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L'histoire de la Guyane française est complexe et partiellement connue. Les premiers occupants de ce territoire sont amérindiens. À partir de l'arrivée des colons européens et de leurs esclaves africains, elle s'intègre dans l'histoire de France, francophone et panafricaine[1] et de l'Amérique du Sud. La pluralité linguistique encore présente atteste cette diversité et ancre sa place dans le monde créole[2] depuis au moins le XVIIe siècle[3].
Datant du VIe millénaire av. J.-C., les premières traces de peuples amérindiens sont des poteries, des gravures rupestres et des polissoirs. Les descendants de ces peuples seraient les peuples autochtones Tekos et Wayampi, parlant le tupi-guarani. Ces premiers peuples amérindiens auraient commencé le processus de création des terres fertiles de Terra preta. Quelques millénaires plus tard, cette transformation des sols permet l'établissement de populations aux densités plus élevées[réf. nécessaire].
À la fin du IIIe siècle, venus de l’ouest et du sud, les indiens Arawak et Palikurs, probablement originaires d’Amazonie, arrivent sur le littoral et chassent les premiers habitants. Ils parlent des langues de la famille linguistique arawak.
À la fin du VIIIe siècle, des indiens Kalinago (Caraïbes), les peuples Kali'na (ou Galibis) et Wayana occupent à leur tour les littoraux et l'est de l'actuelle Guyane, ils parlent le caribe.
Plusieurs dizaines de nations amérindiennes ont conjointement ou successivement peuplé la Guyane et l'actuel État brésilien de l'Amapá depuis 400 ans. On pense notamment aux porteurs de la culture Aristé.
Des indices archéo-historiques[Lesquels ?] font penser qu'au XVIe siècle, une partie au moins des sous-groupes qui vont constituer les Wayana, vivait au Nord de l'Amazone. Au début du XVIIIe siècle, remontant progressivement le Paru de leste et le Jari, ils semblent avoir absorbé des peuples de chasseurs cueilleurs (dont Upurui et Opagwana). Les Wayampi sont cités par les Portugais au XVIIe siècle comme occupant les rives du Rio Xingu au sud de l'Amazone, qu'ils semblent avoir franchi en vagues successives après 1720.
Au XVIIIe siècle, deux nations amérindiennes remontent vers le nord, alors que les envahisseurs venus d'outre-mer colonisent l'Amérique du Sud, amenant armes et microbes inconnus sur ce continent. C'est le temps de la colonisation qui arrive.
Le , au cours de son troisième voyage, Christophe Colomb longe pour la première fois les côtes de la Guyane. Des populations indigènes amérindiennes occupent le littoral, et sont estimées à environ 30 000 Amérindiens pour la Guyane française, au siècle suivant, ils ne sont plus que 25 000[réf. nécessaire].
À l'hiver 1500, le capitaine espagnol Vicente Yáñez Pinzón (1460c-1523), qui avait accompagné Christophe Colomb (1451-1506) lors de son premier voyage et qu'une tempête jette le dans le delta de l’Amazone, reconnaît la côte portugaise jusqu'à l'Orénoque, future frontière de la Guyane.
Les Guyanes n'étant pas concernées par le traité de Tordesillas de 1494 qui traçait les limites territoriales entre l'Espagne et le Portugal, vers 1503, un premier groupe de colons français se serait installé dans l’île de Cayenne pendant quelques années[réf. nécessaire].
De 1604 à 1652, des tentatives de colonisation ont lieu. En 1604, le capitaine Daniel de La Touche, seigneur de la Ravardière est le premier Français à faire une reconnaissance sérieuse de la Guyane. Le pays est alors appelé France équinoxiale[4]. La première "France équinoxiale" (1612-1615)
En 1608, le britannique Robert Thornton (it), au service du Grand-duché de Toscane, tente d'établir en 1608-1609 une colonie entre Orénoque et Oyapock, du côté de la future Cayenne : expédition Thornton (it).
De 1616 à 1626, des colonies permanentes néerlandaises s'installent sur les estuaires des fleuves Essequibo (colonie d'Essequibo), Berbice (colonie de Berbice) et Demerara (colonie de Démérara). En 1630 des Britanniques s'implantent à l'embouchure du fleuve Suriname.
En 1624, le roi de France Louis XIII ordonne l’installation des premiers colons originaires de Normandie et en 1626, le cardinal de Richelieu autorise la colonisation de la Guyane. En 1630, une nouvelle colonie s’installe sur les rives du Sinnamary sous les ordres de Constant d'Aubigné. En 1638, le cardinal de Richelieu confie au capitaine Bontemps le soin de coloniser les territoires de Guyane avec 1 200 Français.
En 1643, le Français Charles Poncet de Brétigny de la Compagnie de Rouen rejoint les premiers colons à la tête d'un groupe de 400 nouveaux colons. Il achète aux indiens Galibis une colline à l'embouchure de la rivière Cayenne et lui donne le nom de « mont Cépérou », du nom du chef indien. Il y fait bâtir un petit village et le fort Cépérou[5] qui deviendra Cayenne. Il a recours aux persécutions et humiliations contre les Indiens autochtones qui finissent par se révolter. En 1643, Bretigny introduit l'esclavage, et sa colonie française est détruite quand revient le capitaine Mirbaut en 1647 avec du ravitaillement, des Capucins et le Sieur de la Forest, nouveau commandeur. En 1647, une deuxième expédition pour récupérer le fort est menée par le Sieur d’Ormeilles mais le capitaine du vaisseau l'abandonne pour aller aux Antilles et en 1648, il ne reste plus que vingt-cinq colons français.
« première guerre anglo-néerlandaise » La première population d'origine africaine à Cayenne est constatée au début des années 1650, période d'arrivée des Français dans le sillage des patentes données par le Roi de France en 1651 à la Compagnie de Jésus pour s'installer aux îles[6], et de la création en septembre 1651 de la Compagnie de Paris[6], chargée par le roi de développer la culture du sucre[6]. Mais ces premiers africains sont d'origine anglaise, à l'époque où l'essor sucrier de la Barbade anglaise, où sont réfugiés de nombreux partisans du roi Charles II, est stoppé par les conflits religieux et militaires. Face aux menaces d'Oliver Cromwell d'organiser le blocus de cette île, qu'il exécute fin 1650 avant de s'en prendre à ses partenaires commerciaux hollandais, Anthony Rowse en était parti, envoyé par le gouverneur Lord Willoughby fonder une autre colonie dans l'actuel Suriname. C'est Fort Willoughby, où l'esclavage sera d'abord développé par cette importante colonie anglaise, à l'embouchure de la rivière Surinam lieu du futur Paramaribo, où vivait déjà depuis deux ans un colon isolé et sa famille du nom de Jacob Enoch en bonne amitié avec les indigènes.
Après avoir négocié avec les chefs amérindiens, Anthony Rowse y avait installé dès 1650 cinq cents plantations de sucre où travaillaient 1 000 blancs, aidés par 2 000 esclaves noirs venus de la Barbade anglaise.
La première guerre anglo-néerlandaise, démarrée le 10 juillet 1652, gêne ensuite le commerce sucrier anglais et fait monter les cours du sucre car elle s'ajoute à l'effondrement du Brésil hollandais.
Côté français, à 300 km au sud-est, l'année 1652 est alors le théâtre de deux grandes expéditions, préparées dès l'année précédente, par la Compagnie de Rouen, une soixante d'hommes partis en avec Huet de Navarre, ancien capitaine de Poncet, puis par la Compagnie de Paris, appelée aussi "Compagnie de la France équinoxiale ou de la Terre-Ferme d'Amérique"[7], fondée en septembre 1651 par les Sieurs Balthazar Le Roux de Royville et Du Plessis[8].
La compagnie des « douze seigneurs » de la Compagnie de Paris recrute 500 soldats et autant d'ouvriers, embarqués au "pont Rouge de Paris", (l'actuel pont Royal) le . Partis du Havre le , ils débarquent à 800 hommes à la pointe du Mahury et y trouvent les survivants.
En octobre 1652, quelques semaines après leur arrivée, sur une autre rivière, les colons français menés par le capitaine Duplessis capturent un navire anglais à bord duquel se trouvaient 14 esclaves s'exprimant dans une langue de base lexicale portugaise, et disant avoir tous été capturés sur la même plantation à "Fernanbouch"[9],[10], c'est-à-dire le Pernambouc brésilien alors détenu par les Hollandais, sur fond de première guerre anglo-néerlandaise.
Mal préparés et pénalisés par les erreurs des tentatives françaises précédentes, surdimensionnées et prosélytes[8], ces colons sont rapidement décimés par les fièvres et des guerres avec les Indiens Galibi. Les survivants fuient vers le Suriname le , selon le témoignage publié en 1664, douze ans après, par l'un d'eux, le père Antoine Biet[11], pour aller à la Barbade[8] puis leur destination finale, les Antilles françaises[8].
Un troisième projet de colonisation de Cayenne sera l’œuvre de Pierre de la Vigne et Sieur de la Poterie, de la Compagnie de la Terre Ferme de l’Amérique méridionale[8]. La flotte arrive bien en Martinique mais s’installe finalement au Vénézuéla espagnol, dans l’embouchure de l’Orénoque en 1656[8].
Au début de 1654, après la perte du Brésil hollandais, un groupe de Néerlandais du Brésil aurait atteint Cayenne, avec des esclaves, mais le manque de provisions et de bateaux[10] qui a suivi la chute de Récife en rend cette théorie improbable[10]. C'est vers 1660, six ans après que sont arrivés d'Amsterdam, quelques rares anciens du Brésil hollandais.
En 1655, la Chambre d’Amsterdam de la Compagnie des Indes occidentales (WIC) donne le patronage de Cayenne au commerçant d’Amsterdam Jan Claes Langedijck[12], en liens avec Nieuw-Nederland (New York[8]). Il a aussi un agent sur l’île anglaise de la Barbade[12], chroniquement en manque de victuailles et matières premières[8], d'où il voyage deux fois vers Cayenne en juillet 1651 et février 1652[8], où il noue des bonnes relations avec les Amérindiens[8] puis observe la fuite des Français en décembre 1653[8]. Il ne s'installe à Cayenne qu'en 1656 dans les ruines d'un vieux comptoir français[12] qu’il baptise Fort Nassau[12]. Le pilote de son navire défriche des terrains avec les indigènes, payés en couteaux[12]. En 1658, il tente de recruter des colons à Amsterdam, échoue[12], et doit recourir à 30 ou 35[13] garçons d’orphelinats, en se plaçant au service de la WIC d’Amsterdam[12]. Revenu fin 1659, il découvre que deux autres expéditions font aussi voile vers Cayenne[12] : la WIC a envoyé au même moment un autre hollandais, l'architecte et diplomate Balthazar Gerbier, qui avait travaillé au service du roi Charles Ier d'Angleterre. Il veut creuser une mine sur la Montagne d’Argent et installer d’autres colons sur le bas Approuague afin de planter du tabac. Il arme le navire "St Jean Evangelist", qui arrive en janvier 1660 avec des colons et des mineurs de la « Nouvelle Compagnie de Guyane ».
Une troisième implantation est négociée par Paulo Jacomo Pinto pour que trois convois, constitués de juifs granas de Livourne puissent se réfugier au nouveau monde, de 1658 à 1659[14]. Une partie se perd dans la Caraïbe sur l'île de Tobago, où ils dépériront et obtiendront une indemnisation puis cultiveront le cacao.
Ceux qui arrivent à Cayenne se heurtent à Langedijck. Le 10 mai 1660, Cornelis Fransen, capitaine du navire Abrahams Offerande, déclare à son retour à Amsterdam que ce dernier leur a refusé la permission de débarquer, mettant en difficulté les passagers de son navire[12]. Langedijck demande aussi 2000 florins d'indemnités à Balthazar Gerbier, en prétextant des dégâts dans son champ de canne à sucre[13], tout d'abord imputés aux arrivants juifs[13], et tente d'extorquer le même montant sous forme de caution à tous les arrivants[13]. Mais le Capitaine Van Dalen, arrivé début janvier 1660 sur un autre navire de l'expédition, le Het landt van Beloften souligne qu'il a en fait très peu de cultures[13], son établissement ne comptant qu'une trentaine de personnes[13]. Le navire "L’Eendracht" arrive le 17 février 1660 avec des mineurs pour Balthazar Gerbier, déposés cette fois directement à la Montagne d’Argent[13]. À la suite d'une querelle, une partie de ces colons qui ne veulent plus devenir mineurs le poursuivent à Cayenne jusqu'à la maison de Langedijck, tuent sa fille, puis sont arrêtés et expulsés.
Les juifs de Livourne ont entre-temps tenté de s'implanter sur la terre ferme, mais en juillet 1660, le navire "St Mattheus" arrive avec de nouveaux ordres de la WIC répondant à leurs plaintes: Langedijck doit accepter leur présence[13]. Après cette intervention de la WIC, les juifs de Livourne fondent ainsi une autre colonie néerlandaise sur l’île de Cayenne[12], mais dans l’Anse de Rémire, avec des actionnaires d’Amsterdam, Abraham Cohen et Antonio Luis[12].
Ces Juifs de Livourne, ou juifs à Livourne ont afflué dans le port italien en raison des persécutions subies à Oran, alors sous contrôle espagnol. Egalement en 1660, ils s'implantent aussi sur site de Thorarica, habité par des juifs hollandais dès les années 1620 et à Nieuw Middelburg, dans le territoire d'Essequibo (actuel Guyana)[15] sur cinq hectares de terres non loin du fleuve Suriname, formant le village de Cassipora, du nom de la crique où il se situe[16] ou sera retrouvé le plus vieux cimetière juif de la colonie dont l'épitaphe la plus ancienne date de 1666[16].
A Cayenne, un peu plus tard, d’autres marchands juifs arrivent. En 1660, la famille d’Abraham Drago d’Amsterdam signe un contrat avec Gabriel Lavella (Drago) pour cultiver la terre avec des esclaves[12]. David Cohen Nassi, via contrat daté du , avait fondé cette colonie de 200 à 300 personnes, dotée d'une synagogue[12] et d'un moulin à sucre à énergie hydraulique, dans la crique Rorota[12], appelée « Aremire », décrite par un missionnaire français, le père Jean-Baptiste Labat, et exemptée d'impôt pour ses dix premières années. Elle emploiera jusqu'à 50 esclaves[12], les archives évoquant un capitaine Langouillon, venu en 1660 et 1661, pour en livrer[13].
La WIC remplace en 1663 Langedijck, par Quirijn Spranger, ex-secrétaire du gouverneur Johan Maurits van Nassau au Pernambouc. Les archives font état d'un capitaine Langouillon, qui était sur l’Île de Cayenne, venu en 1660 et 1661, pour livrer des esclaves[13]. Resté au Brésil jusqu’à la reddition de Recife aux Portugais en 1654 [13] avant de revenir à Amsterdam, il est devenu partenaire des frères Sweerts, autres ex-hollandais du Brésil, installés en Guadeloupe[13] en 1656[17] après être repassés par Amsterdam[17].
En juin ou juillet 1663, Quirijn Spranger débarque ainsi avec 190 colons à Cayenne.
La conquête française de mai 1664 est menée par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre (1622-1688) et Alexandre de Prouville de Tracy (1596c-1670), ex-gouverneur français de Saint-Christophe, qui s'était heurté en 1645 au gouverneur en titre. L'arrivée des Français en mai 1664 est prévue dans une société créée en 1663 pour faire pièce aux Hollandais. Elle est racontée par le journal « Hollantsche Mercurius »[12], qui observe qu'elle suivie du retour des Hollandais aux Pays Bas via une escale à La Rochelle[12], en parlant de « déportation » et en décrivant une flotte de cinq vaisseaux et 1 200 colons[14]. En réalité, un accord avec les Hollandais est trouvé : plusieurs articles du texte montrent que les Français ont accepté une présence hollandaise et la religion des Juifs[8], permettant à plusieurs colons hollandais de rester quelques années. Malgré l'antisémitisme de l'époque, qui insistait pour interdire la culture du sucre aux non-catholiques, une brève description de la colonie néerlandaise faite alors par Jacques-François Artur souligne que la cinquantaine de « Juifs qui avaient à eux 80 esclaves nègres »[8] étaient les premiers parvenus à faire du sucre sur place[8]. Cependant, les deux tiers des Juifs de Remire-Montjoly, soit environ 300 personnes, sont partis s'établir au Suriname[18],[19].
Deux transactions ont lieu. Spranger vend d'abord ses propriétés, avec les 32 esclaves restants, au français de la Barre pour 14 000 florins[12], générant un contentieux, répertorié aux archives municipales d’Amsterdam[12] : le premier propriétaire, Langedijck fait appel à trois témoins attestant que Spranger s’est approprié ses biens[12]. Parmi eux, « Bastiaen Miljou » de Paris, interprète des négociations avec Lefebvre de La Barre, venu en juin 1663 dans le même bateau que Spranger[12] et qui confirme les spoliations effectuées par ce dernier[12]. Puis ce sont les Jésuites français qui s'installent sur une plantation hollandaise, rachetée officiellemen en 1668.
Le premier essor, très progressif, de l'esclavagisme français en Guyane a lieu au moment de la deuxième guerre anglo-néerlandaise, lancée puis perdue par l'Angleterre de Charles II, sur fond de contestation violente par les colons français du monopole de la Compagnie française des Indes occidentales. La colonie a pour vocation d'exporter du roucou, de l'indigo, du coton, du café, de la vanille, des épices et des bois exotiques mais surtout de la canne à sucre mais cette dernière reste dans un premier temps à court de main d’œuvre, comme en témoigne la correspondance entre les gouverneurs successifs de la Guyane et la Cour au sujet de cette pénurie[20], à tel point que des historiens considéraient encore en 1960 que la traite des Noirs en Guyane n'intéresse que le 18e siècle, car étant restée « pratiquement inexistante » au précédent[20].
Un marchand d'esclaves hollandais, Vernal, revend des esclaves, moins d'un an après la conquête française de 1664[10]. Dans son rapport de 1666, le gouverneur observe que la colonie française en comptait en 1665 un total de 260[10], effectif qui va stagner pendant près de dix ans, puis monter brusquement en 1677 à 1454 esclaves[10].
Entre-temps, l'habitation Loyola, fondée par les Jésuites français, finalise en 1668, après la fin de la deuxième guerre anglo-néerlandaise, l'achat de la plantation d'Abraham Drago, gérée par Gabriel Lavella Drago[6]. Les témoignages des missionnaires jésuites à la fin du XVIIe siècle font état de «missionnaire des Nègres» comme on disait en Guyane, chargés de catéchiser les esclaves à leur débarquement avant dispersion dans les habitations, dans les «langues de Guinée» que certains Jésuites maîtrisaient[21] et jusqu'à 500 esclaves y travailleront au début du siècle suivant.
La deuxième guerre anglo-néerlandaise a vu la France s'allier aux Hollandais, qui le , menés par Abraham Crijnssen et avec l'aide d'esclaves marrons cachés dans la jungle envahissent la colonie anglaise fondée puis 1650 par Anthony Rowse : Fort Willoughby est alors rebaptisé Fort Zeelandia. Puis en août 1667, sous les ordres du capitaine John Harman et son lieutenant Henry Willoughby[8], c'est cette colonie anglaise située à 400 km qui envahit à son tour Cayenne : Remire-Montjoly est totalement détruite. Les Anglais la pillent et embarquent la cinquantaine de Juifs présents au Suriname[8], où une petite communauté juive avait été accueillie par les Anglais en 1661[8] quand Charles II d'Angleterre, à la suite de la pétition de Caceres et Fraso[8], leur avait donné l’autorisation de s’installer le long du fleuve Suriname, une des artères de communication de la colonie[16], avec le droit de commercer, de pratiquer publiquement leur culte et de créer des beth din (tribunaux rabbiniques)[16].
Mais le traité de Bréda concluant la guerre a déjà été signé en Europe le : les Hollandais qui ont envahi l'estuaire de la Tamise début 1667, en profitant de la peste puis du grand incendie qui ont ravagé Londres en 1665 et 1666, en sont les grands gagnants. Souhaitant stopper l’expansionnisme anglais en Amérique du Sud et dans la Caraïbe, ils leur imposent ce traité où le Suriname devient hollandais en échange de New-York.
Le négrier hollandais Vernal ne reviendra à Cayenne, avec une seconde déportation d'Africains capturés sur la Côte des Esclaves, qu'entre 1669 et avril 1671[10]. Entre-temps, les planteurs de Cayenne écrivent des lettres désespérées au Ministère de la Marine français pour réclamer des esclaves[10], reprochant, comme aux Antilles, à la Compagnie française des Indes occidentales de n'en livrer aucun. L'un d'eux, Boulais, en achète 3 à un planteur français des Iles du Cap Vert[10]. Finalement, en octobre 1672, plusieurs navires en amènent[10]: la colonie de la presque-île de Cayenne s'étend alors au continent[10]. Une autre plantation, fondée par le Gouverneur Antoine de Noël de la Trompe d'Or[10], puis revendue à sa mort en avril 1671 à Cyprien Lefebvre de la Barre, chevalier de Lézy[10], qui sera gouverneur en 1665-1667 puis 1669-1670, est observée par Jean Goupy des Maret[10], investisseur dans les moulins à sucre de Rémire[10].
En 1675, il y dénombre 55 esclaves[10]. Une quinzaine d'années après, il s'intéresse à l'origine des 92 esclaves présents[10], dont 61 sont nés en Afrique[10], arrivés depuis une trentaine d'années (1660-1688) via 12 voyages différents[10]. Il observe que l'Angola et la Côte des esclaves (Bénin) sont dominants[10], d'où leur parler entre eux de la langue Portugaise, probablement dès les premières années d'esclavage[10]. Selon l'historien Gabriel Debien, le rapport du navire négrier "Soleil d'Afrique" qui vendit 134 esclaves à Cayenne en 1679, montre un parcours de 11 mois[10], dont 2 le long de la "Côte Koromantin" depuis Axim jusqu'à Accra[10], au cours duquel il en acheta 380 esclaves, dont 332 via seulement neuf acquisitions de plus de dix esclaves[10]., la plus grande étant de 33[10].. Plus de la majorité, soit 172, a été acheté dans les Forts européens (aux Danois 84, aux Anglais 78 et aux Hollandais 10)[10]. Les Néerlandais prennent temporairement les établissements français de Guyane en 1676[4].
Les Néerlandais prennent temporairement les établissements français de Guyane en 1676[4]. L'amiral français d'Estrées reconquiert la même année le Suriname pour le compte de la France. Durant l'été 1676, d'Estrées se rend auprès du roi et suggère d'urgence d'armer des navires contre les possessions hollandaises situées aux Indes occidentales. La flotte hollandaise commandée par Jacob Binckes avait pris Cayenne en et avait ensuite repris Tobago aux Anglais, puis continué sa route vers le nord, pillant les comptoirs français de Saint-Domingue et Marie-Galante au profit de Tobago, où étaient stationnés 200 soldats. En octobre, d'Estrées appareille depuis Brest avec quatre vaisseaux de cinquante canons et quatre frégates armées, comprenant 400 hommes. Les noms des navires sont le Glorieux, navire amiral, le Fendant, le Laurier, le Soleil d'Afrique, l'Intrépide commandé par Louis Gabaret, le Marquis, la Friponne et la Fée. Le , ils reprennent Cayenne, de nuit
La Guerre de la Ligue d'Augsbourg lancée par Louis XIV contre les autres puissances d'Europe donne un coup d'arrêt à la colonie, qui espérait au contraire en bénéficier. Le capitaine Du Casse, patron de la Compagnie du Sénégal, arrive à Cayenne en avril 1689 avec 5 navires et l'ordre de réquisitionner la population blanche pour un raid contre les Hollandais au Surinam afin de ramener à Cayenne les esclaves capturés[10]. Ce raid tourne au « désastre complet », avec une centaine de pertes, constatées dans un document de 1693, l'année où Ducasse organise un autre raid pour voler des esclaves, cette fois à la Jamaïque, en ramenant 1300 à Saint-Domingue[10]. Entre-temps, le 29 décembre 1689, pour bâtir à la hâte une forteresse à Cayenne, le gouverneur indique avoir fourni à l'ingénieur du Roi 500 esclaves depuis 7 mois, puis 8 mois plus tard constate la mort de 150 d'entre eux dans ces travaux, signifiant la ruine de la colonie[10].
À la fin du XVIIe siècle, des explorations françaises organisées depuis la Guyane découvrent le territoire de l'Araguary, aujourd'hui brésilien.
En 1713, le traité d'Utrecht considère le fleuve Maroni comme la frontière ouest de la Guyane française. Par ce traité, le roi Louis XIV abandonne totalement le bassin de l'Amazone aux Portugais, mais la difficulté à fixer les frontières géographiques en Amazonie va être la source de disputes durant deux siècles. Les deux parties ne cessent de rechercher l'extension de leur territoire respectif par l'installation de postes militaires, de missions religieuses et de comptoirs commerciaux. Ces disputes se termineront en 1900 par un arbitrage suisse qui fixe la frontière entre le Brésil et la France[22].
Vers 1750, de nombreux Amérindiens s'installent sur le territoire.
En 1762, les Jésuites sont expulsés de la Guyane sur ordre du roi de France Louis XV : l’expulsion des Jésuites (ordonnance royale de Louis XV) précède l’implantation en Guyane par la volonté du ministre français Choiseul d’une nouvelle colonie de peuplement; des milliers de personnes sont envoyées de France pour accélérer de manière décisive la colonisation des terres. Cette politique volontariste échoue car rien n'a été préparé pour les accueillir.
En 1764, une campagne de propagande principalement menée en Alsace et en Lorraine (dès 1763) conduit environ 15 000 Français dont 12 000 Alsaciens et Lorrains vers le port de Rochefort, à destination des savanes de l'Ouest guyanais. En effet, après la perte du Québec, Choiseul (1719-1785) veut faire de la Côte Sauvage une nouvelle colonie de peuplement afin de réaffirmer la position française en Amérique. Choiseul, qui s'imagine la Guyane comme un paradis luxuriant, a une méconnaissance totale du terrain. Le projet colonial est réalisé dans l'approximation. Les colons, dont un certain nombre est déjà malade sur le bateau surpeuplé, débarquent à Kourou en pleine saison humide et dans les marais[23]. 12 000 colons meurent dans l'année de maladies (dysenterie, fièvre jaune, syphilis, paludisme). L'expédition, menée par Choiseul, est un cuisant échec, le paradis guyanais se transforme en enfer. Une soixantaine de familles de survivants au « désastre de Kourou »[24] se réfugient sur le petit archipel en face de Kourou, baptisé Îles du Salut pour l'occasion, avant de retourner en France.
Pierre-Victor Malouët (1740-1814) est nommé gouverneur en 1776. Il est secondé par l'ingénieur Jean Samuel Guisan (1740-1801), d'origine suisse, qui entreprend un programme de réforme de l'agriculture et d'aménagement de territoires agricoles.
À partir de 1792, la Révolution française fait de Cayenne un lieu de déportation pour les prêtres réfractaires et les ennemis politiques de la Révolution. Le premier bagne, celui de Sinnamary, est créé. Jusqu'en 1805, le territoire est un lieu de déportation pour les opposants politiques aux différents régimes qui se succèdent en France[25]. En 1794, la République Française abolit l'esclavage mais remplace les esclaves par les religieux français et belges. C’est le conventionnel André Pomme, premier député de Guyane, qui est à l'origine du projet de déportation des religieux français et belges[26].
Le rétablissement de l'esclavage par Napoléon Bonaparte s'effectue en Guyane par un texte officiel à la fin de l'année 1802. L'arrêté du , présumé du consul Cambacérès rétablit l’esclavage pour ceux qui n'ont pas été affranchis, sous une forme déguisée « la conscription de quartier »[27], car la Guyane n'est pas concernée par la loi du 20 mai 1802 qui maintient l'esclavage en Martinique. Une partie de la population noire refuse cet état et s'enfuit en forêt, privant ainsi de main-d'œuvre l'économie guyanaise affectée par ailleurs par les difficultés de la France. Ces personnes prennent le nom de Marrons et s'installent sur les berges d'un fleuve qui prendra le nom de Maroni.
En 1809, après la défaite de la flotte française à la bataille de Trafalgar de 1805, des forces portugaises venant du Brésil et soutenues par les Britanniques, occupent la Guyane, en représailles à l'invasion française du Portugal, menée par Napoléon Ier. Cette occupation, qui ne perturbe toutefois pas la vie quotidienne des habitants, se poursuit jusqu'en 1814. Les Portugais se retirent au lendemain de la première abdication de Napoléon Ier.
Pour Denis Lamaison, il n'est pas exact de dire, comme le veut une idée commune, qu'après 1817 et la fin des guerres napoléoniennes, la Guyane connaitrait une période très prospère grâce à l'esclavage et à la reprise du plan de développement de Jean Samuel Guisan (1740-1801)[28].
À partir de 1828, les sœurs de Saint-Joseph de Cluny, sous l'impulsion de la mère Anne-Marie Javouhey, rachètent des esclaves pour les libérer et leur donner du travail dans la région de Mana. Le député républicain français de la Martinique et de la Guadeloupe, Victor Schœlcher, soutient leur action et développe une action politique qui aboutira, au décret du confirmé par la Constitution du et qui édicte l'abolition définitive de l'esclavage. La loi nouvelle applicable sur les territoires français implique que tout esclave touchant le sol français est déclaré libre, ce qui va provoquer la fuite massive des esclaves placés sous la coupe des grands propriétaires brésiliens. Ceux-ci qui réagissent très violemment, et en , ils entrent en territoire français, à Mapa, pour récupérer 200 esclaves en fuite, ce qui va réanimer de façon le problème des limites entre les territoires français, brésiliens et hollandais.
La fin de l'esclavage, qui concerne près de 13 000 personnes sur les 19 000 habitants de la Guyane, a pour conséquences immédiates le départ de la main-d'œuvre servile hors des plantations et l'effondrement de l'économie de la Guyane. Pour pallier le manque de main-d'œuvre, Napoléon III décide en 1852 la déportation des forçats vers la Guyane.
Dans le même temps, des coolies originaires des Indes et de Chine sont recrutés sous contrat à partir de 1853.
À partir de 1854, avec la loi de la transportation, Napoléon III fait construire les célèbres bagnes de Cayenne, de l'île du Diable et de Saint-Laurent-du-Maroni (1858). La commune de Saint-Laurent-du-Maroni devient le centre administratif du système pénal, vers lequel seront envoyés près de 90 000 hommes et 2 000 femmes. Dans un premier temps, les bagnards sont envoyés dans les lieux les plus retirés et les plus insalubres qui soient, mais les pertes enregistrées parmi les détenus sont énormes.
Plus d'un tiers meurt en Guyane[réf. souhaitée]. La corruption et l'inégalité sociale deviennent les bases de l'organisation sociale pénitentiaire.
En 1855, Félix Couy découvre le premier site aurifère sur un affluent de l'Approuague[29]. Des tonnes d'or sont extraites de la rivière Inini, un affluent du Haut-Maroni, dans le sud-ouest du pays. C'est le début d'une ruée vers l'or qui durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et qui amènera de nombreux émigrants provenant essentiellement des Antilles. Une banque de prêt et d'escompte est créée, qui attire d'autres investisseurs qui affluent face à la demande qui se fait de plus en plus forte. Ces derniers repartiront à partir de 1873 lorsque la France connaîtra une grande dépression jusqu'en 1892.
En 1860, la liberté de navigation sur le fleuve Maroni est consacrée.
À partir de 1861, la France et la Hollande se contestent le territoire richement aurifère du cours supérieur du fleuve Maroni. Les Français estiment que le cours d'eau formateur est le Tapanahoni, alors que les Hollandais soutiennent que c'est le Lawa. En 1891, la contestation est arbitrée par le tsar de Russie au détriment de la France qui perd une zone de 25 000 km2, riche en minerais d'or[réf. souhaitée].
A la fin du XIXe siècle, viennent s'installer en Guyane des Libanais et des Chinois de Formose (Taiwan), de Singapour et de Chine continentale.
En 1900, un arbitrage définitif rendu par le Conseil fédéral suisse[30] fixe la frontière franco-brésilienne sur l'Oyapock, au détriment de la Guyane française qui perd un territoire de 260 000 km2. La France considérait, non sans de sérieuses raisons, que la rivière Japoc découverte par Vicente Yáñez Pinzón en 1499 ne correspondait pas à l'Oyapock mais au fleuve Araguary plus au sud, et que les phénomènes de subsidences et d'accumulation depuis le XVIIe siècle avaient bouleversé le dessin de la côte entre l'Amazone et l'Oyapock,. Mais les Brésiliens menés par le baron de Rio Branco (1845-1912), mieux préparés et soutenus par de très forts intérêts politiques et diplomatiques, finissent pas imposer leur propre vision, mettant fin à deux siècles de disputes[30].
Après l’éruption de la montagne Pelée, le , qui a détruit la ville de Saint-Pierre en Martinique et tué 28 000 personnes en quelques minutes, de nombreux Martiniquais se réfugient en Guyane.
À partir de 1902, la France et les Pays-Bas se disputent à nouveau le territoire du cours supérieur du Lawa. Les Français estiment que le cours d'eau formateur est le Litani, alors que les Néerlandais soutiennent que c'est le Marouini. En 1935, un accord est trouvé, à l'avantage des Français qui récupèrent ainsi une zone de 6 000 km2, riche en minerais d'or.
Entre 1910 et 1930, c'est l'apogée de la ruée vers l'or. Plus de 10 000 chercheurs d'or écument la forêt guyanaise, entraînant la croissance du commerce local et la fermeture des dernières grandes plantations.
À partir de 1923, Le journaliste Albert Londres, de retour en métropole après une visite en Guyane, se fait l'écho des conditions de vie des bagnards guyanais. Une vaste campagne d'opinion menée par Albert Londres, le député de la Guyane Gaston Monnerville et de nombreux journalistes aboutit en 1938 à une loi mettant fin au bagne en interdisant de fait tout nouveau transport de bagnards, les peines de travaux forcés étant abolies dans le droit pénal français. Au total, quelque 90 000 bagnards auront été déportés en Guyane. La fermeture effective n'a lieu qu'en 1946, après la fin de la Seconde Guerre mondiale et les derniers rapatriements ont lieu en 1953; Le dernier forçat embarque le 1er avril. La fermeture du bagne a un fort impact sur l'économie du territoire et entraîne un dépeuplement.
En 1938, une commission franco-néerlando-brésilienne détermine le point de trijonction[31] marquant la séparation entre les territoires français, surinamais et brésilien.
En 1940, la Guyane reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy et ne rallie la France libre (France combattante) qu'en . Dans les bagnes, des détenus meurent de faim ou de maladie[32]. Après la guerre, l'état sanitaire du territoire est déplorable et oblige le gouvernement français à prendre des mesures sanitaires importantes.
En 1946, la Guyane obtient le statut de département français, mais le territoire a beaucoup de peine à décoller économiquement à cause des coûts de production élevés et sa balance commerciale est très déficitaire[33].
En 1961, la population du territoire est de 33 000 habitants.
À partir de 1963 il faut trouver l'emplacement du nouveau centre spatial français pour remplacer celui de Colomb-Béchar en Algérie. La décision, prise par le général de Gaulle (1890-1970), de la construire en Guyane est prise en 1964 car ce territoire présente de nombreux avantages :
Construit à partir de 1965, le nouveau Centre spatial guyanais (CSG) s'est depuis développé, au rythme de l'aventure spatiale française (sonde « Véronique », lanceur « Diamant B ») puis européenne (lanceur « Europa II »), puis avec le programme européen des lanceurs Ariane, qui va être un véritable succès commercial et mondial. C'est aujourd'hui le port spatial de l'Europe.
Le est lancée la première fusée-sonde « Véronique ». Depuis cette date jusqu'en 2003, plus de 500 lancements sont réalisés à partir du centre de Kourou, dont plus de 160 lancements « Ariane », le premier exemplaire décollant le .
Dans les années 1970, le Suriname, malgré la convention de 1978 et l'accord de coopération de 1988, reprend à son compte les thèses néerlandaises et conteste la frontière fixée sur le Litani ; les cartes surinamaises indiquent la frontière sur le Marouini. Cependant, depuis la guerre civile qui a dévasté le Surinam de 1986 à 1991, la revendication territoriale n'est plus officiellement évoquée.
À partir de 1982, avec les lois sur la décentralisation, un transfert de compétence de l'État vers les organisations territoriales est mis en place.
Le est lancé le premier exemplaire du lanceur Ariane 4 et le est lancé le premier lanceur Ariane 5 (le vol 501), son premier vol commercial a lieu le .
Dans les années 1990, le niveau de vie de la Guyane, territoire français intégré à l'Union européenne, surpasse largement celui de la région [réf. nécessaire] et cela provoque de forts courants migratoires en provenance des pays voisins en crises économiques et sociales, comme Haïti, le Suriname (ex-Guyane néerlandaise) et le Brésil.
En 1999, la population du territoire se monte officiellement à 160 000 habitants. En réalité, elle dépasse probablement les 200 000.
En 2017, la population de la Guyane est de 268 700 habitants[34].
La population amérindienne est, en 2015, estimée entre 6 000 et 9 000 personnes[35], dont la majorité vit dans des « zones protégées » à l'accès strictement réglementé par les pouvoirs publics. Elle est composée de six groupes : les Kali'na (anciennement appelés Galibis) et les Wayana de langue caribe, les Palikur et les Arawak proprement dits, de langue arawak, les Wayãpi (ou Wayampi ou Oyampis) et les Tekos (anciennement appelés Émerillons) de langue tupi.
En novembre 2008, le département de Guyane est bloqué par de nombreux barrages routiers érigés pour protester contre le prix des carburants à la pompe[36]. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Guyane (CCIG), Jean-Paul Le Pelletier, annonce la fermeture du port de commerce et de l'aéroport international Félix-Éboué (anciennement aéroport international de Rochambeau).
En , une grève générale immobilise le département. Elle débouche sur la signature du protocole des accords de Guyane « Pou Lagwiyann dékolé » le , qui est à la fois une reconnaissance par l’État de l’urgence de la situation guyanaise ainsi qu’un engagement sur un plan exceptionnel d’un montant d’un milliard d’euros.
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