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général français de la Révolution et de l’Empire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hilaire-Benoît, baron Reynaud (né le à Agde et mort le à Montpellier (Hérault)), est un général français.
Hilaire-Benoît Reynaud | ||
Portrait par Charles Paulin François Matet (1847). | ||
Naissance | Agde, (Hérault) |
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Décès | (à 83 ans) Montpellier, (Hérault) |
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Origine | Royaume de France | |
Arme | infanterie | |
Grade | Général de brigade | |
Années de service | 1791 – 1834 | |
Distinctions | Baron de l'Empire Commandeur de la Légion d'honneur Ordre de la Couronne de fer Mérite militaire du Wurtemberg Ordre de Saint-Louis |
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Hilaire Reynaud a 9 ans lorsqu'il entre le , comme boursier du roi, au collège royal militaire d'Effiat, où il retrouve son frère aîné Charles, entré au collège sept plus tôt. Il y reçoit une éducation soignée, dispensée par les Oratoriens et apprend le métier des armes : depuis 1776, le collège était école royale militaire et formait des officiers pour le service du roi. Reynaud quitte le collège d'Eiffiat le , et rejoint sur ordre de Louis XVI le régiment de Médoc infanterie, commandé par le colonel Sérurier.
Il entre au service le comme sergent-major aux bataillon de chasseurs du Midi, formé à Paris et fait les campagnes de 1792 à l’an VIII aux armées du Midi, en Vendée puis en Italie. Passé, le , comme sous-lieutenant au 70e régiment d'infanterie de ligne, ci-devant Médoc, incorporé lors du premier amalgame dans la 129e demi-brigade de bataille, elle-même incorporée dans la 32e Demi-brigade d’Infanterie de Ligne au second amalgame, il est blessé en au combat du col de Raous dans les Alpes. Il est nommé aide-de-camp du général Sérurier le 4 brumaire an II () puis réintégré dans sa demi-brigade comme lieutenant le 23 germinal an III (). À nouveau nommé aide-de-camp du général Sérurier le 13 fructidor () suivant, il passe, en cette qualité, capitaine le 13 ventôse an V () et chef-de-bataillon le 16 messidor () suivant. Admis avec son grade dans la Garde des consuls le 28 pluviôse an VIII (), il se retrouve quatre mois plus tard à Marengo. Il embarque en l’an X pour Saint-Domingue où il est promu adjudant-commandant le 22 fructidor an XI ().
À son retour en France, il est nommé colonel du 15e Régiment d’Infanterie de Ligne le 16 germinal an XII (), devient membre de la Légion d’Honneur le 16 prairial () suivant et commandeur de l’Ordre le 25 (14) du même mois et il est nommé adjudant supérieur du palais impérial, adjoint au général Duroc, duc de Frioul, grand-maréchal du Palais de l'Empereur. Il fait, avec le 8e Corps de la Grande Armée, la campagne de Prusse et de Pologne et combat à la bataille d'Iéna en . Il sera blessé d'un coup de biscaïen à la jambe droite, à Friedland en , où sa belle conduite est signalée à l'Empereur par le maréchal Mortier, duc de Trévise. Un témoin oculaire relate un échange de l'Empereur et du colonel Reynaud sur le champ de bataille :
"Imaginant que les Russes n’avaient lancé une attaque que pour couvrir leur retraite ….., il [Napoléon] fut très surpris d’entendre une canonnade puissante et prolongée. Inquiet, il poussa sa monture, que peu d’autres chevaux pouvaient suivre, et se retrouva rapidement parmi de nombreux blessés qui se dirigeaient vers les ambulances. Parmi eux, il reconnut le Colonel Reynaud du 15e régiment de ligne, et s’arrêta pour lui demander ce qui s’était passé, si son régiment avait battu en retraite, et dans quelles circonstances il avait été blessé. Reynaud, qui avait été atteint par une balle [de mousquet], répondit que, fatigué de voir son régiment sans réaction face à des tirs dévastateurs, il avait ordonné à celui-ci d’avancer et de charger les canons de l’ennemi dans l’espoir d’en prendre quelques-uns. Mais une tranchée qu’il n’avait pas pu voir avait arrêté les hommes, dont 1 500 furent abattus sur place. Il ajouta : « Sur le plateau de Friedland, derrière la position que j’espérais prendre, l’ennemi vient de regrouper un nombre considérable d’hommes, certainement pas moins de 80 000. » L’Empereur, qui ne percevait toujours pas la réalité des choses, trouva ce récit exagéré, et s’écria : « Ce n’est pas vrai ! » à quoi Reynaud, irrité de ne pas être cru, répondit : « Eh bien, je vous jure sur ma tête que les chiffres que je vous ai indiqués sont vrais, et qu’il y a du pain sur la planche ». La seule réponse de l’Empereur fut de donner un grand coup d’éperon à son cheval, qui bondit furieusement en avant, entraînant son maître au milieu même des tireurs d’élite.»
Il est créé baron de l’Empire le et promu général de brigade le pour être affecté le suivant au corps d'armée des Pyrénées-Occidentales.
Passé à l'armée d'Espagne commandée par le maréchal Soult, duc de Dalmatie, il sert en particulier à Medina del Rio-Secco le , à Burgos le , à la prise de Porto du 27 au et à La Corogne où il est décoré de l'ordre de la Couronne de fer sur la demande de Soult. Il choisit en , comme aide de camp son beau-frère, Auguste de Chambure, qui sera blessé au siège de Saragosse, à la Bataille d'Ocaña le , à Séville, où il est cité à l'ordre de l'armée, puis participe au siège de Ciudad Rodrigo et à la Bataille de Fuentes de Oñoro où il a l'épaule droite fracassée le . Nommé commandant supérieur à Ciudad Rodrigo en , Reynaud est fait prisonnier par les Anglais le suivant à la bataille d'Arroyo-Molinos. Le général Thiébaut, gouverneur de la province de Burgos, évoque dans ses Mémoires la capture de Reynaud, alors gouverneur de Ciudad-Rodrigo : sorti imprudemment avec quatre hommes de son état-major pour reconnaître un endroit où paissait et était gardé un troupeau de bœufs qui devait alimenter la garnison, il fut capturé par les guerrillos de Julian Sanchez, faction armée espagnole au service des Anglais.
Incarcéré en Angleterre, il passa quatre années comme « prisonnier de guerre » à Reading. En tant qu’officier, son sort contrastait fortement avec celui des simples soldats : il était d’usage que les officiers soient autorisés à prendre un logement privé et à mener une vie normale, à condition de ne pas quitter la ville. D’après les récits de l’époque, il semble que les officiers français et polonais étaient considérés comme les bienvenus dans la société de Reading. Il ne retourne en France que le ; il devient chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis le , et est nommé commandant du département du Calvados. Pendant les Cent-Jours, il sera placé sous les ordres du général Darricau au commandement du bataillon de tirailleurs fédérés de la Garde Nationale de Paris et se réfugiera aux Invalides le . À la Seconde Restauration, il reçoit le commandement de l'arrondissement de Falaise le et retrouve celui du Calvados le , mais il est placé en non activité le suivant en raison de son attitude suspecte pendant les Cent-jours.
Reynaud finit pourtant par regagner la confiance du gouvernement : avec la recommandation du préfet de l'Hérault Creuzé de Lesser, il est nommé le , inspecteur de l'infanterie dans le cadre de l'état-major. Par la suite, il est affecté à divers postes : commandant de la première subdivision (Haute-Garonne et Ariège) de la 10e division militaire, puis de la Haute-Garonne seul en 1823.
Lors des événements de Juillet, il signe la proclamation du préfet, hostile à l'orléanisme, provoquant un "charivari" auprès de la population. Il est alors muté dans le département de Lot-et-Garonne, par crainte de l'opposition des carlistes et des partisans du "mouvement". Mis en disponibilité le , il est admis à la retraite le .
Retiré du service, il se livre à diverses activités à Sète et devient notamment le gérant de l'entrepôt du port en 1836. Il est rappelé après l’avènement du Second Empire pour être placé dans le cadre de réserve, le et prête serment à Napoléon III le .
Il meurt à Montpellier le à l'âge de 83 ans et est enterré dans le caveau des Reynaud au cimetière marin de Sète.
La famille Reynaud est originaire de Poussan dans l'Hérault. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Poussan avait été prépondérante dans le fonctionnement économique de l'ouest de la région montpelliéraine. Son ancienneté dans le tissu urbain langudocien et la richesse de sa terre avaient posé les bases de l'émergence d'une bourgeoisie riche et active.
Hilaire Reynaud appartient à une lignée de magistrats. Il est le fils de Barthélémy Reynaud, contrôleur des fermes du roi au bureau de la ville d'Agde puis au port royal de Sète, et de Marianne Rey. Barthélémy Reynaud était le fils de Jean Reynaud (1701-1773), bourgeois de Poussan, contrôleur des fermes du Roi au port d'Agde et de Marguerite Fabre. Marianne Rey était la fille d'Antoine Rey, conseiller du Roi, juge et conservateur des privilèges des foires royales de Montagnac et de Marie-Elisabeth Gayraud, fille unique d'un chirurgien juré de Montpellier originaire de Castelnau de Levezou. La famille Rey a donné des magistrats à la cour souveraine de Montpellier et vint s'établir à Montagnac où elle occupait la charge de juge et conservateur des privilèges des foires royales. Elle prit ensuite le nom de Rey de Lacroix.
Charles-Antoine Reynaud (1764-1842), frère aîné d'Hilaire, fut receveur principal des douanes royales à Sète, marié en 1res noces à Marie Tudesq (1761-1803), fille de Louis Tudesq, chirurgien et de Marie Tourron (sans postérité) et en 2ndes noces à Rose Bonjean (1769-1831), fille de François Bonjean, courtier royal de navires au port de Sète et de Marie Rose Monier. De cette 2de union, naîtra une fille unique, Amélie, qui épousera son cousin germain Louis Reynaud (cf. infra).
Dès la fin de l'Ancien régime puis sous l'Empire, les Reynaud bénéficieront à Paris de leurs attaches languedociennes, dans le réseau des relations, à la fois dense et prestigieux, qui s'articule autour de Cambacérès et de Chaptal, notamment auprès de deux familles influentes : les Lajard négociants originaires de Montpellier et leurs alliés Fulchiron, banquiers originaires de Lyon. Mme Fulchiron, épouse du banquier Gabriel Fulchiron puis de son neveu le député Aimé Fulchiron, assurera l'éducation des enfants Reynaud au décès de leur mère en 1815. Née Honorée Maron de Montjuzion, fille du directeur de la Cie de Guyanne, Mme Fulchiron (1769-1832) fréquentait les salons parisiens du Premier Empire et fut un peintre amateur de qualité.
Hilaire Reynaud épouse à Paris en 1799 Angélique Pelletier de Chambure (Vitteaux, 1781-Sète, 1817), fille de Hugues Pelletier de Chambure, conseiller du roi, receveur des gabelles et d'Elisabeth Pioret. Hugues Pelletier de Chambure fut sous la Révolution administrateur des postes à Arras ; accusé d'avoir convoyé la correspondance de l'armée des Princes, il fut guillotiné à Paris en 1794. Angélique de Chambure était également la sœur aînée de Laurent Augustin Pelletier de Chambure (Vitteaux, 1789-Paris, 1832), qui deviendra l'aide de camp de son mari et se distinguera durant les guerres de l'Empire.
De son mariage naquirent cinq enfants :
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