roi son frère voulait faire sortir de la fumée du champ de bataille de Talaveyra.
Ce titre de duc resta cependant au général Sébastiani jusqu’à la fin de la campagne, et on le lui prodiguait communément à sa table et sous sa tente. »
— Revue des Deux Mondes, Lettres sur les hommes d’État de France, 1833[15]
Sébastiani est attaché à l'expédition de Russie avec le commandement de la 2e division de cuirassiers. Mais peu après, il est placé à la tête de la division de cavalerie légère du corps Montbrun. Après des échecs à Drouïa le et Inkowo le , il se signale à Smolensk et à la Moskowa. Il entre parmi les premiers à Moscou à la tête du 2e corps de cavalerie.
Pendant la retraite de Russie il rallie la tête de l'armée et dirige l'avant-garde. Il perd alors beaucoup de monde et plus de la moitié de son artillerie. Il est placé à la tête des débris de la cavalerie de la Grande Armée à l'issue de la campagne de Russie.
Il prend ensuite part à tous les combats importants de la campagne de Saxe de 1813 à la tête du 2e corps de cavalerie sous Eugène de Beauharnais. Il se bat à Sprotau le , à La Katzbach le , à Wachau le . À la bataille de Leipzig les 16, 17 et , il est blessé d'un coup de lance à la poitrine mais reste malgré cela à la tête de ses troupes. Il culbute les Bavarois du général de Wrède à Hanau les 30 et en s'emparant d'un défilé qui assurait la retraite. Il évacue Cologne le à la tête du 5e Corps.
Le baron von Odeleben, officier saxon attaché à l'état-major de Napoléon, raconte une scène difficile survenue entre Napoléon et Sébastiani pendant cette campagne :
« [Napoléon] adressa un jour des reproches au général Sébastiani, en soutenant que sa cavalerie avait fait moins que celle du général Latour-Maubourg qui avait pris tant de drapeaux, de canons, et avait fait tant de prisonniers, et termina par ces mots terribles : "F..., faites autant qu'eux ; vous commandez de la canaille et non pas des soldats". - "Sire, je ne commande pas de canaille", riposta Sébastiani d'un ton sec et ferme, en lui représentant que, dans l'état où elles étaient et au milieu de tant de privations, ses troupes n'avaient pas pu faire plus. »[16].
Le général Sébastiani se trouve ensuite à la tête de trois régiments de cavalerie de la Garde impériale lors de la campagne de France. Il combat à Châlons-sur-Marne le , à Troyes le , à Plancy-l'Abbaye le , à Arcis-sur-Aube les 20 et , à Saint-Dizier le . Il se signale surtout à Reims le , dans le combat où est tué le général de Saint-Priest, émigré, à Arcis-sur-Aube, où il résiste à toute la cavalerie des Alliés, et à Saint-Dizier.
Lorsque Napoléon Ier a abdiqué, Sébastiani adhère à la Première Restauration et est fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Mais après le débarquement du Golfe-Juan, il se rallie à Napoléon et durant les Cent-Jours il est chargé de la défense de Paris entre Bercy et la Villette. Il est également élu représentant du département de l’Aisne (Vervins)[note 4] à la Chambre des représentants le [note 5]. Il y défend la dynastie et lors de la séance du , propose à la Chambre de mander tous les chefs de légion de la garde nationale afin de veiller à la sûreté de l'assemblée.
Après la bataille de Waterloo et l'abdication de Napoléon, il est — avec La Fayette, d’Argenson, Pontécoulant, de Laforêt et Benjamin Constant comme secrétaire – l'un des six commissaires envoyés par Fouché à Haguenau pour négocier une trêve et traiter de la paix avec les Alliés, sans succès[17].
Après cette démarche infructueuse, Sébastiani quitte la France et bien qu'il n'ait pas été compris dans les listes de proscription par la seconde Restauration, il s'exile au Royaume-Uni jusqu'en , puis revient en France, est mis en demi-solde et reste sans emploi.
Le 13 septembre 1818, sa maîtresse Félicité de Faudoas-Barbazan de Seguenville (1785-1841), épouse du duc de Rovigo, donne naissance au futur écrivain Gustave Aimard, aussitôt abandonné par ses parents biologiques.
Le , il est élu député par le collège de département de la Corse[note 6], dont Decazes l’a nommé président. Il siège dans l'opposition de gauche et défend contre le gouvernement les libertés constitutionnelles. Barbier lui attribue à cette époque un ouvrage intitulé État actuel de la Corse, signé « P.P. Pompéï »[note 7],[18].
En 1824 Sébastiani entre au comité philhellène de Paris. La même année il concourt de nouveau pour la députation dans le département de la Corse ; mais cette fois, grâce aux efforts du ministère Villèle qui a fait campagne contre lui, il n’obtient que quelques suffrages et rentre dans la vie privée. Mais le il redevient député du 3e arrondissement électoral de l'Aisne (Vervins)[note 8] en remplacement du général Foy, décédé. Il reprend sa place à gauche et attaque la politique du ministère qui « se proposait la ruine de nos institutions constitutionnelles »[9]. Il conteste au roi, lors des affaires de Saint-Domingue, le droit de céder aucune portion du territoire sans l'approbation des Chambres. « Il n'avait pas à proprement parler de l'éloquence, mais une grande facilité d'argumentation qui, malgré l'emphase de sa diction compassée, embarrassait souvent ses adversaires. »[19]
Il est réélu le [note 9] et le [note 10]. Rapporteur de la commission des lois départementales et communales (1829), il oblige par ses critiques le ministère à les retirer et en 1830 vote l'adresse des 221 contre le ministère Polignac.
Quand arrivèrent les événements de , il se trouve, comme la plupart de ses collègues, pris au dépourvu, et on le voit refuser toute solidarité avec l’insurrection, même avec la résistance légale. On sait en effet que le , lorsque la victoire appartenait depuis deux jours aux révolutionnaires, il déclare qu’il n’y a « de drapeau national que le drapeau blanc ». Néanmoins, ses relations d'amitié avec le duc d’Orléans l'amènent à seconder l'avènement au trône de celui-ci, et le conduisent au pouvoir immédiatement après l'installation de la monarchie de Juillet.
Au soir du il fait partie de la commission des douze députés qui avec Louis Bérard, Jean-Charles Persil, et André Dupin se rend chez Louis-Philippe au château de Neuilly afin de lui notifier la délibération l'appelant à la lieutenance générale du royaume.
Il fait partie de la commission chargée de réviser la Charte de 1814 et est appelé le , au ministère de la Marine et des Colonies. Il doit, à cette occasion, se représenter devant ses électeurs de Vervins qui confirment son mandat le [note 11]. Il est réélu député de Vervins le [note 12] et élu, le même jour, dans le 2e collège de la Corse (Bastia)[note 13]. Il opta alors pour Vervins.
Le , il abandonne le portefeuille de la Marine pour prendre celui des Affaires étrangères, qu'il conserve près de deux ans, défendant la politique pacifiste de Louis-Philippe et violemment attaqué, pour cette raison, par l'opposition, surtout par le général Lamarque. À ce titre, il négocie en le traité avec les États-Unis leur allouant une indemnité de 25 millions en réparation des dommages causés par les corsaires français durant les guerres napoléoniennes. C'est également en cette qualité que, le , rendant compte devant la Chambre de l'invasion de la Pologne – à qui le gouvernement refuse de prêter assistance malgré les objurgations de l'opposition – par les troupes russes, il déclare qu'« au moment où l'on écrivait, la tranquillité régnait à Varsovie », phrase que la gauche résume par : « l'ordre règne à Varsovie » et qui, sous cette forme célèbre, est restée attachée au nom de Sébastiani[20].
Il assure l'intérim du ministère de la Guerre du au et est écarté du gouvernement le , avec la constitution du premier ministère Soult. Mais il y rentre comme ministre sans portefeuille dès le , à la suite de l'intervention russe à Constantinople, car sa connaissance des affaires d'Orient apparut alors utile. Il quitte le cabinet le , sur le refus de la Chambre d'approuver le traité relatif à l'indemnité de 25 millions à verser aux États-Unis et est nommé le ambassadeur à Naples. Il quitte ce poste au mois d'août suivant. Consécutivement à cette nomination, les électeurs de Vervins ont renouvelé son mandat de député le [note 14].
En 1831 il s'était remarié avec Aglaé Angélique Gabrielle de Gramont (1787-1842), sœur du 9e duc de Gramont, et veuve du général russe Alexandre Lvovitch Davydov[21] (1773-1833).
Le , il est nommé ambassadeur à Londres et est remplacé comme député, le , par Quinette ; il se représente en Corse le , lors de l'élection partielle provoquée par la nomination de son frère Tiburce Sébastiani au commandement de la 17e région militaire, et est élu député par le 1er collège de ce département (Ajaccio)[note 15].
Durant son ambassade à Londres, il a à traiter des affaires particulièrement délicates : la constitution du royaume de Belgique, le droit de visite des navires, les affaires d'Orient. Bien qu'il ne parait plus en fait au Palais Bourbon, ses électeurs de Corse lui maintiennent son mandat le [note 16] et le [note 17]. Le il est remplacé à Londres par Guizot et en compensation est élevé à la dignité de maréchal de France le suivant. À cette occasion, il est réélu député le [note 18].
Frappé de plusieurs attaques d'apoplexie qui l'ont laissé passablement diminué, souffrant de la goutte, il ne s'intéresse plus que de loin aux débats parlementaires[22]. Il n'en est pas moins réélu le [note 19] et, aux élections du , il obtient la majorité dans deux collèges électoraux de la Corse, à Ajaccio[note 20] et à Bastia[note 21]. Il opte pour Ajaccio.
À la fin de sa vie, il est très affecté par un drame familial dont le retentissement est tel qu'il crée l'un des principaux scandales de la monarchie de Juillet : l'assassinat, le , de sa fille unique par son gendre, le duc de Praslin, qui se suicide en prison quelques jours plus tard. Bouleversé et inconsolable, le maréchal Sébastiani languit pendant encore quatre ans et meurt subitement à 78 ans le .
Figure | Blasonnement |
Armes des Sébastiani della Porta : | |
Armes de comte de l'Empire :
De gueules à la porte de ville flanquée de deux tours (parfois donjonnées) crénelées et soutenues d’or, à la herse de sable, surmontée d’un comble, parti de deux traits, formant trois quartiers, le premier des comtes militaires de l’Empire, le deuxième de gueules au lion d’or, le troisième de sinople au croissant d’argent, les pointes à dextre embrassant un étoile du même |
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