description historique du lieu, au Canada De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’histoire de Trois-Rivières, fondé par Laviolette le , est celle d'un carrefour de fréquentation par les Amérindiens, d'un poste de traite des fourrures, et finalement d'une ville industrielle qui devient le chef-lieu de la Mauricie.
À l’origine, le site de Trois-Rivières était fréquenté par des autochtones de la grande famille algonquine. En raison de sa situation sur deux axes importants (rivière Saint-Maurice et fleuve Saint-Laurent) les autochtones avaient déjà choisi les lieux pour procéder au troc de fourrures avec les Français. En 1635, le père Le Jeune rapporte avoir trouvé des vestiges d'une ancienne palissade qui aurait été incendiée par des Iroquois. Cette construction date donc d'avant l'établissement officiel de 1634. Cependant, comme Samuel de Champlain, qui s'y était rendu souvent depuis 1608, ne parle pas dans ses "Voyages" de l'existence d'une bourgade à cet endroit ni de vestiges de cette-ci, cette construction et sa destruction devaient donc être récentes.
Le , l’explorateur Jacques Cartier décrit le site. Il nomme la rivière Saint-Maurice rivière de Fouez en l'honneur de la maison de Foix et fait ériger une croix sur la pointe de l'île Saint-Quentin. En 1599 raconte Champlain, le capitaine François Gravé s'était rendu à Trois-Rivières, dont le nom était déjà connu et qui fut nommé ainsi en raison d'une illusion créée par le delta formé par des îles à travers lesquelles débouchait la rivière dans le fleuve.
C'est, entre autres, pour honorer une promesse faite à Capitanal, un chef Algonquin (Montagnais) dont le père avait combattu aux côtés de Samuel de Champlain que ce dernier mandata Laviolette[1] pour établir une habitation au lieu-dit des Trois-Rivières afin principalement d'y faciliter le commerce. Partis le de Québec, Laviolette et ses hommes arrivèrent le , décrété jour de la fondation. À cause de cela, d'aucun affirment que Champlain serait le véritable fondateur de la ville plutôt que Laviolette.
En , environ trois cent cinquante Agniers descendirent au poste des Trois-Rivières afin d'obtenir des Français un cadeau de « trente bonnes arquebuses », ce qui, contrairement aux Hollandais de fort Orange, leur fut refusé.
D’abord comptoir de commerce, Trois-Rivières va ensuite développer une triple vocation qu’elle va conserver au fil des siècles : siège de gouvernement, ville d’éducation et cité industrielle.
Siège d’un gouvernement régional à partir de 1665, Trois-Rivières connaîtra la Conquête britannique mais n'en souffrit pas comme la ville de Québec, et même une brève occupation américaine, qui se terminera par la défaite des « Bostonnais », aux portes de la ville, en 1776.
Au fil des ans, Trois-Rivières consolidera sa vocation de chef régional en devenant le siège d’un district judiciaire (1792) et d’un évêché (1852).
Sur le plan de l’éducation, des missionnaires enseignants vont se présenter sur le site de Trois-Rivières dès 1617, c’est-à-dire avant même la fondation de la ville. Avec l’arrivée des religieuses ursulines, en 1697, une première maison d’enseignement verra le jour et plusieurs autres suivront, jusqu’à l’ouverture de l’Université du Québec à Trois-Rivières, en 1969.
Sur le plan économique, après l’ère des coureurs des bois et du commerce de la fourrure, Trois-Rivières deviendra ville industrielle quand vont entrer en production les Forges du Saint-Maurice, fondées en 1733 par M. de Francheville. Cette fonderie où l'on fabriquait boulets de canon, poêles en fonte, ainsi que divers ustensiles et accessoires de cuisine, a représenté durant une longue période la principale activité économique de la ville. Une centaine d’années plus tard, avec l’exploitation forestière de la vallée du Saint-Maurice, Trois-Rivières va abriter d'abord des scieries, puis enfin des usines de papier. Le transport des billots de bois était alors facilité par la rivière Saint-Maurice qui permettait d'acheminer la ressource de sa coupe à l'usine, par flottaison. C'est ainsi que sont devenus célèbres les techniques de drave et les nombreux draveurs y travaillant. Par la suite, Trois-Rivières est devenue la capitale du papier.
Le terrible incendie qui ravage Trois-Rivières en 1908 détruit la majeure partie de la vieille ville, n'épargnant qu'une dizaine de bâtiments datant du Régime français. Le monastère des Ursulines et le manoir de Tonnancour sont heureusement épargnés. Cela entraîne un réaménagement de la ville, dont l'élargissement et le redressement des rues. La reconstruction du centre de la ville coïncide avec les débuts de l'utilisation d'une nouvelle ligne électrique de haute tension qui a favorisé l'avènement et le développement de nouvelles entreprises, dont celle du textile qui encourage la venue de nouveaux paysans.
À partir des années 1960, Trois-Rivières va diversifier sa base économique en misant sur l’éducation collégiale et universitaire, de même que sur l’animation culturelle et touristique. À ce sujet, la ville peut se vanter d’avoir gardé vivant et rayonnant son centre-ville, qui abrite une intense activité culturelle, dont fait partie le Festival international de la poésie. Elle est aussi une ville de loisir et de sport, qui présente chaque année un Grand-Prix automobile à dimension internationale.
Le Vieux Trois-Rivières est décrété arrondissement historique en 1964.
En 1985, le Festival international de la poésie est créé par une équipe autour de Gaston Bellemare.
En 2002, les villes de Cap-de-la-Madeleine, Saint-Marthe-du-Cap, Saint-Louis-de-France, Trois-Rivières-Ouest, ainsi que la municipalité de Pointe-du-Lac, ont été fusionnées à la ville de Trois-Rivières, dissolvant ainsi la MRC de Francheville.
Le gouvernement des[2] Trois-Rivières est l’une des trois divisions administratives du Canada[3] jusqu’en 1764, les deux autres étant le gouvernement de Québec et le gouvernement de Montréal. À l’époque de la Nouvelle-France, la colonie était divisée en cinq gouvernements particuliers : celui de Québec, celui des Trois-Rivières, celui de Montréal, celui de la Louisiane et celui de l'Acadie. Il y eut aussi un projet, qui n’a pas été réalisé, de créer un autre gouvernement, celui de Détroit. Chacune de ces régions était connue sous l’appellation gouvernement parce qu’elle avait à sa tête un gouverneur[4]. Le gouvernement des Trois-Rivières est le plus petit des trois gouvernements de la vallée du Saint-Laurent, en superficie et en population.
Il ne semble pas exister d’acte promulguant la création des trois gouvernements du Canada sous le régime français (1608-1763). En cela, le modèle d’ici s’apparente à celui de la France. À cette époque, la vallée du Saint-Laurent comptait trois noyaux de peuplement : Québec (à partir de 1608), Trois-Rivières (à partir de 1634) et Montréal (à partir de 1642). Il devint alors nécessaire de créer trois gouvernements. À Trois-Rivières, le premier capitaine à porter le titre de gouverneur est François de Champflour en 1643. Ainsi sont apparus les trois gouvernements de la Nouvelle-France[5].
Lors de sa création en 1643, le gouvernement de Trois-Rivières ne comptait qu’un seul établissement permanent, le poste de Trois-Rivières. Des seigneuries avaient été concédées autour (fief Hertel en 1633, fief Godefroy en 1633, seigneurie des Jésuites en 1634[6], seigneurie de La Madeleine en 1636, fief Godefroy de Lintot en 1637, seigneurie Dutort en 1637, seigneurie de Batiscan en 1639), d’autres étaient projetées (fief de l’Arbre-à-la-Croix en 1644, fief Marsolet en 1644). Malgré quelques tentatives, personne n’habita ces seigneuries à cause de la menace iroquoise, il faudra attendre 1665 avec l’arrivée du régiment de Carignan-Salières. Le peuplement du gouvernement de Trois-Rivières commencera sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent et à partir de Trois-Rivières en descendant vers l’est, sans doute pour l’unique raison que le reste du territoire était en zone inondable. Trois-Rivières est la première occupée, suivie de Cap-de-la-Madeleine peu après 1640, de Champlain à partir de 1664 ou 1665, de Batiscan à partir de 1666 et de Sainte-Anne-de-la-Pérade à partir de 1667.
En 1648, le gouverneur de Trois-Rivières devenait membre du Conseil de Québec, créé l'année précédente. En 1651, le gouvernement de Trois-Rivières est doté d'une sénéchaussée (tribunal).
Le gouvernement de Trois-Rivières a été maintenu par les Britanniques durant le régime militaire (1760-1764), à la différence que durant cette période, chaque gouvernement était autonome et n’était plus soumis au gouverneur de Québec. Chaque gouvernement recourait à une monnaie d’un cours différent, exigeait un passeport pour l’entrée et la sortie. Aux deux frontières qui séparaient les trois gouvernements, se trouvaient un poste frontière pourvu d’une garnison : l’un à Sainte-Anne-de-la-Pérade, entre les gouvernements de Québec et de Trois-Rivières, et l’autre à Maskinongé, entre les gouvernements de Trois-Rivières et de Montréal[7].
Le gouvernement de Trois-Rivières fut aboli le lorsque les Britanniques remplacèrent les trois gouvernements par deux districts, celui de Québec et celui de Montréal. La rivière Saint-Maurice marquait la division entre les deux districts.
Le gouvernement de Trois-Rivières s’étendait de Sainte-Anne-de-la-Pérade jusqu’à Maskinongé, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, et de Saint-Pierre-les-Becquets jusqu’à Yamaska, sur la rive sud. C’était le gouvernement le plus étroit des trois gouvernements.
Au nord, il s’étendait vaguement vers les terres de la Compagnie de la Baie d'Hudson, et au sud jusqu’à la Nouvelle-Angleterre[8].
Ces limites n’ont pas été fixées lors de la création du gouvernement en 1643. La superficie du gouvernement s’est étendue jusqu’à ce que le territoire du gouvernement trifluvien rencontre celui du gouvernement de Québec et celui du gouvernement de Montréal.
Son territoire correspond aux actuelles régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Il comprenait aussi la partie est de la région de l'Estrie.
Le gouvernement de Trois-Rivières a compté jusqu’à 51 fiefs et seigneuries[9].
17 Seigneuries sur la rive nord :
17 seigneuries sur la rive sud :
De ces 51 seigneuries, il ne reste que deux manoirs seigneuriaux sur la rive nord (Cap-de-la-Madeleine et Niverville), et un seul sur la rive sud (Lévrard). Quant aux moulins seigneuriaux, il n’en reste que trois sur la rive nord (Commune, Pointe-du-Lac et Saint-Jean) et un seul sur la rive sud (Gentilly).
De 1608 à 1764, sur ces 51 seigneuries, sont apparues dix-huit (18) paroisses et deux missions.
11 paroisses sur la rive nord :
Sept paroisses et deux missions amérindiennes sur la rive sud :
Chacune de ces vingt paroisses avait son église et son presbytère. Il ne reste que deux églises qui datent du régime français (Cap-de-la-Madeleine 1715 et Récollets-Anglicans 1754) et aucun presbytère. Si les bâtisses n’existent plus, il reste des œuvres d’art de cette époque à Sainte-Anne, Batiscan, Champlain, Cap-de-la-Madeleine, Trois-Rivières, Maskinongé, Saint-François-du-Lac et Gentilly.
Un ensemble de hauts et de petits fonctionnaires est nommé pour assumer l’organisation de chaque gouvernement. Au gouverneur particulier (à Québec, c’était le gouverneur général), s’ajoutent un lieutenant de roi pour l’assister, un subdélégué de l’intendant (c'est le commissaire-ordonnateur ou le commissaire de la Marine ou le grand-voyer ou un garde-magasin), un état-major, des gardes pour le gouverneur, une Cour de justice avec juge, juge adjoint, procureur du roi, greffier, notaire, un château pour loger ce gouverneur et son personnel[10]. Les officiers d’état-major ont des droits réels et des droits honorifiques[11].
Pour assurer l’unité de la colonie, les gouverneurs particuliers de Trois-Rivières et de Montréal étaient soumis au gouverneur général dont ils n’étaient, en fait, que les lieutenants-gouverneurs[12]
Le premier gouverneur en titre est François de Champflour en 1643. Ceux qui précèdent dans la liste portaient le titre de capitaine.
Tableau de la population des trois gouvernements 1666-1765[13] | ||||
---|---|---|---|---|
Gouvernement de Québec |
Gouvernement de Trois-Rivières |
Gouvernement de Montréal |
Total | |
1666 | 2135 | 455 | 625 | 3215 |
1688 | 6223 | 1406 | 2674 | 10303 |
1698 | 8981 | 1590 | 3244 | 13815 |
1739 | 23337 | 3352 | 17012 | 42701 |
1765[14] | 35913 | 7313 | 26584 | 69810 |
Sources : Données de 1666, 1688 et 1698 : Hubert Charbonneau, Vie et mort de nos ancêtres, Étude démographique, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1975, page 40. / Données de 1739 et 1765 : Recensements du Canada 1666-1871, vol. 4, Ottawa, 1876. |
Liste des gouverneurs de Trois-Rivières (on disait gouverneur des Trois-Rivières à l'époque) :
Le gouvernement des Trois-Rivières a été aboli le . Haldimand en est le dernier gouverneur. Il fut ensuite commandant militaire de la région trifluvienne jusqu'à son départ à la fin de . Il remit son commandement militaire au capitaine Holmes. Cette fonction ne fait pas de Holmes un gouverneur des Trois-Rivières[20].
Un premier conseil municipal est constitué le à la suite de la création de la Corporation municipale des Trois-Rivières. La nouvelle structure administrative remplace le régime des juges de paix et des commissaires ayant pris le relais du Gouvernement des Trois-Rivières peu après la Conquête. L’acte d’incorporation est sanctionné le et la ville est dotée d'une charte lui octroyant le plein statut de corporation municipale. Le nom officiel est Cité des Trois-Rivières[21]. Finalement, la Cité des Trois-Rivières devient désormais connue et désignée sous le nom de Ville de Trois-Rivières le [22].
À cette liste des maires de l'ancienne ville de Trois-Rivières (celle d'avant 2002), il faut ajouter la liste des maires des anciennes villes de Cap-de-la-Madeleine, Sainte-Marthe-du-Cap, Saint-Louis-de-France, Trois-Rivières-Ouest et Pointe-du-Lac. Toutes ces anciennes villes ont été fusionnées en 2002 pour former la nouvelle ville de Trois-Rivières[23].
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